mercredi 20 avril 2016

Trio de choix

Vous avez précédemment pu lire que dans les années 1960 Bemberg s'était passionné pour les bronzes et non des moindres !!
  Commençons par Roger de la Fresnaye.
Ses dessins et ses peintures l'aident à construire ses sculptures. Après avoir fait la connaissance de Maillol, Bourdelle et de Duchamp_Villon, il continue ses études de sculpteur à la Grande Chaumière.
 Son cubisme est plus proche de l'esprit de Puteaux (atelier de Jacques Villon) que du groupe du Bateau_Lavoir (Braque, Picasso )

Voici son Grand nu : 1911.


 D'Aristide  Maillol, il y a beaucoup à dire:  Bernard Dorival dit de lui :
 " Maillol fait de son art un poème à la gloire du corps humain, à celle plus spécialement de la chair féminine.
Rien que des nus, ou presque,...................................l'intensité de la vie physique qu'il sait leur communiquer, l'art surprenant avec lequel il confère à ses matériaux le poids de la chair et des os, la chaleur du sang, le tressaillement du désir, l'épanouissement de la voluté l'exaltation sensuelle d'être et de jouir de l'existence".

C'est en entrant à ses trente ans dans le groupe des Nabis qu'après maints tâtonnements, toujours peintre il pressent que,  là , n'est pas sa voie..
Il s'adonne alors à l'art de la Tapisserie et revient dans ses terres natales, Banyuls, pour  créer  un atelier déjà écologique puisque il trouve ses teintures dans les plantes des collines.
Ses tapisseries exposées à Bruxelles et Paris reçoivent l'approbation de Gauguin. grâce à Vuillard,  il compte le prince Bibesco parmi sa clientèle. Et à quarante ans, toujours pas de sculptures.
 C'est à la suite d'une maladie des yeux qui l'empèche de pratiquer l'art de la tapisserie que pour se distraire il sculpte du bois, pétrit de l'argile qu'il fait cuire dans un four de sa confection.
De cette exploration de la sculpture qui tient autant de celle du potier  naît ce géant de la sculpture.
                                                 Eve à la pomme
 Passons à Auguste Rodin :
 C'est en 1876 qu'il pense, lors d'un voyage en Italie, avoir perçé les secrets de Michel-Ange. Son Age d'airain  en 1877 suscite tout à la fois l'admiration, la calomnie et le scandale. La porte de l'Enfer, inachevée est suivie des célèbres "Bourgeois de Calais" du puissant "Balzac " qu'il expose en 1898 en face du non moins célèbre "Baiser ". 
 et c'est ici ma touche féminine . Vous me pardonnerez de lui associer Camille Claudel dont on dit d'elle que les mains de ses sculptures étaient sans doute sculptées par celle-ci; et quand on dit de lui qu'il n'a pas laissé d'élèves, il a broyé celle-ci.
  C'est plus le muscle et la lumière qui s'accroche sur ces formes  qui caractérisent Rodin :

Etude pour Pierre de Wiessant :

 http://www.musee-rodin.fr/fr/collections/sculptures/les-bourgeois-de-calais-premiere-maquette

 http://www.musee-rodin.fr/fr/collections/sculptures/le-baiser

 http://www.lemondedesarts.com/DossierClaudel.htm

mardi 19 avril 2016

Vlaminck et Derain chez Bemberg

 Leurs toiles sont voisines et ce n'est pas un hasard, Maurice de Vlaminck de nationalité  hollandaise par son père mais lorrain par sa mère, cumule les dons ; peintre mais aussi graveur et littérateur, ce qui ne l'empèche pas d'être coureur cycliste.
Vers ses trente-cinq ans il se consacre au dessin et à la peinture, non seulement frappé par les oeuvres de Van Gogh, il se  lie d'amitié avec André  Derain, et fréquente le "Bateau lavoir". C'est un vrai "fauve".

