lundi 3 avril 2017

La montre-oignon

 Faudrait-il éplucher le temps ?

 Bien sûr que non  !  c'est tout simplement le volume augmenté du boitier de la montre à échappement à roue de rencontre et permettre d'y placer le balancier-spiral, qui donne naissance à la montre-oignon.
  Très technique tout cela !!
 Louis XIV, sous son règne, imposa la réduction de l'utilisation des métaux  précieux, le laiton et l'argent remplaçèrent l'or mais la décoration des cadrans était si belle avec leurs douze couches d'émail ou leurs ciselures  sur les plaques qui protégeaient l'oscillateur de l'échappement à roue de rencontre,  que ces montres étaient de véritables bijoux. 









Les horlogers de Colmar comme Himmli ou de Paris,  tels Pillon De Lorme ou Hammel excellaient dans cette fabrication.



Désolée pour le flou de la photo.









 Dans le milieu du XVII ème on logeait les montres dans des étuis richement décorés de scènes bibliques ciselées.



 Evolution au XVIII ème siècle notamment avec Jean-Antoine Lépine qui perfectionna l'échappement à virgule qui entraîna la suppression de la fusée et le remplacement de la platine supérieure avec piliers par des ponts... "calibre Lépine".
 Quand je vous dis que la politique est un des moteurs de l'art .






Une fois de plus ce sont les  horlogers huguenots chassés de France qui s'établissent à Genève au moment de la Révocation de l'Edit de Nantes en 1685.
 Français et Suisses collaborent mais rivalisent aussi tout en respectant la qualité de maniabilité et d'exactitude, d'inspiration anglaise.. 
Il faut dire que les liens amicaux qui unissaient Julien Le Roy  (1686-1751) et Henry Sully permirent un essor exceptionnel à ces mécanismes puisque Sully eut l'idée de lubrifier le mécanisme pour atténuer le frottement des pièces.
A leur tour ce sont soixante horlogers de Londres qui viennent s'installer à Versailles en 1718 puis à St Germain en Laye.
 Je vais reparler ici de Huaud qui fournissait Julien Le Roy pour les émaux.
On parle encore technique avec l'échappement "duplex" créé par Pierre le Roy, fils du précédent.
Le "calibre Lépine" connu un grand succès grêce à Abraham-Louis Bréguet (1747-1823) : ses inventions furent capitales ;  le "spiral Bréguet".
 Il perfectionne le systéme de remontage automatique inventé par Perrelet en 1770.
Ses" montres à tact" étaient des chefs-d'oeuvres d'orfèvrerie.
 La collaboration entre tous ses artistes était remarquable et c'est à son compatriote Antide Ravier qu'il doit le remplacement du grand tambour à pointes métalliques par un petit disque de laiton qui réduisant l'espace libéré permit  de placer les rouages des automates.


  Cet automate n'était pas en fontionnement mais une vidéo était présentée toujours au Musée Paul Dupuy pour le montrer en cours de marche  : tournant en boucle, ce petit oiseau au chant mélodieux accompagnait ma visite à tel point que je me suis adressée aux gardiennes qui tournaient en rond pour me surveiller ( bien la seule dans tout le musée, mais comme vous connaissez ma spécialité d'aller et venir d'une pièce à l'autre, je les intriguais probablement )
 et leur ai demandé si ce chant d'oiseau à longueur de journée leur donnait l'impression d'être à la campagne !!! 



Mais il n'y a pas que la montre-oignon il y a aussi la montre "bassine"



 Nous n'avons pas fini de courir après l'heure.

 et il n'y a pas long, seulement quelques générations, pour passer de  l'horlogerie à l'aviation !!!


