SI la crêpe du 2 février est pour l'aire fermée celle du 3 est pour les bêtes, les champs, la récolte.
Il y a une association qui se crée entre le Blat de Saint Blaise (Sen Blat ) et la crêpe faite de "blat".
Mais il est une autre coutume encore pratiquée de nos jours et mon informateur, en l'ocurrence Frisco, me le confirmera, cela se faisait-il à Montels?
Ce geste à valeur symbolique, le voici, conté par Isaure.
Au Val d'Aran, le Nistos et le Larboust:
"Il faut couper la queue aux vaches ce jour-là.... un peu de poil, vous savez, coupé comme cà, s'il est long, sinon tout juste leur couper, ça dépend.
"Et qu'est ce qu'on fait de ce poil? Marie Sabaut née en 1907 répond
"Rien, rien, le jeter au fumier. Mais.. c'est le ... chose de le couper ce jour-là; ils le font, les hommes. C'est bon pour les bêtes, quoi".
On me dit aussi plus souvent, brûler le poil dans un chaudron.
Geste cathartique ou vaccin symbolique? Le feu purificateur ou le mal par le mal?
L'office religieux du 3 février destiné à la protection des animaux, fut répandu dans ces pays d"élevage:
A la Saint Blaise il fallait aller à l'église tabé (aussi) parce que c'était la messe des bêtes. (Barousse, Ourse de Sost.)
Dans le Haut-nistos, on le pratique encore:
A St Blaise, il faut faire dire une messe pour les animaux.
(petite aparté, je doute qu'en 2015 où il n'y a plus assez de prêtres pour dire la messe dans les villages, le Dimanche, il y en ait qui puisse dire la messe en pleine semaine pour les animaux)
En Bethmale, "on ne part pas à la montagne.
Les vieux allaient faire bénir Sen Blas en'a gleisa (à l'église).
Georgette née en 1913 se souvient soudain de la prière récitée pour Saint Blaise:
"Ah! Jo m'en rapeti!
"Nostra dama de sen Blas, proteja-nos eras amas e bestias!"
(Ah! je m'en souviens! Notre Dame de Saint Blaise, protège nos âmes et nos bêtes)
Dans la Haute Barousse, il en était de même. En Couserans, à Montfaucon," pour sen Blas, on ne les changeait jamais de grange, ni les bêtes les faire sortir"
Nous retrouvons ici à la fois le besoin de l'enclos, du fermé, de l'immobilité réparatrice pendant les mois d'hibernation et celui du geste protecteur avant la première sortie; la bénédiction prophylactique est aussi indispensable pour le nouveau-né humain que l'on ne sort jamais avant qu'il soit baptisé, que pour les bêtes que l'on n'envoie pas à la montagne avant la bénédiction pour Saint Blaise".
Isaure
Remarquons les variantes dans le propos, tantôt Sen Blat et pour d'autres Sen Blas
Ne trouvons-nous pas ici l'illustration du changement et du décalage climatique, un siècle après ?
Je vous assure que vu ce qui tombe ce matin il ne serait pas envisageable de sortir les bêtes !
Si les averses de neige des jours précédentes étaient impressionantes par leur densité, les chutes de ce matin, épaisses, cotonneuses, adhèrent au sol et sur les végétaux
Je vais anticiper la St Jean et rester devant mon feu !!!
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