vendredi 27 janvier 2017

L'Art Igbo-Ukwu

Nous quittons momentanément les poteries de Nok pour découvrir les superbes bronzes  d'Igbo-Ukwu.
L'art  de conter d'Ekpo Eyo fait partie du plaisir du récit :  la découverte, ses circonstances, l'analyse des oeuvres, leur devenir.....

 15. Vase sur piédestal.  IX ème - X ème siècle
                                                    Bronze à teneur en plomb.h 23,cm
             Présumé Igbo- Isaiah, Igbo-ukwu. National Museum .Lagos.
  Les motifs décoratifs du vase sont répétés sur le piédestal : une bande de triangles hachurés et une bande avec des représentations d'insectes (mantes, scarabées et criquets) et des spirales ajourées. La bande plus large, au centre du piédestal, est décorée par un dessin dense de losanges avec des cercles sur un fond granité.
Le récipient à été fondu en deux parties que l'on a assemblées à la bande centrale d'insectes et de spirales, par une nouvelle fonte.

         " Comme toutes les grandes découvertes archéologiques, l'art d'Igbo-Ukwu a été trouvé par hasard.
En 1938, Isaiah Anozie, habitant du village d'Igbo-Ukwu proche d'Akwa, au Nigeria oriental, creuse derrière sa maison une citerne pour collecter les eaux de pluie.
Dans cette région où règne pendant presque toute l'année, une grande sécheresse, on emmagasine souvent l'eau pendant la saison des pluies pour pouvoir l'utiliser plus tard en cas de besoin .
En creusant sa citerne, il tomba sur une série de bronze enfouis à une soixantaine de centimètres de profondeur.


 19. Bol. IX ème-Xème siècle Bronze à teneur en plomb : 26 cm  N M. Lagos
 Ce bronze est de ceux qui furent mis à jour à Igbo-ukwu en 1938.
 L'homme qui l'avait découvert, Isaiah Anozie, l'utilisa pour abreuver ses chèvres jusqu'à son acqusition en 1954, par Kenneth Murray, Directeur du Département fédéral des Antiquités.
Sa décoration, des bandes de motifs quadrilobés, de losanges, de pastilles et de listels, alternant avec des bandes unies, est typique de l'art Igbo-Ukwu.

   "Il ignorait la signification de ces bronzes, ses voisins également, mais ils en prirent tous des exemplaires parce que ils les considéraient comme une "bonne médecine". Encore six mois plus tard, l'administrateur britannique adjoint du district, J.O Field, lui acheta une quarantaine de pièces qu'il montra au Département fédéral des Antiquités.
Le Commissaire du district, F.W Carpenter, se rendit également sur le site et recueillit la plupart des pièces que les voisisns d'Isaiah Anozie s'étaient appopriées.
Carpenter sut reconnaître la valeur de ces bronzes et les envoya à Kenneth Murray qui était à l'époque  Inspecteur des Antiquités de Lagos.
Certaines furent expédiées au British Museum, à Londres, pour y être analysées.
Plus tard Murray se rendit lui-même sur place et récupéra d'autres pièces qu'on peut actuellement admirer dans les muéses nigerians.
Il estimait que le site devait faire l'objet de fouilles scientifiques, mais celles-ci ne commencérent qu'en 1958, sur les instances du Département fédéral des Antiquités, Bernard Fagg qui réussit à convaincre le professeur Thurstan Shaw de venir d'Angleterre pour les diriger.
Shaw travailla de novembre 1959 à février 1960.
 Tous les objets mis à jour sont demeurés la propriété du Département fédéral des Antiquités du Nigeria.

  27. Sommet de hampe.  IXè-Xème s. Bronze à teneur en plomb. 17,5 h

           Présumé Igbo-Ukwu Igbo Isaiah. National Museum de Lagos

Des oiseaux finement détaillés, des petites granulations et des perles de couleurs variées décorent ce grand ornement cylindrique conçu comme partie centrale de la hampe.
Plus de soixante mille perles ont été trouvées dans les fouilles d'Igbo Isaiah
26. Même descriptif
A l'origine, ce sommet de hampe devait être revêtu de perles de différentes couleurs enfilées dans des ouvertures pratiquées dans le métal pour former des lignes soulignant le motif décoratif complexe.
Quatre circonvolutions en forme de serpents tournés vers le haut et vers le bas, en alternance, constituent le détail le plus apparent de ce motif.
Il manque la partie centrale placée au sommet.

                                                                                       à suivre



jeudi 26 janvier 2017

suite de l'art Nok

 Après avoir suivi la lecture du texte d'Ekpo Eyo, je poursuivrai avec les textes de Frank Willett dans la deuxième partie du catalogue ; c'est une vision différente dont Ekpo Yepo nous avait d'ailleurs prévenu.
Je ferai en sorte qu'il n'y ai pas de "redite".
  Vous verrez il y a des récits dramatiques !......

                          Tête d'éléphant : - 500 avant J.C. - 200 ap J C Terre cuite
              Mine Agwazo près de Nassarawa. National Museum, Jos.
L'articulation de cou de cette tête d'éléphant, avec ses grandes oreilles, sa trompe striée et ses yeux stylisés typiquement Nok, suggère qu'elle était rattachée à une colonne vertébrale verticale, ce qui pourrait indiquer que l'animal était aussi assis sur son arrière-train.

