Winter breakfast
Joseph Farquaharson
Le repas de Noël était presque aussi frugal que celui de ces petites lapins de la forêt et si, à l'intitulé de cet article vous pensez au foie gras et au saumon, vous allez être surpris d'apprendre que dans nos Pyrénées il s'agissait d'un tout autre poisson.
"Avant de se rendre à la messe, les habitants de Larcat laissent le pain entamé et le couteau dans une entaille fraîche, "à portée de main de saint Prim.
Celui-ci revient toujours affamé et s'il peut se servir il ne hantera pas la maison" (Marcelle Sicre).
Prim, adjectif ayant le sens de " mince, maigre", s'applique le plus souvent en Vicdessos à un animal qui n'a pas suffisamment mangé.
L'usage de réserver une part à l'Enfant Jésus reste en vigueur à Surre, commune de Loubens, 1922.
La fermière affirme (en le croyant?) qu'ainsi "Jésus ne sera pas démuni en arrivant au monde".
Ivan Constantinovitch Aivazovsky
Si, à Gourbit, la nuit de Noël est désignée comme la neit de Lariol (nuit du foyer), partout en Ariège, on la nomme la neit soupaïro car on y fait bombance ou encore la neit de la merlusso car c'est pratiquement la seule fois de l'année où les paysans s'offrent de la morue comme plat traditionnel.
(une autre remarque personnelle, il n'est jamais fait allusion aux truites qui à l'époque ne devaient pas souffrir de la pollution des rivières et devaient être nombreuses dans les torrents et les lacs de ces montagnes, mais la morue était sans doute plus "exotique" passant probablement par les cols en provenance du Portugal ou d'Espagne)
Dans la Haute vallée de l'Ariège (canton d'Ax ) ce poisson se remplace parfois par du congre.
La morue se prépare avec du lait de la farine et du sucre. Dans cette béchamel, on met des morceaux de pain.
Autre plat traditionnel de la veille de Noël au soir : les carottes au sucre et on fait en même temps du pain de courge.
C'est une fougasso de 40 cm de diamètre, parfumée à l'anis et sucré.
Les haricots font partie de ce repas dans le Plantaurel ( Le Mas d'Azil, Gabre...) où l'on évoque la neit deras mounjos. Au dessert apparaissent souvent des caillés
(caulados).
Autrefois, en vallée d'Aston, une personne de la maison devait rester pendant la messe de minuit car il y avait à ce moment, croyait-on, des riques d'incendie.
A Gourbit la tradition veut que le maître, en sortant de la maison, prononce la formule contre les sorcières:
Breicho, foc e sal Sorcière, feu et sel
Porto cabessal Porte le cabessal
E la graniera de l'oustal Et la récolte de grain.
Paul Soula pratique toujours cette coutume, en, 1949.
Peu de messes de minuit ont gardé leur aspect traditionnel.
Dans les environs d'Ax on fait encore, toutefois, l'offrande de l'agneau.
A Orlu et Orgeix (1923) un jeune homme et une jeune fille, le berger et la bergère, conduisent à la crèche un agneau tout enguirlandé.
Un dialogue s'engage entre eux sur l'air connu :" D'où viens-tu bergère- d'où viens-tu? .
A Ax, lorsque les fidèles chantent le cantique Aouzets, pastourels, las boutz des angels, les bergers de Bazerques descendent de leurs places pour venir embrasser l'Enfant Jésus dans la crèche".
https://www.youtube.com/watch?v=v17UV6BoJXI
http://www.univ-montp3.fr/uoh/occitan/une_litterature/co/module_Occitan-litterature_28.html
http://www.ariegenews.com/ariege/le_saviez_vous/2011/41956/pourquoi-pas-de-la-morue-pour-le-repas-de-noel.html
jeudi 10 décembre 2015
mardi 8 décembre 2015
Folklores de Noël
Juste le temps de changer d'intitulé de mail et je vous fait changer de saison pour voir que toutes nos coutumes ne sont pas perdues et même sont reconnues.
Vous m'avouerez que cela vaut la peine de vous communiquer cette info depuis le temps que je vous fait part des riches traditions de nos Pyrénées.
http://actu.cotetoulouse.fr/pyrenees-brandon-tradition-inscrite-patrimoine-culturel-immateriel-unesco_25137/?utm_source=newsletter&utm_medium=newsletter&utm_campaign=L%27actualit%C3%A9+%C3%A0+Toulouse%2C+mercredi+9+d%C3%A9cembre.
Revenons à notre temps de l'Avent:
Le cèdre d'Isarde se réchauffe au soleil
" A Larcat, c'est au moment de la mise à feu de la tiso que les grands mères racontent l'histoire de l'Escouchalaïre.
"Cet homme avait entendu dire que les bêtes parlaient à la minuit de Noêl.
Ainsi il alla se tapir contre la porte de l'étable et là il entendit en effet ses boeufs se mettre à parler:
" Demain, c'est jour de fête, nous ne ferons rien" dit l'un.
"Et si, répondit l'autre, il faudra porter notre maïtre au cimetière".
L'Escouchalaïre, tout surpris et effrayé, partit au lit pour tacher de fuir cette impression.
Et le lendemain en effet, il était mort".
A la Bastide-de-Sérou, pas de bûche dans les maisons, mais des chandelles.
Et ce sont les épiciers du Canton qui les donnent à leurs clients.
La nuit de Noël, le maître de maison fait allumer ces cierges et candelous par le plus jeune de la famille. (1918).
Le jeûne du caliu continue d'être observé (1920) dans les secteurs du Plantaurel, en Vicdessos et dans le Pays d'Olmes, beaucoup moins, semble-t-il, dans le pays de Foix et en Couserans.
D'après une ancienne coutume, ceux qui observent rigoureusement le jeûne pendant la veille de Noël jusqu'au repas du soir, ont le privilège de pouvoir mettre un charbon "caliu " (1940) sur la nappe de la table sans se brûler ni brûler le meuble.
