jeudi 24 novembre 2016

La recherche

 Je pense qu'en vous donnant les noms des intervenants des Journées de Larrazet, chacun, en fonction de son intérêt sur le sujet, peut aller chercher un PDF.
En effet la recherche archéologique et ses avancées,  grâce à tous les outils numériques dont nous avons déjà parlé, ouvre une réflexion et sutout révise sa conception de ces premiers siècles de ce qui est maintenant, la France.
 Si le sujet me passionne, il n'en est peut-être pas de même pour tous...

 http://www.ladepeche.fr/article/2016/11/05/2452653-les-journees-de-larrazet-sur-la-gaule-romaine.html

 Je vous ai montré à plusieurs reprises qu'il y en avait un autre qui me passionnait.... et pour de multiples raisons, ce sont les pionniers de l'aviation ; sans négliger non plus la recherche et les vastes perspectives qu'elle offre aussi.
J'ai baucoup de chance puisque Toulouse en est le berceau.
 Toute manifestation rétrospective ne peut manquer de m'attirer  et c'était aussi le cas le week-end dernier.
Je pensais la partager avec vous mais visiblement une partie des panneaux  rapportent des clichés Copyright et j'ai été avertie de ne les utiliser qu'à titre personnel.
 L'affaire tournait autour du Breguet XIV, de ses premiers vols et de son application dans divers domaines .






Superbe photo du Rafale en compagnie du Breguet ; deux époques:
                                                                      Photo Copyright Alex Paringaux



                              Petite animation devant le Quai des savoirs

                   Maquette de notre malheureux fleuron: le Concorde.


            

               l'Armagnac, les boites oranges sont les fameuses" boites noires "


 Tableau de bord du Breguet deux ponts

mercredi 23 novembre 2016

Larrazet en Lomagne

Il me faut au préalable vous situer la Lomagne ; c'est, en gros, le département 82  ; Montauban au Nord, Auch au Sud, Grenade sur Garonne à l'est et pour Larrazet, c'était pour moi une surprise.
Il faut d'abord escalader les coteaux, traverser la patrie de Pierre de Fermat, Beaumont de Lomagne, dont la statue trône devant une vaste halle moyenâgeuse.



Faut-il rappeler que Pierre de Fermat est l'auteur du" Théorème de Fermat " qui a longtemps fait "cogiter" les mathématiciens.
http://www.bibmath.net/bios/index.php?action=affiche&quoi=fermat

 Admirer les vols tournoyants des pigeons autour de sa célèbre cathédrale dans un grand bruit de froissements d'ailes :




 très beau clocher similaire (1530) à celui de St Sernin de Toulouse


 

































Parvenue à Larrazet, je me demandais bien ce qu'il pouvait y avoir de Gaulois à Larrazet..... ?
 et bien, la volonté d'une petite commune de ce département de réunir des somnités sur ce thème comme il y en eut de différents, les années précédentes, la chasse, par exemple, et je n'aurais alors pas fait le déplacement pour ce sujet.
Il est difficile de faire un condensé sur toutes les conférences ;  je vais pour cela vous proposer des textes des intervenants. comme celui de Laurent Olivier qui nous avertit "nos frères des Gaules voudraient nous dire quelque chose mais nous ne pouvons les entendre car leur bouche est pleine de terre"
 Michel Reddé de l'Ecole pratique des Hautes Etudes nous a très justement fait remarquer qu'il fallait évoquer, plutôt qu'un terme généraliste, les Volques Tectosages ou les Arvernes, ou les Eduens ou bien encore les Allobroges etc  ;
il y en a des dizaines suivant leur localisation géographique.

Mais ce soir,  parlons de Larrazet et de son remarquable et rarissime retable tout de blanc vêtu .
Vou trouverez sur le Net sans doute de meilleures photos que les miennes, prises dans la pénombre du soir finissant, sans aucun éclairage interne.

  Notre ami Pascal Julien et Bruno Queysanne nous en font une passionnante présentation.

http://www.dailymotion.com/video/x2eslk_le-retable-de-larrazet_news

 Jolie petite rue qui descend vers la porte de la Barbacane
































Le notaire a déserté les 

 les lieux






 mais la maison a conservé sa vieille enseigne.