    "En ce qui concerne leur religion, nous ne pouvons que nous livrer à des conjonctures.
Divers animaux sont représentés : un éléphant, des serpents, des singes, une tique , etc.
Ces représentations correspondent-elles à une simple description du monde dans lequel ils vivaient ou s'inscrivaient-ils dans un système de croyances ? Le professeur Frank Willett émet dans ce catalogue une hypothése qu'il formule avec uns certaine réserve ! ils avaient peut-être décidé de ne pas figurer les étres humains avec le même réalisme que les animaux parce que ils croyaient à la sorcellerie.
C'est plausible, mais la figuration détaillée des animaux peut également laisser supposer que ceux-ci jouaient un rôle important dans les croyances religieuses de ce peuple, comme c'est le cas pour nombre de civilisations dans le monde.
Le milieu naturel dans lequel cette culture est née n'est à l'heure actuelle pratiquement plus que savane. Il en allait  sans doute de même à l'époque, bien que l'on sache avec certitude que la région forestière du sud s'étendait autrefois beaucoup plus au nord.
Les débris végétaux retrouvés dans les dépôts humidifères permettent de supposer que la région était plus  boisée  qu'à l'heure actuelle ; mais d'autre part les débris végétaux de Nok ayant été trouvés dans les alluvions des lits de fleuves asséchés, on peut également présumer qu'ils provenaient d'arbres qui poussaient sur les rives où vivait ce peuple.

  Nous savons que c'était un peuple d'agriculteurs.
En effet, on a retrouvé plusieurs meules qui servaient à moudre le grain ainsi que deux fragments de terre cuite qui représentent une houe ou une hache placée sur l'épaule d'un cultivateur.
On a également trouvé dans les sédiments de Nok certaines oléagineuses appelées "atili" dans la région. Il est donc possible que les habitants de Nok cultivaient les plantes qui donnaient ces grains pour en extraire de l'huile.
Nous savons en outre que les artisans de ces oeuvres sont les plus anciens fondeurs de fer connus au sud du Sahara.
On a retrouvé des scories de fourneaux et des tuyères en terre prouvant qu'ils maîtrisaient très bien cette technique .
 Les pièces de Nok sont très raffinées.
Le choix et le traitement des personnages et des animaux obéissaient à des critères spéciaux et très complexes.
Les artistes savaient choisir la qualité d'argile appropriée, la mélanger avec les matières qui convenaient et cuire à la perfection les objets avec une solidité qui leur a permis de se conserver plus de deux mille ans.
De plus, ils étaient capables de traduire à la fois leurs concepts et les choses réelles qu'ils voyaient dans la nature en formes concrètes d'une grande puissance et d'une grande beauté.

   12.  Fragment avec personnage : 500 av J.C - 200 ap J C. Terre cuite Kutofo        National Museum Lagos.
  Ce peut-être un fragment cassé d'une poterie  ou un élément décoratif d'une plus grande oeuvre.
Il présente les caractéristiques typiques de l'art de Nok : yeux, narines et oreilles marqués par des trous ; profusion de perles sur les bracelets portés au-dessus du coude, anneaux de cheville et colliers ; coiffure élaborée avec des anneaux au sommet de la tête et des tresses sur les côtés.
La barbe saillante est aussi typisue.
Les colliers sont portés selon le même arrangement et comparés avec la disposition des bijoux sur certaines terres cuites et sur certains personnages en bronze d'Ifé.

 9. Homme agenouillé. 500 avant J.C - 200 apr J.C Terre cuite
                     Bwari près d'Abuja. National Museum. Lagos
En dépit de sa petite taille, ce personnage superbement détaillé illustre l'importance des bijoux dans la culture Nok.
 L'homme agenouillé semble littéralement ployer sous le poids de ses bracelets, de ses anneaux de cheville, de la lourde ceinture qu'il porte autour de la taille, du lourd collier qu'il a autour du cou et des multiples rangs raffinés de perles drapés sur sa poitrine et son dos.
La coiffure se compose de six petites coques et tresses en bas de la nuque.
Le trou percé de bout en bout près de la tête et de la taille suggère que ce personnage peut avoir été porté comme pendentif.

   "Le peuple qui a produit ces oeuvres aimait les ornements. Trois personnages en pied (9.10 et 12) montrent avec quelle profusion les perles étaient utilisées, tout comme à Ifé, plus tard.
Ils accordaient beaucoup de soin aux coiffures; le bandeau strié et les coques en sont de bons exemples.
Ils se paraient aussi abondamment de perles, on en a retrouvé des centaines en quartz, avec le matériel utilisé pour les fabriquer.
Ils employaient une technique très ingénieuse qui consistait à les meuler en forme de cylindres dans des rainures pratiquées dans la pierre et à percer les trous avec des outils en fer.
 Les oeuvres de Nok présentées dans cette exposition datent de 500 av J.C.
Cette datation ne doit pas être considérée comme absolue, dans la mesure où deux dates au moins ont montré que cette culture aurait pu avoir commencé dès l'an 900 avant J.C.
Si cette dernière datation n'est pas unanimement acceptée, c'est pout la simple raison qu'elle a été obtenue à partir de sculptures en terre cuite.
Or le style de ces sculptures est tellement raffiné qu'elles ont nécessité une longue maturation.
A mon avis, la quetion de savoir si la culture Nok peut être plus ancienne qu'on a tendance à le croire reste en suspens.







