lundi 8 mai 2023

Un bijou Renaissance à Zaragosse

  Une histoire d'amour pour commencer ; Gabriel Zaporta un Juif Converti fait 

construire un palais pour son épouse  Sabina de Santàngel en 1549. Ce bijou est 

passé entre plusieurs mains et a même voyagé jusqu'en France puisque la cour et 

ses trésors, survivante d'un incendie et de plusieurs dégradations fut même 

installée à Paris siège et vitrine de l'antiquaire français  Ferdinand Schultz,

achetée pour 17.000 pesetas, au numéro 25 de la rue Voltaire. 

Le directeur de la Caja de Ahorros de Zaragosse mande alors en 1958, José Maria 

Sinués et Benito Gil Ciez  à Paris pour le rachat de cette oeuvre d'art, transaction

 qui se monte à 30 millions de francs français. Rétablie au sein de l'Ibercaja rue 

San Ignacio de Loyola. C'est l'architecte Teodoro Rios Uson qui dirigea les actions

 de démontage et d'emballage et son montage  en 1980.

 Passé de mains en mains à la suite d'héritages successifs,  ce palais porte le nom 

de l'infante Maria Teresa de Vallabriga veuve de l'infant don Luis de Bourbon

frère  du roi Charles III, qui l'habite en 1793.  Elle réunit autour d'elle les 

intellectuels illustres de son époque et devient mécène de Francisco Goya .

Décédée en 1820 c'est à partir de cette date que l'édifice subit plusieurs

destinations : Cercle Littéraire dans les étages, atelier de chariots, entrepôt de 

charbon, atelier et usine de pianos, centre d'assistance en 1885 lors de l'épidémie 

de choléra. En 1894 lors de l'incendie qui le frappe seuls l'escalier et la cour sont 

sauvés.

La lecture de cette oeuvre d'art est complexe avec des éléments représentatifs 

 historiques ou cachés compte tenu de la conversion de Gabriel Zaporta.

 


La frise qui court sous la balustrade est ornée de 28 médaillons se regardant par

 couples : tous les amants célèbres de l'histoire, Ulysse et Pénélope, Abraham et 

Sara, Jacob et Rachel, Paris et Hélène, Eros et Psyché etc. D'où son nom à 

l'époque de Palais de l'Amour.

 


 Mercure  en axe avec la Lune 


 Les colonnes sont en albâtre, exception dans l'histoire de l'architecture. On dit

 que son auteur aurait put connaître le livre Veneris Tribunal, un roman d'amour 

du XVI ème siècle dont la couverture représente une construction soutenue par 

des colonnes cariatides en albâtre à trois figures humaines enlacées entre elles,

 un hommage à l'amour que représente Vénus.


 Saturne et le Soleil sont au centre des côtés représentant trois faces de la même

 planète, comme trois âges de soi-même. En tout ce sont huit colonnes qui

 soutiennent la cour. Les quatre au centre des côtés formant un carré en soi, et

 quatre autres colonnes d'angle, qui se combinant dans leur propre carré, peuvent

 nous rappeler les huit pointes de l'étoile mudéjare parce qu'elles symbolisent

 deux carrés superposés, le ciel et la terre qui se rencontrent.



 Jupiter et la colonne. Il s'agit d'une autre colonne d'angle qui représente Jupiter 

avec la Lune et Saturne, les bras enlacés. Selon des études plus approfondies 

 c'est une allégorie de l'Alchimie, et elle indique les trois phases de la recherche 

de l'alchimie. Cette clé alchimique était un souvenir de l'origine hébraïque des

 noms Zaporta et Santàngel, et par conséquent une clé secrète qui à cette époque

 serait également rejetée.













Orgue de Joseph de Sesma en 1692, restauré en 1990 par le maître Arrizabalaga








 En ce qui concerne Vénus et Mars. Vénus était l'épouse de Vulcain mais aussi 

maîtresse de Mars. La cour de la maison Zaporta était aussi dénommée la Cour de

 Vénus, parce qu'on disait que son mystérieux sculpteur s'était peut-être inspiré 

d'une interprétation littéraire : "la fontaine de Vénus" histoire narrée dans le

 songe de Poliphile, une oeuvre d'amour philosophique très célèbre à l'époque, en 

plus de l'oeuvre déjà mentionnée "le Tribunal de Vénus", publiée en 1537.

