jeudi 19 novembre 2020

Brueghel : tableaux

 Quelques dessins encore  (rajoutés à l'article précédent) et gravures 

qui seront le point de départ de ses peintures où l'on ne retrouvera pas les thèmes

 qu'auraient pu lui inspirer son grand voyage en Italie: il aimera illustrer les 

nombreux proverbes flamands les "Jeux d'enfants" "les Fêtes de mardi-gras"  où 

dans des formats qui exéderont les 161 cm, foisonnent et s'activent la foule 

joyeuse des campagnes.

 Bosch, lui,  avait choisi de s'exprimer  avec le tryptique.

Nous utilisons encore parfois ces nombreux proverbes, Brueghel peint un de 

ses premiers tableaux sur l'illustration de "la Houppelande bleue", une huile sur 

panneau de 118 X 163 cm de 1559, conservée au Staaliche Museen de Berlin

 où nous pouvons détailler la  truculence des situations 

 

                  http://bruegel.pieter.free.fr/proverbes_composition.htm

   dont voici le détail  de la partie droite supérieure


  Déjà chez Villon l'on pouvait lire de semblables expressions.  

"Il comble le puits après que le veau s'y soit noyé"

 "Il prend des aiguilles par la queue"

" Il se tape la tête contre le mur"

"Il chie sur le monde"

 Il a le feu au derrière"

"Il prend le crotin pour des figues"

"Il jette l'argent dans l'eau"

"Il s'asseoit entre deux chaises" ...et le cul dans la cendre

"Il met des bâtons dans les roues"

 "Doux comme un agneau" etc etc. On en décompte une bonne centaine !!

 

 



mercredi 18 novembre 2020

Pieter Brueghel

 Je m'interrogeais pour  assurer une transition avec Bosch et trouver une 

continuité par logique  plutôt  que par goût, Pieter  Brueghel me parait une 

évidence, encore faut-il "rentrer" dans son oeuvre.

 


  dessin à la plume vers 1565 "Le Peintre et le Connaisseur. 25 X 21,6 cm

 Pour l'époque, c'est sensiblement la même que celle de Bosch pour son 

inspiration, c'est précisément celle de  Jérôme Bosch. Admis à la Guilde des 

peintres d'Anvers en 1551 le marchand qui le suit, Hans Franckert,  l'accompagne

 aussi hors de la ville pour aller à la rencontre des paysans observer leurs

 attitudes lors des kermesses ou des noces,

 Aussi doué à la détrempe qu'à l'huile, il excelle dans le dessin et c'est par là, je 

crois, que je vais commencer. 

Comme pour Bosch dont bon nombre d'oeuvres ont disparu,  c'est lui-même qui

les  détruit les jugeant parfois trop mordantes et satyriques.

 Ce sont les archives de la Guilde de Saint Luc à Anvers qui nous donnent le plus

 de renseignements   sur son parcours.

 A 25 ans il quitte Anvers pour la France, passe par Lyon et s'embarque pour

l'Italie à Marseille. C'est grâce à son dessin de l'incendie  de Reggio de Calabre

 provoqué  par les Turcs en 1552 que l'on peut l'y situer à cette date.  

Un autre dessin de Messine, nous laisse entrevoir son cheminement jusqu'à 

Naples en 1553. 

Parvenu à Rome il se lie d'amitié avec Giulio Clovio auquel il offrira d'ailleurs la

vue de Lyon; il découvre l'oeuvre de Michel-Ange et de Raphaël.

C'est à Bologne qu'il fait la connaissance du géographe Scipio Fabius qui plus tard

 prie son homologue anversois Abraham Ortels, dans deux lettres datant de 1561

 et 1565 de saluer son ami Brueghel.

