et pas pour y retrouver de la fraîcheur, les orages d'hier après midi se sont chargés de faire baisser la température...
je termine ce que j'ai commencé:
Tsunehiko Kuwabara
" Tétras-lyre noyé dans l'alpage vert émeraude, mère bouquetin fière de son petit sachant à peine marcher, aigle royal sur une falaise, autant d'animaux que j'ai pu dessiner grâce aux gardes du Parc national des Ecrins.
J'ai aussi pu capter, sur mon carnet de randonneur solitaire, deux belettes en parade, le loir croquant une noix, le circaëte Jean-le-Blanc en patrouille sur une pente rocheuse...."
Il pratique donc la technique de la cire perdue. Bronzes intégralement réalisés d'après ses croquis de terrain:
Formé à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, il suit des cours de fonte de bronze à l'atelier de Marc Lortal puis des cours de sculpture à l'atelier de Paul Flury.
Membre de l'ANF et participant de nombreux colloques ou Festivals ornithologiques, Biennales, salons et rencontres.
Serge Lombard prend logiquement sa suite dans ce recueil,
puisqu'après s'être initié à la sculpture sur bois puis sur pierre "douces ou "fermes" il s'initie à la technique de la cire perdue et la fonte du bronze.
Ses premiers métiers d'ouvrier forestier, accompagnateur en moyenne montagne, moniteur de ski de fond, l'ont habitué au contact avec la nature.
Ce qui fait qu'il nous livre ses impressions avec beaucoup de poésie:
Tetras-lyre. Marbre noir
" Artistes en résidence" relevait pour moi un peu de la Villa Médicis, version naturaliste.
Foin de latitude émoliente, de stridulations chaudes dans l'air dilaté des pins des collines de Rome ! j'appareillai pour le Vénéon, engagé sur le pont d'une perception dépouillée de tout moelleux édulcorant, de tout fondant champêtre, de quelque onctueux bucolique, et avec un équipage de talent!
Approche du monde aiguisée par le rabot de l'air, le soc des surplombs, le chahut des eaux.
Le temps pluvieux s'embourbait sur les cimes dans une houle lumineuse sombrant contre les récifs des névés .
Ils étaient là-haut, sous les voiles de l'horizon, nimbés de mystère.
Celui que je commence à sculpter a des premiers pas sommaires, aux éclats rêches, drus, anguleux, noyé dans une poussière sourde à toute peine.
Je sens sourdre le travail noir des paysans qui montèrent les murettes, qui taillèrent les routes, s'engouffrèrent dans les mines.
Labeurs aussi lourds que le dôme grenu des moraines et leur grève assoupie comme des pachydermes gris.
Levrauts. Schiste
La massette et la broche de mes bagages sembles si frêles, si vains, si éphémères au creux du grandiose!
Valgaudemar où la quille de l'espace va jusqu'à s'échouer sous la morsure bleue de la chair des crevasses qui enfoncent leurs coins dans la blancheur ronde.
A l'aube, j'ai vu les ardoises liquides des joutes, et à l'unisson des jumelles hallucinées, l'écarlate vermillon des caroncules!
Le sacre noir des lyres dans les mains froides des vernis; les petits coqs paradent!...
Les rémiges cintrées fauchent ce qu'il reste de premier printemps dans ce ballet anthracite poussé au rouge vif.
Le garde qui nous avait amené là avait l'amitié franche du coutre de l'araire, solaire comme une charpente souple contre l'haleine de glace s'ébrouant en écharpe ravageuse.
Se retirer d'ici haut sans casser la cascade d'ambiances irrépressibles comme le voile de la mariée.... pas facile!
Et moi, si ému, si petit avec mes copaux d'instants chapardés au fuselage de la genèse!"