                                                                           Vue de Chatou

 Mais c'est Vlaminck qui influence  Derain, lui aussi peintre et graveur. Il ne se destinait pas forcément à la peinture puisqu'il prépare d'abord l'Ecole Polytechnique. C'est à l'Académie Carrière qu'il rencontre Matisse. En 1905 il expose ses premières toiles "fauves", employant la couleur à l'état pur.
Un peu plus tard il s'éloignera des Fauves s'intéressant davantage à la figure en recherchant la stylisation. Après la guerre de 1914-1918 il continue sa marche vers une sorte de classicisme.

                                                                            La clairière

Mon parcours ne s'arrête pas là nous allons un peu voyager avec Jean Boldini né à Ferrare dans une famille d'artistes.
Bien que formé à Florence c'est à Londres qu'il séjourne avant de se fixer à Paris où il connait le succés. Peintre de genre et surtout de portraits, celui-ci surprend par sa fraicheur et sa spontanéité.

                                                                          Elégante à la robe bleue

En équerre au fond de la salle consacrée à Bonnard  pour sans doute souligner son détachement de l'Impressionisme au profit du Cubisme nous trouvons une toile de Albert Gleizes. Preuve de ses voyages en Europe et en Amérique, c'est une :                                             "Vue de Budapest"
  Il publie avec Metzinger en 1912 "Du Cubisme" et participe à la création de la "Section d'Or".
 On trouve aussi un autre cubiste, Roger de la Fresnaye.
 Mais jetons un dernier  clin d'oeil à un impressioniste :  Gustave Caillebotte. Je crois me souvenir de ses" Rameurs," vus à Paris

 

                              Le petit bras de la Seine en automne. 1890

 http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-futurisme2008/ENS-futurisme2008-07-section-or.html

 http://www.enrevenantdelexpo.com/2013/06/29/gleizes-metzinger-du-cubisme-et-apres-musee-de-lodeve/


lundi 18 avril 2016

à la Fondation Bemberg suite

 Une fois passée la coursive qui nous offre une autre vue de l'Hôtel d'Assézat et du nuage,... moins extravagant qui le couronne; nous allons traverser des salles où  s'accrochent les toiles de nos contemporains, les plus célèbres.













Point de parcours classique, vous en avez l'habitude et  l'observation très éclectique de tableaux qui m'attirent soit pour une réminiscence, leur couleur ou leur facture que j'identifie aussitôt.






De Pierre Bonnard, très superbement représenté je n'ai pas saisi les autoportraits. Catalogué comme un "nabi" dès 1888 (d'où ce terme  de "nabis" du groupe de peintres qui veulent se détacher de l'impressionisme triomphant sous l'influence de Gauguin.)
Il suit les cours de l'Académie Julian en compagnie de Vuillard et de Roussel et dès 1899 voyage en Europe occidentale, en Afrique du Nord.
Sa production se compose de Paysages, Portraits et Scènes d'intérieur.
On peut dire de lui qu'il est un grand coloriste et je suis tombée sous le charme de ses                                 Iris et Lilas 1920

                       Je me suis aussi laissée séduire par cette Marine

                         A partir de 1912 et surtout pendant la guerre, isolé, il se replie sur son oeuvre.  Je lui laisse la parole :

 Je me suis remis à l'école.
J'ai voulu oublier tout ce que je savais,
 je cherche à apprendre ce que je ne sais pas.
Je refais mes études depuis les principes
depuis l'a. b. c et je me défie de moi-même,
 de ce qui m'avait tant passionné, de cette couleur qui vous affole...
Je crois avoir trouvé, 
La couleur m'avait entraîné.
Je lui sacrifiais presque inconsciemment la forme.
Mais il est bien vrai que la forme existe,
que l'on ne peut arbritairement et indéfiniment la réduire ou la transposer.
C'est donc le dessin qu'il me faut étudier.
Je dessine sans cesse.
Et après le dessin vient la composition qui doit être un équilibre.
Un tableau bien composé est à demi fait.

George Salles, un temps Directeur des Musées de France dit de lui  :

A la manière des plus grands, il fut un visionnaire, car son métier ne fut pour luii que le moyen de pénétrer toujours plus avant dans ce trèsor caché que seul y découvre, sans doute parce qu'il l'y projette, l'oeil chargé d'innocence des maîtres et des enfants.

