Toile surprenante que ce "Monet dans son atelier" peint en 1874 que j'ai pu
admirer à la Pinacothèque de Munich.
Nous avions bien effectivement trouvé la maison de Monet mais son atelier
était un bateau qu'il déplaçait sur la Seine au gré de ses humeurs ou des
luminosités qu'il pouvait y déceler. Madame Monet y préparait des repas
succints et ils y recevaient leurs amis.
Monet selon l'expression consacrée "tirait alors le diable par la queue".
" Me voilà de nouveau sans le sou" écrit-il à Manet qui comme à son habitude
répond à ses demandes de subsides et fait aussi dans son propre atelier la
promotion des toiles de son ami.
De quatre années plus tardive la toile du "Au Café-Concert ou les Buveurs de
Bocks se trouve à Baltimore.
Manet aimait fréquenter les cafés, il en retrace ici l'atmosphère d'une façon
magistrale, les bocks de ce cabaret le "Reichshoffen" sont encore remplis d'une
bière qui accroche aussi d'autres reflets, c'est surtout la main du premier plan
nerveuse, qui attire le regard, ou cette autre qui nous montre que les femmes
fument à cette époque.
Revenons en bord de mer plus précisément à Boulogne pour ce
"Clair de lune sur le port de Boulogne" en 1869 . C'est ici une autre
"atmosphère" si différente des toiles lumineuses comme celle qui suivra mais
avec ses teintes sombres où seule la lune et ses reflets sur la mer, sur le quai
et les coiffes des femmes de marins en attente, apportent une touche de
blanc.
Cette toile connut un grand succès à Bruxelles où elle côtoyait deux peintures
de Courbet " la Baigneuse et la Dormeuse ".
Si Monet travaillait sur son bateau, Manet, lui, travaillait sur le port .
Il peint ici depuis une fenêtre qui borde le port de Folkestone ; il avait ressenti
une furieuse envie de s'embarquer à son tour et c'est à son retour de
Londres qu'il peint cette toile maintenant à Philadelphie, elle est "grouillante"
de vie, "d'impressions", il y place Madame Manet sous son ombrelle. (1869)
Manet a peint peu de nus et peu de tableaux religieux : peut-être ne
connaissez-vous pas ce 'Christ mort et les anges" (1864) qui va attirer d'autres
critiques virulentes: seul Zola apprécie cette toile, désormais exposée au
Metropolitan Museum of Art de New-York. Ce n'est pas de saison puisqu'il
vaudrait mieux une "Nativité". Qui fut son modèle, lui-même ?
Cela me donne une idée : rassembler des tableaux de la Nativité pour
cette occasion
mais terminons par une touche "impressionniste : "Le Bar aux Folies bergère",
une de ses dernières toiles (1881). Suzon, son modèle est très actuelle.
jeudi 6 décembre 2018
mercredi 5 décembre 2018
Séminaire de Muséologie 2018
Il n'y aura pas été question d'accrochage ni de projection mais d'accessibilité à
tous les handicaps, handicaps moteurs, auditifs, visuels ou mentaux.
Il sera difficile de retracer par le détail une journée passionnante où toutes
les facettes de ce que peut ressentir unn visiteur "handicapé" ont été abordées
par des architectes pour l'accessibilité du bâtiment ou la "lecture" des oeuvres
par un malentendant ou un non -voyant, accessibilité étendue pour les très
jeunes ou les personnes âgées.
Je n'ai pas encore"classé" ce qui pour moi a été une information majeure,
mais.... les transformations à cet effet prévues par le Musée des Augustins qui
compte nombre d'escaliers; puis en matière de sculpture pour un non-voyant et
les autres aussi sans doute, la possibilité de "toucher" les sculptures ; qui n'a pas
eu envie par ailleurs de passer sa main sur une courbure, un galbe ?.
Le Musée du Louvre posséde nombre de moulages qu'il met à la disposition des
Musées, même internationaux.
Le Musée Fabre de Montpellier est sans doute un précurseur en la matière il va
d'ailleurs "exporter" son exposition dans plusieurs autres villes de France.
Par Skype ou langage des signes, tous auront eu accès aux informations
données par tous les spécialistes venus d'horizons divers.