La mère de J-B Rumeau fait toujours le jeûne du caliu en ne mangeant rien de toute la journée précédant la nuit de Noêl.
Elle met ensuite le charbon sur la table et celle-ci, parait-il ne brûle pas!
Avant d'aller à la messe de minuit, elle ne manque pas de déposer le pain sur la table avec le couteau planté dans la miche : "c'est pour l'Enfant Jésus" dit-elle.
A La-Bastide-de-Sérou, le couteau est planté dans le pain et celui-ci est ensuite enroulé dans une serviette.
A Gabre, la maîtresse de maison met de côté un peu de tout : pain, vin, et haricots... afin que l'Enfant Jésus trouve de quoi manger en venant au monde.
A Montesquieu-Avantès, "les anges viennent chercher ces provisions, mais s'ils ne trouvent rien, ils se mettent en colère et ne protègent plus la maison" (D. Audoubert). Ces coutumes sont à rapprocher de celles, très vivantes, que l'on rencontre dans les Pyrénées gasconnes où le repas de minuit est préparé pour les fées.
(Il serait intéressant de savoir à quand remonte cette coutume et quelle est en est la raison ... pratique ... J'imagine que cette population n'est pas sotte et que c'est ainsi une façon de laisser une part au vagabond qui peut entrer dans la maison quand elle a été désertée pour la messe de minuit et ainsi se nourrir)
supputation toute personnelle !!!
Valley of Yosemite : Snow Fall
Albert Bierstdadt
Boston
Vous m'avouerez que cela vaut la peine de vous communiquer cette info depuis le temps que je vous fait part des riches traditions de nos Pyrénées.
http://actu.cotetoulouse.fr/pyrenees-brandon-tradition-inscrite-patrimoine-culturel-immateriel-unesco_25137/?utm_source=newsletter&utm_medium=newsletter&utm_campaign=L%27actualit%C3%A9+%C3%A0+Toulouse%2C+mercredi+9+d%C3%A9cembre.
Revenons à notre temps de l'Avent:
Le cèdre d'Isarde se réchauffe au soleil
" A Larcat, c'est au moment de la mise à feu de la tiso que les grands mères racontent l'histoire de l'Escouchalaïre.
"Cet homme avait entendu dire que les bêtes parlaient à la minuit de Noêl.
Ainsi il alla se tapir contre la porte de l'étable et là il entendit en effet ses boeufs se mettre à parler:
" Demain, c'est jour de fête, nous ne ferons rien" dit l'un.
"Et si, répondit l'autre, il faudra porter notre maïtre au cimetière".
L'Escouchalaïre, tout surpris et effrayé, partit au lit pour tacher de fuir cette impression.
Et le lendemain en effet, il était mort".
A la Bastide-de-Sérou, pas de bûche dans les maisons, mais des chandelles.
Et ce sont les épiciers du Canton qui les donnent à leurs clients.
La nuit de Noël, le maître de maison fait allumer ces cierges et candelous par le plus jeune de la famille. (1918).
Le jeûne du caliu continue d'être observé (1920) dans les secteurs du Plantaurel, en Vicdessos et dans le Pays d'Olmes, beaucoup moins, semble-t-il, dans le pays de Foix et en Couserans.
D'après une ancienne coutume, ceux qui observent rigoureusement le jeûne pendant la veille de Noël jusqu'au repas du soir, ont le privilège de pouvoir mettre un charbon "caliu " (1940) sur la nappe de la table sans se brûler ni brûler le meuble.
La mère de J-B Rumeau fait toujours le jeûne du caliu en ne mangeant rien de toute la journée précédant la nuit de Noêl.
Elle met ensuite le charbon sur la table et celle-ci, parait-il ne brûle pas!
Avant d'aller à la messe de minuit, elle ne manque pas de déposer le pain sur la table avec le couteau planté dans la miche : "c'est pour l'Enfant Jésus" dit-elle.
A La-Bastide-de-Sérou, le couteau est planté dans le pain et celui-ci est ensuite enroulé dans une serviette.
A Gabre, la maîtresse de maison met de côté un peu de tout : pain, vin, et haricots... afin que l'Enfant Jésus trouve de quoi manger en venant au monde.
A Montesquieu-Avantès, "les anges viennent chercher ces provisions, mais s'ils ne trouvent rien, ils se mettent en colère et ne protègent plus la maison" (D. Audoubert). Ces coutumes sont à rapprocher de celles, très vivantes, que l'on rencontre dans les Pyrénées gasconnes où le repas de minuit est préparé pour les fées.
(Il serait intéressant de savoir à quand remonte cette coutume et quelle est en est la raison ... pratique ... J'imagine que cette population n'est pas sotte et que c'est ainsi une façon de laisser une part au vagabond qui peut entrer dans la maison quand elle a été désertée pour la messe de minuit et ainsi se nourrir)
supputation toute personnelle !!!
Valley of Yosemite : Snow Fall
Albert Bierstdadt
Boston
Le temps de l'Avent
Deuxième semaine de l'Avent, je ne veux pas être prise de court, d'autant plus qu'à mon habitude, je vais être " de sorties " mais vous en profiterez.
L'absence de neige et de froid (tout relatif) ne nous conditionne pas pour fêter ce solstice d'hiver; il faut pourtant nous préparer !!!
Il n'y a pas qu'Isaure Gratacos qui ait étudié les coutumes de nos anciens, Joseph Vézian après la découverte d'une grotte sur les terres de sa famille se consacra à l'étude de la Préhistoire au point de devenir le Président de la Société méridionale de Préhistoire de 1950 à 1955.
