La production artistique ne se limite pas à la peinture, la sculpture et autres
arts, l'orfèvrerie en est une autre. Les artistes mexicains ont parfaitement
maîtrisé cet art, comme nous pouvons le voir sur ce coffret en argent , ciselé entre
1673 et 1690. Estampillé et poinçons fiscaux permettent de le dater.
Il s'agit de Juan de la Fuente maître orfèvre à Mexico, à ces dates, les marques
fiscales se reconnaissent à l'aigle perché sur un figuier de barbarie.
La décoration de la façade comme celle des côtés est façonnée à l'aide de la
technique du repoussé.
Au XVIe siècle apparaissent la recingle. La
recingle est une sorte de
petite enclume légère dont une des pointes se
prolonge, se recourbe. On introduit
cette dernière dans le creux de
l'objet à orner de reliefs. Les coups de marteau
frappés sur la recingle
entre le point où elle est fixée et l'extrémité de son
prolongement
produisent des ressauts, des contre-coups qui travaillent et
repoussent
le métal par dedans à l'endroit donné.
Ce façonnage était déjà pratiqué par les anciens Aztèques qui travaillaient divers
métaux : le cuivre, le zinc, l'argent et l'or.
Les
métaux étaient travaillés par martelage et par fusion, les
métaux précieux
considérés comme doués d'une puissance mystérieuse et
auxquels on attachait un
respect quasi-religieux étaient travaillés par
des artistes qui formaient un corps
privilégié : les " teocuitlahuaquê"
Ceux-ci
travaillaient l'or et l'argent par martelage, à l'aide de marteaux de
pierre et
au repoussé, en bosselant le métal avec des pointes également
en pierre. Les
fondeurs fabriquaient les objets les
plus délicats, destinés au culte.
Ces objets étaient fourrés et exécutés
à cire perdue : l'orfèvre
faisait d'abord un
mélange d'argile et de charbon de bois finement
pulvérisé, qu'il laissait sécher et
durcir au soleil; lorsque le mélange
était sec, il était sculpté suivant la forme voulue,
puis on trempait
la sculpture dans un bain de cire fondue, de façon que toute sa
surface
fût couverte d'une couche de cire mince et égale. Autour de l'objet, on
faisait un moule, également de terre et de charbon. L'or, ou l'argent,
fondus dans un
creuset, étaient versés dans le moule avec une cuiller de
terre; la cire fondait et le
noyau se recouvrait d'une couche de métal
précieux; il suffisait de casser le moule
pour retirer l'objet.
Les spécimens de l'orfèvrerie mexicaine sont
très rares. Les conquistadores ont
fondu la plupart des pièces qui
tombèrent entre leurs mains. Toutefois, il existe
quelques-uns de ces
objets dans les musées d'Europe et du Mexique. Aujourd'hui
encore, les
Mexicains sont d'habiles orfèvres, et l'on conserve en France une
grande
plaque d'or et d'argent, exécutée par des artistes indigènes, qui fut
envoyée
par la république du Mexique à l'exposition universelle de
Paris, en 1880.
Ce coffret eucharistique est à secret, les anges des huit côtés ayant les ailles
articulées pour procéder à l'ouverture. Il a une histoire : Saènz de Lezcano par
l'intermédiaire du duc de Guastar avait demandé de recommander la vie de sa fille
par l'intermédiaire de Soeur Bernarda de Aguila, laquelle voyante, lui avait précisé
qu'elle aurait un fils.
Celui-ci en effet naquit en mer lors d'un voyage de Virreina à Mexico. Le grand-père
fit don de ce coffret en reconnaissance à la communauté de la soeur Bernada.
Vous dire comment il se trouve au couvent de Santa Ana de Plasencia ??