Abraham Louis Breguet (Neuchâtel 1747- Paris 1823), horloger inventif, fondateur de la célèbre marque horlogère Breguet. Son petit-fils Louis François Clément Breguet (1804-1883), horloger et physicien, était lui même grand-père de Daniel Halévy (1872-1962), essayiste et historien, et de Louis Charles Breguet (1880-1955), pionnier de l'aviation.

http://www.lepoint.fr/montres/Magazine/Grand-horlogers/abraham-louis-breguet-03-12-2012-2002278_2978.php


dimanche 2 avril 2017

Pendules et montres

 Plongée depuis plusieurs heures dans le grand Dictionnaire de l'Ameublement qui consacre une bonne dizaine de pages à l'hologerie, je reste sceptique sur l'intérêt que peut représenter pour vous la liste des Inventaires Royaux en vieux français.
 (à moins que vous ne me le demandiez)
La preuve,  c'est que midi n'est qu'à quelques secondes et  je ne suis pas encore décidée !!
C'est un travail considérable et je l'avais bien perçu ainsi.
La difficulté vient aussi du fait que cet ouvrage en quatre tomes  est dans un papier qui n'est pas d'excellente qualité et trop précieux pour que je l'annote dans sa marge.
 J'en retiens au passage que les montres  ce sont appellées "monstres"  tout simplement parce que elles "monstraient" l'heure.

Bref, je vais revenir sur la collection du Musée Paul Dupuy, sans doute plus ludique. Tout en vous donnant toutefois quelques clés......
 L'origine de la "montre" est la même que celle de l'horlogerie portative (  vous remarquez donc que j'ai "zappé" les grandes horloges des tours,  Rouen, Beauvais, Lyon, Strasbourg ... j'y reviendrai peut-être ...)
 Son inventeur n'est pas précisément connu, c'est cependant lui qui a inventé  le "ressort-moteur". Il pourrait être, d'après la "Cosmogonia" de Cocle en 1512, le serrurier de Nuremberg, Peter Henlein.

 1512 - Cocchleus in Cosmographia Pomponii Melae notes that in Nuremberg, striking clocks were being made small enough to be worn in a purse or pouch. He also refers to Peter Hele (Henlein) making timepieces which, without any weights and in any position, indicate and go for forty hours.

Toutefois d'après de dernières recherches elles pouvaient déjà se remarquer à Milan en 1488.
 "Grosso modo" ce sont des horloges de table miniaturisées mais quelle invention dans le décor !!
 Mon cher dictionnaire nous dit  ;
"C'est ainsi que, indépendamment d'une légion d'ouvriers spéciaux, les horlogers parisiens ont  de tout temps fait travailler les fondeurs qui fabriquent les timbres et les carillons, les émailleurs qui font les cadrans, les bronziers, les ciseleurs et les doreurs qui exécutent lss sujets et ornements de bronze, les ébénistes auxquels ils demandent les boites des pendules et cabinets d'horloges ; les graveurs qui ornent les cadrans et les pièces intérieures ;  et enfin les ouvriers qui font les aiguilles d'acier etc".

On porta longtemps les montres en sautoir, fabriquées  que ce soit à Dijon en 1600 ou à Munich et Augsbourg et plutôt de forme ronde au lieu, préalablement oblongues. En 1551 Blois était l'un des plus gros centres de l'horlogerie fraçaise avec Paris, Lyon et Grenoble.
 Les émailleurs français exportaient leur production vers l'Angleterre et l'Espagne mais l'on voit déjà poindre la concurrence genevoise dès le XViIIème  qui crée une technique originale d'émail rouge et blanc dont J.H. Ester.
Pierre Huaud originaire de Blois  fut orfèvre à Genève, ses trois fils, dignes successeurs de leur père excersèrent leur métier auprès du Grand Electeur de Bandebourg.
Influencés par l'influence de Rubens leur travail se reconnaissait à la fraicheur des couleurs, au tracé de motifs mythologiques.