Passons au "fauve" Raoul Dufy
 Il était convaincu qu'un peintre ne peut développer son talent que dans des régions ayant libre accés à la mer.
Influencé par Matisse,  lui aussi se préoccupe de la couleur et c'est en cela qu'il fait partie des "fauves".

                                 Régates à Deauville

Mais vers 1920 il trouve sa manière avec une peinture très légère  :
tons de gouache et d'aquarelle animant de simples lignes évoquant l'objet.
Il fut le décorateur du Pavillon de l'Electricité à l'exposition des Arts et Techniques de 1937.


Dans  ses dernières années, renonçant aux violents contrastes de couleurs complémentaires, il déclarait " Je deviens tonal" 
 Et il expliquait comment il composait un tableau dans un seul ton, rouge, bleu ou jaune et essayait de le moduler par une couleur d'accompagnement.

 un autre "Fauve" Kees Van Dongen 

  et nous ferons un saut en Suisse pour en savoir plus de ce dernier
 http://www.ina.fr/video/1926406001048

dimanche 17 avril 2016

à la Fondation Bemberg

 Prenez connaissance  de ce lien pour apprécier combien une flânerie à l'Hotel d'Assézat est toujours un moment privilégié.
Condensé de toutes les époques, se laisser aller sans but précis, permet de voir ou revoir des oeuvres affectionnées ou bien délaissées dans des visites précédentes :

 http://www.fondation-bemberg.fr/fr/gbemberg/index.asp

 Vous m'accompagnez cette fois-ci et je vous oblige à partager mes stations :

                                                        Salle Venise : Guardi, Canaletto, Longhi












Adam. Bronze.
 Ecole de
Niccolo Roccatagliata

 Italie fin XVI ème.

et j'ai délaissé son

 pendant, Eve  !




  Superbe :  Lucas Cranach : Hercule à la cour d'Omphale. Huile sur panneau.

Lucas Cranach né à Weimar en 1472 doit son nom à sa ville natale.
Il commença à travailler dans le style de Dürer dont il fut, dès l'époque, considéré comme l'un des principaux suiveurs. Plus tard, en 1504, il devient peintre de la cour de l'Electeur de Saxe, à Wittemberg : à cette période il peint la célébre toile "Vénus et Cupidon" dont quatre versions sont connues.






 Hercule et le sanglier d'Erymanthe















 Pour en finir avec le naturalime deux tableaux de chasse










  Beaucoup de difficultés pour éviter les reflets, ces salles soit en vitrines soit en "situation" ne permettaient pas de cadrages qui puissent isoler suffisamment le sujet


















 Après ces bois une belle série ornitologique de porcelaines.
Chine du XVIII ème ( Jingdezhen)
                                   
 https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/805675/filename/2012_balard_diff.pdf


 l'équivalent est à voir au Musée Guimet à Paris
































http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1908_num_52_9_72341



samedi 16 avril 2016

Suburbain, Structures et Subculture

Nous reviendrons à La Grive, mais dans l'immédiat, mes dernières itinérances..

                                          Pour le suburbain
                 En quelques photos,  des ambiances, une saison, des couleurs,
                   en quelques mots, des sensations:

                                                                            Lauragais


                                         Pour les structures
                 J'y reviendrai longuement, je ne pensais pas que les  nuages                  veuillent s'assortir aux volutes architecturales : je ne l'avais même pas remarqué en prenant le cliché.

                                                                      Chambre de Commerce


                                              Pour les Subcultures ?
                     Ce sont " les Scènes graphiques Toulousaines actuelles"
proposées par l'Espace Croix Baragnon jusqu'au 18 Juin:


 A4 Putevie
Mathieu Bourrillon
Nicolas Delpech
Fräneck
Herbot
Kinder K
Arnaud Loumeau
Benjamin Stoop
Amandine Urruty
100Taur

David Pujol auteur en résidence pour la création du catalogue d'exposition

Je n'ai pas pu monter à l'étage, l'escalier était encore mouillé un quart d'heures avant le
 vernissage, mais je ne pouvais pas attendre.








