C'est un bijou de village et je n'abandonne pas le plaisir de revivre encore cette promenade avec vous:
Sur les remparts, un cavalier
à sa fenêtre une orchidée
sur ce balcon, en fer, ce panier
Voilà pour les détails,
mais dans sa totalité ce balcon est remarquable:
Si ce village est intact, c'est grâce à Baudouin qui avait épousé Alix, fille et héritière de Sicard V vicomte de Lautrec; proche de la Cour Royale et rallié à Simon de Montfort, malgré sa mort tragique, pendu comme traitre par son frère Raymond VI Comte de Toulouse, sa descendance fut nombreuse et le peintre Henry de Toulouse - Lautrec en fait partie.
On doit aussi à Baudouin le fait d'avoir été le protecteur de Guillaume de Tudèle auteur de la première partie de la"Cansou" évidemment plus orientée vers les Croisés alors que c'est l'Anonyme qui reprend ce texte après la bataille de Muret, cette fois vue par les opprimés. (bataille de Muret où l'allié du Comte de Toulouse, Pierre II d'Aragon trouve la mort)
La Canso de la Crozada est un
poème épique qui relate la croisade contre « les Albigeois » ou
« hérétiques cathares » qui a eu pour conséquence le rattachement du
comté de Toulouse au domaine du roi de France.
La Canso commence sur l'appel du pape Innocent III (1208). Le récit se termine, onze ans plus tard, par le siège raté de Toulouse par le fils du roi de France Philippe-Auguste, futur roi Louis VIII, « victoire toulousaine que le poète ne savait pas éphémère » (Henri Gougaud, 1984).
La croisade se termine en réalité le
jeudi saint 12 avril 1229 à Paris, où le comte de Toulouse Raimon VII se
soumet à l'Église et consent à terme au rattachement du Languedoc à la
France.
Cette longue chanson épique,
contemporaine des événements, a été composée en occitan et en vers
alexandrins, par deux auteurs successifs.
Le premier, Guilhem de Tudèle, clerc
navarrais établi à Montauban puis à Bruniquel, est partisan du camp des
croisés. Son récit en 131 laisses (2772 vers) s'arrête à la veille de la
bataille de Muret (1213), événement décisif.
Un continuateur anonyme, au style et aux
intentions très différents reprend le récit où Tudèle l'avait laissé.
En 83 laisses (6810 vers suivants), il relate la suite des événements
jusqu'au siège de Toulouse, éphémère victoire du camp toulousain.
Le nombre de vers attribué à chacun des auteurs a donné lieu à débat. Jusqu'à Fauriel, les observateurs du manuscrits n'ont pas distingué les deux parties de l'oeuvre et l'attribuent à un seul auteur. Il faut attendre la thèse de Georges Guibal et l'étude de Paul Meyer pour distinguer clairement deux parties à la langue, au style et aux partis pris très différents. Enfin, en 1931, Eugène Martin-Chabot établit une version de référence du texte occitan et rectifie les parties attribuées à chaque auteur. Il regroupe les laisses en chapitres et forge des titres pour chacun d'eux, facilitant le repérage dans l'oeuvre.
Le texte du continuateur anonyme est
souvent considéré de meilleure qualité linguistique et littéraire.
Surtout, le texte de l'Anonyme est la seule source contemporaine de la
croisade partisane du camp toulousain au point d'être reçu à l'époque
contemporaine comme un texte de "résistance", ou "patriotique" avant
l'heure.
https://mediatheques.montpellier3m.fr/ECOLOTHEQUE/doc/IFD/IFD_REFDOC_0001034/rencontre-avec-anne-brenon-et-christian-sales