Eh bé ! comme on dit dit ici, quand je saurai aussi bien exprimer mes sentiments devant une nature qui, à moi, me coupe la parole et le souffle !!!!!
vendredi 17 juillet 2015
jeudi 16 juillet 2015
L'embrasement de la Cité
Au pied de la Cité de Carcassonne pour ce 14 juillet, je ne pouvais m'empêcher de penser aux Trencavel, d'autant plus qu'une de mes premières entreprises de rédaction fut l'épopée du jeune Trencavel dans le livre "Montségur" d'Arthur Caussou: je passais à l'époque une heure avec lui tous les soirs.
https://books.google.fr/books?id=KIpRUsBM5EcC&pg=PA86&lpg=PA86&dq=les+trencavel&source=bl&ots=nuZTNLQj18&sig=rSi27Zi3pn2-Jyyn2oUVPdk01sM&hl=fr&sa=X&ved=0CGwQ6AEwDmoVChMIuIbl8uffxgIVAnIUCh3wBw9G#v=onepage&q=les%20trencavel&f=false
Mais ce fameux 14 juillet, aux premières loges chez Guilhem, la Cité est passée de toutes les couleurs, encore grise au lever du soleil,
la Barbacane
dorée au couchant
puis éclairée, jaune et bleu nuit
jusqu' au rougeoiement final.
Il faut avoir vu cela au moins une fois dans sa vie
https://books.google.fr/books?id=KIpRUsBM5EcC&pg=PA86&lpg=PA86&dq=les+trencavel&source=bl&ots=nuZTNLQj18&sig=rSi27Zi3pn2-Jyyn2oUVPdk01sM&hl=fr&sa=X&ved=0CGwQ6AEwDmoVChMIuIbl8uffxgIVAnIUCh3wBw9G#v=onepage&q=les%20trencavel&f=false
Mais ce fameux 14 juillet, aux premières loges chez Guilhem, la Cité est passée de toutes les couleurs, encore grise au lever du soleil,
la Barbacane
dorée au couchant
puis éclairée, jaune et bleu nuit
jusqu' au rougeoiement final.
Il faut avoir vu cela au moins une fois dans sa vie
Le Canal du Midi
http://whc.unesco.org/fr/list/770
De Carcassonne à l'écluse d'Herminis aller et retour à bicyclette. entre vin et eau
en attendant le feu du soir!
Solitude ou presque des chemins de halage parfois égayé par le clapotis des péniches
en attendant les foules du soir!
C'est l'art à la "française"
Il y a plusieurs façons de voyager
Point de hâte, voyage paisible et patient car il faut attendre que les niveaux soient atteints pour passer.
Magnifique réalisation qui force l'admiration !
samedi 11 juillet 2015
Alan Johnston
Parcours un peu différent pour ce Zürichois qui a participé à une expédition botanique au Snow Mountains en Iran Jaya.( Indonésie). Membre actif d'Artists for Nature Foundation (ANF) comme tous les autres, il a illustré plusieurs ouvrages (La baie du Mont St Michel, une série de timbres pour la poste du Luxembourg "Arbres de nos régions", La baie de Somme, Le cap gris nez pour Actes Sud et le Conservatoire du littoral etc.
De son séjour dans les Alpes il a su saisir en quelques traits l'instant de repos de cette marmotte, calme bonhommie, que l'on peut aussi retrouver dans les Editions Saint Paul Luxembourg.
Il me faut quelque peu accélérer la cadence avant que je ne vous quitte pour mes expéditions estivales, il me reste encore une bonne dizaine d'artistes à vous présenter.... si vous ne les connaissez déjà.
Monica Jonkergouw,
native de Bloemendal aux Pays-Bas a, elle aussi, beaucoup voyagé: Australie, Indonésie, Scandinavie, Allemagne, Italie; dans ses pastels, aquarelles et huiles elle s'efforce de faire ressentir le "Merveilleux" de la nature.
Son souci était que ses oeuvres ne ressemblent pas à des cartes postales.
L'altitude et le poids du matériel l'ont au début fatiguée puis elle s'est habituée au paysage, à sa grandeur et de l'étude des rochers, elle en est venue à celle de la flore sauvage.
Ces trois pastels dont "Nuages qui dansent" "Printemps à Villar d'Arène" et "Narcisses" auquels je vais rajouter "Le Chazelet "(Haut-Briançonnais) expriment parfaitement les nuances du paysage.
Je considère, que le pastel est le plus à même de restituer les teintes au plus près car je l'expérimente aussi.
Evidemment malgré la qualité de ce recueil les photos prises ne restitueront jamais l'oeuvre aussi bien que si nous l'avions devant nous.