10. Femme portant une capuche
Milieu du V è siècle avant J
Terre cuite : provenance inconnue National Museum. Lagos.
 Autre statuette en pied, comme le numéro 9, d'un personnage féminin monté sur une base représentant une composition de deux visages, Janus, motif qu'on retrouve sur d'autres pieces Nok.
Le visage a des traits tout à fait Yoruba.
L'ensemble de la pièce a une ressemblance générale avec un masque "epa" utilisé à l'heure actuelle par les Yoruba d'Ekiti.

La femme dont les mains et les avant-bras ont disparu, portait un enfant contre la poitrine et la taille.

Sa tête est couverte d'une capuche qui devait être en peau d'animal et qui tombe dans le dos et est surmontée d'un petit bonnet.
Cette pièce a été datée par thermoluminescence environ du milieu du V è siècle av J.C.

Le professeur Willett insiste sur le rapport existant entre l'art Nok et celui d'Ifé sur lequel nous reviendrons ultérieurement.
Il pense que l'art d'ifé est dérivé de l'art de Nok par le biais d'un culture apparente ou par une autre origine commune, car tous deux produisaient des oeuvres en terre cuite, et en bronze pour Ifé, presque grandeur nature.
Il souligne également qu'il existe des ressemblances de style entre ces deux expressions artistiques.
Il est vrai que certaines oeuvres Nok sont, comme celles d'Ifé, assez naturalistes.
Quoi qu'il en soit, la plupart des objets, et ils sont nombreux, sont très stylisés.
S'il est difficile d'accepter la théorie de la filiation directe de l'art d'Ifé avec celui de Nok, c'est à cause de la distance qui les sépare tant dans l'espace que dans le temps.
Il me semble qu'il manque un maillon entre ces deux cultures sur lequel nous ignorons encore presque tout." 
                                                      Ekpo  Eyo

mercredi 25 janvier 2017

La culture de Nok

 Les dernières phrases de Colette Noll étaient une parfaite introduction à la première partie de l'exposition de 1984 "Trésors de l'Ancien Nigeria" : deux mille ans d'histoire pour cette culture  de Nok que Ekpo Eyo raconte .
Comment les choses ont-elles évoluées depuis 30 ans ?
Jean Devisse professeur d'Histoire  de l'Afrique à l'Université de Paris I, écrivait dans sa préface :
 "De belles expositions attendent nos descendants si le monde n'est pas saisi de folie".
Nous allons successivement voir la culture Nok suivi de celle d'Owo puis Igbo-Ukwu et Ifé puis revenir sur celle de Bénin au travers de cette exposition.
Reste à savoir  si d'autres fouilles sont en cours, si d'autres découvertes ont été faites, si Mr Ekpo Eyo est toujours Directeur des Musées Nationaux du Nigeria ?
Toujours est-il que si j'avais été fascinée par cet art, je redécouvre avec vous  ces oeuvres  en comprenant pourquoi j'avais été séduite  à cette époque.

J'espère qu'il en est de même pour vous, bien que je ne puisse vous restituer que des fragments de ce catalogue.

 En ce qui concerne les Crédits photos :


I. Tête : 500 ans avant J C -200 ap J C. Terre cuite h.36 cm
                 Rafin Kura, Nok. National Museum Lagos.
Les terres cuites de Nok sont les plus anciennes sculptures connues du Nigeria.
Elles datent au moins du milieu du 1er millénaire av J C.
Cette tête est la plus grande de Nok connue à l'heure actuelle.
Elle est presque grandeur nature et faisait partie d'une statue en pied.
Les yeux, les narines, la bouche et les oreilles percés sont typiques de la sculpture Nok.
Autre trait caractéristique : la forme triangulaire des yeux où le sourcil contrebalance la courbure de la paupière inférieure.
La coiffure élaborée se compose de plusieurs coques avec des trous dans lesquels était sans doute insérée une plume, et de trois rangs de perles, de fibres tressées ou peut-être d'une chaînette de fer, placés sur le haut du front.

                                                La culture de Nok.

       "Des estimations prudentes la date entre 500 av J C et 200 ap <J C
Elle a produit les premières sculptures en terre cuite connues d'Afrique sud-saharienne.
En fait, on ne parle de "culture de Nok" que depuis 1943, année où un administrateur civil stagiaire, Bernard Fagg, archéologue de formation et de goût,  se vit présenter une tête dont il comprit immédiatement l'importance archéologique
Cette tête avait été mise à jour par un ouvrier dans une mine d'étain qui l'avait emportée chez lui pour l'utiliser comme épouvantail.
Elle resta un an dans son champ d'ignames, jusqu'à ce que le directeur de la mine, F.H.Townsend, la remarque, l'achète et l'emporte à Jos.
En la regardant, Fagg décela une similitude de style avc une tête de singe qui avait été découverte à soixante-kilomètres de là en 1938 par le co-propriétaire d'une exploitation des mines d'étain de la région de Nok, le colonel J.Dent Young.
Young avait déposé cette pièce au musée des mines de Jos où elle était restée.
Presque aussitôt après avoir vu la seconde pièce, Fagg informa tous les mineurs qui travaillaient dans la région du plateau de Jos de la valeur historique de ces objets et leur demanda de le prévenir en cas de découvertes.
La première pièce ayant été trouvée près du petit village de Nok, qui ne figure d'ailleurs pas sur une carte courante du Nigeria, et puisqu'il est d'usage en archéologie, d'attribuer à une culture le nom du site où a été découvert le premier témoignage, Bernard Fagg donna à la culture qui avait profuit ces terres cuites, le nom de "culture Nok".