 C'est un carnet de route qu'il dessine en quelque sorte, immortalisant  ainsi ses

 étapes, dont le Saint-Gothard ; le voyage se poursuit par la Suisse  et la vallée du

 Rhin.  Pas de date précise pour son retour à Anvers, 1554 ou 1556. Il travaille

 alors pour Jérôme  Cock où il commercialise des gravures tirées de ses dessins 

dans la boutique " A l'Enseigne des quatre vents". Il décède le 5 septembre 1569.

S'il emprunte à Bosch une certaine imagerie, on ne peut y voir qu'une certaine 

similitude, les visions de Brughel sont burlesques et cocasses, les monstres y

 apparaissent rationalisés et ironisés.

 Dans la série des "Vices" paraphée d'inscriptions en latin et en flamand 

probablement  de Coornhert, lui-même graveur et ami  d'Ortels et de

Brueghel, c'est une pensée libérale et tolérante qui s'exprime, une pensée 

religieuse humaniste, loin des châtiments évoqués par l'oeuvre de Bosch selon la

 vision médiévale.

Nous retrouvons ainsi une "Tentation de Saint Antoine" de 2,61 X 32,6 

 dessin à la plume conservé à Oxford à l'Ashmolean Museum.

Le saint auréolé est penché sur son livre et aucun diable ne vient perturber cette

 lecture.

" Les gros poissons mangent les petits" d'après un proverbe flamand  dessin à la 

plume  de 1556 édité par C Cock conservé à l'Albertina de Vienne. (mêmes 

dimensions)

             " La kermesse d'Hoboken" 1559 Institut Courtauld. Londres

                     "Elck" dessin à la plume de 1558 au British Museum de Londres


  L'Alchimiste" est une gravure sur cuivre de van der Heyden d'après le dessin de 

Brueghel (1558- 1559)

            "La chute de l'alchimiste" 1564 dessin à la plume

                                               Prentenkabinett Tijksmuseum Amsterdam

                " L'âne à l'école" 1556.  23,6 X 30,7 Staatliche de Berlin

 

 dans" l'Ane à l'école" la fessée est d'actualité et les écoliers ont des têtes 

d'adultes, critique rabelaisienne de l'enseignement à l'ancienne mode.  

L'inscription latine nous apprend que "On pourra toujours l'envoyer à Paris, 

mais s'il est un âne ici, ce n'est pas là-bas qu'il devindra un cheval".

 conservé à Berlin au Kupferstichkabinett, Staatliche Museen


 

 

mardi 17 novembre 2020

Le Couronnement d'épines : Bosch

  Plusieurs tableaux illustrent  cet épisode de la passion,  mais dans celui-ci , 

une  huile sur bois entre 1495 et 1510, les visages qui entourent le Christ sont

 moins des visages grimaçants portant leurs vices sur leurs traits., que dans

 d'autres toiles.  Le vermillon, la gamme claire du carmin, le rouge cramoisi,

 éclairent cette toile où je remarque le curieux collier de chien du personnage de 

droite qui a l'air plus affligé du supplice infligé que satisfait et haineux. 

La grande subtilité et maîtrise de Bosch nous permet de lire dans son regard 

plusieurs sentiments mêlés.

 


  Accrochée à la National Gallery de Londres , nous allons voir ce que les 

spécialistes en disent

                  https://www.youtube.com/watch?v=e8bVjXqRZvw

 Un couronnement d'épines est aussi en possession du musée du Prado,

 celle de van Dyck : c'est toujours un bras armé de fer qui dépose la couronne.

 

https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/la-coronacion-de-espinas/8115e55f-004f-45c3-b574-fb9880c2fb57

                    https://www.youtube.com/watch?v=gKePCd-YC7I

 https://www.youtube.com/watch?v=qfmz8SRZQ5c

 

Le volet central   du tryptique "Les Insultes" du Musée de Valence  est aussi un

 couronnement d'épines entouré de l'Arrestation et de la flagellation.