Une rencontre avec Emile Cartailhac l'incite encore à étudier le folklore Ariégeois et ce sont tous ces trésors de mémoire qu'Olivier de Marliave a consigné dans ces "Carnets Ariégeois" mettant en lumière "la fin des terroirs" comme l'a écrit Eugen Weber.
Marques de troupeaux, costumes, sorcellerie et diableries, pierres à légendes seront des chapitres sur lesquels j'aurai sans doute envie de revenir, mais pour l'heure, plongeons dans ce folklore de Noël.
J'ai toujours révé d'aller à la Messe de Minuit à travers champs, une lanterne à la main. Au moins par deux fois je l'ai presque réalisé.
"Les fêtes de Noël forment avec Pâques les deux grandes manifestations de la foi populaire en Ariège, comme ailleurs dans les Pyrénées.
Mais contrairement à Pâques, la Noël est particulièrement bien annoncée par des sonneries originales.
A Cazaux, en 1900, un cardaïre (sonneur) célèbre, Baptiste Laval, se chargeait d'annoncer l'approche de la fête plusieurs jours avant le 24 décembre.
Puis la veille de ce jour, il battait les glaudos (sonneries de joie) pour attirer son monde à l'église où l'on chantait en attendant la messe de minuit.
(Ce que je fais une année sur deux à Belesta, surtout des chants occitans).
Baptiste Laval racontait à ce moment là des contes de Noël
Ces sonneries précédant de plusieurs jours la Noël sont dénommées à Suc las jitabos de Jesus, une expression inexpliquée sur place..
Il doit s'agir d'une déformation des outabos, les octaves.
A Esplas de Sérou ces sonneries portent le nom d'albetos alors qu'à Gourbit ce sont les Nadil , Nadal, les Nadalets à Tarascon et la Santa Lucho à Aron.
Elles se donnaient à trois reprises le soir, indépendamment de l'Angelus de 8 à 9 heures puis entre la tombée de la nuit et la minuit.
A Suc on sonne également trois fois durant la nuit.
En Biros et en vallée de Bethmale, on dit simplement eth prumé pour les premiers coups de cloche, puis eth darré pour le suivant.
Juste avant la messe, le cardaïre repico, c'est-à-dire sonne à nouveau, avec des coups précipités.
Enfin viennent eths tres trucs, les trois coups de la messe de minuit.
https://www.youtube.com/watch?v=ML3N3U0pfXg
La pratique générale veut que les étables soient complètement nettoyées la veille de Noêl.
A Larcat, on déloge surtout les araignées et les animaux reçoivent une litière fraîche.
A Belesta, même nettoyage des étables mais, de plus, les maîtres font brûler une touffe de poils à la queue des bêtes, alors que cette coutume se déroule ailleurs au début de février pour la Saint Blaise.
Les femmes de Belesta entreprennent, la veille de Noël un nettoyage complet des maisons; les cuivres sont refaits, les meubles sentent l'encaustique et les cheminées un ramonage pour commencer un nou foc, un nouveau feu.
La grande bûche de Noêl y brûle jusqu'au Nouvel An.
Partout on choisit le plus beau tronc pour en faire la bûche de Noël et ce choix s'opère plusieurs mois à l'avance afin d'obtenir un bois pafaitement sec.
Une fois allumée, la tiso de Nadal doit rester en combustion pendant 8 jours, jusqu'au début de la nouvelle année.
En pays de Foix, on se garde de la remuer pour qu'elle ne flambe pas trop vite et souvent il faut la recouvrir de cendres pour la faire durer.
Dans la vallée de l'Arget beaucoup de maisons font consumer la bûche un peu tous les jours jusqu'au Mardi Gras.
Chez J - B. Rumeau (Aron1940 ), la bûche de Noël doit brûler 8 jours après quoi on promène le tison autour de la métairie "pour écarter le renard" .
Il faut aller jusqu'à la limite des terres où se rendent habituellement les poules pour que cela soit tout à fait efficace."
http://www.histariege.com/la_bastide_de_serou.htm
L'absence de neige et de froid (tout relatif) ne nous conditionne pas pour fêter ce solstice d'hiver; il faut pourtant nous préparer !!!
Il n'y a pas qu'Isaure Gratacos qui ait étudié les coutumes de nos anciens, Joseph Vézian après la découverte d'une grotte sur les terres de sa famille se consacra à l'étude de la Préhistoire au point de devenir le Président de la Société méridionale de Préhistoire de 1950 à 1955.
Une rencontre avec Emile Cartailhac l'incite encore à étudier le folklore Ariégeois et ce sont tous ces trésors de mémoire qu'Olivier de Marliave a consigné dans ces "Carnets Ariégeois" mettant en lumière "la fin des terroirs" comme l'a écrit Eugen Weber.
Marques de troupeaux, costumes, sorcellerie et diableries, pierres à légendes seront des chapitres sur lesquels j'aurai sans doute envie de revenir, mais pour l'heure, plongeons dans ce folklore de Noël.
J'ai toujours révé d'aller à la Messe de Minuit à travers champs, une lanterne à la main. Au moins par deux fois je l'ai presque réalisé.
"Les fêtes de Noël forment avec Pâques les deux grandes manifestations de la foi populaire en Ariège, comme ailleurs dans les Pyrénées.
Mais contrairement à Pâques, la Noël est particulièrement bien annoncée par des sonneries originales.
A Cazaux, en 1900, un cardaïre (sonneur) célèbre, Baptiste Laval, se chargeait d'annoncer l'approche de la fête plusieurs jours avant le 24 décembre.
Puis la veille de ce jour, il battait les glaudos (sonneries de joie) pour attirer son monde à l'église où l'on chantait en attendant la messe de minuit.
(Ce que je fais une année sur deux à Belesta, surtout des chants occitans).
Baptiste Laval racontait à ce moment là des contes de Noël
Ces sonneries précédant de plusieurs jours la Noël sont dénommées à Suc las jitabos de Jesus, une expression inexpliquée sur place..