 Depuis 1943, plus de cent cinquante oeuvres de Nok ont été retrouvées, le plus souvent accidentellement, par des ouvriers qui travaillaient dans les mines d'étain de la vallée de Nok, à l'ouest du plateau de Jos (voir la carte), entourée de roches dont l'étain a été mis à nu et concentré sous l'action de l'eau dans les dépôts d'alluvions. Des fouilles conduites par Bernard et Angela Fagg et Robert Soper ont également permis d'exhumer d'autres oeuvres.
Même si l'essentiel reste enc ore inconnu, nous pouvons donc tout de même déjà assembler et recouper quelques données sur cette culture. Première constation: la culture et l'art qui li est associé ne représentent apparemment pas le début d'une tradition.
En effet, cet art est si complexe et si raffiné qu'il ne peut avoir été produit au tout début d'une culture naissante.
Il s'agit donc d'un art en pleine évolution.
Où et comment a-t-il pris naissance ? Nous l'ignorons. Un jour peut-être, la culture ancienne qui a donné naissance à celle de Nok pourra-t-elle être découverte. Les oeuvres de Nok présentent une série de caractéristiques communes dont les plus frappantes sont le traitement des yeux et les perforations des narines et des oreilles. Par ailleurs, elles ont été trouvées sur une très vaste surface : elles étaient réparties à travers une superficie de quatre cent quatre-vingts kilomètres sur cent soixante, au nord du confluent de la rivière Bénoué et du fleuve Niger.
Tout cela permt de supposer que ce peuple vivait en une société hiérarchiquement structurée avec un pouvoir politique ou religieux central.
Nous ne savons pas grand-chose sur les institutions politiques de cette civilisation et l'absence de traditions orales limite d'autant les suppositions.
Bernard Fagg a cependant émis l'hypothèse qu'ils auraient pu être les porte-paroles des proto-Bantous (tels qu'ils ont été définis par Joseph Greenberg) qui se sont ultérieurement disséminés à travers toute l'Afrique du Centre et du Sud.
Cette région du centre du Nigeria est actuellement occupée par une variété de groupes dont certains sont très restreints et d'autres très importants..............

                                                                           à suivre
 la Tête ci-dessus :
5. Fin du IV ème siècle avant J.C. Jemaa-Kafanchan Road. National Museum Lagos
Cette élégante tête cylindrique a été datée par thermoluminescence de la fin du IV ème siècle a J C.
Au sommet il reste une partie de la main gauche tenant un objet.
Le dos de cette sculpture n'est pas travaillé, ce qui indique qu'elle devait être fixée sur un bâtiment ou un autel.

 https://books.google.fr/books?id=sdjfwGxt0e0C&pg=PA167&lpg=PA167&dq=proto+bantous+joseph+Greenberg&source=bl&ots=LVMJFu8uRs&sig=xSB29CREUov2r2P3STeoxyz3vUU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjn2-aBkt3RAhWJ2xoKHcHRB_IQ6AEINjAD#v=onepage&q=proto%20bantous%20joseph%20Greenberg&f=false

mardi 24 janvier 2017

suite de l'Art de Bénin















Manche de Chasse-Mouches. XVIII ème s

Ivoire. 34,5cm de long : larg,5,5cm

ancienne collection Louis Carré.

Le chasse -mouches est l'un des attributs de dignité de l'Oba.

Ce manche est surmonté de la figure de l'Oba en pied en tenue de cérémonie avec la coiffure perlée aux filets latéraux terminés par des glands de grosses perles et au sautoir de perles, croisé sur la poitrine.

La partie inférieure, évidée jusqu'à la hauteur des pieds de l'Oba, est percée de trous aménagés pour la fixation des crins du chasse-mouches.


( on parle maintenant de la trompe en ivoire de l'article précédent )

       "Celle-ci, l'une des pièces africaines les plus anciennement entrées dans les collections françaises, puisqu'elle faisait partie des Cabinets royaux ou Collections de la Couronne au XVII ème siècle, appartient à la série des ivoires sculptés au XVI ème siècle par des artistes Bini sur la commande de notables portugais : sa forme et son décor sont cependant les plus africains parmi ces ivoires "afro-portugais".
Elle témoigne des relatios peu connues d'ailleurs, qui pouvaient exister au siècle de Louis XIV entre la cour de France et celle de Bénin, ainsi que des royaumes d'Assinie et du Congo.
Cette oeuvre rappelle donc le caractère essentiellement historique de l'art de Bénin qu'a pu occulter en France, une vision esthétique transcendentale jointe au faible nombre d'objets collectés.
C'est en effet par l'art de Bénin, qui n'était pourtant qu'un aboutissement, que l'on commença en Europe, à prendre conscience d'une histoire africaine : des oeuvres pouvaient enfin être datées ou tout au moins faire référence à des événements historiques.


V. Défense d'autel Royal : XVII ème s

 Ivoire ;156 cm sur 13 cm à sa base.

 ancienne collection J Epstein.