                                            Musée Paul Dupuy

C'est à Rouen que Etienne Hubert reprend ces techniques en utilisant aussi des motifs floraux. Mais ne passons pas sous silence les Londoniens Richard Crayle, Edward East ou Robert Grinkin ou l'Ecossais David Ramsay.





samedi 1 avril 2017

Les horlogers mécaniques


  Il me faut retoucher terre......en effet j'ai tourné les aiguilles du temps  à l'envers  ( ce qu'il ne faut jamais faire en matière d'horlogerie ) pour aller revivre en une fin d'après midi éblouissante de beau temps, l'aventure de l'aéropostale ; je vous ai déjà parlé des  Bréguet et des Salmson 2A2 ,des Latécoère, Daurat, St Ex, Guillaumet et tous les autres.
 Il s'agissait ce jour-là d'assister en présence d'une foule nombreuse dont des descendants de ces pionniers à la présentation de l'aménagement de la "Piste des Géants" sur les lieux de décollage de cette ligne à Montaudran.
 La réhabilitation de ce lieu de mémoire( la piste était encore utilisée par Air France en 2003) va donner lieu à un site unique où se mêleront un jardin ( où les essences des arbres des pays traversés : Espagne, Afrique du Nord, Sénégal et Amérique du Sud, sont déjà plantés), un grand hall qui pourra accueillir toutes sortes de machines et un lieu de mémoire de 1000 m2.
  La piste sera aménagée pour faire revivre aux visiteurs les escales dans tous ces pays traversés.
 Cela deviendra sans doute une destination touristique unique.

  Quelques photos de cette réunion, avant de reprendre le cours de notre voyage dans l'horlogerie.

  Le Maire de Toulouse aux manettes.





https://www.youtube.com/watch?v=8MwtjUJYfO4

http://actu.cotetoulouse.fr/montaudran-piste-des-geants-mettre-en-lumiere-pionniers-aeronautique-en-2018_33648/








http://www.ina.fr/audio/P10028274

 http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/joseph-kessel





intérieur du hall









                                             La Piste

 http://www.lefigaro.fr/histoire/archives/2016/12/06/26010-20161206ARTFIG00298-mermoz-pilote-de-legende-de-l-aeropostale-disparait-le-7-decembre-1936.php

C'est aussi remonter le temps que de poursuivre l'évolution de ces mesures :

 Le fonctionnement de l 'horloge à rouage (horologium) est très ingénieux ( organe moteur, un rouage puis un système qui retient et relâche périodiquement le rouage, un échappement, un  oscillateur et un cadran.
Le ressort moteur est l'oeuvre  d'un Bourguignon : mise à exécution en 1459 par Johan de Lyerbourgh pour une horloge destinée à Charles VII.
 Les documents qui en font référence sont très anciens ;  d'une part le manuscrit de l'architecte Villard de Honnecourt au XIII ème siècle pour la tour gothique à quatre étages.
A Cologne les horlogers fabriquent des "Horlogiengasse" 
Beaucoup d'horloges monumentales remontent à cette époque dans toute l'Europe.
Une certitude toutefois l'horloge fabriquée pour Philippe le Bel par Pierre Pippelard orfèvre parisien, autour de 1300 est bien une horloge à rouage.
Jean de Meung aussi mentionne ce type d'horloge dans son "Roman de la Rose" en 1305.
 Les factures de Colard Lefèvre à Cambrai en 1318 témoignent du dispositif employé pour figurer les trajectoires du soleil et de la lune, le calendrier et les signes du zodiaque. 
Le métier d'horloger est donc solidement implanté en Europe dès la seconde moitié du XIV ème siècle avec des  artisans ou ... artistes ? qui ont laissé leur nom à la postérité : De Sainte Beate, Henri de Vic, Martin ou l'italien Giovanni di Dondi à Padoue  surnommé dell'Orologio qui décrit dans son Il tractatus Astarii le modèle dessiné par lui-même en 1364.
 On pourra trouver deux de ces modèles à la Smithsonian Institution de Washington et l'autre à Londres au Science Museum.
 On conserve à la Bibliothéque Nationale un manuscrit enluminé qui appartint à Marie, petite-fille de Charles V  et qui représente une horloge en forme de cage à oiseaux.
En ce qui concerne les aiguilles mobiles elles n'apparaîtront qu'au début du XV ème pour la première et le XVI ème pour la plus grande.
D'autres manuscrits nous renseignent encore sur ces horloges ; ceux de Christine de Pisan et Nicolas d'Oresme ou bien encore l'Oreloge de Sapience.
On en conserve un autre très détaillé à la Bibliothèque du Vatican.