 On aperçoit ce curieux pigeonnier intégré à la maison, sur la video  :




 Le soleil était déjà couché, sur Larrazet



 Mais j'ai aussi fait une découverte :  le passé de l'abbaye de Grandselve; la plus grande abbaye cistercienne du Midi : je dis bien le passé, car il n'en reste  que le trésor et je me suis déroutée pour aller le lendemain, le visiter.
Sortant de mes articles sur l'orfévrerie du XV ème j'étais ravie et .... très vite déçue, la cloche du clocher de Bouillac menaçant de s'effondrer sur le porche couvert, mettant la vie des visiteurs en danger, par arrêté municipal, j'ai trouvé porte close.
Je me suis rabattue sur les présentations affichées.




http://www.abbayedegrandselve.fr/

http://racf.revues.org/1537?lang=en



vendredi 18 novembre 2016

Les blasons corporatifs

 C'est par là que j'avais commencé mais j'ai la tête ailleurs puisque je vous quitte encore,  quelques jours pour les Gallo-Romains.
J'ai pris la peine de lire hier tout ce qui a trait aux XVII et au XVIII éme siècles en matière d'orfévrerie.
 Hormis de longues listes d'orfèvres et des représentations d'argenterie soupières, pichets etc  très beaux certes,  je ne trouve plus ces pièces d'exception que nous avons pu voir aux siècles précédents.

Il faut le souligner encore beaucoup ont été fondues pour subvenir au payement des armées. 

 Une interdiction majeure était faite à cette corporation des orfèvres, celle d'utiliser autre chose que de l'or et de l'argent et encore des plus purs !!

"Nus orfèvre ne puet ouvrer d'or à Paris, qu'il ne soit à la touche de Paris ou melleur, la quele touche passe touz les ors de quoi on oevre en nulle terre"

Au passage,... la touche est une pierre où l'on a préalablement frotté l'or qui doit résister au liquide  posé  dessus. (jaspe noir et acide).

  A Paris les Registres de la taille de 1292, mentionnent cent dix maîtres bien  et dûment établis.
Sur les Registres de la taille de 1313 nous en relevons cent cinquante-six, parmi lesquels figurent trois orfavresses. 

La présence de ces artistes expérimentés dans le voisinage direct des princes et des rois semblait si naturelle, même au XVI ème siècle, que Rabelais leur réserve un logis à part dans sa fameuse abbaye de Thélème (Gargantua ch LVI)
 Bien mieux, dans un autre de ses chapitres, Rabelais nous montre le héros de son livre allant voir travailler les orfévres, et prenant à cette contemplation un extrême plaisir.
 Il est peut-être intéressant de se pencher sur leurs statuts.
On verra aussi  le rôle des poinçons et leur obligation; poinçon de maître et poinçon de "au seing de la ville"; les dits poinçons conservés par des gardes eslus à ce faire.

 Nous pouvons considérer que parmi cette corporation, furent plusieurs  Confréries qui dotaient les chapelles, les couvents et autres oratoires d'éclatantes parures.
 Dans ses Noëls nouveaux, le poète troyen, Nicolas Pourvoyeur,
 était donc fondé à leur réserver une place à part parmi les bourgeois qui allèrent saluer le Chrit naissant
Les orfèvres remplis de zèle, 
Se sont montrés trés généreux,
 Non pas de la simple vaisselle;
Ils ont offert au Roy des cieux
C'étoit une belle couronne
 de pur or et de diamans, 
et mieux que docteurs en Sorbonne,
Ont fait à Dieu leurs complimens.



 DOUZE ARTICLES S'ÉGRÉNENT: 