lundi 11 avril 2016

suite et fin de ce chapître

 J'espère qu'il vous est venu quelque intérêt pour cet oiseau chanteur que René Druart étudie sous toutes ses coutures.
 J'imagine le nombre incalculable de documents, livres, qu'il a  consultés, pour nous livrer cette mine d' études  sur le comportement et les moeurs de cet oiseau que les chasseurs doivent adorer... pour les manger au grand dam de ceux qui le protégent pour leur chant.
Une fois sortis "des cuisines"... nous devrions aborder d'autres chapitres sur son caractère, ses domaines, ses heures et ses saisons.
Encore faut-il que vous ayiez quelque affection pour la poésie et dans tous les cas, la nature.
Il n'était pas chasseur mais poète, j'étais trop jeune pour lui poser la question,

Quelles motivations pour se lancer dans une telle anthologie ?

Nature morte au cygne et aux grives .  Jean Weenix. Rijksmuseum Amsterdam.

                          " Dans Pernelle et bigarreaux , Fanchy déclare à peu près en ces termes:
                           Qu'y a pas grand chouz d'sangé
                                Et qu' faut don pas donner congé 
                                Quan rest' l'vin nouveau, marle et grive !
  "Oh ! le salmis autour des grives au genièvre " , s'exclame Emile Henriot à propos de gibier ( Almanach de Cocagne pour 1921) . On comprend que l'épicurien Charles d'Eternod, déclinant, ait écrit dans le Thyrse irrité :
                                   Adieu donc , soles à la crème,
                                   Adieu, souples truites au bleu,
                                   Brochets, bars, dorades et brêmes,
                                   Grives sur coussins moëlleux  !
 Adrien de Prémorel, en confirmant dans :  Des bêtes, des bois, des fleurs, que la mauvis est la plus succulente des grives, termine ainsi son chapitre:
"Vous conviendrez, ami lecteur, qu'auprès d'un flacon de vieux bourgogne, l'apparition d'une casserole de terre cuite où des grives à point chantent leur mélopée d'automne a tout ce qu'il faut pour amener aux lèvres du plus sombre des convives un sourire".
Attention pourtant, gourmets, aux contrefaçons ! Joseph Autran, dans sa Vie Rurale p 217, écrit :
                           Chasseur ouvre la main qu'il vive
                                 N'en déplaise à Toinon qui me le rôtirait
                                 Disant qu'un rossignol chez un homme distrait 
                                 Passe au besoin pour une grive.
Antonio Aparisi-Serres, poète dacquois, conte sur le même thème dans ses Fables et Vérités
 ( Avignon, 1926) la protestation d'un merle blessé par un chasseur :
                            Ceci n'est pas un jeu
                             Je ne suis ni perdreau, ni caille, ni bécasse !
                             - Parbleu, répondit le cruel
                                A cette réflexion naïve,
                                Sache donc qu'il n'est rien de tel
                                Qu'un merle à défaut de grive.
 Plus grossièrement un député goulu se laissa tromper par des farceurs qui avaient introduit dans un plat de grives une chouette qu'il prit pour une grive plus grasse que les autres et qu'il s'adjugea (Gérard de Nerval. Voyage en Orient. Druses et Maronites ; Le pope et sa femme).

 Terminons cette revue culino-littéraire par une recette en vers : 
                               La grive à l'ardennaise
 Dépouillez de son duvet                        A feu lent
        l'oiselet                                        L'oiseau doré se parfume
Mettez à nu la roussette                    Il faut, laissant mijoter,
Et, du petit croupion                                 Ajouter
    Du tendron                                         Sauge, sel poivre à votre aise
Faites aussi la toilette                         Et voilà, dans ce canton,
Troussez-le, n'entamez pas                    Comment on
       Ses appas                                          Fait la grive à l'ardennaise
Dans le beurre chaud qui fume
Sur le lardon pétillant
                                                     Dr Séjournet. Almanach Matot pour 1904