                        Cadrans explicatifs du Musée Paul Dupuy

https://books.google.fr/books?id=dt0mDQAAQBAJ&pg=PT131&lpg=PT131&dq=horloge+%C3%A0+rouage+Smithsonian+Institute&source=bl&ots=XhCU-g8_Xn&sig=j0L9egZAkm826dzuMDmVyvp8D_I&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjytdnv3YLTAhXBsxQKHfSnA7gQ6AEINDAB#v=onepage&q=horloge%20%C3%A0%20rouage%20Smithsonian%20Institute&f=false

lundi 27 mars 2017

Les astrolabes

Puisque nous sommes dans la marine, je vous propose une petite navigation au Musée Paul Dupuy avec les astrolabes :



 




 Retouchons terre et passons à table




  Changement de style sinon d'heure  :... de quoi laisser s'écouler les heures en attendant mon retour  et la suite de cette série horlogère.









 Etant donné que cette oeuvre est présentée sous globe il est difficile de faire mieux, impossible d'approcher de près ce riche décor.

Les sabliers

Voici un autre instrument de mesure du temps,  c'est en tout cas le mot qui nous sert à le désigner contrairement aux siècles précédents  où on l'appelait "sable".
La première mention connue est en 1350 où dans le "Ménagier "de Paris on trouve la recette de sa fabrication :

 "Pour faire sablon à mettre orloges:

"Prenez le limon qui se chiet du siage de marbre, quant l'en sie ces grans tumbes de marbre noir, puis le bouléz (faire bouillir) très bien en vin comme pièce de char et l'escuméz, et puis le mettéz seicher au soleil, puis le mettéz boulir, eszcumer et puis séchier par neuf fois et ainsi sera bon".


 En dépit des progrès réalisés par l'horlogerie, ces appareils primitifs demeurèrent longtemps d'un usage courant, la précision de leur fonctionnement s'améliorant avec la qualité du verre. C'est au XVI ème que son usage est le plus répandu.
En 1608, Héroard raconte que le dauphin achète  une orloge de sable à un "porte panier"  qu'il avait fait venir dans sa chambre.
 Il figure dans l'inventaire de Charles V en 1380 dans celui de Marguerite d'Autriche  en 1524 :
"Ung petit reloge à sablon, bien ouvré au cler, à la mode d'Espaigne".

 Mais c'est dans le monde maritime qu'il est le plus utilisé jusqu'au XVIII ème s.







Mettant une demi-heure à passer d'un tube à l'autre, les matelots appellent une demi-heure une horloge et divisent les vingt-quatre heures en quarante huit horloges.
Ainsi le quart qui est la faction que chaque homme fait pour le service du vaisseau, est composé de six horloges qui valent trois heures.
 Il y a encore dans l'Encyclopédie  mention d'horloges ou sabliers d'une demi-minute qui servent à estimer le chemin que fait le vaisseau.
Il y avait donc des sabliers qui mesuraient un quart d'heure ou une demi-heure ou trois-quarts d'heures et certains étaient  munis d'un petit cadran  indiquant l'heure et qu'on faisait avancer du doigt.














Ils étaient donc faciles d'emploi pour mesurer des temps courts que ce soit dans les écoles,  les églises ou les tribunaux.
Je ne pense pas q'il soit utile de préciser  qu'il fallait tourner le sablier pour permettre au sable de s'écouler à nouveau.
 Dans le Sud de l'Allemagne les fabricants créent leur propre corporation à Nuremberg.
 L'usage de plusieurs fioles ensemble, jusqu'à huit de même hauteur permettait d'augmenter cette mesure du temps.