 L'article 1er nous apprend que le métier était libre pour celui qui veut faire  le set, à condition de se conformer aux usages et coutumes admises.
Les articles 2 et 3 réglaient l'aloi du métal à employer.
Par l'article 4, il était défendu à tout orfèvre d'avoir plus d'un apprenti étranger; mais de sa famille ou de celle de sa femme, il pouvait en avoir autant que bon lui semblait.
 La durée de l'apprentissage était fixé à dix années (article 5)
L'article 6 portait à défense de travailler la nuit, si ce n'est pour le roi, la reine leurs enfants ou l'évêque de Paris.
Par l'article 7 les orfèvres étaient dégrévés de tout impôt directs, dispense qui leur était commune avec plusieurs autres industries de grand luxe.
Il leur était interdit (art 8) d'ouvrir leurs boutiques les jours de fêtes des apôtres et le dimanche ; toutefois en ces jours fériés, une boutique devait à tour de rôle rester ouverte à la condition que le bénéfice réalisé par le vendeur serait déposé dans une boite spéciale ( en laquelle boiste on met les deniers de Dieu, que li orfèvre font des choses que ils vendent et achatent ); le produit de cette boîte servait chaque année, au Jour de Pâques, à offrir un dîner aux pauvres à l'Hotel-Dieu.
L'article 9 obligeait les orfèvres à jurer d'observer le réglement de leur profession.
Par l'article 10 ils étaient exemtés du guet, mais soumis à toutes les autre redevances.
L'article 11 réglait la nomination de prud'hommes ou Gardes du métier, au nombre de deux ou trois restant en fonction trois années et ne pouvant être réélus que trois ans après la sortie d'emploi.
Enfin l'article 12 établissait les pénalités qui frappaient l'orfèvre fautif et récalcitrant, pénalités qui pouvaient s'élever jusqu'à trois  ou six ans de banissement.


 Je voudrais terminer par l'évocation des jouets de Louis XIII dont un petit navire à roues, cadeau de la Reine Margot, un petit panier et un marmouset en métal précieux.... cela va s'en dire !!!


 



 

jeudi 17 novembre 2016

Un petit tour ?

C'est une autre recherche sur le terrain que j'effectue, en joignant l'utile à l'agréable: et c'est un vrai challenge, mais, généralement, l'obstination paye.
 Cette carrière sans doute de porphyre que je cherche à la suite de sa mention dans des textes, n'est connue d'aucuns "anciens " du pays.



En route donc pour des pentes boueuses et glissantes.

Je m'accroche à des fantômes de buis...très pacifiques...

 Il y a des maneuvres militaires dans le secteur et c'est toujours impressionnant d'entendre un hélicoptère vous arriver dessus, je l'ai quand même photographié quand il s'éloignait entre deux branches.

Pas de cueillette de champignons cette fois et  je ne me suis intéressée que visuellement à ces grandes soucoupes jaunes dont j'ignore la nature.
Les roussillous pourront pousser en paix.


             Il y a toujours de beaux contre-jours à saisir : 

La nature, elle aussi, commence à se parer pour Noël : un petit houx...

                                                         et un vrai houx
               Cette écorce dessine un joli tableau de nature morte :

          Partie sous un grand ciel bleu, le retour a vu arriver les nuages.

                    Il sera difficile d'aller cueillir ce gui !!!! 

  Ce sont ces feuillus qui ont poussé au milieu des épiceas et qui se sont hissés pour trouver la lumière ; épargnés par les coupes, on compte sur eux pour repeupler le terrain.
                                Préférez-vous cette photo ?



                 Sur la rive opposée les flots de Fontestorbes :

                      Quelques feuilles encore : de plus en plus parsemées.

            Leur disparition me facilitera la tâche mais ce sera moins joli !!!

mercredi 16 novembre 2016

Les cuirasses de luxe

http://www.musee-armee.fr/collections/base-de-donnees-des-collections/objet/larmure-du-dauphin-attribuee-au-futur-henri-ii-1519-1559.html?tx_mdaobjects_object%5BidContentPortfolio%5D=353&cHash=640a4eef04ed5d4e9ce73be009643097



http://www.musee-armee.fr/collections/base-de-donnees-des-collections/objet/larmure-aux-lions-attribuee-a-francois-ier-1494-1547.html?tx_mdaobjects_object%5BidContentPortfolio%5D=353&cHash=3ec1e8116a6ddfd81b58e04eca00a4e0







 Les Entrées solennelles des souverains dans la capitale étaient toujours des événements marquants et l'on peut souligner que la corporation des orfèvres était toujours du cortège royal.
Si j'évoque une fois de plus cette cérémonie, c'est pour  confirmer aussi qu'elles étaient l'occasion de présents fastueux.