De son séjour dans les Alpes il a su saisir en quelques traits l'instant de repos de cette marmotte, calme bonhommie, que l'on peut aussi retrouver dans les Editions Saint Paul Luxembourg.
Il me faut quelque peu accélérer la cadence avant que je ne vous quitte pour mes expéditions estivales, il me reste encore une bonne dizaine d'artistes à vous présenter.... si vous ne les connaissez déjà.
Monica Jonkergouw,
native de Bloemendal aux Pays-Bas a, elle aussi, beaucoup voyagé: Australie, Indonésie, Scandinavie, Allemagne, Italie; dans ses pastels, aquarelles et huiles elle s'efforce de faire ressentir le "Merveilleux" de la nature.
Son souci était que ses oeuvres ne ressemblent pas à des cartes postales.
L'altitude et le poids du matériel l'ont au début fatiguée puis elle s'est habituée au paysage, à sa grandeur et de l'étude des rochers, elle en est venue à celle de la flore sauvage.
Je considère, que le pastel est le plus à même de restituer les teintes au plus près car je l'expérimente aussi.
Evidemment malgré la qualité de ce recueil les photos prises ne restitueront jamais l'oeuvre aussi bien que si nous l'avions devant nous.
vendredi 10 juillet 2015
Petite pause
Petite pause dans cette navigation dans le Parc des Ecrins pour une après-midi consacrée à une "déambulation" dans ce qui reste de l'Abbaye de Lézat.
Puissante elle l'était, dépendante de celle de Moissac mais en lutte réussie pour son autonomie.
L'érudition et l'enthousiasme du jeune "conservateur" de ces lieux nous a conquis .... il le fallait car de 927 à la Révolution, il ne reste que des bribes éparpillées sur un vaste terrain représentatif des étendues qu'elle occupait au centre d'un village qui s'est conforté peu à peu sous sa protection.
J'aurais pu donner à cet article le titre de "grandeur et décadence".
La vallée de la Lèze finissait ses moissons, parcours riche des couleurs dorées des blés mûrs et de ses chaumes fraîchement coupés.
En attendant les autres membres de notre Association des Amis des Archives de l'Ariège, petit tour de village:
La Maison Sage de Laroque n'aurait pas détesté cet art de la récup...
(j'ose espérer que ces disques étaient rayés).
J'ai bien aimé les portes faites en clés.
Au fond ces disques qui eurent leur heure de gloire donnaient bien le ton de ce que j'allais voir...
Cette fenêtre est ce qu'il y a de mieux au titre des vestiges de l'abbaye, tout le reste ne sont que merveilles retaillées et pieusement récupérées par un habitant qui en fait don à la Mairie qui a de grands projets de valorisation..
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6243599k/f9.image
De l'ancienne sacristie on passe sous un des rares marbres en état ou presque.... surmontant l'accès à un étoit et long couloir pour rejoindre l'ancien palais abbatial.
peu à peu la Mairie rachète tout ce qui a fait partie de l'abbaye.
( ce fut un très long retour en arrière, pour moi, sans trop d'émotion, heureusement !!!
j'étais venue danser à une soirée il y a très très longtemps chez les anciens propriètaires ou locataires de cette maison, je n'ai pas eu le courage d'évoquer ces souvenirs à haute voix)
Tout ce que nous avons eu... la chance de voir est fermé pour l'instant, dont la grange en terre battue qui a intégré une ancienne chapelle..
J'aime bien d'habitude vous adresser un reportage équilibré mais pour celui-ci c'est très "éclectique"...
C'est à la fin du XIX ème que la Mairie de l'époque a détruit les restes encore existants du cloître pour créer la cour de l'école sise en ses murs.
C'est probablement pour cette raison que le grand bâtiment des moines a été préservé.
Notre guide a suggéré que le savoir s'était en quelque sorte transmis ou tout au moins a perduré, du scriptorium du Moyen Age à nos jours, et déjà l'école du début du XXème fait figure de musée; avec des valeurs que nous avons connues et respectées.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1989_num_67_4_5734_t1_0818_0000_3
galoches cloutées, plumiers, toupies et plumes "sergent major", vieil appareil de radio sur lequel ils ont peut-être écouté "l'appel du 18 juin" et autres instruments, déjà une époque révolue !!!!! alors le Moyen-Age !!!!