Je ne pense pas que vous souhaitiez avoir le listing complet de ces
intervenants mais si vous le désirez, demandez-le moi et je vous le donnerai
Il y a eu un avant, le café croissants de bienvenue, partagé avec Twiga qui
semble brouter le philodendron du mur végétalisé du Museum.
inoffensif ! en voilà un d'ailleurs que l'on a envie de "toucher" tellement il semble doux
quelques curiosités nouvellement acquises par le Museum
Il y a eu un après :
la nuit va tomber
halte habituelle sur mon chemin de retour, la cathédrale St Etienne, en pleins
travaux, dans une semi-obscurité, St Jacques de Compostelle :
belle croisée d'ogives
et retour sur deux vitraux du XV ème contemporains de leurs modèles
Charles VII et Louis XI
Nourritures spirituelles et profanes c'est toujours de l'Art... le plus vieux café
de Toulouse, place Dupuy (dédiée au général Dupuy) mais l'on dit plus souvent
"à la halle aux grains" (salle de concert), le café Autié.
toutes sortes de boissons mais la dernière n'est pas "potable"
https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-au-general-dupuy-toulouse/
elle est bien haut perchée, notre renommée !! mais elle brille toujours
voyez toutes les pensées que je peux mettre entre les lignes !!!....
même dans la nuit :
https://data.bnf.fr/fr/11573164/dominique-martin_dupuy/
tous les handicaps, handicaps moteurs, auditifs, visuels ou mentaux.
Il sera difficile de retracer par le détail une journée passionnante où toutes
les facettes de ce que peut ressentir unn visiteur "handicapé" ont été abordées
par des architectes pour l'accessibilité du bâtiment ou la "lecture" des oeuvres
par un malentendant ou un non -voyant, accessibilité étendue pour les très
jeunes ou les personnes âgées.
Je n'ai pas encore"classé" ce qui pour moi a été une information majeure,
mais.... les transformations à cet effet prévues par le Musée des Augustins qui
compte nombre d'escaliers; puis en matière de sculpture pour un non-voyant et
les autres aussi sans doute, la possibilité de "toucher" les sculptures ; qui n'a pas
eu envie par ailleurs de passer sa main sur une courbure, un galbe ?.
Le Musée du Louvre posséde nombre de moulages qu'il met à la disposition des
Musées, même internationaux.
Le Musée Fabre de Montpellier est sans doute un précurseur en la matière il va
d'ailleurs "exporter" son exposition dans plusieurs autres villes de France.
Par Skype ou langage des signes, tous auront eu accès aux informations
données par tous les spécialistes venus d'horizons divers.
Je ne pense pas que vous souhaitiez avoir le listing complet de ces
intervenants mais si vous le désirez, demandez-le moi et je vous le donnerai
Il y a eu un avant, le café croissants de bienvenue, partagé avec Twiga qui
semble brouter le philodendron du mur végétalisé du Museum.
quelques curiosités nouvellement acquises par le Museum
Il y a eu un après :
la nuit va tomber
halte habituelle sur mon chemin de retour, la cathédrale St Etienne, en pleins
travaux, dans une semi-obscurité, St Jacques de Compostelle :
belle croisée d'ogives
et retour sur deux vitraux du XV ème contemporains de leurs modèles
Charles VII et Louis XI
Nourritures spirituelles et profanes c'est toujours de l'Art... le plus vieux café
de Toulouse, place Dupuy (dédiée au général Dupuy) mais l'on dit plus souvent
"à la halle aux grains" (salle de concert), le café Autié.
toutes sortes de boissons mais la dernière n'est pas "potable"
https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-au-general-dupuy-toulouse/
elle est bien haut perchée, notre renommée !! mais elle brille toujours
voyez toutes les pensées que je peux mettre entre les lignes !!!....
même dans la nuit :
https://data.bnf.fr/fr/11573164/dominique-martin_dupuy/
vendredi 30 novembre 2018
Manet au bord de l'eau
Peut-être (pour moi) la toile qui a le plus de "présence" ; pourtant très
dépouillée, le béret noir d'Eugène faisant face au ruban noir du chapeau de
Madame Monet. Cette toile peinte à Berck -sur-Mer en 1873 est maintenant au
Musée d'Orsay. Je n'y "sens" pas de mélancolie mais plutôt du repos.