                                                            René Druart

dimanche 10 avril 2016

La grive en cuisine

Mais quand on est écrivain on parle de  Sa Bonne Chair



                    " Grisez-vous, grives musiciennes, grisez-vous, draines, litornes et mauvis ! Profitez des vignes du Seigneur comme tant d'autres ! Si les pampres sont trop chargés il y aura mévente ! Si la récolte est mince, elle fera prime sur le marché.
Ce n'est pas la quantité mais la qualité qui compte. Le vigneron ne vous a jamais compris dans les ennemis de la vigne.
Les insectes, les chenilles et les vers que vous détruisez vous autorisent à prélever votre dîme, et bien querelleur serait celui qui s'insurgerait pour votre grapillage après vendanges. On vous accuse de vous saouler : cela ne fait de mal à personne. Plus inquiétantes sont ces hécatombes effroyables que perpètre l'homme.
Elles font plus que décimer vos rangs, elles risquent d'exterminer votre race.
Et ce, non pour une raison, comme la vôtre, de subsistance, mais par pure gourmandise.
Quels sont les plus gourmands, vous ou les hommes ?  A celui qui me contredit, je clos...le bec !
 Les anciens qui appréciaient mieux que nous le chant des grives appréciaient, hélas ! davantage encore l'excellence de leur chair.
Dans son De Agricultura, livre III, ch IV, écrit vers 50 avant J C, Varron mentionne que les Romains faisaient en grand l'élevage des grives, dans d'immenses volières.
Cent ans plus tard, Columelle, dans son De Re Rustica, livre VIII ch X, fournit toutes précisions sur les méthodes d'engraissement des grives.
Au IV ème siècle Palladius, lui aussi, dans son De Re Rustica, livre I, ch.XXVI, confirme les dires de ses prédécesseurs quant à l'élevage des grives comme denrée alimentaire. Les Romains faisaient en effet non seulement une grande consommation de grives, mais les tenaient pour un mets absolument hors pair.
Dans ses Epitres (Livre I, épître XV ), Horace donne cette déclaration du dissipateur Ménius : "Par Hercule, je ne m'étonne point s'il est des gens qui mangent leurs biens, car il n'y a rien de meilleur qu'une grive bien grasse

Fresque Pompéienne



Des huit Epigrammes ou Martial a parlé des grives, citons au moins celle-ci : 

                                      DIZAINES DE GRIVES
      "Une couronne tressée de roses te plaît peut-être ; moi je préfère une couronne de grives ".
       Déclaration analogue à celle de notre "Curnonsky", à propos de la tentation de St Antoine " 
       " Moi je n'aurais pas résisté, j'aurais mangé le cochon" !
 L'épicurien Apicius, qui naquit vers 25 av J.C a laissé des livres de cuisine traduits en 1933 par Bertrand Guégan.
On y trouve la recette de divers plats où la grive est servie isolément ou comme accompagnement et toutes sortes de sauces pour accomoder les grives.
Quand Suétone, un peu plus tard, écrivit sa Vie des Douze Césars (Tibère 42)
 il rapporta qu'Apicius avait royalement payé la dédicace  d'un dialogue où Asellius Sabinus montrait l'orange, l'huître, la grive et le bec-figne se disputant la prééminence.

                                  Fresque Pompéienne
En France, du Vieuget, dans son Ode à la goinfrerie , célèbre la grive entre l'ortolan et la bécasse, comme honneur des tables "les mieux coiffées".
Edouard Nignon, ancien chef de cuisine du Tsar; a écrit dans sa retraite dinandoise un Eloge de la cuisine française où il commente un repas magnifique où figurait notre oiseau : "Des grives, nourries dans les cormiers, montait une exhalaison capiteuse. Des adorateurs particulièrement empressés devinrent lyriques en leur présence"
La Vie et Passion de Dodin Bouffant par Marcel Rouff comporte deux évocations culinaires de notre bord : "Adèle apporta le plat chargé de friandises. Il y avait là de minuscules grives froides et désossées bardées de couches d'anchois (p 113). A peine le temps des lapereaux au zéphyr était-il terminé qu'il voyait paraître sur la table bénie les grives à la gendarme ( p 184) ......................................................................................à suivre
                                                                                 René Druart