Puissante elle l'était, dépendante de celle de Moissac mais en lutte réussie pour son autonomie.
L'érudition et l'enthousiasme du jeune "conservateur" de ces lieux nous a conquis .... il le fallait car de 927 à la Révolution, il ne reste que des bribes éparpillées sur un vaste terrain représentatif des étendues qu'elle occupait au centre d'un village qui s'est conforté peu à peu sous sa protection.
J'aurais pu donner à cet article le titre de "grandeur et décadence".
La vallée de la Lèze finissait ses moissons, parcours riche des couleurs dorées des blés mûrs et de ses chaumes fraîchement coupés.
En attendant les autres membres de notre Association des Amis des Archives de l'Ariège, petit tour de village:
La Maison Sage de Laroque n'aurait pas détesté cet art de la récup...
(j'ose espérer que ces disques étaient rayés).
J'ai bien aimé les portes faites en clés.
Au fond ces disques qui eurent leur heure de gloire donnaient bien le ton de ce que j'allais voir...
Cette fenêtre est ce qu'il y a de mieux au titre des vestiges de l'abbaye, tout le reste ne sont que merveilles retaillées et pieusement récupérées par un habitant qui en fait don à la Mairie qui a de grands projets de valorisation..
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6243599k/f9.image
De l'ancienne sacristie on passe sous un des rares marbres en état ou presque.... surmontant l'accès à un étoit et long couloir pour rejoindre l'ancien palais abbatial.
peu à peu la Mairie rachète tout ce qui a fait partie de l'abbaye.
( ce fut un très long retour en arrière, pour moi, sans trop d'émotion, heureusement !!!
j'étais venue danser à une soirée il y a très très longtemps chez les anciens propriètaires ou locataires de cette maison, je n'ai pas eu le courage d'évoquer ces souvenirs à haute voix)
Tout ce que nous avons eu... la chance de voir est fermé pour l'instant, dont la grange en terre battue qui a intégré une ancienne chapelle..
J'aime bien d'habitude vous adresser un reportage équilibré mais pour celui-ci c'est très "éclectique"...
C'est à la fin du XIX ème que la Mairie de l'époque a détruit les restes encore existants du cloître pour créer la cour de l'école sise en ses murs.
C'est probablement pour cette raison que le grand bâtiment des moines a été préservé.
Notre guide a suggéré que le savoir s'était en quelque sorte transmis ou tout au moins a perduré, du scriptorium du Moyen Age à nos jours, et déjà l'école du début du XXème fait figure de musée; avec des valeurs que nous avons connues et respectées.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1989_num_67_4_5734_t1_0818_0000_3
galoches cloutées, plumiers, toupies et plumes "sergent major", vieil appareil de radio sur lequel ils ont peut-être écouté "l'appel du 18 juin" et autres instruments, déjà une époque révolue !!!!! alors le Moyen-Age !!!!
jeudi 9 juillet 2015
Puissant
Puissant! le regard de Robert Hainard sur la nature.
Puissante, son oeuvre gravée, on laisse de côté les aquarelles de terrain légéres, délicates, pour des gravures sur bois imprimées par l'artiste avec une presse à bois sur papier Japon.
Puissante, son analyse sur notre rapport à la nature.
"Cette nature que j'adore, peut-être atteint-elle en nous le meilleur de son existence?
Serait-elle autre chose que des instants dépourvus de sens dans notre mémoire qui lui donne son unité, qui unit l'hiver recueilli au printemps exubérant.
L'Alpe éclatante à la douce plaine brumeuse?
Car la mémoire est le lien de la personnalité.
Je sentais bien que je tuais ma joie, qu'une trop grande part de mon travail était vertueuse application, qu'éprès que ma main eut tracé d'un seul élan la bête dont tous mes muscles avaient accompagné le mouvement en une seconde de tension de tous les sens, pendant des jours je m'appliquais à retracer laborieusement le paysage environnant: mes images étaient sans éclat et mon père me l'expliquait simplement: lorsque nous regardons un spectacle vivement éclairé notre pupille se contracte, elle ne reçoit que peu de lumière des parties à l'ombre qui paraissent uniformément sombres.