 

 http://www.museobellasartesvalencia.gva.es/es/renacimiento-europeo/-/asset_publisher/txYgy4s44bmB/content/triptico-de-la-pasion

 

Le Portement de Croix du Musée des Beaux-Arts de Gand  nous présente une 

galerie de visages grimaçants, édentés avec lesquels contraste celui du Christ 

concentré sur sa douleur et sa résignation.

  http://www.museobellasartesvalencia.gva.es/es/renacimiento-europeo/-/asset_publisher/txYgy4s44bmB/content/triptico-de-la-pasion


Plus tardivement de Nicolas Tournier, nous, les Toulousains avons récupéré un

 Portement de croix... qui  s'est exporté à Florence puis Paris pour revenir au

 bercail !!!

           https://www.augustins.org/fr/oeuvre/-/oeuvre/77689217

Je vais omettre "La mort de l'avare" à la National Gallery de Washington de 1480 

-1485, franchement mortifère !!



lundi 16 novembre 2020

La Tentation de St Antoine : Bosch

  Cette peinture sur bois de chêne, qui se trouve au musée du Prado  a aussi été

 l'objet de restaurations ; l'on y retrouve la même gamme de couleurs que pour 

celle  de " l'Enfant prodigue" avec toutefois plus de nuances de vert.

 Le Saint n'est plus véritablement tenté, il semble plutôt méditer et les diablotins,

 dont celui qui harcèle son animal favori, se tiennent à distance.


 Vers 1515. 70 X 51 cm

https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/las-tentaciones-de-san-antonio-abad/c1fb9065-66bd-4a6e-abd8-3b6a75431313

 Jérome Bosch a traité ce thème dans d'autres toiles dont celle du musée d'Art

 Antique de Lisbonne

 https://www.youtube.com/watch?v=XoqYrjU1yJg

 

https://www.franceculture.fr/emissions/les-regardeurs/la-tentation-de-st-antoine-ou-triptyque-de-la-tentation-de-st-antoine-0

D'autres artistes se sont aussi laissés .... tenter par ce thème, dont Salvador Dali.

http://comprendrelapeinture.com/la-tentation-de-saint-antoine-dali/

https://chdetrujillo.com/nube-de-demonios-en-el-prado-las-tentaciones-del-anacoreta-san-antonio-abad/


samedi 14 novembre 2020

L' Adoration des mages : Bosch

 On en parle, on le souhaite , va-t-on pouvoir fêter Noël comme il se doit  ?

Un petit avant-goût avec ce tryptique qui se trouve à Madrid,  au Prado, s'entend !

 

https://www.museodelprado.es/en/the-collection/art-work/triptych-of-the-adoration-of-the-magi/666788cc-c522-421b-83f0-5ad84b9377f7

 Comme vous pouvez le constater sur la video il a fait l'objet de restaurations. 

 Peint entre 1510 et 1516, son support de bois nécessitait quelques interventions.

Le  volet central mesure 138 X 72 cm les volets latéraux, chacun 138 X 33 cm

 


 

La signature de Bosch est ici bien présente, et la présence des donateurs aussi sur

 les volets latéraux Pierre Bronckhorst et son saint patron,  de l'autre côté Agnés

 Bosshuyse et sainte Agnés. Philippe II  d'Espagne le possédait dans ses

 collections de l'Escorial.

Cette scène est très riante avec ces trois drapés rouges, mais Gaspar, tout de 

blanc vêtu est magistral ! La cape de Melchior est brodée d'une "Visite de la reine

de Saba à Salomon ; Balthazar, lui, offre une pièce de vermeil ou d'or qui 

représente le Sacrifice d'Abraham.

 Le personnage  couronné débraillé serait-il le portrait d'un roi déchu ?

 Une autre Epiphanie se trouve à Philadelphie, précédente, de 1475 à 1480.

Celui du Prado nous offre une vue de Jérusalem, paysage panoramique

 magnifique.

Quant aux bergers ils se sont perchés sur le toit pour ne rien perdre de la scène !