Véritable historiographie sculptée,  l'ensemble des figures relate, de manière allusive, à la fois la généalogie et les faits qui ont marqué la dynastie des Oba, ainsi que leurs emblèmes ; le léopard, l'épée cérémonielle, haches de pierre polie ou "pierres de foudre".
L'un des Oba du XIV ème. s, aux membres inférieurs paralysés que l'on disait être l'incarnation d'Olokun, y est figuré avec les jambes en forme de dipneuste ou poisson de vase.
L'on y voit également représenté nombre de dignitaires, cavaliers ou soldats portugais dont l'un tient des manilles.
La base est cerclée d'un large entrelac.
Cette défense, de dimensions exceptionnelles, ne devait sans doute pas être insérée dans une tête royale, mais déposée sur l'autel, à côté d'elle, pour témoigner de la munificence de l'Oba et du talent des sculpteurs à son service.

   "C'est cependant l'un des paradoxes de l'art de Bénin qu'en dépit d'un riche corpus connu au tout début du XXème siècle, cette connaissance ne pouvait reposer sur des bases historiques et archéologiques.
Les circonstances même de la diffusion de cet art, à partir d'une déportation massive vers l'Europe, jointes à des techniques scientifiques de datation et d'analyses inexistantes ou à leur début, laissaient ouverts bien des problèmes le concernant ainsi que viennent de l'évoquer MM. Eyo et Frank Willet.
L'un des plus importants est celui de l'introduction à Bénin de la technique de fonte du bronze / laiton  et des premiers modèles."

  I. Plaque à la tête de crocodile.  Fin XVIème - XYII ème s . Bénin.
        h  : 46cm, large29 cm. Bronze
                               ancienne collection Fr. Wolff-Kniz.

Sur cette plaque que l'on peut mettre en parallèle avec celle du Musée de Lagos la tête du crocodile et seule représentée, coupée au ras du cou, sur un fond identique de rosaces et pointillé : le sommet et l'arête médiane sont soulignés de grosses écailles figurées en relief ovoïde.
Le crocodile qui figure sur les masques pendentifs de ceinture portés par les chefs est la victime propitiatoire par excellence sacrifiée à Olokun, dieu de la Mer et de la Prospérité.
Il symbolisait également le pouvoir du Roi-Dieu.

 http://www.africa.com/countries/nigeria/museum-guide/


   " Il n'est plus aussi certain qu'à Bénin n'aient pas existé, en même temps qu'à Ilé-Ifé, certaines formes d'art.
Problème de chronologie également.
Celle-ci reposait jusqu'ici il faut bien le dire, davantage sur la tradition orale et des repères stylistiques comparatifs que sur des découvertes archéologiques "in situ" qui n'en sont guère qu'à leur début et dont Graham Connah a établi un premier bilan en 1975.
La chronologie théorique, s'appuyait sur une analyse stylistique mais également scientifique des alliages employés.
Sur la base d'analyses effectuées il y a plus de 50 ans, il avait tout d'abord été admis (W.Fagg, F. Willet, 1963-1964) que les oeuvres anciennes de Bénin étaient en laiton, aors que les plus récentes étaient en bronze contenant de l'étain.

  IX.  Clochette-pendentif fin XVII ème- XVIII ème siècle. Bénin.

                   Laiton avec 22 à 24% de zinc h 16,6 cm larg. 9,5 cm
La clochette quadrangulaire, évasée à la base, était l'attribut non pas de l'Oba mais des guerriers de sa suite, ou plutôt qui le précédaient, armés du glaive, de la lance et du bouclier, pour annoncer son arrivée.
Elle est représentée sur nombre de plaques personnages sculptés sur les défenses d'ivoire.
Le motif du crocodile happant un poisson, traité dans un style identique figure sur une plaque du Museum of Mankind, à Londres.

https://www.britishmuseum.org/about_us/departments/africa,_oceania,_americas/history_of_the_collection.aspx

    "De nouvelles analyses portant sur 30 spécimens du Musée de l'Université et 35 du Musée de Bénin, ont été menées depuis à l'Université de Cambridge. 
Sur ces 65 pièces, seules deux qui, selon la chonologie précédente, auraient été de la période "tardive"  ou "moyenne" sont en bronze, toutes les autres sont en laiton .
Au surplus, des objets, manilles et bracelets, récoltés sur les sites de Bénin ( Clerk's Quarter) et datés du XV ème ciècle, sont tous en bronze.
La question reste donc ouverte qui ourra être partiellement résolue par la poursuite des fouilles "in situ" à Bénin .
Mais aussi par tout apport au corpus des anlyses des oeuvres, dans la mesure où certains caractères stylistiques ne peuvent laisser de doute quant à leur datation limite. Tel est le cas de têtes commémoratives d'Oba, où l'on sait que certains détails appendiciels ont été introduits à des dates précises.
Aussi avons-nous souhaité, dans le cadre modeste de notre participation à cette brillante exposition, faire oeuvre utile en ce domaine  en associant à nos recherches le Laboratoire des Musées de france qui a procédé à l'analyse, par spectrométrie d'émission dans l'ultra-violet, de quatre des oeuvres présentées (numéros III.IV.VIII. IX ), datées en principe du XVIII ème et du XIX ème siècle.
Sans entrer dans les détails de cette étude qui fera l'objet d'une publication ultérieure, les analyses effetuées ont montré que les quatre pièces sont des laitons relativement purs, où le plomb n'entre que dans une proportion allant de 1,70 à 2;90 %  et l'étain de 0,012 à0,4 %


 XI. Figure d'Onile. Laiton
Période indéterminée ; anc.colle, R Rasmussen

  Beaucoup plus petite que l'Onile du Musée de Lagos, cette figure de femme agenouillée représente de même l'Esprit de la terre à laquelle les membres de la Société Ogboni vouent un culte.