Il doit s'agir d'une déformation des outabos, les octaves.
A Esplas de Sérou ces sonneries portent le nom d'albetos alors qu'à Gourbit ce sont les Nadil , Nadal, les Nadalets à Tarascon et la Santa Lucho à Aron.
Elles se donnaient à trois reprises le soir, indépendamment de l'Angelus de 8 à 9 heures puis entre la tombée de la nuit et la minuit.
A Suc on sonne également trois fois durant la nuit.
En Biros et en vallée de Bethmale, on dit simplement eth prumé pour les premiers coups de cloche, puis eth darré pour le suivant.
Juste avant la messe, le cardaïre repico, c'est-à-dire sonne à nouveau, avec des coups précipités.
Enfin viennent eths tres trucs, les trois coups de la messe de minuit.
https://www.youtube.com/watch?v=ML3N3U0pfXg
La pratique générale veut que les étables soient complètement nettoyées la veille de Noêl.
A Larcat, on déloge surtout les araignées et les animaux reçoivent une litière fraîche.
A Belesta, même nettoyage des étables mais, de plus, les maîtres font brûler une touffe de poils à la queue des bêtes, alors que cette coutume se déroule ailleurs au début de février pour la Saint Blaise.
Les femmes de Belesta entreprennent, la veille de Noël un nettoyage complet des maisons; les cuivres sont refaits, les meubles sentent l'encaustique et les cheminées un ramonage pour commencer un nou foc, un nouveau feu.
La grande bûche de Noêl y brûle jusqu'au Nouvel An.
Partout on choisit le plus beau tronc pour en faire la bûche de Noël et ce choix s'opère plusieurs mois à l'avance afin d'obtenir un bois pafaitement sec.
Une fois allumée, la tiso de Nadal doit rester en combustion pendant 8 jours, jusqu'au début de la nouvelle année.
En pays de Foix, on se garde de la remuer pour qu'elle ne flambe pas trop vite et souvent il faut la recouvrir de cendres pour la faire durer.
Dans la vallée de l'Arget beaucoup de maisons font consumer la bûche un peu tous les jours jusqu'au Mardi Gras.
Chez J - B. Rumeau (Aron1940 ), la bûche de Noël doit brûler 8 jours après quoi on promène le tison autour de la métairie "pour écarter le renard" .
Il faut aller jusqu'à la limite des terres où se rendent habituellement les poules pour que cela soit tout à fait efficace."
http://www.histariege.com/la_bastide_de_serou.htm
lundi 7 décembre 2015
suite de l'histoire des forêts
Je baisse les bras, je viens de passer beaucoup de temps à chercher dans mon stock de photos, une photo de gui sur un pommier puisque je vais vous parler des Celtes.... rien à faire, des arbres, j'en trouve des tonnes et des photos qui me font m'attarder sur de si bons moments en famille avec tous nos petits, des ascensions, des traversées de forêts, il y en a des milliers...............
revenons aux choses sérieuses:
Pall. Andorra. 2011
"Certaines des premières civilisations se sont épanouies dans les forêts.
Les Celtes, qui avaient le culte de l'arbre, installèrent leurs villages dans les forêts primordiales de l'Europe du Nord-Ouest.
Au Moyen-Age toutefois, le déclin des forêts européennes s'accéléra, au rythme de l'augmentation de la population et des défrichements (On connaît le rôle des communautés monastiques, en tout cas en France, dans cet aménagement du territoire).
Le bois de feu était toujours recherché.
Comme l'essor de la métallurgie et l'apparition d'autres techniques exigeaient des températures toujours plus élevées, il fallut abattre de plus en plus d'arbres pour fabriquer du charbon de bois.
En 1300, on ne comptait plus en France que 15 millions d'hectares de forêts, 1,5 millions de moins qu'aujourd'hui.
Dans certaines régions, le bois était si rare qu'il fallait louer des cercueils avant les enterrements et les rapporter aussitôt après la cérémonie.
Les forêts d'Europe furent encore réduites au XVIème siècle quand la multiplication des guerres maritimes fit augmenter la demande de bois destinés aux chantiers navals."
(Dans un exposé que je prépare en reprenant mes travaux sur l'exploitation forestière, lorsque aux Archives de la Haute-Garonne, j'avais pu tenir en main le livre (la table de marbre, c'est le terme technique ) de Louis de Froidour et y puiser toutes les ordonnances relatives aux directives d'exploitation, de réformation, de nos forêts, il s'agissait des mâts de navire de la flotte de Louis XIV).
https://framespa.revues.org/2267
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/21189/RFF_1977_S_41.pdf?sequence=1
Photo Isarde. Troyes en Ariège
"Le chêne, essence la plus recherchée pour la construction des coques, devint rare sur le pourtour méditerranéen.
Quand Philippe II voulut construire son invincible Armada, les chênaies du royaume d'Espagne n'étant plus assez étendues pour fournir tous les madriers et toutes les poutres, il dut s'adresser aux pays nordiques, dont les forêts avaient été moins activement exploitées.
A la fin du XVII ème siècle, l'Angleterre importait de ses colonies la plupart des longs bois dont elle avait besoin pour les mâts et les quilles de ses bateaux.
En Amérique du Nord, les agents de la Couronne gravaient une pointe de flèche -symbole du privilège royal- sur les troncs des plus grands et plus droits pins Weymouth de la Nouvelle-Angleterre; ces arbres majestueux, atteignant pour certains plus de 90 mètres, étaient excellents pour les mâts de la Royal Navy.
Au moment où les Américains déferlaient vers l'ouest à travers les épaisses forêts du continent, ils coupèrent systématiquement les arbres pour faire du feu et défricher.
A la fin du XIX ème siècle, quelque 400 ans après l'arrivée des premiers Européens au Nouveau Monde, l'Amérique du Nord avait perdu la quasi-totalité de sa forêt primaire.