 Hommage,  je vous l'ai dit à son épouse bien-aimée, Vénus de ce lieu.













































vendredi 5 mai 2023

lundi 6 mars 2023

L'imagerie grecque

 


                                       Peliké vers 430 av notre ère

   L'imagerie grecque avait pour support les vases, les coupes destinées à chaque

 manifestation de la vie des grecs, qui sont pour nous le film explicatif de leurs

 rapports aux Dieux, aux festivités, aux  mariages, banquets ou aux relations

 affectives ou à la mort. Mais quelle couche de la société avait accès à ces

 supports : ceux qui les pratiquaient. La première organisation sociale remonte, 

selon la légende, au roi Thésée qui aurait réparti la population en trois catégories. 

Les Eupatrides (en grec : « Ceux qui ont bien mérité la Patrie ») sont les chefs des 

familles les plus riches, les Géôrggés désignent les cultivateurs et les Démiurges les

 artisans. Ces Eupatrides prennent le pouvoir vers 682 av J C.  Les premières lois

 écrites grâce à Dracon datent de 621 de cette même  période où émerge  une riche

 classe de marchands  qui commerçaient avec toute la Méditerranée, la Grèce ne 

pouvant à elle seule nourrir sa population.

Mais quand est-il des influences étrusques sur la culture grecque , un élément de 

réponse : https://somatophylaques.com/grecs-et-etrusques/


           https://www.persee.fr/doc/asdi_1662-4653_2017_num_12_1_1085

Le sujet est vaste !!!  et mérite une étude approfondie


Après des oeuvres réalisées en noir sur des fonds de couleur naturelle, c'est

 l'inverse qui se produit les potiers pour la plupart teignent leur terre en noir sur

 laquelle viendra se dessiner l'oeuvre en couleur orangée.

 

 Peliké apulienne

                          https://books.openedition.org/pumi/10482?lang=fr

samedi 4 mars 2023

Mars

  Pas encore le printemps, avec parfois encore un peu de neige  et il faudrait de la 

pluie , n' hésitons pas à faire la danse de la pluie !! . les choses sérieuses viendront 

un peu plus tard.

 Les hellébores ou roses de Noël ont choisi mars pour fleurir dans le jardin mais

 elles ont soif !!

 


Les violettes ont envahi la pelouse et les crocus ont vaillamment  supporté la neige


 En forêt le soleil perce les branches

 

Bien à l'abri sur le rebord intérieur de la fenêtre, l'amaryllis s'épanouit




 

jeudi 23 février 2023

Le travail de l'os ou de l'ivoire

                https://journals.openedition.org/archeomed/16249

L'ivoire a toujours fait partie des matières premières prisées pour des oeuvres de

 prestige, à tel point que son commerce en est maintenant interdit. Il subsiste 

toujours des braconniers qui mettent en danger l'existence des éléphants et pour 

d'autres raisons celle des rhinocéros.

 Pour un néophyte il est quelque fois difficile de faire la différence entre une oeuvre

 en os  ou en ivoire. La Chine et le Japon,  peut-on espérer  parler à l'imparfait,

 ont beaucoup utilisé l'ivoire dans leurs représentations artistiques.

 Ils n'ont toutefois pas été les seuls, je veux vous montrer aujourd'hui  en gros plan

un Christ conservé au Real Monasterio de Guadalupe. Cette oeuvre a longtemps

 été attribuée en raison, comme je l'ai évoqué dans un dernier article, de la

 musculature très prononcée de ses  oeuvres sculptées, à Michel Ange.

 L'examen d'une oeuvre offerte en même temps  par Philippe II   est très 

aisément datée par son inscription :" Joanes Giamin Fecit in Roma" 1561, mais

 l'inscription de cet écritoire de donne pas la clé de l'auteur  du Christ faisant partie

 du même envoi.

http://www.ecrandenuit.fr/christs-dexceptions-christ-en-ivoire-vers-1600-attribue-a-giovanni-antonio-gualterio.html

 


 
Toutefois des dessins conservés au Musée du Louvre et au Musée britannique de

 Londres d'un "Christ de l'Expiration" semblent orienter les spécialistes vers

  Buonarroti .

              On va donc conclure pour une signature d'un anonyme italien.

https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl020002147

https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01732134/document      p 31 p 82 à 84

    https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl020001271 

 Les travaux de la préhistoire

 https://www.academia.edu/7495804/CATTELAIN_P_2012_Les_Parures_au_Pal%C3%A9olithique_et_au_M%C3%A9solithique_coquillages_dents_os_ivoire_et_pierres_In_Cattelain_P_Bozet_N_Di_Stazio_G_La_parure_de_Cro_Magnon_%C3%A0_Clovis_Guides_Arch%C3%A9ologiques_du_Malgr%C3%A9_Tout_Treignes_Ed_du_Cedarc_7_35?email_work_card=view-paper

lundi 20 février 2023

Les Pietà

 Ce thème biblique de la « Vierge douloureuse » (Mater dolorosa ou Pietà), tenant

sur  ses genoux le corps du Christ est très répandu dans l’iconographie chrétienne. 

