lundi 18 décembre 2017

Statuaire romaine

  Les artistes romains étaient bien dignes d'être héritiers des grecs, leurs oeuvres sont puissantes et la provenance de leur marbre, celui de St Béat, nous laisse penser qu'ils étaient les hôtes de Chiragan.
 Le sculpteur a bien figuré la force "herculéenne" de son "Hercule" ou Héraclès, c'est le même !
Ici, pas de feuille de vigne rajoutée par le Vatican......






http://wallon-col.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/fiche_Hercule.pdf




                                               Il est ici au repos



Vous ne couperez pas à la légende de Pyrène.....



" D’ après la mythologie grecque, au début des temps, après la création de la terre, un peuple, les Bekrydes, vivait dans une zone en pré-Gaulle et Ibérie. 
Pyrène, une jolie jeune fille blonde, si jeune et si douce, était courtisée par tous les rois et seigneurs des environs. Mais aucun ne trouvait grâce à ses yeux.

 Lors de ses travaux, Hercule, le fils de Zeus, arriva sur les terres des Bekrydes. Connu pour ses exploits, il fut accueilli en héros et Bebryx, le roi des Bekrydes, le convia à un somptueux festin.

Hercule revenait de l’extrémité du monde connu. Il avait marché longtemps. Pyrène regardait Hercule avec des yeux pétillants. Hercule comprit et revint à la nuit tombante. Pyrène et Hercule se parlèrent à voix basse. «J’aimerais tant que tu restes ici et que tu deviennes berger. Nous aurions le plus beau troupeau du pays» dit Pyrène. «Le soir, tu entendras mon appel quand je regrouperai le troupeau. Tu sauras alors que je ne tarderai plus» lui répondit Hercule. Elle se voyait filant la laine, il se voyait berger veillant sur ses moutons en les protégeant des ours et des loups.

 Tout l’été, ils se rencontrèrent dans la forêt. Parfois, quand il faisait trop chaud, ils allaient se baigner dans le torrent. Personne ne connaissait leur liaison. Hercule n’allait plus sur les chemins et Pyrène revenait chaque soir avec des paniers remplis de fraises, de mûres ou de myrtilles. Le temps des amours allait hélas prendre fin, les orages annonçaient l’automne.

 L’automne arriva, ce fut le dernier jour passé dans la forêt. Hercule attendait Pyrène assis sur un rocher et respirait l’odeur de l’herbe et des feuilles. Pyrène n’allait pas tarder. Soudain, Hercule entendit dans le ciel l’appel des oies sauvages qui retournaient vers son pays. «C’est un présage, il faut que je parte» se dit-il. Il partit aussitôt vers l’est, s’éloignant de la forêt et de Pyrène. Pyrène alla près des rochers pour retrouver Hercule. Elle allait lui annoncer qu’elle attendait un enfant. Arrivée, elle appela Hercule mais il ne lui répondit pas. Alors elle comprit: Hercule était parti.

 Elle courut aussitôt vers l’est, traversant les fourrés de ronces, grimpant aux flancs des collines, pataugeant dans les étangs. Elle ne s’arrêtait que pour boire et pour pleurer. Elle comprit qu’elle ne rattraperait jamais Hercule et se coucha sur l’herbe et poussa un cri de tristesse.

 Allant à travers les forêts truffées d’animaux sauvages, Pyrène guettait la moindre trace du futur père de ses enfants. Les jours passèrent, la faim et le froid firent le reste… et personne ne retrouva Pyrène…

 Lors de son retour Hercule se rendit chez les Bekrydes et chercha Pyrène. Bebryx le père de Pyrène, lui annonça la triste nouvelle. Hercule fou de rage se mit à la recherche de celle qu’il était venu retrouver un fois ces travaux finis. Écumant les forêts, courant les moindres recoins, autant par dessus les cimes et les torrents de ces vastes contrées il trouva la dépouille de Pyrène loin du lieu de leur première rencontre.

 Ne pouvant accepter la réalité, il souhaita bâtir un tombeau à la hauteur de son Amour…

Il creusa des jours durant, arrachant les plus gros rochers au sol… Puis il empila de gros blocs de pierre en guise de tombeau. Il amassa ainsi les rochers créant une haute montagne.

 Hercule prononça ces quelques mots d’adieu: «Afin que ton nom, ma chère Pyrène, soit conservé à jamais par les hommes qui peupleront cette terre, ces montagnes dans lesquelles tu dors pour l’éternité s’appelleront : Les Pyrénées…






 Nous avons beaucoup évoqué Dionysos  figure marquante du symposion grec ou même des funérailles, il est ici "Bacchus" :

 Le dieu de l'Olympe, Zeus alias Jupiter  est une oeuvre qui n'a pas la présence des sculptures précédentes ni la taille, non plus que le velouté du marbre , cependant c'est une trouvaille remarquable.