Le navigateur hollandais Barents a souhaité en obtenir un qui pourrait mesurer jusqu'à douze heures.
L'astronome Tycho Brahe en souhaitait un qui pourrait mesurer vingt-quatre heures encore fallait-il aussi trouver un système  pour faire pivoter ces fioles ensemble.
En conclusion,  il était idéal pour mesurer les temps courts.

 Mais c'était aussi un objet décoratif puisque le support des fioles était souvent richement travaillé que ce soit du bois ou de l'ivoire.
Il parait qu'il en fut un, fabriqué par Holbein le Jeune destiné à Henri VIII d'Angleterre en 1544, qu'il fabriqua en collaboration avec Nicolas Kratzer.

                       Musée Paul Dupuy. Sablier  d'une demi-heure

http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/doc_cadrans/peinture_et_cs/peinture_et_cs_pg16.php

https://www.google.fr/search?q=sablier+ivoire+Louvre&tbm=isch&imgil=ULYD4WmK7ibV-M%253A%253BFrwBLcCY8HcmfM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Felogedelart.canalblog.com%25252Farchives%25252F2010%25252F11%25252F27%25252F19722107.html&source=iu&pf=m&fir=ULYD4WmK7ibV-M%253A%252CFrwBLcCY8HcmfM%252C_&usg=__z-0fZUgFzZox3u04_Gt3wFVz55g%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwjUwNyltfbSAhXE7hoKHbfBB10QyjcIMA&ei=XOHYWNSiBMTda7eDn-gF#imgrc=ULYD4WmK7ibV-M:

dimanche 26 mars 2017

les Cadrans solaires

Ecologiques avant l'heure !!

On nous a suffisamment rappelé qu'il fallait changer d'heure cette nuit en avançant nos montres ; cette manipulation des aiguilles n'était guère possible lorsque les cadrans solaires ne faisaient que suivre la rotation du soleil ; on vivait donc à l'heure solaire.
 C'est d'ailleurs pour pallier l'absence de soleil que l'on utilisait le clepsydre puis si l'eau gelait on passait à autre chose, que nous verrons ...... en son temps.




 A partir du XIV ème siècle av J.C , les Egyptiens se servaient des obélisques comme gnomon (nom de la tige de fer qui projette son ombre sur le cadran). Vers 550 av J C , les Grecs, comme les Babyloniens  l'adoptent.
Sur l'article précédent vous l'avez vu sur la Tour des Vents à Athènes.
En 164 avant J C , à Rome Marcius Philippus fait remplacer celui de Papirius Cursor qui datait de 263 mais fait pour Catane n'était pas adapté.
 Dans le "De architectura libri decem " Vitruve nous dit que au moins treize types de cadrans solaires existaient.
 L'inclinaison du gnomon dans le sens de l'axe terrestre, perfectionne encore la précision de cette perception de l'heure sur laquelle plusieurs savants se penchent dont Léonard de Vinci.
 Evidemment, on en vient au cadran diptyque, composé de deux plaquettes, la gravure complexe des indications chronométriques et astronomiques donne lieu à des représentations artistiques, dont plusieurs sites de productions se font connaître.
 En France, à Dieppe , Charles Blond, à Nuremberg Hans Trochel et Paul Reimann; à Augsbourg, Thomas Tucher et à Dresde à la fin du XVI ème Christophe Trechsler comme Ulrich Schniep à Munich utilisent l'ivoire ;  on le sait car ils ont signé leurs oeuvres.

 Je reprendrai cet article durant la journée car il est plus vaste encore que ce que j'avais prévu.


 Musée Paul Dupuy. Cadran solaire cubique. Laiton doré Allemagne XVII ème

 Nous avons déjà là un exemple du cadran solaire portatif, amélioration certaine qui libère l'obligation de se référer à un cadran positionné sur un édifice public;
que l'on peut encore rencontrer sur certaines façades de maisons particulières , de fermes ou de châteaux, accompagnés d'une devise sur le temps qui passe...
 Ces cadrans solaires portatifs ont permis aux artistes de donner libre cours à leur  imagination pour les rendre pratiques .



