mercredi 5 décembre 2018

Séminaire de Muséologie 2018

 Il n'y aura pas été question d'accrochage ni de projection mais d'accessibilité à

 tous les handicaps, handicaps moteurs, auditifs, visuels ou mentaux.




Il sera difficile de retracer par le détail une journée passionnante  où toutes   

les facettes de ce que peut ressentir unn visiteur "handicapé"  ont été abordées

 par des architectes pour l'accessibilité du bâtiment ou la "lecture" des oeuvres

 par un malentendant ou un non -voyant, accessibilité étendue pour les très

 jeunes ou les personnes âgées.

Je n'ai pas encore"classé" ce qui pour moi a été une information majeure,

mais.... les transformations à cet effet prévues par le Musée des Augustins qui

compte nombre d'escaliers; puis en matière de sculpture pour un non-voyant et

les autres aussi sans doute, la possibilité de "toucher" les sculptures ; qui n'a pas

 eu envie par ailleurs de passer sa main sur une courbure,  un galbe ?.

Le Musée du Louvre posséde nombre de moulages qu'il met à la disposition des

Musées, même internationaux.

 Le Musée Fabre de Montpellier est sans doute un précurseur en la matière il va

d'ailleurs "exporter" son exposition dans plusieurs autres villes de France.



 Par Skype ou langage des signes, tous auront eu accès aux informations

données par tous les  spécialistes venus d'horizons divers.



 Je ne pense pas que vous souhaitiez avoir le listing complet de ces 

intervenants mais si vous le désirez, demandez-le moi et je vous le donnerai  



 Il y a eu un avant, le café croissants de bienvenue, partagé avec  Twiga   qui 

semble brouter le philodendron du mur végétalisé du Museum.

  



 inoffensif  ! en voilà un d'ailleurs que l'on a envie de "toucher" tellement il semble doux



          quelques curiosités nouvellement acquises par le Museum











































                                                                             Il y a eu un après :

                          la nuit va tomber





 halte habituelle sur mon chemin de retour, la cathédrale St Etienne, en pleins 

travaux, dans une semi-obscurité, St Jacques de Compostelle  :



         belle croisée d'ogives

  et retour sur deux vitraux du XV ème contemporains de leurs modèles 

Charles VII et Louis XI 


 Nourritures spirituelles et  profanes c'est toujours de l'Art... le plus vieux café 

de Toulouse, place Dupuy (dédiée au général Dupuy) mais l'on dit plus souvent 

"à la halle aux grains" (salle de concert), le café Autié.






              toutes sortes de boissons mais la dernière n'est pas "potable"




  https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-au-general-dupuy-toulouse/

elle est bien haut perchée, notre renommée  !! mais elle brille toujours
 
 voyez toutes les pensées  que je peux mettre entre les lignes !!!....

              même dans la nuit  :




     https://data.bnf.fr/fr/11573164/dominique-martin_dupuy/

vendredi 30 novembre 2018

Manet au bord de l'eau

Peut-être (pour moi) la toile qui a le plus de "présence" ; pourtant très

dépouillée,  le béret noir d'Eugène faisant face au ruban noir du chapeau de

Madame Monet. Cette toile peinte à Berck -sur-Mer en 1873 est maintenant au

 Musée d'Orsay. Je n'y "sens" pas de mélancolie mais plutôt du repos.


 Il fallait qu'il soit très sûr de lui pour faire de la masse grise de la robe 

 l'essentiel de sa toile..Jacques de Biez en 1884 écrit:

"Artiste jusqu'au plus profond de ses moelles, artiste jusque dans ses

défauts, artiste encore dans ses inachèvements, tout occupé de lui-même, tout 

occupé d'écrire ses impressions dans le ciel variable de ses émotions, il ne 

vécut que pour mettre au jour l'idée qu'il avait en lui, l'idée de la lumière"


 https://books.google.fr/books?id=5QYu9ZeEpNsC&pg=PA172&lpg=PA172&dq=jacques+de+biez+critique+d%27art&source=bl&ots=B_9eg9ZmiP&sig=CpRAomAdgPpn29mJPcQK2CdZDqE&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjrodaJh_7eAhWQx4UKHREIDDcQ6AEwAnoECAQQAQ#v=onepage&q=jacques%20de%20biez%20critique%20d'art&f=false