Il fallait qu'il soit très sûr de lui pour faire de la masse grise de la robe
l'essentiel de sa toile..Jacques de Biez en 1884 écrit:
"Artiste jusqu'au plus profond de ses moelles, artiste jusque dans ses
défauts, artiste encore dans ses inachèvements, tout occupé de lui-même, tout
occupé d'écrire ses impressions dans le ciel variable de ses émotions, il ne
vécut que pour mettre au jour l'idée qu'il avait en lui, l'idée de la lumière"
https://books.google.fr/books?id=5QYu9ZeEpNsC&pg=PA172&lpg=PA172&dq=jacques+de+biez+critique+d%27art&source=bl&ots=B_9eg9ZmiP&sig=CpRAomAdgPpn29mJPcQK2CdZDqE&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjrodaJh_7eAhWQx4UKHREIDDcQ6AEwAnoECAQQAQ#v=onepage&q=jacques%20de%20biez%20critique%20d'art&f=false
Si vous ne connaissez pas cette toile et la regardez hâtivement, le bleu de
l'eau va évoquer pour vous la Méditerranée; évidemment le paysage lointain
avec sa cheminée d'usine va vous en dissuader et si nous regardons le titre
"Argenteuil", (je connais une de mes lectrices qui se souviendra que nous y
avons cherché le lieu de résidence de Monet), nous saurons de suite que nous
sommes en bord de Seine. Mais la toile, elle, est maintenant au Musée de
Tournai :
https://www.rtbf.be/culture/arts/detail_un-tableau-de-manet-revient-au-musee-des-beaux-arts-de-tournai-apres-restauration-press?id=8182477
On ne peut pas dire que les critiques soient unanimes, personnellement je
dirais qu'ils avaient de la boue dans les yeux : pour "le Gaulois'"dans la
chronique du 22 juin 1875 "Argenteuil" n'est qu'un barbouillage abject".
Heureusement Jacques de Biez reprend sa plume avec lyrisme *"
" Du jour où Manet se posa en syndic des couleurs en plein air, il fut hué avec
plus de fureur que jamais. Il est vrai que ce libre penseur heurtait tout d'un
coup un siècle d'habitudes prises, et, pour mieux laisser entrer la vie de
lumière qu'il avait en lui, il brisait les vitres de notre clair- obscur jaunâtre,
ranci, rissolé.
Brusquement sans crier gare, il nous faisait passer un rayon de magnésium
devant les yeux. Il nous brûlait la rétine. On le prit en horreur".
https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/sur-la-plage-321.html?no_cache=1Louvre
Partie sur les pavillons des expositions universelles parisiennes, je me suis laissée entraîner sur les pavillons russes : sans grandes découvertes sur ce que je voulais savoir, la présence de Shishkin ; le lien ci-dessous pour mémoire, il y a du travail !!
http://data.abuledu.org/wp/?terms=Peintres%20russes
dépouillée, le béret noir d'Eugène faisant face au ruban noir du chapeau de
Madame Monet. Cette toile peinte à Berck -sur-Mer en 1873 est maintenant au
Musée d'Orsay. Je n'y "sens" pas de mélancolie mais plutôt du repos.
Il fallait qu'il soit très sûr de lui pour faire de la masse grise de la robe
l'essentiel de sa toile..Jacques de Biez en 1884 écrit:
"Artiste jusqu'au plus profond de ses moelles, artiste jusque dans ses
défauts, artiste encore dans ses inachèvements, tout occupé de lui-même, tout
occupé d'écrire ses impressions dans le ciel variable de ses émotions, il ne
vécut que pour mettre au jour l'idée qu'il avait en lui, l'idée de la lumière"
https://books.google.fr/books?id=5QYu9ZeEpNsC&pg=PA172&lpg=PA172&dq=jacques+de+biez+critique+d%27art&source=bl&ots=B_9eg9ZmiP&sig=CpRAomAdgPpn29mJPcQK2CdZDqE&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjrodaJh_7eAhWQx4UKHREIDDcQ6AEwAnoECAQQAQ#v=onepage&q=jacques%20de%20biez%20critique%20d'art&f=false
Si vous ne connaissez pas cette toile et la regardez hâtivement, le bleu de
l'eau va évoquer pour vous la Méditerranée; évidemment le paysage lointain
avec sa cheminée d'usine va vous en dissuader et si nous regardons le titre
"Argenteuil", (je connais une de mes lectrices qui se souviendra que nous y
avons cherché le lieu de résidence de Monet), nous saurons de suite que nous
sommes en bord de Seine. Mais la toile, elle, est maintenant au Musée de
Tournai :
https://www.rtbf.be/culture/arts/detail_un-tableau-de-manet-revient-au-musee-des-beaux-arts-de-tournai-apres-restauration-press?id=8182477
On ne peut pas dire que les critiques soient unanimes, personnellement je
dirais qu'ils avaient de la boue dans les yeux : pour "le Gaulois'"dans la
chronique du 22 juin 1875 "Argenteuil" n'est qu'un barbouillage abject".
