En cet après-midi de grisaille, le ciel est bas et gris, j'ai le temps de prendre un peu d'avance avant de refaire mon sac demain matin.
Seule, entrevue depuis mon ordinateur, la rose Orient Express avec ses couleurs éclatantes me rappelle que nous sommes en été.
L'humeur est donc aussi morose.
A force de fréquenter les peintres, mon oeil saisit dans les paysages des réminiscences et vous avez là quatre photos où, cheminant en marge d'un concours hippique, je m'imaginais, sans chevalet, reproduire une peinture impressionniste (n'eut été cette malencontreuse roue de voiture)
Qu'est ce qui avait bien pu détruire ces arbres qui offraient dorénavant un graphisme très original ?
Depuis que j'ai décidé de partager avec vous cette série sur les paysages, j'ai un peu privilégié les propos de ces malheureux peintres, malheureux, pourquoi ? car ils ont tous ou à peu près " tiré le diable par la queue".
(Cela veut dire en français que l'on manque d'argent)
C'est aussi le cas de Sisley .
De Sisley, donc, je vais faire un choix qui aura trait aux arbres ;
lui aussi se rattachait aux grands noms de l'Ecole française du XIX ème siècle et s'inscrivait dans la lignée de l'Ecole de Barbizon.
" Quels sont les peintres que j'aime ? Pour ne parler que des contemporains : Delacroix, Corot, Millet,Rousseau, Courbet, nos maîtres" .
note écrite: janvier 1882.
L'Allée de Châtaigniers à la Celle St Cloud vers 1865-1867
Musée d'Ordrupgaa Copenhague
Des routes ou effets de perspective, je retiens cette toile conservée au Musée du Louvre:
La route de Louveciennes, vue du chemin de Sévres : 1873
Sisley écrit à Durand-Ruel en juin 1885
" J'ai distribué un peu à tout le monde les 300 francs que vous m'avez donnés l'autre jour.
Je vais me trouver à court ces jours-ci... Je travaille à force et je vous porterai quelques toiles au commencement du mois prochain.
Le temps est superbe ici depuis quelques jours ".
Le paysage suivant se trouve au Kuntsthalle de Hambourg, effet de perspective aussi, les champs de blé fuient vers le fond de la toile, bordés de part et d'autre de boqueteaux : 1873
Champs de blé sur les coteaux d'Argenteuil
La toile suivante date de 1891 et fait preuve d''un thème nouveau comme l'a déjà fait Pissarro ; il s'inspire, d'ailleurs, des meules exécutées à Giverny par Monet,
La meule de paille à Moret en Octobre : Musée de Douai
17 novembre 1885 " J'ai bien reçu les deux cents francs.
Cela servira à payer un billet qui échoit le 20 de ce mois, ainsi que quelques petites dettes. Mais après? Le 21 je serai encore sans le sou.
Il me faut cependant donner quelque chose à mon boucher, à mon épicier ; à l'un, je n'ai rien donné depuis six mois, à l'autre depuis un an .
Il me faut aussi quelque argent pour moi à l'entrée de l'hiver.
Il y a des choses indispensables et qui me manquent... Je suis tout à fait démonté ..."
En 1880, Sisley quitte la Seine et et Oise pour la Seine et Marne où il vécut jusqu'à sa mort :
Chemin du Vieux Bac à By 1880 ; Tate Gallery : Londres
avril 1883 " Le temps est admirable ici.
Je me suis remis à travailler.
Malheureusement, comme le printemps est sec, les arbres fruitiers fleurissent les uns après les autres et défleurissent très vite, et j'en ai en train !
Tout n'est pas rose dans le métier de paysagiste"...
Pommiers en fleurs : Musée Marmottan
Dans les perspectives aussi, mais de 1875
La route de Versailles : Musée du Louvre
http://www.impressionniste.net/sisley.htm
http://www.lemondedesarts.com/DossierSisley.htm
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