" Le monument incomparable dont Henri II enrichit la cathédrale de Reims et qui représentait le Saint Sépulcre : le groupe,"vrai chef-d'oeuvre d'orfévrerie" comme l'appelle Gilles Corrozet, que la municipalité parisienne donna à ce roi, lors de son Entrée solennelle dans la capitale ;


http://www.cathedrale-reims.culture.fr/HTML/Ill-54p01824.html

l'admirable présent offert à Charles IX par cette même municipalité, ainsi que le buffet que reçut Elizabeth d'Autriche, ouvrages hors de pair, exécutés par Robert Bourgonnière, Jean Delvaux et Jacques Even, tous trois orfèvres parisiens, ont leur place marquée parmi les merveilles de l'orfévrerie de tous les pays et de tous les temps.


Le bouclier, le casque et la cuirasse de Charles IX, chefs-d'oeuvre d'exécution, ciselés dans un or splendide et pur, recouverts d'émaux d'un éclat et d'une coloration sans pareils rappellent les" harnois" féeriques de ces paladins dont les romans du Moyen Age vantent les fabuleux exploits.

http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/bouclier-de-parement-du-roi-charles-ix


 "Tous les récits, tous les "Romans" de cette obscure époque, nous montrent en effet, les rois et les reines rivalisant de zèle, apportant une sorte de fièvre à la confection de ces belles argenteries.
Dans le Roman du Chevalier au cygne, à peine le reine Matabrune a-t-elle pu s'emparer des chaînes qui ornaient le col de ses petits fils :
                 Ung orfèvre manda qui estoit boin ouvrier ;
                 Les vj kaines li vot isn ielement baillier
                 Et il dist : "Allez-moy une coupe forgier
                 Et le me raportés, puis ares vo loyer"

Dans Floire et Blanceflor  (vers 430 et suivants"), c'est contre une coupe en or que l'héroine du roman est cédée à des marchands :
                ...   Une chière coupe d'or
                   Qui fut emblée du trésor
                   Au riche emperéour de Rome
 Et la description de cette coupe tient près de 70 vers.
Puis, quand il s'agit d'élever un tombeau à Blanceflor (vers 538 et suivants), on mande :
                 .....Maçons vaillans
                       Et boins orfèvres bien sachans
                       Faire leur fait un tel tombel,
                       Nus homes de char ne vit si bel
                       La tombe fu moult bien ovrée,
                       D'or et d'argent ert neellée.
 ...................................................................................................
Les admirables pièces qui portent la signature de Briot : les médaillons emblématiques, destinés aux héros de l'entrevue de Bayonne et dont le dessin nous a été conservé.
Cette entrevue de Bayonne, entre Catherine de Médicis et le duc d'Albe représentant Philippe II d'Espagne outre ces médailles a donné lieu au tissage d'une tapisserie en 1565.






































                    
 ....................................................................................................enfin ces mille bijoux charmants dont les princesses et les grandes dames, la reine Marguerite (la reine Margot) en tête aimaient à se parer , et auxquelles elles ne renoncaient même pas dans leurs plus grandes afflictions, les chargeant de "testes de mort, os mis en croix, lacqs mortuaires, larmes etc" suivant l'expression famillière de Brantôme, tous ces prodiges d'un gout raffiné et d'une exécution parfaite disent assez que, durant tout le XVI ème siècle, l'orfèvrerie française demeura la première orfèvrerie du monde.

les deux exemples ci-contre sont toutefois des bijoux de deuil anglais




 Nous passons là, de l'orfèvrerie à la joaillerie, mais à la Renaissance, les arts décoratifs et la joaillerie étaient très proches; l'habitude s'était répandue pour le peintres et les sculpteurs et surtout ces derniers, de faire leur apprentissage dans les ateliers des orfèvres en vue d'y acquérir une plus grande habileté technique et un raffinement dans l'exécution.

    
                        Toile de  Alessandro Feio (Palazzo Vecchio)

Je n'avais en tête que la faience quand j'ai visité le Musée de la Renaissance à Ecouen

http://musee-renaissance.fr/objet/coupe-commemorative-de-la-prise-de-verone


 Par contre j'ai été emballée par le Landeszeughaus à Graz

 https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g190432-d535009-Reviews-Landeszeughaus-Graz_Styria.html#photos;geo=190432&detail=535009&ff=153978105&albumViewMode=hero&albumid=101&baseMediaId=153978105&thumbnailMinWidth=50&cnt=30&offset=-1&filter=7


mardi 15 novembre 2016

Benvenuto Cellini

 Je pourrais un peu accélérer et passer à François 1er avec un rappel pour Louis XII, puisque je peux vous communiquer le dessin de son entrée à Paris, où la corporation des orfèvres est mise à l'honneur en portant son dais.

