Lavaur fut un des bastions du catharisme et si l'on fait plutôt référence à Montségur en terme d'horreur de la répression subie de la part des "vrais chrétiens", cette ville en a connu un summum ; à sa tête son seigneur Guiraude de Laurac, précipitée vivante dans un puits et lapidée, puis 80 chevaliers égorgés et 400 hérétiques brûlés, lea armées des barons du Nord avec à leurs tête Simon de Montfort (mais je ne vous apprend rien) n'y allaient pas de main-morte.
Après cela il fallut montrer à quel point l'église catholique était forte ; ce chef-d'oeuvre de gothique méridional que représente la cathédrale St Alain en était la plus fière représentation : construite dès 1255, elle domine la ville et ne cessera de s'agrandir jusqu'au 16 ème siècle sous la houlette de ses évêques.
Outre le puissant clocher du XV ème, la cathédrale se targue de posséder le seul jacquemart du Sud-Ouest de la France et qui continue toujours à taper sur sa cloche depuis le XVII ème siècle.
L'édifice est en cours de restauration, il posséde une caractéristique rare la décoration intérieure affiche des statues en grisé, trompe l'oeil : le tout dominé par par un buffet d'orgue en bois polychrome commandé au XVI ème siècle par l'évêque Simon de Beausoleil. C'est en 1876 que l'on y installe le grand orgue Cavaillé-Coll.
A noter et c'est important, l'accueil chaleureux qui vous est réservé , dame charmante qui vous détaille avec aménité les trésors de cette cathédrale, gratuitement bien sûr !
Les décors peints des Céruni, artistes italiens au XIXème achèvent de rendre cette cathédrale très attractive.
Cette Nativité a été placée sur le porche :
si le berger a perdu sa tête, le boeuf et l'âne sont derrière leur palissade.
Du trafic sur l'Agout, à ses pieds, je n'ai vu que quelques baigneurs ; il faut alors fermer les yeux et imaginer les allées et venues des bâteliers transportant le pastel vers l'Europe entière ou le blé , les pêcheurs de poissons, je précise , les pêcheurs d'âme sont plus haut dans la ville.
Mais c'est aussi la soie qui s'achète dans la halle ronde, et c'est dans cette fin du XIXème que l'activité de cette ville est la plus intense.
Etant donné la température, l'ombre des grands cèdres plantés en 1870 était fort à propos ;
j'ai cependant affronté les rayons du soleil en faisant le tour de la statue d'un enfant du pays, le Marquis de Las Cases, compagnon d'infortune de Napoléon 1er à Sainte-Hélène.
Il ne me restait plus qu'à fermer les yeux à nouveau, puis essayer d'entendre le chant "La Toulousaine" écrit par Lucien Mengaud, notre poète occitan de Lavaur en 1844 et me promettre d'y revenir.
Toujours attirée par les marbres, à signaler le très beau bénitier en marbre de Caunes ainsi que les plaques décoratives de la chaire.
https://www.youtube.com/watch?v=O4PNrdafJF4
https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/biographies/las-cases-marie-joseph-emmanuel-auguste-dieudonne-comte-de-1766-1842-chambellan-et-memorialiste-de-napoleon-ier/
http://albi.catholique.fr/liturgie-art-et-culture/patrimoine/eglises-du-tarn/lavaur-cathedrale-saint-alain/
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