 Si vous ne connaissez pas cette toile et la regardez hâtivement, le bleu de

  l'eau va évoquer pour vous la Méditerranée; évidemment  le paysage lointain

 avec sa cheminée d'usine va vous en dissuader et si nous regardons le titre 

"Argenteuil", (je connais une de mes lectrices qui se souviendra  que nous y 

avons cherché le lieu de résidence de Monet), nous saurons de suite que nous 

sommes en bord de Seine. Mais la toile, elle, est maintenant au Musée de 

Tournai :

 https://www.rtbf.be/culture/arts/detail_un-tableau-de-manet-revient-au-musee-des-beaux-arts-de-tournai-apres-restauration-press?id=8182477

On ne peut pas dire que les critiques soient unanimes, personnellement je
  
dirais qu'ils avaient de la boue dans les yeux : pour "le Gaulois'"dans la 

chronique du 22 juin 1875 "Argenteuil" n'est qu'un barbouillage abject". 

Heureusement Jacques de Biez reprend sa plume avec lyrisme *"

 " Du jour où Manet se posa en syndic des couleurs en plein air, il fut hué avec

 plus de fureur que jamais. Il est vrai que ce libre penseur heurtait tout d'un

 coup un siècle d'habitudes prises, et, pour mieux laisser entrer la vie de 

lumière qu'il avait en lui, il brisait les vitres de notre clair- obscur jaunâtre,

 ranci, rissolé.

Brusquement sans crier gare, il nous faisait passer un rayon de magnésium 

devant les yeux. Il nous brûlait la rétine. On le prit en horreur".

 https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/sur-la-plage-321.html?no_cache=1Louvre


Partie sur les pavillons des expositions universelles parisiennes, je me suis laissée entraîner sur les pavillons russes : sans grandes découvertes sur ce que je voulais savoir, la présence de Shishkin ; le lien ci-dessous pour mémoire, il y a du travail !!
http://data.abuledu.org/wp/?terms=Peintres%20russes

Les Natures mortes de Manet

Pour cette première, "l'Enfant aux cerises", il s'agit aussi d'un portrait

 d'Alexandre qui était  quelque fois son modèle mais surtout son aide pour laver

 ses pinceaux ou nettoyer sa palette.

  Manet l'employait peut-être aussi pour l'aider, mais cela ne suffit pas car

 Alexandre  était sans doute malheureux et il préféra en finir avec la vie.

 Quand on parle de peinture on bifurque souvent vers l'histoire ou la poésie,

 Baudelaire non plus ne resta pas insensible à cette détresse.


            Il est à Lisbonne au Gulbenkian et date de 1859

https://short-edition.com/fr/classique/charles-baudelaire/la-corde-a-edouard-manet
 En lisant ce texte je comprends enfin pourquoi il a le bout du nez  un peu rouge !!!
 mais réjouissons nous devant devant ces "Huitres, Anguille et Rouget"

 plus clairs que les Truites de la Loue de Courbet mais tous aussi vigoureux.


 Comme à son habitude Manet utilise le citron pour relever les tons gris de sa 

palette ; c'est une des plus belles toiles de ce peintre mais qui se ressent 

davantage du Réalisme. Elle date de 1864 et se trouve à l'Art Institute de 

Chicago.

 Le bouquet de fleurs qui suit est plus représentatif de l'Impressionisme.