La fugurine porte sur le front deux demi-cercles opposés, marque distinctive de cette société.

L'anneau au sommet de la tête laisse supposer que la figurine était portée en pendentif par l'un des membres éminents de cette société très fermée qui jouit, entre autres, d'un pouvoir de juridiction.
Les yeux saillants et prismatiques sont l'un des caractères propres aux sculptures exécutées pour la société Ogboni.

Les figures d'Onile sont en nombre relativement restreint, dans quelques collections privées ; certaines peuvent dater du XYIII ème siècle



" Notre propos était, par ce bref historique des collections françaises de Bénin, d'intégrer dans le cadre d'une exposition où l'histoire de l'art africain se développe sur plus de deux mille ans, des oeuvres qui, considérées à l'origine en France selon une vision synchronique, très eurocentriste, doivent au contraire être actuellement des points de repères qui serviront et enrichiront la connaissance de l'histoire de l'Afrique et de ses arts."
                                                                                           Colette Noll


lundi 23 janvier 2017

suite de l'Art de Benin

J'en termine avec cette plaquette car le catalogue de cette fameuse exposition du Grand Palais nous entraînera vers d'autres cultures, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.



 ....  " Il leur rappelait trop le naturalisme académique contre lequel ils voulaient réagir.
Cart Einstein en 1922 dans "Afrikanische Plastik" met en évidence cet aspect ; "cet art est celui qui nous est le plus accessible ; l'Européen de culture moyenne y trouve un naturalisme assez puissant et il éprouve un certain plaisir à en admirer la technique et l'habileté d'exécution"
Selon Jean Laude "les bronzes du Bénin, qui avaient suscité en 1898, l'étonnement de l'Europe et avait fait l'objet d'une abondante littérature, ne semblent pas avoir conquis, au moins immédiatement l'estime des artistes".
Ainsi l'exposition "Arts primitifs dans les ateliers d'artistes" qui eut lieu en 1987 au Musée de l' Homme ne comprenait qu'une seule oeuvre de Bénin, d'époque tardive, ayant appartenu à André Derain
Celui-ci fut un des rares artistes à posséder de nombreuses oeuvres de Bénin, et n'acquit d'ailleurs sa collection de "bronzes" qu'à partir de 1933, lorsqu'il "épura" son Musée imaginaire, qui comprit alors cette seconde série dont parle Jean Laude, série qui comporte "douze bronzes : plaques et animaux et statues du Bénin, kuduo ashanti, un bracelet de cheville du Gabon et des petites cires perdues de la Côte d'Ivoire .

VIII. Masque de ceinture. Probablement fin XVII ème siècle - XVIII ème siècle.
Laiton avec 20% de zinc ; ancienne collection Derain.
 A la différence des oeuvres précédentes et du masque en ivoire, le masque de ceinture en laiton n'est pas réservé à l'Oba, mais peut être porté par ses vassaux, chefs locaux qui lui rendent tribut.
Il représente le plus souvent la tête d'un ennemi vaincu ou celle d'un léopard, animal royal dont le porteur s'assimile la force.
Ce masque figure un notable portugais coiffé du casque-morion à arête centrale et bords relevés, portant une barbe en collier.
L'oeuvre est empreinte de raffinement et d'une certaine élégance dans sa stylisation.
Sur les personnages de nombreuses plaques, ou défenses sculptées, l'on peut voir de tels masques portés à la ceinture. (revoir la figure II, article précédent)
Sur ce masque, seul l'anneau supérieur est en bronze (avec 7 % de plomb) et il a été coulé à part.

    "Il ne semble pas que Picasso ait particulièrement sollicité, à l'époque des "Demoiselles d'Avignon" et même plus tard, la solution offerte par l'art de Bénin à ses recherches de nouveaux agencements formels, mais plutôt celle offerte par certains masques de Guinée, du Gabon ou des statues Fang.
La tête d'Oba présentée ici (photo IV article précédent) ne fut acquise par Picasso à Louis Carré qu'à la fin  de la dernière guerre, et l'on ignore sous quel angle de vision il la considérait. C'est une oeuvre tardive, surchargée, baroque, d'un dessin peu ferme et presque hésitant.
Mais ce sont peut-être ces exagérations mêmes du style de Bénin qui ont retenu son attention ; à la hauteur du collier où la tête est enfoncée jusqu'à la bouche, les prolongements de files de perles devant le visage aux traits figés, aux yeux exhorbités, la surcharge des ailettes de la coiffure.

Les provenances des collections présentées ici confirment l'optique résolument esthétique qui présida à leur collecte.
L'on y retrouve, avec ceux de Derain et Picasso, les noms de Louis Carré, René Rasmussen, Charles Ratton, Jacob Epstein.
Seules trois oeuvres ont été acheminées plus ou moins directement du Nigeria dans des musées : un brassard en ivoire au British Museum (ci-dessous), une tête d'Oba ( Fig III article précédent) qui la reversa aux Antiquités Nationales et une trompe en ivoire" .(ci-dessous)
 Brassard ivoire XVII ème ; comporte un cylindre ; il  faisait partie du trésor royal de Bénin  qui se trouvait dans un coffre de la chambre de l'Oba.
Il était porté par l'Oba lors de la cérémonie annuelle Igue , pendant laquelle la personne de l'Oba est sacralisée et considérée comme divine.
Le dessin qui se développe dans le sens longitudinal comporte deux cavaliers portugais tête-bêche,  des oiseaux et des léopards.