 Pour le côté ... pratique, Joseph fait sécher les langes devant le feu !!

  ne manquez pas de visionner les videos du site du Prado vous en verrez

 davantage, et ne vous inquiétez pas "el Bosco" c'est Bosch...

 Sur ce site cliquez sur l'image

           https://www.wga.hu/html_m/b/bosch/1early/04epipha.html

 

                                       et beaucoup d'autres

               http://zone47.com/crotos/?p180=51671&p921=488841

 Celle de Bosch est ma préférée pour la subtilité de ses lumières, la qualité, la 

perfection  de sa peinture, les gris bleutés du paysage lointain.

vendredi 13 novembre 2020

L'Escamoteur : Bosch

 Pour trancher, (momentanément ) avec les sujets religieux, cette scène de moeurs

 n'est pas dénuée, d'intentions. Tous sont absorbés par les jongleries du magicien 

au  point que  certains en profitent pour dérober la bourse du voisin, l'air de rien !!

 qu'un autre en profite pour  s'intéresser au décolleté de sa voisine ou ... lui 

 dérober son collier?

Et la chouette vous l'avez trouvée ?

Cette peinture sur bois est au musée Municipal de St Germain en laye, de 1485 on 

a parfois mis en doute son authenticité ?

 https://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Ile-de-France/Actualites/Actualite-a-la-une/Exposition-L-Escamoteur-Jerome-Bosch-Saint-Germain-en-Laye

 Volée, retrouvée et depuis enfermée !!!

 https://www.leparisien.fr/yvelines-78/saint-germain-en-laye-78100/saint-germain-en-laye-vole-par-action-directe-l-escamoteur-ne-sort-plus-qu-une-a-deux-fois-par-an-16-11-2016-6336732.php

        

 

                      https://www.youtube.com/watch?v=IQWg4c3vhN8

jeudi 12 novembre 2020

Saint Jean à Pathmos : Bosch

  Même composition que pour Christophe, le personnage central de St Jean 

occupe l'essentiel de la toile  et expose une  étude des drapés.

 Au lointain l'on croit reconnaître la ville de Nimègue.

Le regard de l'évangéliste se tourne vers le Sauveur assis sur les genoux de sa

 mère, à l'incitation d'un ange. Il a interrompu  son écriture et laissé tomber son 

encrier que tente de lui dérober un démon qui effrayé par l'aigle de Jean, finit par

 s'enfuir en laissant tomber son harpon. 

Cette toile de 1510 à 1516 est exposée au Musée Dahlem de Berlin. 

                        Huile sur bois de 62 cm X 41 cm

Le revers, en grisaille aussi, est un oeil dont la pupille est occupée par un pélican,

 nourrissant ses petits de son sang,  symbole du Christ. On y retrouve le même 

paysage avec sa ville au bord de  l'estuaire du fleuve.

 

 https://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/art-du-paysage/le-paysage-au-15e-siecle.html

 

Tout autour du disque courent les huit scènes traditionnelles de la Passion.

 

 https://boowiki.info/art/peintures-de-hieronymus-bosch/saint-jean-a-patmos.html

 

Nous avons en Occitanie un St Jean à Pathmos peinture ibérique de  Joan Mates

https://musees-occitanie.fr/musees/musee-goya-musee-d-art-hispanique/collections/peinture-hispanique/joan-mates/saint-jean-a-patmos/

 (mes archives 6 janvier 2019)

         un autre au Petit Palais à Paris

https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/saint-jean-a-patmos#infos-principales

                un autre encore

 https://fr.wahooart.com/@@/AQRE4L-Cosm%C3%A8-Tura-st-jean-l-evang%C3%A9liste-sur-patmos


 On ne se pose d'ailleurs pas assez la question de la présence de l'Aigle, emblème

 de St Jean l'Evangéliste, sur les lutrins


 ma photo à La Chaise Dieu


 et celui-ci au Musée de la Haute Auvergne