 Manet est à la fin de sa vie et réside à Rueil-Malmaison. Méry Laurent un de 

ses anciens modèles lui apporte des bouquets de fleurs.  Mais son état de

santé passagèrement amélioré, c'est à Paris qu'il va peindre cette merveille de

                       Roses et Lilas blancs dans un vase

  entre 1882 et 1883, il peindra beaucoup de fleurs et de fruits : Liserons et capucines , iris, plus "impressionistes" que ses précédentes pivoines, sans compter les violettes de Berthe Morisot.

                           Je ne pense pas en avoir terminé avec Manet

jeudi 29 novembre 2018

Manet : suite

pour info :

  http://www.patrimoine-environnement.fr/800-manuscrits-medievaux-enlumines-a-consulter-en-ligne/

 hors sujet, mais il faut traiter l'info quand elle survient. 

 J'aurais sans doute préféré la première version de ce "Ballet espagnol" un 

 lavis rehaussé d'aquarelle et de gouache ; il est bien permis d'avoir des

"impressions"; 

je trouve le visage de Lola et du célèbre Mariano Camprubi, vedettes de cette 

 troupe espagnole qui se produisait à l'Hippodrome de Paris, disproportionnés. 

Je suis d'accord sur cette toile avec les critiques de Courbet qui dit :

"Il fait des personnages plats, des figures de jeu de cartes".


il en est de même pour les danseurs en couple, le visage du danseur est plus 

petit que celui de sa partenaire pourtant au même niveau  on passe donc à 

autre chose mais pas de suite.

Manet en 1862 est toujours en pleine crise "d'espagnolisme"  et peint sa

"Jeune femme couchée en costume espagnol". C'est une posture que Manet 

affectionne : Olympia est couchée,  il en est de même pour le portrait de la 

"Maitresse de Baudelaire","la Vénus noire"  et beaucoup d'autres.


 Je vous avais dit que je trouverais  le "Combat du "Kearsage" et de "l'Alabama"

épisode de la Guerre de Sécession qui survient au large de Cherbourg en 1864

 auquel selon  la tradition, Manet lui-même aurait assisté.

Le voilier français vient au secours de ce marin cramponné à sa pièce de bois, 

on supprime les fumées qui font penser à Turner pour se plonger dans ces

eaux verdâtres où se révèle Manet. Les louanges sont d'ailleurs unanimes  :

  
Jules Barbey d'Aurevilly, le 4 juillet 1872 dans "le Gaulois":

 " Je suis de la mer. j'ai été élevé dans l'écume de la mer. J'ai des corsaires et 

des poissonniers dans ma race... et cette mer de M. Manet m'a pris sur ces 

vagues. Elle est merveilleuse d'observation et de saisie... M. Manet aurait pu 

peindre la mer toute seule. Il aurait pu supprimer lss vaisseaux et son tableau

 n'en eut été que plus grand. la mer toute seule,  avec sa houle turgescente et

 verte plus forte que les hommes qui s'agitent et se canonnent à sa surface.

  Très grand- cela- d'exécution et d'idée !" 

 Pour mémoire le Kearsage est une corvette de la marine fédérale des Etats Unis et l'Alabama un corsaire des confédérés sudistes .
 En juin 1864, une bataille navale, critique pour la guerre civile américaine, se déroule près de Cherbourg, où l’Alabama, navire des fédérés sudistes, est attaqué et coulé par le Kearsarge, corvette de la marine fédérale. Moins d’un mois plus tard, le tableau de Manet est dans la vitrine de la galerie Alfred Cadart à Paris. Durand-Ruel découvre la toile dans l’atelier de l’artiste en janvier 1872, où il l’achète pour 3 000 francs. Envoyé aux salons de Paris et de Bruxelles de 1872 à la demande de l’artiste et gravé pour le Recueil, le tableau est exposé à Londres, et il passera successivement dans les mains de Jean-Baptiste Faure (acheté à Durand-Ruel le 17 novembre 1873 pour 5 000 francs), Georges Charpentier (acheté à l’hôtel Drouot le 23 mars 1878, lot 32) et Théodore Duret, qui, tous, le laisseront en dépôt à la galerie pendant de longues périodes. Au printemps 1886, Durand-Ruel envoie le tableau à New York, où un critique le trouve « si grandiose dans son traitement de l’eau qu’on en oublie les navires ». C’est peut-être à cette occasion que John G. Johnson, avocat de Philadelphie, a pu découvrir l’œuvre ; il en négocie l’achat avec Charles Durand-Ruel en septembre 1888 pour 1 500 dollars.