Je me suis rendue à de multiples reprises au Musée St Raymond, mon regard n'est jamais le même : je vais essayer de rerouver le Ganyméde qui nous y avait été présenté, 2014, si j'ai bonne mémoire ! ?

https://www.toulouseblog.fr/le-musee-saint-raymond-remporte-le-trophee-momart-2017/

je ne retrouve pas trace de la conférence autour de la statuette de Ganymède,  pour l'instant Jupiter l'a transporté d'un coup d'aile au Museum pour l'exposition sur les rapaces.




Statuette grecque III ème à II ème av JC  terre cuite polychrome

samedi 16 décembre 2017

Beaux visages de marbre

Il n'y a pas meilleure continuité que cet étage romain du Musée St Raymond à l'exposition des rituels grecs : si Aphodrite  devient Vénus  par exemple, vous pouvez lire que les artistes romains se sont inspirés de Praxitèle ou d'Apollonios d'Athènes, Callimachos,  Phidias et tous les autres.

                 De quoi rêver de ces beautés de marbre.

https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00938998/document


 Faudrait-il aussi trouver un poème ? pour en parler mieux que quiconque ...

                Ovide peut-être dans ses "Amours"


" Ma prière est juste : que la jeune beauté qui vient de m'asservir, ou continue de m'aimer ou fasse que je l'aime toujours. Hélas ! c'est trop exiger encore ; qu'elle souffre seulement que je l'aime, et Vénus aura exaucé tous mes voeux. Souris, ô ma maîtresse, à l'amant qui jure d'être à jamais ton esclave ! Reçois les serments de celui qui sait aimer avec une inviolable fidélité. Si, pour me recommander à toi, je n'ai point à invoquer les grands noms d'une illustre famille ; si le premier de mes aïeux n'était qu'un simple chevalier ; si, pour labourer mes champs, je n'ai pas besoin d'innombrables charrues ; si mon père et ma mère sont forcés de vivre avec une sage économie ; que j'aie du moins pour répondants et Phébus et les neuf Soeurs, et le dieu qui inventa la vigne, et l'Amour qui te livre mon être, et ma fidélité que nulle autre ne me fera trahir, et mes moeurs innocentes, et mon coeur simple et sans détours, et la pudeur qui colore souvent mon front. Mille beautés ne me plaisent point à la fois, je ne suis pas inconstant en amour ; toi seule, tu peux m'en croire, tu seras à jamais mes seules amours ; ces années que me filent les trois Soeurs, puissé-je les passer à tes côtés ; puissé-je mourir avant que tu te plaignes de moi !
Sois l'objet heureux qui inspire mes chants, et mes vers couleront dignes de leur sujet. C’est la poésie qui a rendu célèbres et la nymphe Io, épouvantée de ses cornes naissantes, et Léda, que séduisit Jupiter sous la forme d'un cygne, et Europe qui traversa la mer sur le dos d'un taureau mensonger, tenant, de ses mains virginales, les cornes de son ravisseur. Nous aussi, nous serons chantés dans tout l'univers, et à ton nom sera toujours uni le mien."


Avez-vous remarqué ? lorsqu'on parle de beauté ou de fleurs, la poésie s'impose.








J'aime voir la façade de St Sernin, se profiler à l'extérieur. Quel est son meilleur profil?





                       Mais la beauté n'est pas que féminine !!




                              des visages d'anciens peuvent être beaux aussi









                    Quelle puissance dans cette tête de Vulcain !



                         On peut deviner le caractère de ce dernier








                 


                        Je pourrais terminer avec ce satyre...

Marbre blanc III ème siècle

en mise à jour pourquoi pas les masques ?


jeudi 14 décembre 2017

Les marbres de Chiragan

Il aurait été impensable pour moi de quitter  le Musée St Raymond sans franchir un escalier, une époque, et passer des Grecs aux Romains.
L'heure matinale et le soleil bas sur l'horizon en cet automne apportait un éclairage particulier sur cette galerie de bustes impériaux, en les incorporant plus encore dans notre "Tolosa".