 Sans aller jusqu'à Rome pour voir ou revoir la Pietà de Michel Ange, nous pourrions

 observer deux interprétations de ce moment où Marie reçoit le corps de son fils sur 

ses genoux.  

https://www.academia.edu/63593912/El_%C3%A9xito_de_un_modelo_la_Virgen_de_las_Angustias_de_Juan_de_Juni?email_work_card=view-paper

              Pour cette première on peut évoquer des sources d'inspiration d'ateliers

 comme celui de Juan de Juni ou de Francisco Rincon  ou plus précisément d'une

 gravure de Hieronymus Wierix issue d'un dessin de Maarten de Vos.

                   Les pietà de Wierix sont très nombreuses.
 

 Gregorio Fernàndez aux alentours de 1620 sculpte  sur bois polychrome cette pietà

 présentant la caractéristique des bras et du regard de Marie levés vers le Ciel. 

L'ensemble dégage une grande charge  expressive et symbolique.

 Vous pourrez comparer cette composition moins frontale avec  la suivante.



Un siècle auparavant Alonso Hipolito en 1559 sculpte cette pietà de 98 X 65 X 55 

cm sur bois,  l'ensemble est plus ramassé, la polychromie plus riche et les jambes 

du Christ sont aussi croisées.

Alonso Hipolito avait pignon sur rue à Plasencia en ce XVI siècle et ses références 

nombreuses. Il met l'accent sur la puissante musculature du Christ à la manière de

 Michel Ange et donne à son visage toute l'expression de la douleur.

 On évoque ici encore l'influence de Juan de Juni qui dote la Collégiale de San

 Antolin( Valladolid ) d'une pietà similaire.

 


                           de Juan de Juni à Medina del Campo

https://www.academia.edu/63593912/El_%C3%A9xito_de_un_modelo_la_Virgen_de_las_Angustias_de_Juan_de_Juni
 

Le maître Michel Ange a sculpté en marbre ce chef d'oeuvre .

https://www.pedagogie.ac-nice.fr/dsden06/eac/wp-content/uploads/sites/5/2018/04/Michel-Ange-Pieta.pdf

https://maravillasdeespana.blogspot.com/2020/03/juan-de-juniel-genio-de-la-escultura.html

                              Autre version peinte  de Bartolomé Bermejo 1490

  Ses premières œuvres conservent le caractère décoratif de la peinture aragonaise,

 puis il montre ensuite l'influence qu'il a reçue des maîtres flamands en particulier  

Van der Weyden et van Eyck.  

Il développe sa maîtrise de la perspective et de la représentation minutieuse des 

détails, comme ici, dans ce paysage.


                Ne quittons pas ce sujet foisonnant sans voir une autre version sculptée

                                            de   Gregorio Fernàndez




dimanche 19 février 2023

Egas Cueman

  Egas Cueman et son frère Hanequin originaires de Bruxelles, travaillent ensemble 

à la réalisation des stalles du chœur de la cathédrale de Cuenca, vers 1454-1456

mais aussi à la réalisation de la nef et de la Porte des Lions de la cathédrale

de Tolède au 3e quart du 15e siècle. 

  Mais je souhaite vous montrer le calvaire qu'il sculpte entre 1469 et 1475,

droit sorti et inspiré de l'oeuvre peinte de Van der Weyden.  

Ce groupe repose au Musée de sculpture et de Peinture du Real Monasterio de

 Santa Maria de Guadalupe ; il est remarquable pour son expressivité, la richesse

de ses drapés et  insiste sur l'aspect dramatique et théâtral de la scène.

 


  Voici la" Descente de croix" peinte par Van der Weyden. Musée du Prado


 Malgré le réalisme de ces sculptures ou de ces peintures destinées  à susciter la

 dévotion,  leur nombre à quelques variantes prés, finit par banaliser  ce supplice.

 Francisco de Zurbaràn  entre 1636 et 1639 moyennant 3.150 ducats s'engage à la

 construction d'un retable à Llerena dont fait partie ce crucifix.

 Après de multiples vicissitudes et sa restauration où il retrouve les dimensions

 dictées par le Concile de Trente. Il y fait preuve de tout son talent sachant jouer

 avec la lumière   et se détournant de la rigidité imposée par le peintre Francisco 

 Pacheco théoricien de l'art et théologien, plus connu pour ses écrits que pour sa

 peinture

 

  Huile sur bois 170 x 150 cm

 Eglise paroissiale de Notre Dame de la Grenade.  Llerena