La forêt secondaire occupait déjà les terres défrichées puis abandonnées, laquelle a depuis été exploitée et remplacée en partie par une forêt qu'on peut appeler tertiaire.
Comparée à ses devancières, cette troisième forêt est largement artificielle.
Elle n'a ni leur diversité ni leur aspect imprévu et, à beaucoup d'égards, elle ressemble plus à un champ cultivé qu'à une forêt.
C'est le résultat de la ligniculture, nouvelle technique qui vise à augmenter au maximum la productivité et soulève de vives controverses"......................
Mais cela est une autre histoire.
revenons aux choses sérieuses:
Pall. Andorra. 2011
"Certaines des premières civilisations se sont épanouies dans les forêts.
Les Celtes, qui avaient le culte de l'arbre, installèrent leurs villages dans les forêts primordiales de l'Europe du Nord-Ouest.
Au Moyen-Age toutefois, le déclin des forêts européennes s'accéléra, au rythme de l'augmentation de la population et des défrichements (On connaît le rôle des communautés monastiques, en tout cas en France, dans cet aménagement du territoire).
Le bois de feu était toujours recherché.
Comme l'essor de la métallurgie et l'apparition d'autres techniques exigeaient des températures toujours plus élevées, il fallut abattre de plus en plus d'arbres pour fabriquer du charbon de bois.
En 1300, on ne comptait plus en France que 15 millions d'hectares de forêts, 1,5 millions de moins qu'aujourd'hui.
Dans certaines régions, le bois était si rare qu'il fallait louer des cercueils avant les enterrements et les rapporter aussitôt après la cérémonie.
Les forêts d'Europe furent encore réduites au XVIème siècle quand la multiplication des guerres maritimes fit augmenter la demande de bois destinés aux chantiers navals."
(Dans un exposé que je prépare en reprenant mes travaux sur l'exploitation forestière, lorsque aux Archives de la Haute-Garonne, j'avais pu tenir en main le livre (la table de marbre, c'est le terme technique ) de Louis de Froidour et y puiser toutes les ordonnances relatives aux directives d'exploitation, de réformation, de nos forêts, il s'agissait des mâts de navire de la flotte de Louis XIV).
https://framespa.revues.org/2267
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/21189/RFF_1977_S_41.pdf?sequence=1
Photo Isarde. Troyes en Ariège
"Le chêne, essence la plus recherchée pour la construction des coques, devint rare sur le pourtour méditerranéen.
Quand Philippe II voulut construire son invincible Armada, les chênaies du royaume d'Espagne n'étant plus assez étendues pour fournir tous les madriers et toutes les poutres, il dut s'adresser aux pays nordiques, dont les forêts avaient été moins activement exploitées.
A la fin du XVII ème siècle, l'Angleterre importait de ses colonies la plupart des longs bois dont elle avait besoin pour les mâts et les quilles de ses bateaux.
En Amérique du Nord, les agents de la Couronne gravaient une pointe de flèche -symbole du privilège royal- sur les troncs des plus grands et plus droits pins Weymouth de la Nouvelle-Angleterre; ces arbres majestueux, atteignant pour certains plus de 90 mètres, étaient excellents pour les mâts de la Royal Navy.
Au moment où les Américains déferlaient vers l'ouest à travers les épaisses forêts du continent, ils coupèrent systématiquement les arbres pour faire du feu et défricher.
A la fin du XIX ème siècle, quelque 400 ans après l'arrivée des premiers Européens au Nouveau Monde, l'Amérique du Nord avait perdu la quasi-totalité de sa forêt primaire.
La forêt secondaire occupait déjà les terres défrichées puis abandonnées, laquelle a depuis été exploitée et remplacée en partie par une forêt qu'on peut appeler tertiaire.
Comparée à ses devancières, cette troisième forêt est largement artificielle.
Elle n'a ni leur diversité ni leur aspect imprévu et, à beaucoup d'égards, elle ressemble plus à un champ cultivé qu'à une forêt.
C'est le résultat de la ligniculture, nouvelle technique qui vise à augmenter au maximum la productivité et soulève de vives controverses"......................
Mais cela est une autre histoire.
dimanche 6 décembre 2015
Histoire de la forêt
Photo Isarde
Forêt d'Iraty 2009
Si ce chapitre s'intitule "Renouveau de la forêt" les premières lignes retracent ce qu'ont été les forêts primaires sujettes à déboisement comme nous allons le voir.
Je suis évidemment sensibilisée sur le sujet pour les raisons que je vous ai précédemment expliquées et si je ne suis plus ni décideur ni acteur dans le domaine, le sujet n'a pas cessé de m'interpeller. Le déboisement, justifié, auquel j'assiste ne fait que rendre ce sujet plus brûlant, surtout lorsque je vois des défrichements "braconniers" sur tous les continents.
En feuilletant les pages de ce chapitre ( car je ne peux vous en donner la teneur dans son intégralité) je peux lire qu'une coupe rase n'est pas si préjudiciable à la faune.
"L'Intensive Management Practices Asssessment Center, organisme regroupant le Service forestier des Etats-Unis, l'Université de Floride et les sociétés forestières (l'équivalant de notre ONF) étudia en Floride les forêts de pins exploitées de façon intensive.
Il conclut qu'après une coupe rase les oiseaux et les mammifères qui y trouvaient leur nourriture étaient aussitôt contraints d'aller ailleurs; en revanche, les cerfs, les lapins, les cailles et les dindons sauvages profitaient de la disparition des arbres, car l'accroissement de la lumière solaire accélérait la pousse des graminées et des autres plantes herbacées dont ils se nourrissent.
Selon le rapport de cet organisme "Prétendre qu'une association végétale est supérieure ou non à une autre est purement théorique"."