En dessinant, notre regard passe des lumières aux ombres, il regarde ces dernières pour elles-mêmes, la pupille s'élargit, l'ombre s'éclaircit, des détails y apparaissent, elle se perce.
Le contrasre et l'éclat de la lumière sont perdus.
Le même phénomène se produit pour l'attention qui se concentre d'abord, puis se répartit.
Ainsi, chaque spectacle recèle cent spectacles selon la façon dont on l'aborde, une peinture contient un mouvement de l'esprit.
Les artistes ont un grand souci que leur oeuvre porte l'empreinte de leur personnalité, ils croient volontiers qu'elle s'ajoute au sujet ou qu'elle le marque en le déformant.
C'est bien plutôt par le choix qu'elle est obligée de faire dans l'infini que recèle la moindre chose.
J'appréciai de nouveau ce que les artistes appellent liberté, cette liberté qui, comme celle de la vie, précieuse par-dessus tout, n'a de valeur que parce que elle nous permet de mieux obéir à nos nécessités profondes.
Il faut une grande puissance d'imagination pour voir ce qui est.
L'oeuvre qui veut s'emparer de la vivante nature ne peut pas se conduire calmement, méthodiquement, en ajoutant un effort partiel à un effort partiel, il faut constamment faire effort vers une vision totale, car la nature ne se démonte pas en éléments rationnels comme un travail de menuiserie, elle est fuyante, mouvante.
Il ne sert à rien de vouloir être impartial.
L'esprit s'y perd, la nature ne se livre qu'à une passion qui seule légitime un choix."
extrait de l'ouvrage de Robert Hainard: Et la nature?
(Editions Hesse) Chardons bleus dans la
Vallée du Fournel
Robert Hainard est né en 1906 à Genève où ses parents sont peintres et professeurs de dessin.
Il quitte l'école à l'âge de douze ans et son père se charge de sa formation générale et artistique.
A quinze ans, il entre à l'Ecole des Arts Industriels de Genève, où, pendant cinq ans, sous la direction de son maître Edouard Collet, il apprend son métier de sculpteur.
Depuis son enfance, Robert Hainard est fasciné par les animaux et dès l'âge de sept ans il fait son premier modelage, sculpte ses premiers morceaux de bois.
Il taille des poissons, des animaux domestiques ou de zoo et s'intéresse très vite aux bêtes sauvages.
Son goût pour la nature est tel que cet artiste va devenir en Europe l'un des meilleurs connaisseurs des mammifères, ses animaux de prédilection.
C'est l'un des rares naturalistes contemporains qui peut prétendre avoir observé pratiquement toute la faune d'Europe dans son milieu naturel.
Il a consacré sa vie à la chasse au crayon, à guetter le loup, le bison, l'ours, le lynx, le castor, le grand tétras et tant d'autres, jusque dans leurs repaires les plus cachés, parcourant les forêts, marais, vallées de Scandinavie, d'Espagne, de Roumanie, de Pologne ou de sa Suisse natale.
Au cours de ses périples et de quelques milliers de nuits passées à l'affut, le plus souvent lors de la pleine lune, Robert hainard a rassemblé en soixante-dix ans de travail quelque 35.000 dessins, des études qu'il utilise pour ses gravures et ses sculptures.
Cette rigueur et cette patience dans la chasse à l'image, ce goût pour la forme vont faire naître un bestiaire unique en son genre avec des centaines de sculptures et plus de 900 gravures.
Mais l'activité de Robert Hainard ne s'est pas limitée à la création artistique.
Il est aussi écrivain, scientifique et philosophe.
Ses ouvrages sur les Mammifères sauvages de l'Europe font autorité dans les milieux scientifiques et ont remis en cause bien des idées reçues sur certaines espèces animales. Par ailleurs avec l'édition il y a plus d'un demi-siècle de l'ouvrage Et la nature ? suivi plus tard par d'autres ouvrages de réflexion, il pose avec des décennies d'avance le problème de l'expansion économique illimitée, cause majeure de la destruction de la nature.
http://www.hainard.ch/news_index.php/ncPath/1/FHsid
/afo6v9udmm0ov5j7jm8amh33a5
Puissante, son oeuvre gravée, on laisse de côté les aquarelles de terrain légéres, délicates, pour des gravures sur bois imprimées par l'artiste avec une presse à bois sur papier Japon.