       Diptyque. Jacques Sénécal . Ivoirier. Dieppe XVI ème

 C'est Christophe Schissler, à Augsbourg qui fabrique le plus abouti avec un cadran horizontal métallique rabattant en forme de boite, dans la seconde moitié du XVI ème.  Il contenait aussi une boussole, un calendrier, un cadran lunaire une table de conversion des heures lunaires en temps solaire, une rose des vents un dispositif indiquant la hauteur du pôle et une carte géographique. 

Mais je vous présente aussi celui de Luigi Cervellati  en 1572



   http://www.chronotempus.com/guide/musee-horlogerie-chaux-de-fonds/


 Il fallait bien aussi penser aux voyageurs, et voilà le cadran solaire de voyage : l'anneau solaire  est percé pour laisser entrer le rayon solaire puis  vient le cadran équatorial composé de plusieurs anneaux.

Le cadran vertical français appelé cadran de berger  est aussi fabriqué à Nuremberg par Christian Heiden.

 http://www.brebis-noire-velay.org/fichier_associe/cadran_de_berger.pdf

Les trois nations européennes Angleterre Allemagne et france rivalisaient d'inventivité dans ce domaine jusqu'au XIX ème.
 Bien qu'avec un nom anglais le cadranier parisien Butterfield privilégie la forme octogonale

Nous en arriverons bientôt aux horloges de table avec les anglais William Dean et Jon Rowley.  Johan Willebrandt à Augsbourg reste fidèle à la forme en demi-cercle.

 http://data.abuledu.org/wp/?terms=Temps%20--%20Mesure
 

samedi 25 mars 2017

L'or du temps



 Oui ! bien sûr !  car le temps est précieux et sur ce thème je pourrais broder presque à l'infini !  mais je me bornerai à le cadrer dans son expression artistique où il s'est illustré  de manière raffinée : ciselures, émaux, or fin, marbres, cristaux.
Mais aussi plus simplement avec les sabliers, les cadrans solaires, les astrolabes, les clepsydres, les horloges à feu, les pendules, les montres de gousset.......
nous verrons cela au fur et à mesure.

C'est un sujet aussi vaste que le verre sinon plus complexe !

 J'ai voulu compléter la vaste documentation que je possède en me rendant pour vous au musée Paul Dupuy à Toulouse.







 Mais remontons le temps ; vous aurez les photos de cette collection quand nous arriverons à leur époque.

 Les Grecs au temps d'Homère se contentaient  de diviser le jour en deux parties, la matinée et l'après midi; à leur suite les Romains se perfectionnent et divisent le jour en sept parties et la nuit en quatre parties (les quarts de veille de leurs sentinelles ). Puis à la suite de Copernic et de Keppler, l'abandon de la vision d'une  terre plate, la perception des saisons et les révolutions de la lune, nos ancêtres prennent peu à peu une vision de la division du temps.

imaginez que le temps des plaidoiries se mesuraient à l'aide d'une bougie graduée !!  le temps a passé !!

 Cependant dès le quatrième millénaire au Proche et au Moyen Orient, les Babyloniens utilisent un calendrier lunaire, les Egyptiens, un calendrier solaire et les Chinois un calendrier lunisolaire..
Vers le VIII ème siècle avant J C,  le calendrier romain n'est pas très au point , Jules César en 46 avant J C décide que le calendrier Julien doit régir les affaires de l'Empire suivi par  l'empereur Auguste qui le modifie et depuis l'an 325 tout le monde chrètien l'adopte.
 Mais les siècles qu défilent apportent un décalage de dix jours auquel le pape Grégoire XIII en 1582 remédie en décrétant que l'année en cours doit être amputée de dix jours : d'où notre calendrier grégorien .
 Cette mesure s'améliore encore au XIII éme et XIV ème siècle avec l'heure légale de soixante minutes et l'apparition de l'horloge mécanique heure dite "italienne ou astronomique avec une modification imposée par Charles IV en 1360.
 Au XIV ème siècle c'est l'heure de Nuremberg.
Mais nous, les gaulois ! ? l'heure gauloise !! deux fois douze heures qui commencent à midi.
Je ne rentre pas trop dans les détails pour cette introduction : il nous faut retenir que le temps solaire moyen a été mis en pratique pour la première fois à Berlin en 1810, que l'heure locale l'a été en 1780 à Genève et que c'est l'avènement du chemin de fer et du réseau postal international qui a incité la création des fuseaux horaires délimités par quinze méridiens ; le méridien de Greenwich en précise la mesure.
 Mais revenons aux Clepsydres :  mises au point au temps d' Aménophis Ier  