Heureusement Jacques de Biez reprend sa plume avec lyrisme *"
" Du jour où Manet se posa en syndic des couleurs en plein air, il fut hué avec
plus de fureur que jamais. Il est vrai que ce libre penseur heurtait tout d'un
coup un siècle d'habitudes prises, et, pour mieux laisser entrer la vie de
lumière qu'il avait en lui, il brisait les vitres de notre clair- obscur jaunâtre,
ranci, rissolé.
Brusquement sans crier gare, il nous faisait passer un rayon de magnésium
devant les yeux. Il nous brûlait la rétine. On le prit en horreur".
https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/sur-la-plage-321.html?no_cache=1Louvre
Partie sur les pavillons des expositions universelles parisiennes, je me suis laissée entraîner sur les pavillons russes : sans grandes découvertes sur ce que je voulais savoir, la présence de Shishkin ; le lien ci-dessous pour mémoire, il y a du travail !!
http://data.abuledu.org/wp/?terms=Peintres%20russes
Les Natures mortes de Manet
Pour cette première, "l'Enfant aux cerises", il s'agit aussi d'un portrait
d'Alexandre qui était quelque fois son modèle mais surtout son aide pour laver
ses pinceaux ou nettoyer sa palette.
Manet l'employait peut-être aussi pour l'aider, mais cela ne suffit pas car
Alexandre était sans doute malheureux et il préféra en finir avec la vie.
Quand on parle de peinture on bifurque souvent vers l'histoire ou la poésie,
Baudelaire non plus ne resta pas insensible à cette détresse.
Il est à Lisbonne au Gulbenkian et date de 1859
https://short-edition.com/fr/classique/charles-baudelaire/la-corde-a-edouard-manet
En lisant ce texte je comprends enfin pourquoi il a le bout du nez un peu rouge !!!
mais réjouissons nous devant devant ces "Huitres, Anguille et Rouget"
plus clairs que les Truites de la Loue de Courbet mais tous aussi vigoureux.
Comme à son habitude Manet utilise le citron pour relever les tons gris de sa
palette ; c'est une des plus belles toiles de ce peintre mais qui se ressent
davantage du Réalisme. Elle date de 1864 et se trouve à l'Art Institute de
Chicago.
Le bouquet de fleurs qui suit est plus représentatif de l'Impressionisme.
Manet est à la fin de sa vie et réside à Rueil-Malmaison. Méry Laurent un de
ses anciens modèles lui apporte des bouquets de fleurs. Mais son état de
santé passagèrement amélioré, c'est à Paris qu'il va peindre cette merveille de
Roses et Lilas blancs dans un vase
entre 1882 et 1883, il peindra beaucoup de fleurs et de fruits : Liserons et capucines , iris, plus "impressionistes" que ses précédentes pivoines, sans compter les violettes de Berthe Morisot.
Je ne pense pas en avoir terminé avec Manet
d'Alexandre qui était quelque fois son modèle mais surtout son aide pour laver
ses pinceaux ou nettoyer sa palette.
Manet l'employait peut-être aussi pour l'aider, mais cela ne suffit pas car
Alexandre était sans doute malheureux et il préféra en finir avec la vie.
Quand on parle de peinture on bifurque souvent vers l'histoire ou la poésie,
Baudelaire non plus ne resta pas insensible à cette détresse.
Il est à Lisbonne au Gulbenkian et date de 1859
https://short-edition.com/fr/classique/charles-baudelaire/la-corde-a-edouard-manet
En lisant ce texte je comprends enfin pourquoi il a le bout du nez un peu rouge !!!
mais réjouissons nous devant devant ces "Huitres, Anguille et Rouget"
plus clairs que les Truites de la Loue de Courbet mais tous aussi vigoureux.
Comme à son habitude Manet utilise le citron pour relever les tons gris de sa
palette ; c'est une des plus belles toiles de ce peintre mais qui se ressent
davantage du Réalisme. Elle date de 1864 et se trouve à l'Art Institute de
Chicago.
Le bouquet de fleurs qui suit est plus représentatif de l'Impressionisme.