 Trompe traversière XVI ème siècle- XVII ème siècle.
Cette trompe à embouchure latérale, comme la plupart des trompes africaines, est simplement ornée à son extrémité d'une tête de crocodile stylisée.
Parmi les ivoires raffinés exécutés dès le XVI ème siècle en Afrique pour le compte de notables européens, portugais au premier chef et que, pour cette raison, W. Fagg a nommés "ivoires afro-portugais" , deux styles et deux écoles se dégagent : l'une des Sherbo, de Sierra Leone, l'autre des Bini au Nigeria, où les éléments iconographiques européens sont plus nombreux.
Les trompes Bini étaient l'oeuvre des Igbesamwam, artistes ivoiriers du royaume de Bénin.
La plupart des trompes Bini que renferment depuis le XVII ème siècle de nombreuses collections royales européennes, présentent un décor beaucoup plus chargé de scènes de chasse et d'un bestiaire  empruntés visiblement à des ouvrages sur la chasse ou l'héraldique européennes.
Cette trompe-ci est, par contre, de forme et de décor plus spécifiquement africains.
                                                                                       à suivre

dimanche 22 janvier 2017

L'art de l'Ancien Nigéria

http://www.ina.fr/video/PAC9404102999

 Dans le texte de Persée , une réponse à cette problématique du Musée du Quai Branly, désormais bien ancré sur son quai !!! 

une réponse aussi à mon interrogation sur la date des documents que j'avais recueillis à Paris  ??

http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1999_num_39_155_1786

dont je veux vous faire bénéficier. 1984 !! pour cette  exposition du Grand Palais ...

et d'autres documents édités à cette occasion.

Les grandes capitales permettent des initiations aux Arts lointains, comme mes 

nombreuses visites au Musée Guimet, au Musée de la Marine ou même le

 Louvre, avant sa pyramide, où l'on entrait plus vite !!!

 La révolution numérique,  l'extension des voyages, ont bien changé les choses pourtant c'est encore dans les Archives, que l'on peut puiser de nombreux éléments .
Elles aussi peu à peu numérisent leurs possessions.

Notre Conservatrice des Archives départementales de l'Ariège qui en est le parfait exemple nous mettait toutefois en garde sur la fragilité des éléments "papier" mais aussi sur la numérisation.

 Je vais donc vous livrer les propos de  la "Conservateur" de l'ancien musée des Arts Africains et Océaniens, Colette Noll, dans une plaquette qui vient en complément du catalogue de l'exposition du Grand Palais ; l'Art de l'Ancien Nigeria dans les collections Publiques françaises.

       "Quelques oeuvres de Bénin, provenant des musées français (musée des Arts Africains et Océaniens, musée Picasso, musée de l'Homme), jointes à celles du Nigeria, contribuent à mieux faire connaître une période de l'art de Bénin, le XVIII ème.
L'on souhaitait ainsi intéger dans le cadre d'une exposition où l'histoire de l'art africain se développe sur plus de deux mille ans des oeuvres qui rassemblées à l'origine en fonction de vues esthétiques, lièes aux mouvements de l'art moderne, peuvent actuellement enrichir l'histoire de l'art de Bénin en précisant les points de chronologie, grâce en particulier à des analyses effectuées par le Laboratoire des Musées de France."

( Curieuse coincidence à l'instant sur France Musique une émission sur la création du musée du Quai Branly avec Stéphane Martin ) (10h22)

http://www.quaibranly.fr/fr/missions-et-fonctionnement/biographies/stephane-martin/



    

III. Tête commémorative d'Oba Fin XVII ème siècle début XVIII ème siècle.
Laiton avec 26,5% de zinc h. 39 cm, épaisseur : 0,7 à 1,3 cm Bénin reçu en 1908 du musée de la Marine.
La tête est engoncée dans un collier de vingt-huit rangs de perles ; l'embase aplatie est ornée en relief de sujets divers : bras tenant une fache polie, pissons de vase, léopard, symbomes resspectifs d'Odudua, du premier Oba et du pouvoir royal.
Si l'on convient de distinguer trois périodes dans l'art de Bénin, la tête présentée ici est sans doute de la fin de la période moyenne.
Les têtes commencent à s'alourdir de colliers de perles plus importants et d'une embase ornée pour assurer l'équilibre de la tête lorsque la défense en ivoire sculpté se trouvera implantée dans le large orifice somnital.
Dés cette période les têtes sont plus massives et leur style devient de plus en plus complexe et stéréotypé.
IV.
Tête commémorative d'Oba Milieu XIX siècle .
Laiton avec 20,75 % de zinc.
Bénin. Musée Picasso Paris acquise en 1944 par Picasso

( ce sont exactement les propos de Stéphane Martin qui annonce pour mars 2017 l'exposition au Quai Branly  de "Picasso primitif " à travers justement les collections de Picasso ; vous avez donc des chances de la voir "en vrai"....)