Photo Isarde
Quand une nouvelle forêt repousse dans une coupe rase, les pertes de substances nutritives sont compensées et l'écosystème retrouve son équilibre antérieur.
Mais il faut du temps.
Pour les feuillus de la forêt boréale, les scientifiques ont calculé que la révolution devait être de 60 à 80 ans, mais le Service forestier des Etats-Unis, plus prudent, recommande de la prolonger à certains endroits jusqu'à 110 ans ou 120 ans" .............................................................................................................
Mais tout ceci est un peu trop technique peut-être, et mes lecteurs préféreront sans doute une histoire plus universelle;
je ne suis pas "hors sujet" puisque dans nos foyers, vont régner et peut-être déjà, les sapins de Noêl.
"L'apparition de l'agriculture voilà 10.000 ans n'augura rien de bon pour les forêts.
Bien que les premières civilisations agricoles eussent vu le jour dans les plaines d'inondation dépourvues d'arbres, comme celles qui en Mésopotamie sépare le Tigre et l'Euphrate, les habitants des forêts se mirent bientôt à semer et à récolter.
Ils pratiquaient ce qu'on appelle l'agriculture itinérante sur brûlis; on abattait une parcelle boisée, brûlait les arbres et les sous-bois, on semait et récoltait pendant cinq ans, puis, quand le sol était épuisé, on abandonnait les lieux pour recommencer plus loin.
Les arbres repoussaient après le départ de l'homme, mais la forêt ne se régénérait pas toujours à cause de la pauvreté du sol, du surpâturage ou pour toute autre raison.
Plus la civilisation gagnait du terrain et plus l'agriculture avait besoin de terres, plus il fallait de bois pour construire et faire du feu.
La géologie et la littérature attestent que la Grèce resta couverte de forêts pendant plusieurs millénaires après la fin de la période glaciaire, 8000 ans avant notre ère.
Mais au IV ème siècle av J C, le philosophe Platon, contemplant le paysage dénudé par les déboisements et l'érosion qui en résulta, comparait le sol de son Attique natale aux "ossements d'un corps désséché, les parties les plus riches et les plus meubles du sol ayant disparu en ne laissant que le squelette de la terre".
La dent des chèvres et des moutons interdit toute régénération de la forêt naturelle: les oliviers et les eucalyptus, qui abondent aujourd'hui en Grèce, sont issus d'arbres importés d'Asie et d'Australie".
La suite demain. http://www.maxisciences.com/foret/une-foret-tropicale-fossilisee-decouverte-dans-un-archipel-de-l-039-arctique_art36572.html
samedi 5 décembre 2015
Les ancêtres de nos forêts
Je suis plongée dans une grande perplexité car je ne sais que choisir; tout me paraît passionnant quand on aime les arbres, leur évolutiion, leurs transformations, les rescapés d'une révolution végétale mais vous savez déjà peut-être tout cela. Seulement un rappel de ces rescapés avant que je ne vous montre quelques écorces, les arbres savent se recouvrir très artistiquement d'une protection dont chacun est l'auteur d'une merveille de couleur et pourrait-on dire de "design" très personnel.
J'ai un jour fait la connaissance d'un homme qui parcourt la planète pour les découvrir, les photographier, c'est Cédric Pollet qui m'envoie tous les ans le fruit de ses dernières productions. Les écorces que je vais vous montrer sont extraites du livre dont nous avons commencé la lecture.
http://www.cedric-pollet.com/
Pour les rescapés:
"Voilà 280 millions d'années, les arbres à graines prirent dans les forêts la place des plantes à spores, prèles, lycopodes et autres végétaux primitifs.
Trois de ces reliques sont le gracieux Ginkgo dont les ancêtres poussaient partout voilà 150.millions d'années, ne survécut naguère qu'en Chine où on le cultivait dans les jardins des temples bouddhiques.
Les cycas, proches du plamier, croissaient sur tous les continents voilà 130 à 190 millions d'années, mais on ne les trouve plus que dans certains habitats tropicaux et subtropicaux, et dans les serres.
Les araucarias famille de coniféres primitifs, peuplent encore de grandes forêts en Amérique du Sud, en Australie orientale et en Nouvelle-Zélande.
Et leurs forêts remontant à 200 millions d'années ont laissé de grands gisements de bois pétrifiés dans les deux hémisphères.
Ils sont aujourd'hui des arbres ornementaux, telle l'espèce appelée pin de l'île de Norfolk.
" L'écorce, véritable armure de l'arbre, protège les tissus vivants contre les froids et les chaleurs extrèmes, les attaques des insectes, la déshydratation et même les feux de forêts.Mais les écorces se distinguent par l'étonnante diversité de leur texture et par leurs colorations variées.
L'écorce externe, formée de fibres et de cellules mortes et pleines d'air, ne peut pas se développer au rythme de l'arbre; c'est pourquoi la plupart des écorces se craquellent, s'exfolient ou s'écaillent.
Des arbres comme le cerisier de Chine et les bouleaux déroulent leur écorce comme des bandes de papier en découvrant une nouvelle écorce lisse.
D'autres y compris les séquoias (ci-contre) et les chênes ont une écorce très épaisse qui se craquelle en creusant de profondes fissures.
Certains pins, entre autres, forment quant à eux des plaquettes ou des écailles successives à mesure que grossit leur tronc.
L'individualisation des écorces est encore accentuée par leurs pigments divers, les galeries creusées par les insectes xylophages et les lenticelles, perforations qui laissent entrerl'air jusqu'aux tissus vivants de l'arbre."
Les formes de la plupart des arbres sont des variations sur deux grands thèmes: le port pyramidal qui caractérise les conifères, le tronc élancé et le houppier étalé de feuillus.
Mais s'ils poussent dans des conditions inhabituelles, certains arbres forment parfois de véritables sculptures d'une étrange beauté.