Manet est à la fin de sa vie et réside à Rueil-Malmaison. Méry Laurent un de
ses anciens modèles lui apporte des bouquets de fleurs. Mais son état de
santé passagèrement amélioré, c'est à Paris qu'il va peindre cette merveille de
Roses et Lilas blancs dans un vase
entre 1882 et 1883, il peindra beaucoup de fleurs et de fruits : Liserons et capucines , iris, plus "impressionistes" que ses précédentes pivoines, sans compter les violettes de Berthe Morisot.
Je ne pense pas en avoir terminé avec Manet
jeudi 29 novembre 2018
Manet : suite
pour info :
http://www.patrimoine-environnement.fr/800-manuscrits-medievaux-enlumines-a-consulter-en-ligne/
hors sujet, mais il faut traiter l'info quand elle survient.
J'aurais sans doute préféré la première version de ce "Ballet espagnol" un
lavis rehaussé d'aquarelle et de gouache ; il est bien permis d'avoir des
"impressions";
je trouve le visage de Lola et du célèbre Mariano Camprubi, vedettes de cette
troupe espagnole qui se produisait à l'Hippodrome de Paris, disproportionnés.
Je suis d'accord sur cette toile avec les critiques de Courbet qui dit :
"Il fait des personnages plats, des figures de jeu de cartes".
il en est de même pour les danseurs en couple, le visage du danseur est plus
petit que celui de sa partenaire pourtant au même niveau on passe donc à
autre chose mais pas de suite.
Manet en 1862 est toujours en pleine crise "d'espagnolisme" et peint sa
"Jeune femme couchée en costume espagnol". C'est une posture que Manet
affectionne : Olympia est couchée, il en est de même pour le portrait de la
"Maitresse de Baudelaire","la Vénus noire" et beaucoup d'autres.
Je vous avais dit que je trouverais le "Combat du "Kearsage" et de "l'Alabama"
épisode de la Guerre de Sécession qui survient au large de Cherbourg en 1864
auquel selon la tradition, Manet lui-même aurait assisté.
Le voilier français vient au secours de ce marin cramponné à sa pièce de bois,
on supprime les fumées qui font penser à Turner pour se plonger dans ces
eaux verdâtres où se révèle Manet. Les louanges sont d'ailleurs unanimes :
Jules Barbey d'Aurevilly, le 4 juillet 1872 dans "le Gaulois":
" Je suis de la mer. j'ai été élevé dans l'écume de la mer. J'ai des corsaires et
des poissonniers dans ma race... et cette mer de M. Manet m'a pris sur ces
vagues. Elle est merveilleuse d'observation et de saisie... M. Manet aurait pu
peindre la mer toute seule. Il aurait pu supprimer lss vaisseaux et son tableau
n'en eut été que plus grand. la mer toute seule, avec sa houle turgescente et
verte plus forte que les hommes qui s'agitent et se canonnent à sa surface.
Très grand- cela- d'exécution et d'idée !"
Pour mémoire le Kearsage est une corvette de la marine fédérale des Etats Unis et l'Alabama un corsaire des confédérés sudistes .
En juin 1864, une bataille navale, critique pour la guerre civile américaine, se déroule près de Cherbourg, où l’Alabama, navire des fédérés sudistes, est attaqué et coulé par le Kearsarge, corvette de la marine fédérale. Moins d’un mois plus tard, le tableau de Manet est dans la vitrine de la galerie Alfred Cadart à Paris. Durand-Ruel découvre la toile dans l’atelier de l’artiste en janvier 1872, où il l’achète pour 3 000 francs. Envoyé aux salons de Paris et de Bruxelles de 1872 à la demande de l’artiste et gravé pour le Recueil, le tableau est exposé à Londres, et il passera successivement dans les mains de Jean-Baptiste Faure (acheté à Durand-Ruel le 17 novembre 1873 pour 5 000 francs), Georges Charpentier (acheté à l’hôtel Drouot le 23 mars 1878, lot 32) et Théodore Duret, qui, tous, le laisseront en dépôt à la galerie pendant de longues périodes. Au printemps 1886, Durand-Ruel envoie le tableau à New York, où un critique le trouve « si grandiose dans son traitement de l’eau qu’on en oublie les navires ». C’est peut-être à cette occasion que John G. Johnson, avocat de Philadelphie, a pu découvrir l’œuvre ; il en négocie l’achat avec Charles Durand-Ruel en septembre 1888 pour 1 500 dollars.
Vous pouvez le voir au Museum of Art de Philadelphie.
http://bateauxcherbourg.fr.over-blog.com/2014/01/combat-du-kearsarge-contre-l-alabama-10-16.html
http://www.patrimoine-environnement.fr/800-manuscrits-medievaux-enlumines-a-consulter-en-ligne/
hors sujet, mais il faut traiter l'info quand elle survient.