    "Il est un peu paradoxal d'avoir choisi, en France, les collections de Bénin pour compléter et rehausser celles des Musées nigerians en un domaine où, comme le souligne le Dr Ekpo Eyo, le Nigéria ne détient qu'une faible collection "pour un pays" qui a produit une aussi grande accumulation d'oeuvres.
Les oeuvres de Bénin dans les musées français, ne sont certes ni nombreuses puisque les éléments sporadiques que l'on voit ici en représentent la quasi totalité, ni fort anciennes, puisqu'elles datent en majorité du XVIII ème siècle.
Cependant les circonstances mêmes de leur collecte et de leur entrée  dans ces musées  sont significatives ; c'est en effet bien plus en fonction de préoccupations d'ordre esthétique, qu'historiques ou ethnologiques que ces oeuvres ont été rassemblées.
Pour des raisons géopolitiques évidentes, la France ne fut pas concernée par les événements de 1897 et la dispersion à Londres des oeuvres de Bénin.
Alors qu'en Grande-Bretagne et en Allemagne , la grande majorité en avait été acquise dès cette dispersion par ou pour les musées d'ethnographie, en France, ce furent les milieux d'avant-garde (Fauves, Cubistes, puis Surréalistes) qui, beaucoup plus tard et non sous son aspect "classique", s'intéressèrent à cette culture.
 L'exposition "Bronzes et ivoires au royaume de Bénin" ne se tint qu'en 1932 au Musée d'ethnographie du Trocadéro, et il est intéressant d'y relever les noms des organisateurs et des participants français.

 II. Plaque aux guerriers et musiciens. Fin XVI ème s - XVII ème siècle. Bronze
 Le chef qui figure au premier plan porte les attributs de sa dignité ; coiffure et haut collier de perles de corail, colliers en dents de léopard, bracelets et jambières, lance et épée cérémonielle.
Son pagne drapé est maintenu à la ceinture par un masque pendentif.
 Ses deux suivants, légèrement en retrait, tiennent une lance et un bouclier.
Entre eux, deux musiciens, un joueur de trompe traversière et un sonneur de cloche-double, sont représentés en dimensions plus réduites.
L'ensemble témoigne,  d'un souci de perspective à la fois réelle et conventionnelle, par les guerriers en retrait et les musiciens, tous personnages de moindre importance.

 (ne soyez pas offusqués par certains termes qui ne sont plus de mise à l'époque actuelle)

         "Bien que présentée au Musée du Trocadéro (actuel Musée de l'Homme) celui-ci n-y prêtait qu'une seule oeuvre ; la plaque aux guerriers, don consenti à l'occasion de cette exposition, par l'un des directeurs du musée.
Le secrétaire et rédacteur de la préface et du catalogue en était Mr Charles Ratton, l'un des premiers antiquaires, spécialiste érudit d'art nègre qui notait à juste titre "l'art nègre fut d'abord "" l'art sauvage"""".......
 quant aux oeuvres des colonies allemandes ou anglaises on les ignorait presque.
Aussi les participants français à cette exposition étaient-ils au premier chef des galeries d'art ;  Louis Carré (prêt de 25 oeuvres), Charles Ratton (14 oeuvres), Pierre Loeb, André Level,  Ernest Asher... les artistes eux-mêmes, surréalistes surtout, Paul Eluard, Tristan Tzara et André Derain, n'intervenaient que par le prêt d'ouvres isolées.
Ceci pour deux raisons sans doute ; l'une , matérielle, que l'art de Bénin ayant acquis depuis plus de trente ans ses lettres de noblesse, et répertorié très tôt (à Berlin notamment), son cours sur le marché de l'art devenait peu accessible à des artistes en mal de commandes.
La seconde est que ceux-ci étaient certainement moins sensible à un art de cour dont le style"classique" voire académique ou sophistiqué, ne coïncidait guère avec leurs recherches et leur vision esthétique.
                                                                                     à suivre

samedi 21 janvier 2017

L'Art Africain

Premier post d'une série que j'ai l'intention d'approfondir au moins en cours de journée si ce n'est plus.

Epoustouflant !!!

http://fr.africanews.com/2016/06/24/nigeria-l-art-de-la-sculpture-avec-des-cuilleres-de-recuperation/

 http://www.rfi.fr/hebdo/20150102-10-africains-art-contemporain-omar-victor-diop-enwezor-dokolo-shonibare-njami-givon-hazoume-fatmi-sibande-kouoh

 http://www.rfi.fr/afrique/20150712-beaute-congo-art-congolais-creativite-unique-afrique-cartier-fondation

 http://www.fondationcartier.com/#/en/art-contemporain/26/exhibitions/294/all-the-exhibitions/1789/beaute-congo-1926-2015-congo-kitoko/

Je me disais bien aussi    !!!
 il y a déjà plusieurs années que j'ai découvert ces petits oiseaux qui décorent mon jardin.
Faits avec du fer de récupération au Zimbabwé dans des bidons, cela vaut les cuillères de récup.




au moins ceux-là ne migrent pas!!




http://www.arrosoir-et-persil.fr/








 et restent stoïques sous le gel, à l'abri du palmier.


http://www.africanimportart.com/ShonaSculpture.aspx

 http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/lafrique-des-routes-36991/

 http://www.lesoleil.sn/actualites/item/62416-bifaces-vases-ceramique-forteresses-transformation-de-l-or-la-faleme-revele-ses-secrets-vieux-de-plus-de-300-000-ans.html