 Vous pouvez le voir au Museum of Art de Philadelphie.

 http://bateauxcherbourg.fr.over-blog.com/2014/01/combat-du-kearsarge-contre-l-alabama-10-16.html

mercredi 28 novembre 2018

Manet en Espagne


Manet et son ami Théodore Duret parcourent l'Espagne : ils s'étaient rencontrés

à Madrid, fréquentent les cafés et les courses de taureaux, une occasion pour

Manet d'esquisser une foule de croquis qui deviendront des peintures à son

retour à Paris. Ils iront jusqu'à Tolède sans doute pour voir les oeuvres del

"Greco".

 Théodore Duret était admirateur de Manet comme de Courbet, fondateur de

"La Tribune" en 1968, il avait  écrit un livre "les Peintres français en 1867" que

j'aurais bien aimé vous trouver en PDF. A défaut, plongez-vous dans la thèse

remarquable d'Oriane Hébert, si ses recherches sont orientées vers la peinture 

de guerre, (je désespérais un peu d'y trouver ce que je cherchais !... j'ai

attendu les pages 80 - 82 - 88- 89 pour y trouver des mensions faites à Duret

et Castagnary de même que des références à Zola qui ne se privait pas de 

commentaires surtout favorables à l'égard de Manet  ; puis aussi mention faite 

de Castagnary que j'ai beaucoup "fréquenté" quand je travaillais aux articles 

consacrés à Courbet.

Si je vous propose des articles que l'on pourrait considérer de "vulgarisation" le 

travail en amont est beaucoup plus conséquent.

Je vais sûrement trouver le tableau "de guerre" qu' Oriane mentionne mais 

pour l'instant voyons le portrait de Théodore Duret :



                que vous pouvez voir au Petit Palais à Paris : il date de 1868

(peinture "bourgeoise").  Il y est allé par petites touches, le portrait en pied, lui 

a paru finalement un peu .... raide ?  un peu sombre ... ? alors il le fait revenir,

va rajouter  du grenat sur le tabouret, du vert avec le livre négligemment jeté 

sous celui-ci, la transparence de la carafe sur le plateau laqué et puis le verre 

et puis le couteau et puis il manquait du jaune, c'est alors un citron sur le 

verre.

 Duret commente :

"Je l'avais regardé faire ces additions successives, assez étonné, 

lorsque me   demandant quelle pouvait en être la cause, je compris que 

j'avais en jeu, devant moi, sa manière instinctive et comme organique
  
de voir et de sentir"

Repartons au soleil d'Espagne, cela va me réchauffer (je vais bientôt mettre 

des mitaines...)

 "le Combat de taureaux"  peint en 1866 : accroché à Chicago à l'Art Institute

restitue parfaitement l'ambiance tauromachique, les couleurs, voilà ici 

"l'Impressionisme",  instant suspendu avant la mort du taureau, la fine lame

du torero, encore brillante, son port de tête majestueux, le cheval du picador 

qui gît éventré, les peones en attente, prêts à intervenir s'il je faut, les autres 

attentifs derrière la talanquera, les spectateurs dans l'arêne qui
  
s'agitent mais se taisent avant d'exploser en applaudissements si le torero 

termine sa "faena" avec succés.