J'aurais sans doute préféré la première version de ce "Ballet espagnol" un
lavis rehaussé d'aquarelle et de gouache ; il est bien permis d'avoir des
"impressions";
je trouve le visage de Lola et du célèbre Mariano Camprubi, vedettes de cette
troupe espagnole qui se produisait à l'Hippodrome de Paris, disproportionnés.
Je suis d'accord sur cette toile avec les critiques de Courbet qui dit :
"Il fait des personnages plats, des figures de jeu de cartes".
il en est de même pour les danseurs en couple, le visage du danseur est plus
petit que celui de sa partenaire pourtant au même niveau on passe donc à
autre chose mais pas de suite.
Manet en 1862 est toujours en pleine crise "d'espagnolisme" et peint sa
"Jeune femme couchée en costume espagnol". C'est une posture que Manet
affectionne : Olympia est couchée, il en est de même pour le portrait de la
"Maitresse de Baudelaire","la Vénus noire" et beaucoup d'autres.
Je vous avais dit que je trouverais le "Combat du "Kearsage" et de "l'Alabama"
épisode de la Guerre de Sécession qui survient au large de Cherbourg en 1864
auquel selon la tradition, Manet lui-même aurait assisté.
Le voilier français vient au secours de ce marin cramponné à sa pièce de bois,
on supprime les fumées qui font penser à Turner pour se plonger dans ces
eaux verdâtres où se révèle Manet. Les louanges sont d'ailleurs unanimes :
Jules Barbey d'Aurevilly, le 4 juillet 1872 dans "le Gaulois":
" Je suis de la mer. j'ai été élevé dans l'écume de la mer. J'ai des corsaires et
des poissonniers dans ma race... et cette mer de M. Manet m'a pris sur ces
vagues. Elle est merveilleuse d'observation et de saisie... M. Manet aurait pu
peindre la mer toute seule. Il aurait pu supprimer lss vaisseaux et son tableau
n'en eut été que plus grand. la mer toute seule, avec sa houle turgescente et
verte plus forte que les hommes qui s'agitent et se canonnent à sa surface.
Très grand- cela- d'exécution et d'idée !"
Pour mémoire le Kearsage est une corvette de la marine fédérale des Etats Unis et l'Alabama un corsaire des confédérés sudistes .
En juin 1864, une bataille navale, critique pour la guerre civile américaine, se déroule près de Cherbourg, où l’Alabama, navire des fédérés sudistes, est attaqué et coulé par le Kearsarge, corvette de la marine fédérale. Moins d’un mois plus tard, le tableau de Manet est dans la vitrine de la galerie Alfred Cadart à Paris. Durand-Ruel découvre la toile dans l’atelier de l’artiste en janvier 1872, où il l’achète pour 3 000 francs. Envoyé aux salons de Paris et de Bruxelles de 1872 à la demande de l’artiste et gravé pour le Recueil, le tableau est exposé à Londres, et il passera successivement dans les mains de Jean-Baptiste Faure (acheté à Durand-Ruel le 17 novembre 1873 pour 5 000 francs), Georges Charpentier (acheté à l’hôtel Drouot le 23 mars 1878, lot 32) et Théodore Duret, qui, tous, le laisseront en dépôt à la galerie pendant de longues périodes. Au printemps 1886, Durand-Ruel envoie le tableau à New York, où un critique le trouve « si grandiose dans son traitement de l’eau qu’on en oublie les navires ». C’est peut-être à cette occasion que John G. Johnson, avocat de Philadelphie, a pu découvrir l’œuvre ; il en négocie l’achat avec Charles Durand-Ruel en septembre 1888 pour 1 500 dollars.
Vous pouvez le voir au Museum of Art de Philadelphie.
http://bateauxcherbourg.fr.over-blog.com/2014/01/combat-du-kearsarge-contre-l-alabama-10-16.html
mercredi 28 novembre 2018
Manet en Espagne
Manet et son ami Théodore Duret parcourent l'Espagne : ils s'étaient rencontrés
à Madrid, fréquentent les cafés et les courses de taureaux, une occasion pour
Manet d'esquisser une foule de croquis qui deviendront des peintures à son
retour à Paris. Ils iront jusqu'à Tolède sans doute pour voir les oeuvres del
"Greco".