  Lors de cette Entrée solennelle c'est aussi une médaille en or qui lui fut offerte, fondue par le Français Papillon
 Ce roi réduit le pods et la dimension des piéces d'orfévrerie lors des Edits de 1506 et 1510, détournés par les grands seigneurs qui vont alors se fournir à l'étranger; cela dans la continuité de Louis XI qui avait autre chose à faire contrairement aux seigneurs de son époque dont Charles le Téméraire.
 Le choses changent peu sous François 1er; je passe, bien à regret, sur la longue liste nominative de ses orfèvres français attitrés pour citer un atelier situé au petit Nesle colonie de fondeurs et ciseleurs commandés par Benvenuto Cellini ;

"De tous ces artistes, un seul vraiment célèbre, vraiment choyé, avec cela homme de grand talent et d'audace peu commune, ne doutant de rien et de lui moins encore que du reste, Benvenuto Cellini, aurait pu exercer sur l'art français une influence plus ou moins décisive.
Mais Cellini ne demeura que cinq ans à Paris, et, pendant ce temps s'occupa beaucoup   plus de statuaire que d'orfévrerie

La salière en argent  ciselé et doré du trésor de Vienne nous donne un aperçu  de cette maîtrise ainsi que la coupe en argent repoussé.


Vous pouvez retrouver cette coupe en couleur sur de nombreux sites sur le Web


Comme il l'est mentionné plus-haut, Cellini s'occupa plus de statuaire que d'orfévrerie mais nous ne boudons pas notre plaisir avec cette Diane superbe :





Son Persée est de toute beauté :

http://drawpaintprint.tumblr.com/post/81858156197/benvenuto-cellini-perseus-1545-54-bronze-height


https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Nesle

lundi 14 novembre 2016

orfévrerire magique

 Je ne pensais pas que les nefs de la collection Oetker m'entraîneraient dans un sujet aussi vaste que celui de l'orfévrerie et je ne suis encore "calée " que sur les XIV et XV èmes siécles !!!!
 Comme je vous le faisais remarquer, ces marques de prestige sont liées à l'histoire de ceux qui les ont possédés, et voilà une fantastisque perspective de recherches historiques .... et je n'en sors pas ! 

Quelques oeuvres encore de cette époque, la Corne maudite à boire dite d'Oldenbourg en argent émaillé et doré dont voici le dessin : 

 L'histoire est surprenante  ; 
http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/coup_de_coeur_enchere/280509_corne.html

 Je voudrais revenir sur cet épisode de la guerre de Cent Ans et remarquer avec étonnement ce qui suit : 
" Il ne paraît  pas que les guerres incessantes  qui marquèrent presque toute la durée du règne de Charles VII  aient permis à ce prince de reconstituer, même en partie, le trèsor royal si fâcheusement dilapidé .
(pour rappel appropriation  du Rossel d'or  et autres par la famille d'Isabeau de Bavière à la suite de la folie de Charles VI)
La vie nomade à laquelle les grands seigneurs furent condamnée par les luttes continuelles que nécessita la conquête du royaume de France sur les Anglais ne dut point non plus les porter à réunir dans leurs châteaux, hôtels et manoirs, où ils ne résidaient guère, des collections d'orfévrerie qui pouvaient se trouver à la merci du'un retour offensif, effectué par un ennemi toujours vaincu, mais toutours menaçant.

 https://www.herodote.net/25_fevrier_1429-evenement-14290225.php

Par contre, les seigneurs et le roi lui-même firent, au cours de cette longue campagne, qui dura près de quarante ans (1422-1461) un singulier étalage d'orfèvrerie sur leurs personnes.
Suivant une expression du temps, ils semblaient "parés comme des chasses".
Racontant l'entrée triomphale de Charles VII à Rouen le 10 novembre 1449 la Chronique de Tournai dit
" Auprès du Roy estoit le comte de Saint Pol, armé au blancq, dessupz ung cheval enharnesquié de noir satin, semé de orfaverie, et ses pages le sievans en paraulx habillemens, vestus de vermeil satin, leurs man(h) ces couvertes de blance orfaverie, iceulx portant ses harnas et habillemens de cief couvers de fin or, de diverse oevre de orfaverie et orneéz ede plumes de ostrices de pluiseurs coulleurs."