                                                   Temple de Karnak 1415-1350 av J C
ce sont  de  grands  récipients souvent en albâtre qui laissent s'écouler l'eau goute à goutte; uutilisées aussi en Grèce depuis le IV ème, utilisées essentiellement pour mesurer les gardes de nuit.
L'horloge de Ctésibios (150 av J C) a été reconstituée d'après les descriptions de Vitruve dans son De Architectura pn peut la voir au musée de Wuppertal.
 La tour des vents à Athènes construite en 75 av J C abritait une horloge à eau et huit dcdrans solaires .
 Le stétoscope du médecin Hérophile au III éme siècle avant notre ère était aussi une clepsydre.
 Les Bysantins et les Arabes l'adoptent à leur tour ;  en Syrie à Gase vers 500 de notre ère, un artiste bysantin inconnu construit une clepsydre monumentale  d'où sort à chaque heure  la représentation d'Héraclès se livrant à divers travaux.
En 807, le calife de Bagdad, fit porter à Charlemagne à Aix-la-Chapelle une horologe solaire en bronze.
A chaque heure correspondait un nombre de boules en argent qui tombaient dans un plateau.
A midi, des cavaliers sortaient d'un portillon et frappaient douze coups  ; l'oeuvre était  si extraordinaire qu'on l'illustra en tissant une tapisserie  représentant les messagers d'Haroun-al-Rachid remettant l'horloge à Charlemagne.

 https://www.google.fr/search?q=horloge+de+charlemagne&tbm=isch&imgil=Lo8QQLch_JF0fM%253A%253BZD8h3dTHQlbScM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.france-pittoresque.com%25252Fspip.php%25253Farticle13113&source=iu&pf=m&fir=Lo8QQLch_JF0fM%253A%252CZD8h3dTHQlbScM%252C_&usg=__b397GrLwbvDGqDj_lf6Z5WOqiSs%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwinuZ-K0_HSAhUG1xoKHYu0CtgQyjcIRQ&ei=gGHWWKf5MYaua4vpqsAN#imgrc=X6kHlar61rolfM:

Ces clepsydres étaient le "must" de ce que l'on pouvait offrir !!!
en 490 le roi ostrogoh Théodoric en offre une au roi des Burgondes, Gundebald: le pape Paul Ier en offre une autre à Pépin le bref et au XIIIème c'est le calife de Bagdad qui en expédie une à l'empereur Frédéric II de Hohenstauffen.
Mais la clepsydre monumentale construite en Chine par Su Sung vers 1090 est probablement la plus représentative de ces horloges à eau.
 Elle a été recontituée par J H Combridge (au Science Museum de Londres )

https://journal.hautehorlogerie.org/fr/les-collections-horlogeres-du-science-museum-de-londres/


Elle a longtemps été utilisée dans les monastères pour appeller les moines à la prière ;  mais c'est bien connu !!!! ce ne sont pas des lieux chauffés !!!  et l'eau de l'horloge gèle ! on va donc passer à l'horloge à feu.
 


 http://sanjakdar-chaarani.com/science-arabo-islamique/index.php/la-mecanique-hologere/la-mecanique-horlogere-monde-arabe/172-horloges-monumentales?showall=1&limitstart=



 http://www.cadrans-solaires.fr/tour-des-vents-athene-grece.html


 http://kotsanas.com/fr/exh.php?exhibit=0204004