Théodore Duret était admirateur de Manet comme de Courbet, fondateur de
"La Tribune" en 1968, il avait écrit un livre "les Peintres français en 1867" que
j'aurais bien aimé vous trouver en PDF. A défaut, plongez-vous dans la thèse
remarquable d'Oriane Hébert, si ses recherches sont orientées vers la peinture
de guerre, (je désespérais un peu d'y trouver ce que je cherchais !... j'ai
attendu les pages 80 - 82 - 88- 89 pour y trouver des mensions faites à Duret
et Castagnary de même que des références à Zola qui ne se privait pas de
commentaires surtout favorables à l'égard de Manet ; puis aussi mention faite
de Castagnary que j'ai beaucoup "fréquenté" quand je travaillais aux articles
consacrés à Courbet.
Si je vous propose des articles que l'on pourrait considérer de "vulgarisation" le
travail en amont est beaucoup plus conséquent.
Je vais sûrement trouver le tableau "de guerre" qu' Oriane mentionne mais
pour l'instant voyons le portrait de Théodore Duret :
que vous pouvez voir au Petit Palais à Paris : il date de 1868
(peinture "bourgeoise"). Il y est allé par petites touches, le portrait en pied, lui
a paru finalement un peu .... raide ? un peu sombre ... ? alors il le fait revenir,
va rajouter du grenat sur le tabouret, du vert avec le livre négligemment jeté
sous celui-ci, la transparence de la carafe sur le plateau laqué et puis le verre
et puis le couteau et puis il manquait du jaune, c'est alors un citron sur le
verre.
Duret commente :
"Je l'avais regardé faire ces additions successives, assez étonné,
lorsque me demandant quelle pouvait en être la cause, je compris que
j'avais en jeu, devant moi, sa manière instinctive et comme organique
de voir et de sentir"
Repartons au soleil d'Espagne, cela va me réchauffer (je vais bientôt mettre
des mitaines...)
"le Combat de taureaux" peint en 1866 : accroché à Chicago à l'Art Institute
restitue parfaitement l'ambiance tauromachique, les couleurs, voilà ici
"l'Impressionisme", instant suspendu avant la mort du taureau, la fine lame
du torero, encore brillante, son port de tête majestueux, le cheval du picador
qui gît éventré, les peones en attente, prêts à intervenir s'il je faut, les autres
attentifs derrière la talanquera, les spectateurs dans l'arêne qui
s'agitent mais se taisent avant d'exploser en applaudissements si le torero
termine sa "faena" avec succés.
Durand-Ruel, le grand marchand qui a si souvent sauvé de la famine les
artistes de cette époque, a vendu cette toile à l'Art Institute 70.000 francs
(faites le calcul, en euros ou en dollars)
pas tout à fait en Espagne... car la Compagnie de Lola de Valence est alors à Paris
Lola de Valence de 1862 est toujours à Paris
Baudelaire est sous le charme : (il n'est pourtant pas tendre avec lui habituellement)
"Inscription pour le tableau d'Edouard Manet"
Entre tant de beautés que partout on peut voir,
Je comprends bien, amis, que le désir balance ;
Mais on voit scintiller en Lola de Valence
Le charme inattendu d'un bijou rose et noir.
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01674242v1/document
mardi 27 novembre 2018
Edouard Manet (1832 - 1883)
On ne sort pas de Courbet sans une certaine réflexion : j'aurais bien parlé de
Pissarro, à sa suite, mais je me suis souvenue que je lui avais consacré un
article le 7. 6. 2017 ; il n'est pas incongru de faire succéder Manet à
Courbet. Ils ont en commun d'être contemporains, de se connaître, de se
parler et de se critiquer. Ecopant ensemble des critiques aussi grossières de la
part des gazetiers et des mêmes refus du Salon. Tous deux décident d'un
pavillon personnel de présentation, traité de "baraquement", lors de
l'Exposition Universelle. (1867) Pourtant ils sont très différents, le brun
Courbet, jurassien et le blond Manet, parisien jusqu'au bout de sa fine
moustache.
Je ne vous montrerai pas non plus la superbe "Olympia" qui fit scandale et
repose au Louvre, elle est de toutes les biographies. Sans doute serez-vous
choqués de savoir( si vous ne le savez déjà) que dans le Grand Journal,
Amédée Canteloube la traite de " Gorille femelle, de grotesque en caoutchouc"
La presse du 28 mai imprime sur le" papier" de Paul de Saint-Victor ;
"La foule se presse, comme à la morgue, devant l'Olympia faisandée de M.