 Durand-Ruel, le grand marchand qui a si souvent sauvé de la famine les    

artistes de cette époque, a vendu  cette toile à l'Art Institute 70.000 francs
 (faites le calcul, en euros ou en dollars)

 pas tout à fait en Espagne... car la Compagnie de Lola de Valence est alors     à Paris

         
                         Lola de Valence de 1862 est toujours à Paris


  Baudelaire est sous le charme : (il n'est pourtant pas tendre avec lui habituellement)

                  "Inscription pour le tableau d'Edouard Manet"

 Entre tant de beautés que partout on peut voir,

Je comprends bien, amis, que le désir balance ; 

Mais on voit scintiller en Lola de Valence

Le charme inattendu d'un bijou rose et noir.


 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01674242v1/document




mardi 27 novembre 2018

Edouard Manet (1832 - 1883)

 On ne sort pas de Courbet sans une certaine réflexion  : j'aurais bien parlé de 

 Pissarro, à sa suite, mais je me suis souvenue que je lui avais consacré un 

article le 7. 6. 2017 ;  il n'est pas incongru de faire  succéder Manet à 

Courbet. Ils ont en commun d'être contemporains, de se connaître, de se 

parler et de se critiquer. Ecopant ensemble des critiques aussi grossières de la 

part des gazetiers et des mêmes refus du Salon. Tous deux décident d'un 

pavillon personnel de présentation, traité de "baraquement", lors de 

l'Exposition Universelle. (1867) Pourtant ils sont très différents, le brun 

Courbet, jurassien et le blond Manet, parisien jusqu'au bout de sa fine 

moustache.

Je ne vous montrerai pas non plus la superbe "Olympia" qui fit scandale et     

repose au Louvre, elle est de toutes les biographies. Sans doute serez-vous 

choqués de savoir( si vous ne le savez déjà) que dans le Grand Journal, 

Amédée Canteloube la traite de " Gorille femelle, de grotesque en caoutchouc" 

La presse du 28 mai imprime sur le" papier" de Paul de Saint-Victor ;
 
 "La foule se presse, comme à la morgue, devant l'Olympia faisandée de M.

  Manet. L'art descendu si bas ne mérite même plus qu'on le blâme .... il peint 

des femmes vertes avec des pinceaux à vaisselle "

Pourquoi tant de vulgarité et de haine ? 

Manet décide de s'éloigner et part pour l'Espagne comme Courbet est parti 

pour l'Allemagne.

 Ce sont ces peintures que je vais choisir  de prime abord.



" Le Chanteur Espagnol "est peint en 1860 : c'est le Metropolitan Museum of

Art de New-York qui l'abrite 147X114 cm. Les critiques disent qu'il se rapproche 

là, de Courbet. Théophile Gautier  qui l'a vu exposé au salon de 1861 est 

"emballé". 

Voilà ce qu'il en dit, mais les traditionalistes déclarent "intolérable" ce 

"Guitarero".

 Moniteur universel du 3 juillet  :

 "Caramba" !! voilà un guitarero qui ne vient pas de l'Opéra -Comique et qui 

ferait mauvaise figure sur une lithographie de romance. Mais Vélasquez le 

 saluerait d'un petit clignement d'oeil amical, et Goya lui demanderait du feu 

pour allumer son papelito..

Il y a beaucoup de talent dans cette figure de grandeur naturelle, peinte en 

pleine pâte, d'une brosse si vaillante et d'une couleur très vraie". 

(la petite nature morte à ses pieds est d'ailleurs l'élément de sa toile qui 

rappelle Courbet). 

Je ne suis pas encore "rentrée" dans l'oeuvre de Manet comme dans celle de 

Courbet sans doute en raison de ces toiles de nature cynégétique, mais je suis 

sûre de trouver de bonnes raisons de l'aimer autant.
                       
                                                                         à suivre  

lundi 26 novembre 2018

Gustave Courbet : fin

Seulement huit années séparent la période faste des séjours en Allemagne,

(Sedan est passé par là),  l'épisode tragique de la commune, son exil, sa ruine

et sa mort en 1877.

 Son amitié pour un autre Jurassien natif de Besançon, ancien typographe de

son état,  et philosophe  Pierre Joseph Proudhon, l'incline à soutenir les mêmes

 idées politiques ; elle va faire son malheur.