Des arbres très proches peuvent s'enrouler l'un autour de l'autre ou se joindre l'un à l'autre, pour peu que le contact use leurs écorces et permette la fusion des cellutes vivantes.(Nous avons là un pin de Jeffrey dans le parc de Yosemite tordu par le vent dominant).
Dans l'Arctique et la haute montagne, les rigueurs du climat font souvent de l'arbre une caricature rabougrie, alors que s'il pousse dans des conditions favorables il peut prendre un aspect surprenant, car il a tant de vigueur que ses branches s'étalent et se tordent
A Madagascar, les troncs de deux arbres de la famille des baobabs s'enlacent comme pour danser un éléphantesque pas de deux.
J'ai un jour fait la connaissance d'un homme qui parcourt la planète pour les découvrir, les photographier, c'est Cédric Pollet qui m'envoie tous les ans le fruit de ses dernières productions. Les écorces que je vais vous montrer sont extraites du livre dont nous avons commencé la lecture.
http://www.cedric-pollet.com/
Pour les rescapés:
"Voilà 280 millions d'années, les arbres à graines prirent dans les forêts la place des plantes à spores, prèles, lycopodes et autres végétaux primitifs.
Leurs descendants, les conifères que sont nos pins et nos sapins, se trouvent aujourd'hui répandus dans le monde entier.
Mais quelques unes des plantes pionnières ont survécu presque inchangées depuis l'époque lointaine des dinosaures.
Les cycas, proches du plamier, croissaient sur tous les continents voilà 130 à 190 millions d'années, mais on ne les trouve plus que dans certains habitats tropicaux et subtropicaux, et dans les serres.
Les araucarias famille de coniféres primitifs, peuplent encore de grandes forêts en Amérique du Sud, en Australie orientale et en Nouvelle-Zélande.
Et leurs forêts remontant à 200 millions d'années ont laissé de grands gisements de bois pétrifiés dans les deux hémisphères.
Ils sont aujourd'hui des arbres ornementaux, telle l'espèce appelée pin de l'île de Norfolk.
" L'écorce, véritable armure de l'arbre, protège les tissus vivants contre les froids et les chaleurs extrèmes, les attaques des insectes, la déshydratation et même les feux de forêts.Mais les écorces se distinguent par l'étonnante diversité de leur texture et par leurs colorations variées.
L'écorce externe, formée de fibres et de cellules mortes et pleines d'air, ne peut pas se développer au rythme de l'arbre; c'est pourquoi la plupart des écorces se craquellent, s'exfolient ou s'écaillent.
Des arbres comme le cerisier de Chine et les bouleaux déroulent leur écorce comme des bandes de papier en découvrant une nouvelle écorce lisse.
D'autres y compris les séquoias (ci-contre) et les chênes ont une écorce très épaisse qui se craquelle en creusant de profondes fissures.
Certains pins, entre autres, forment quant à eux des plaquettes ou des écailles successives à mesure que grossit leur tronc.
L'individualisation des écorces est encore accentuée par leurs pigments divers, les galeries creusées par les insectes xylophages et les lenticelles, perforations qui laissent entrerl'air jusqu'aux tissus vivants de l'arbre."
Les formes de la plupart des arbres sont des variations sur deux grands thèmes: le port pyramidal qui caractérise les conifères, le tronc élancé et le houppier étalé de feuillus.
Mais s'ils poussent dans des conditions inhabituelles, certains arbres forment parfois de véritables sculptures d'une étrange beauté.
Des arbres très proches peuvent s'enrouler l'un autour de l'autre ou se joindre l'un à l'autre, pour peu que le contact use leurs écorces et permette la fusion des cellutes vivantes.(Nous avons là un pin de Jeffrey dans le parc de Yosemite tordu par le vent dominant).
Dans l'Arctique et la haute montagne, les rigueurs du climat font souvent de l'arbre une caricature rabougrie, alors que s'il pousse dans des conditions favorables il peut prendre un aspect surprenant, car il a tant de vigueur que ses branches s'étalent et se tordent
A Madagascar, les troncs de deux arbres de la famille des baobabs s'enlacent comme pour danser un éléphantesque pas de deux.
vendredi 4 décembre 2015
Les forêts
Restons encore un peu sur ce sujet qui n'intéresse peut-être pas tout le monde mais que je vais essayer de rendre attractif.
(merci à Frisco pour son commentaire cela fait plaisir !! )
Rien que pour cela .... elles sont les poumons de notre planète.
J'ouvre donnc pour vous, un livre de Jake Page édité en 1984 par Time-Life à Amsterdam.
Très belles photos aussi dans ce livre et notamment ce dessin d'une coupe de tronc; l'eau (en bleu) s'élève dans le xylène tandis que la sève (en jaune) descend dans le phoème.
Puisque nous étions dans les fossiles, vous vous doutez que je vais choisir le chapitre qui nous parle des fossiles et en feuilletant ah ! quelque chose d'intéressant:
"Les fossiles découverts dans du charbon près d'Anchorage en Alaska révèlent que des palmiers ont poussé dans cette région voilà 30 millions d'années, lorsque l'Amérique du Nord se trouvait déjà à sa latitude actuelle.
Presque au mếme moment de vastes forêts recouvraient le Groenland, qui était lui aussi à son emplacement actuel et elles produisirent assez de résidus organiques pour former du charbon".
Mais je vais "me pencher" plus précisèment sur les phénomènes qui ont entrainé la formation des bois pétrifiés dont j'ai le bonheur de posséder des spécimens.
Je sens que je vais offrir ce livre à Guilhem car il est assez didactique: apparition des premières graines, découverte du premier fossile de plante terrestre dans une strate rocheuse remontant à 400 millions d'années la Cooksonia au Pays de Galles en 1937.etc
J'avoue que je suis plus ""branchée" sur le fossile marin.