Manet. L'art descendu si bas ne mérite même plus qu'on le blâme .... il peint
des femmes vertes avec des pinceaux à vaisselle "
Pourquoi tant de vulgarité et de haine ?
Manet décide de s'éloigner et part pour l'Espagne comme Courbet est parti
pour l'Allemagne.
Ce sont ces peintures que je vais choisir de prime abord.
" Le Chanteur Espagnol "est peint en 1860 : c'est le Metropolitan Museum of
Art de New-York qui l'abrite 147X114 cm. Les critiques disent qu'il se rapproche
là, de Courbet. Théophile Gautier qui l'a vu exposé au salon de 1861 est
"emballé".
Voilà ce qu'il en dit, mais les traditionalistes déclarent "intolérable" ce
"Guitarero".
Moniteur universel du 3 juillet :
"Caramba" !! voilà un guitarero qui ne vient pas de l'Opéra -Comique et qui
ferait mauvaise figure sur une lithographie de romance. Mais Vélasquez le
saluerait d'un petit clignement d'oeil amical, et Goya lui demanderait du feu
pour allumer son papelito..
Il y a beaucoup de talent dans cette figure de grandeur naturelle, peinte en
pleine pâte, d'une brosse si vaillante et d'une couleur très vraie".
(la petite nature morte à ses pieds est d'ailleurs l'élément de sa toile qui
rappelle Courbet).
Je ne suis pas encore "rentrée" dans l'oeuvre de Manet comme dans celle de
Courbet sans doute en raison de ces toiles de nature cynégétique, mais je suis
sûre de trouver de bonnes raisons de l'aimer autant.
à suivre
Pissarro, à sa suite, mais je me suis souvenue que je lui avais consacré un
article le 7. 6. 2017 ; il n'est pas incongru de faire succéder Manet à
Courbet. Ils ont en commun d'être contemporains, de se connaître, de se
parler et de se critiquer. Ecopant ensemble des critiques aussi grossières de la
part des gazetiers et des mêmes refus du Salon. Tous deux décident d'un
pavillon personnel de présentation, traité de "baraquement", lors de
l'Exposition Universelle. (1867) Pourtant ils sont très différents, le brun
Courbet, jurassien et le blond Manet, parisien jusqu'au bout de sa fine
moustache.
Je ne vous montrerai pas non plus la superbe "Olympia" qui fit scandale et
repose au Louvre, elle est de toutes les biographies. Sans doute serez-vous
choqués de savoir( si vous ne le savez déjà) que dans le Grand Journal,
Amédée Canteloube la traite de " Gorille femelle, de grotesque en caoutchouc"
La presse du 28 mai imprime sur le" papier" de Paul de Saint-Victor ;
"La foule se presse, comme à la morgue, devant l'Olympia faisandée de M.
Manet. L'art descendu si bas ne mérite même plus qu'on le blâme .... il peint
des femmes vertes avec des pinceaux à vaisselle "
Pourquoi tant de vulgarité et de haine ?
Manet décide de s'éloigner et part pour l'Espagne comme Courbet est parti
pour l'Allemagne.
Ce sont ces peintures que je vais choisir de prime abord.
" Le Chanteur Espagnol "est peint en 1860 : c'est le Metropolitan Museum of
Art de New-York qui l'abrite 147X114 cm. Les critiques disent qu'il se rapproche
là, de Courbet. Théophile Gautier qui l'a vu exposé au salon de 1861 est
"emballé".
Voilà ce qu'il en dit, mais les traditionalistes déclarent "intolérable" ce
"Guitarero".
Moniteur universel du 3 juillet :
"Caramba" !! voilà un guitarero qui ne vient pas de l'Opéra -Comique et qui
ferait mauvaise figure sur une lithographie de romance. Mais Vélasquez le
saluerait d'un petit clignement d'oeil amical, et Goya lui demanderait du feu
pour allumer son papelito..
Il y a beaucoup de talent dans cette figure de grandeur naturelle, peinte en
pleine pâte, d'une brosse si vaillante et d'une couleur très vraie".
(la petite nature morte à ses pieds est d'ailleurs l'élément de sa toile qui
rappelle Courbet).
Je ne suis pas encore "rentrée" dans l'oeuvre de Manet comme dans celle de
Courbet sans doute en raison de ces toiles de nature cynégétique, mais je suis
sûre de trouver de bonnes raisons de l'aimer autant.
à suivre
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