 Très rapidement  rappelons   l'ouvrage de Proud'hon "De la justice dans la

révolution et dans l'église", ce philosophe semble être l'inspirateur de Bakounine

et l'un des prophètes de l'anarchisme. Courbet l'estime  et le rejoint dans son

anticléricalisme ; Proud'hon ne l'a-t-il pas soutenu  lors des critiques qui ont sui

vi  l'exposition de "Retour de la conférence".

 Le 6 septembre 1870 Courbet est élu président d'une commission installée au

Louvre, avec vocation de protéger les oeuvres d'art  menacées par les

bombardements prussiens, et c'est en cette qualité qu'il adresse une pétition des

artistes en vue du déboulonnage de la colonne Vendôme.  ( abattue le 17 avril 1871)

Il ne pouvait, après ses années bavaroises que se lancer dans des projets de

réconciliation dans des" Lettres ouvertes à l'armée allemande et aux artistes

allemands". il propose un monument à la Paix représentant un canon la gueule

en l'air reposant sur trois boulets et coiffé du bonnet Phrygien.

Il expose son programme de réorganisation des arts selon des principes

démocratiques, le 6 avril 1771 dans le grand amphithéatre de l'Ecole de

médecine.

Le Salon serait libre de toute intervention gouvernementale. Il serait régi par

les artistes eux-mêmes, les récompenses, les médailles seraient abolies et ceux

qui refuseraient le jugement de leurs pairs disposeraient d'une salle spéciale

pour exposer ; on supprime aussi l'Académie des Beaux-Arts, les élèves éliraient

leurs professeurs, des délégués voteraient des prix permettant d'aller étudier

l'art à l'étranger; il n'est pas seul dans cette commission, Corot, Manet, Honoré

Daumier, Bracquemont, Armand Gautier.

 Il est arrêté le7 juin 1871 et le 14 août le Conseil de Guerre qui siège à

Versailles le condamne à six mois de prison et cinq cent francs d'amende ; de

tous les chefs d'accusation, celui d'avoir provoqué la destruction de la Colonne

Vendôme, restera le plus ancré dans la mémoire populaire. La ruine viendra

quand  Mac-Mahon l'assignera à payer la reconstruction de la Colonne

Vendôme. (1873)

Il est temps de revenir à la peinture !! pas facile l'histoire de France !!!

Le portrait de Proud'hon se trouve au Petit Palais et date de 1865.


Libéré il retourne chez lui à Ornans, il "refait surface" si l'on peut dire:  des

fidèles viennent le rejoindre, Armand Cornu, Marcel Ordinaire et Cherubino Pata

 qui accourt du Tessin et devient son secrétaire,

http://www.galerie-langelus.com/courbet.htm





 Trois truites de la Loue

 1871

Kuntsmuseum

 Berne
























Grâce à Durand Ruel les Etats-Unis et Vienne réclament des toiles :  les choses

semblent se rétablir mais l'assignation à rembourser le rétablissement de la

colonne Vendôme lui porte un coup de grâce : il fait passer des tableaux à

l'étranger, lègue une partie de son héritage à ses soeurs et se réfugie en Suisse à

La -Chaux - de -  Fonds.




 De mémoire il peint ses sujets de prédilection,  mais aussi, beaucoup, le 

Château de Chillon (ci-dessus au Musée d'Ornans. 1874)  donne

l'impression d'avoir retrouvé un certain équilibre ; il n'en  est rien, il paye

certains excès et  sa maladie en prison.  La vente à Drouot des tableaux saisis

n'obtenant que 10 pour cent de leur valeur, l'achève .

C'est à Ornans que l'on peut s'incliner sur sa tombe, et visiter son musée.


                                   Coucher de soleil sur le lac Léman. 1874

http://www.museejenisch.ch/fre/musee/collections

                  Un géant de la peinture  du XIX ème s'est éteint.