Les Grecs n'étaient pas allés plus loin à l'Ouest que Phocée mais les Romains ont largement colonisé notre Narbonnaise.

http://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_1995_act_2_1_915

Ceux-ci ce sont souvent inspirés de l'art grec vous pouvez le constater sur la statue de l'Athena de Myron  qui est vêtue du "chiton" grec.

http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1933_num_45_179_5200

http://www.villa.culture.fr/accessible/fr/annexe/carte_08



 https://saintraymond.toulouse.fr/Auguste_a117.html



















http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1908_num_20_77_6829

 à suivre

Les stèles


 La plus originale sans conteste,  est la stèle ronde  de droite...
 la stèle du Sicilien.
Elle a été découverte près de Tralles (province d'Aydin ; Asie Mineure, Turquie actuelle. Le National Museum of Denmark conserve son original en marbre.


https://www.youtube.com/watch?v=n1jYp1Op53c

Seikilos, d'origine sicilienne a probablement fait sculpter cette stèle de son vivant. Son originalité vient du fait qu'elle  se présente elle-même : 

"Je suis l'image de pierre. Seikilos m'a érigée ici en signe pour de nombreuses années de mémoire immortelle"

et ce qu'il a fait graver sur cette stèle laisse à penser qu'il puisse avoir été ou musicien virtuose ou compositeur ? ?
Cette épitaphe - partition est sans doute la plus ancienne partition au monde.
Le texte en vers est accompagné de signes musicaux : pour certains spécialistes, les signes musicaux indiquent la mélodie, pour d'autres il s'agit du rythme.
Ils s'appuient sur la quinzaine de traités de musique de l'Antiquité qui ont été conservés et qui permettent de comprendre le fonctionnement de la notation musicale. Les signes étaient différents suivant qu'il s'agisse de chants ou seulement d'instruments.
Voici la teneur du poème : Tant que tu vis, brille.
                                     Ne t'afflige en rien
                                     La vie est peu de choses
                                     et le temps réclame son tribut

 Les musiciens contemporains ne l'ont pas négligée puisqu'elle a été chantée dans le film "Quo Vadis" par Néron devant l'incendie de Rome.




 La stèle du jeune homme et du chien  est en marbre du Mont Pentélique; datée de 375-350 av JC  elle est conservée au Musée du Louvre.
 Sa provenance est incertaine Athènes ou Rhodes ?

 Les stèles contrairement aux vases  de l'époque archaïque représentent toujours le défunt dans les poses familières de leur vivant.
Il tient dans sa main gauche le strigile  et un aryballe sans doute veux-t-on le représenter allant ou de retour de la palestre, (bâtiment dépendant du gymnase où on peut aprés l'effort s'oindre d'huile parfumée) tandis qu'il joue avec un chien  en cherchant à lui faire attraper un oiseau

 http://musee-archeologienationale.fr/phototheque/oeuvres/necessaire-de-bain-strigille-patere-aryballe_verre-matiere_bronze

  De la seconde moitié du IV ème siècle conservée au Musée Calvet d'Avignon Marbre d'Attique Elle se caractérise par un réemploi ultérieur  visible par la transformation de la fillette en une jeune fille plus agée disparue avant ses noces au vu de sa coiffure .
Le personnage masculin sans doute le père marque  son chagrin par le geste de sa main appuyée sur son menton et la poignée de main symbolise le geste fort d'union entre les générations mais aussi entre les vivants et les morts
 Les sandales souples à lanières (trochadès)  sont une indication rare de ce genre utiisées dans l'Antiquité.

  Conservée au Musée Calvet d'Avignon,  celle-ci provient sans doute de Rhénée dans les Cyclades et date de la fin du II ème.
 Figurent sur cette stèle les mêmes allusions au statut de la défunte qui revit ici les célébrations de son mariage.
Le motif de la "femme au coffret" hérité de l'art funéraire attique classique perdure à l'époque hellénistique dans la production cycladique et de Grèce de l'Est 


 cette reconstitution de ce que pouvait être les stèles à l'origine lorsqu'elles étaient peintes a fait l'objet de recherches telles que : le marbre de carrare sculpté par François Grand-Clément, la peinture par Maud Mulliez, les végétaux pour les pigments, noir de vigne pour les cheveux ; pour la peau, l'ocre rouge le blanc de plomb et la terre de Sienne.
l'huile de myrte a été fournie par Dominique Frère.
Les teintures des bandelettes, safran, cochenille, indigo, pastel, gaude et garance par Catherine Bataillon.

Il est probable que je conforte cette suite d'articles par quelques mises à jour.

http://viennachoralsociety.org/vcs-blog/visiting-the-real-seikilos/

Retour sur images si l'on peut dire :

 http://expositions.bnf.fr/homere/albums/dieux/