Plus loin, à propos de son Entrée à Caen, qui eut lieu l'année suivante, la même Chronique ajoute :
" En ceste entrée furent et estoient tous les dessusdits seigneurs  ricement et seignereudement habilliés, tant eulx, comme leurs chevaulx, tant de coie comme de orfaverie, pières précieuses et aultres ricesses dont ci n'est fait mention pour cause de briefté "
Recueil des Chroniques de Flandre. t,III p 443 et 457 

Ajoutons que l'auteur anonyme de cette curieuse chronique n'exagère rien.
Jean Chartier nous apprend, en effet, qu'à cette époque, le comte de Saint Pol dont il vient d'être question "avoit un chanfrain à son cheval d'armes, prisé trente mille escuz"
 Chronique de Charles VII, t II p, 176.

Faut-il dire que sous ce rapport, les dames tenaient à n'être pas inférieures à leurs maris ?
Le même Chartier nous montre à la date du 25 juin 1436, la reine de France, "au matin vestue d'une robbe de velloux pers, toute verte d'orfaverie à grans feuillages, qui estoient moult belles et moult riches "
Ibid, t. er p. 231
A la cour de Philippe le Bon, on était tout aussi luxueux.
Olivier de Marche, en ses Mémoires  nous montre
 "Jehan , Monsieur de Clèves et son mignon Jacques de Lalain"..." fort en point d'orfaverie et de campanes."
Lorsque le bâtard de Bourgogne alla faire "des armes"   en Angleterre, il emmena avec lui douze chevaux "couverts les uns de drap d'or, les autres d'orfaverie".
Olivier de la Marche: Mem relatives à l'hist de France t.VIII p 93  et T . IX p 107.

Enfin, il n'était pas jusqu'aux simples hommes d'armes et  aux archers, enrichis par le pillage de l'ennemi qui ne se distinguassent par un déploiement inconnu jusque- là d'affiquets, d'enseignes et de plaques ciselées, que Jean de Troye dans sa Chronique scandaleuse, compare plaisamment à des "tranchouers d'argent".
On voit que l'auteur du "Roman de Jehan de Paris" reste dans les bornes de l'exacte réalité quand, dépeignant le cortège de son héros, il écrit;

"Tantost arrivèrent six clérons moult bien empoint qui sonnoient si mélodieusement que c'estoit une belle chose à ouyr ; puis venoit un homme d'armes sur un grand coursier bardé saillant qui portoit l'enseigne et après luy venoit  deux mille archiers bien empoint et avoient tous des hocquetons d'orfaverie qui reluisoient contre le soleil qui fort beau estoit."
 C'est à propos de ces guerriers si somptueusement harnachés que Philippe de Comines devait inventer ce joli néologisme , orfaverisé, qui s'applique aux archers d'ordonnance du roi, conduits par Poncet de Rivière.
(Mem, liv.1er chap III ).
On peut donc présumer hautement de ces exhibitions d'argenterie que les orfèvres attitrés de Charles VII, Lubin de Queux établi à Chinon: Chenu, orfèvre à Bourges ; Guillaume Chanson orfèvre parisien, élevé par ce prince à la dignité de valet de chambre ; André Mignon qui fut garde de l'orfèvrerie en 1433, 1438,1443,1445 et 1446 ; Renault Pijart, qui appartenait à une des plus anciennes familles d'orfèvres parisiens; Guillaume Barbedor et quelques autres encore s'occupèrent plus de lui fournir des joyaux et des bijoux que des orfèvreries de service ou de décoration.

  Pour terminer, à titre d'exemple, voici le dessin du casque de Charles le Téméraire en orfèvrerie rehaussée de perles et de pierres précieuses d'après un dessin conservé à la bibliothèque de l'Arsenal.

       
           Sa reconstitution conservée au Château de Grandson

 http://www.chateau-grandson.ch/butin.html