Repartons dans le parc du Yellowstone:
"
Ces bois pétrifiés, restes d'arbres qui poussaient voilà 200 millions d'années, parsèment un paysage dénudé dans le parc national de la Forêt pétrifiée en Arizona.
pendant son séjour prolongé dans la terre, le bois s'est progressivement imprégné de matières minérales qui ont conservé sa texture et tous ses cercles annuels de croissance.
Découvert en République dominicaine, ce morceau d'ambre de 7,5 cm de haut contient des restes de fleurs d'une forêt de feuillus qui existait voilà 25 à 30 millions d'années.
La résine qui enrobait ces débris a subi pendant des siècles les phénomènes physiques et chimiques qui l'ont changé en ambre."
Alors, un jour....
" Dans ce qui est aujourd'hui le parc de Yellowstone une éruption volcanique culbuta des milliers d'arbres dans une forêt immense et très diversifiée, puis elle répandit sur la région des couches de cendres épaisses de plusieurs centaines de mètres.
L'eau de pluie absorba dans la cendre de grosses quantités de silice, puis elle s'infiltra à travers toute son épaisseur et imprégna les matières organiques de la forêt engloutie. A l'intérieur des tissus ligneux, l'eau très minéralisée précipita des cristaux de quartz qui firent des moulages presque parfaits de la structure des cellules du bois.
Mais cette forêt sera elle aussi ensevelie par une autre éruption, comme le seront celles qui lui succèderont.
Peu après 1870, William Henry Holmes étudiait la région de Yellowstone, il découvrit un escarpement où l'érosion avait dégagé les vestiges de 10 forêts fossilisées par du quartz."les troncs blanchis de ces anciennes forêts se dressent sur les vires comme les colonnes d'un temple en ruine" écrivit-il.
On trouva par la suite que 17 forêts au moins s'étaient succédé à cet endroit avant d'être victimes des volcans du Yellowstone, chacune ayant tiré sa substance des cendres qui avaient détruit la précédente."
On s'arrête là pour aujourd'hui avant que cela ne devienne indigeste, à moins que cela ne vous passionne, cela donne en tout cas un bel exemple de régénération et nous donne de l'espoir !!!
un autre de mes spécimens, plus petit
(merci à Frisco pour son commentaire cela fait plaisir !! )
Rien que pour cela .... elles sont les poumons de notre planète.
J'ouvre donnc pour vous, un livre de Jake Page édité en 1984 par Time-Life à Amsterdam.
Très belles photos aussi dans ce livre et notamment ce dessin d'une coupe de tronc; l'eau (en bleu) s'élève dans le xylène tandis que la sève (en jaune) descend dans le phoème.
Puisque nous étions dans les fossiles, vous vous doutez que je vais choisir le chapitre qui nous parle des fossiles et en feuilletant ah ! quelque chose d'intéressant:
"Les fossiles découverts dans du charbon près d'Anchorage en Alaska révèlent que des palmiers ont poussé dans cette région voilà 30 millions d'années, lorsque l'Amérique du Nord se trouvait déjà à sa latitude actuelle.
Presque au mếme moment de vastes forêts recouvraient le Groenland, qui était lui aussi à son emplacement actuel et elles produisirent assez de résidus organiques pour former du charbon".
Mais je vais "me pencher" plus précisèment sur les phénomènes qui ont entrainé la formation des bois pétrifiés dont j'ai le bonheur de posséder des spécimens.
Je sens que je vais offrir ce livre à Guilhem car il est assez didactique: apparition des premières graines, découverte du premier fossile de plante terrestre dans une strate rocheuse remontant à 400 millions d'années la Cooksonia au Pays de Galles en 1937.etc
J'avoue que je suis plus ""branchée" sur le fossile marin.
Repartons dans le parc du Yellowstone:
"
Ces bois pétrifiés, restes d'arbres qui poussaient voilà 200 millions d'années, parsèment un paysage dénudé dans le parc national de la Forêt pétrifiée en Arizona.
pendant son séjour prolongé dans la terre, le bois s'est progressivement imprégné de matières minérales qui ont conservé sa texture et tous ses cercles annuels de croissance.
Découvert en République dominicaine, ce morceau d'ambre de 7,5 cm de haut contient des restes de fleurs d'une forêt de feuillus qui existait voilà 25 à 30 millions d'années.
La résine qui enrobait ces débris a subi pendant des siècles les phénomènes physiques et chimiques qui l'ont changé en ambre."
Alors, un jour....
" Dans ce qui est aujourd'hui le parc de Yellowstone une éruption volcanique culbuta des milliers d'arbres dans une forêt immense et très diversifiée, puis elle répandit sur la région des couches de cendres épaisses de plusieurs centaines de mètres.
L'eau de pluie absorba dans la cendre de grosses quantités de silice, puis elle s'infiltra à travers toute son épaisseur et imprégna les matières organiques de la forêt engloutie. A l'intérieur des tissus ligneux, l'eau très minéralisée précipita des cristaux de quartz qui firent des moulages presque parfaits de la structure des cellules du bois.
Mais cette forêt sera elle aussi ensevelie par une autre éruption, comme le seront celles qui lui succèderont.
Peu après 1870, William Henry Holmes étudiait la région de Yellowstone, il découvrit un escarpement où l'érosion avait dégagé les vestiges de 10 forêts fossilisées par du quartz."les troncs blanchis de ces anciennes forêts se dressent sur les vires comme les colonnes d'un temple en ruine" écrivit-il.
On trouva par la suite que 17 forêts au moins s'étaient succédé à cet endroit avant d'être victimes des volcans du Yellowstone, chacune ayant tiré sa substance des cendres qui avaient détruit la précédente."
On s'arrête là pour aujourd'hui avant que cela ne devienne indigeste, à moins que cela ne vous passionne, cela donne en tout cas un bel exemple de régénération et nous donne de l'espoir !!!
un autre de mes spécimens, plus petit
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