Puissante, son analyse sur notre rapport à la nature.
"Cette nature que j'adore, peut-être atteint-elle en nous le meilleur de son existence?
Serait-elle autre chose que des instants dépourvus de sens dans notre mémoire qui lui donne son unité, qui unit l'hiver recueilli au printemps exubérant.
L'Alpe éclatante à la douce plaine brumeuse?
Car la mémoire est le lien de la personnalité.
Je sentais bien que je tuais ma joie, qu'une trop grande part de mon travail était vertueuse application, qu'éprès que ma main eut tracé d'un seul élan la bête dont tous mes muscles avaient accompagné le mouvement en une seconde de tension de tous les sens, pendant des jours je m'appliquais à retracer laborieusement le paysage environnant: mes images étaient sans éclat et mon père me l'expliquait simplement: lorsque nous regardons un spectacle vivement éclairé notre pupille se contracte, elle ne reçoit que peu de lumière des parties à l'ombre qui paraissent uniformément sombres.
En dessinant, notre regard passe des lumières aux ombres, il regarde ces dernières pour elles-mêmes, la pupille s'élargit, l'ombre s'éclaircit, des détails y apparaissent, elle se perce.
Le contrasre et l'éclat de la lumière sont perdus.
Le même phénomène se produit pour l'attention qui se concentre d'abord, puis se répartit.
Ainsi, chaque spectacle recèle cent spectacles selon la façon dont on l'aborde, une peinture contient un mouvement de l'esprit.
Les artistes ont un grand souci que leur oeuvre porte l'empreinte de leur personnalité, ils croient volontiers qu'elle s'ajoute au sujet ou qu'elle le marque en le déformant.
C'est bien plutôt par le choix qu'elle est obligée de faire dans l'infini que recèle la moindre chose.
J'appréciai de nouveau ce que les artistes appellent liberté, cette liberté qui, comme celle de la vie, précieuse par-dessus tout, n'a de valeur que parce que elle nous permet de mieux obéir à nos nécessités profondes.
Il faut une grande puissance d'imagination pour voir ce qui est.
L'oeuvre qui veut s'emparer de la vivante nature ne peut pas se conduire calmement, méthodiquement, en ajoutant un effort partiel à un effort partiel, il faut constamment faire effort vers une vision totale, car la nature ne se démonte pas en éléments rationnels comme un travail de menuiserie, elle est fuyante, mouvante.
Il ne sert à rien de vouloir être impartial.
L'esprit s'y perd, la nature ne se livre qu'à une passion qui seule légitime un choix."
extrait de l'ouvrage de Robert Hainard: Et la nature?
(Editions Hesse) Chardons bleus dans la
Vallée du Fournel
Robert Hainard est né en 1906 à Genève où ses parents sont peintres et professeurs de dessin.
Il quitte l'école à l'âge de douze ans et son père se charge de sa formation générale et artistique.
A quinze ans, il entre à l'Ecole des Arts Industriels de Genève, où, pendant cinq ans, sous la direction de son maître Edouard Collet, il apprend son métier de sculpteur.
Depuis son enfance, Robert Hainard est fasciné par les animaux et dès l'âge de sept ans il fait son premier modelage, sculpte ses premiers morceaux de bois.
Il taille des poissons, des animaux domestiques ou de zoo et s'intéresse très vite aux bêtes sauvages.
Son goût pour la nature est tel que cet artiste va devenir en Europe l'un des meilleurs connaisseurs des mammifères, ses animaux de prédilection.
C'est l'un des rares naturalistes contemporains qui peut prétendre avoir observé pratiquement toute la faune d'Europe dans son milieu naturel.
Il a consacré sa vie à la chasse au crayon, à guetter le loup, le bison, l'ours, le lynx, le castor, le grand tétras et tant d'autres, jusque dans leurs repaires les plus cachés, parcourant les forêts, marais, vallées de Scandinavie, d'Espagne, de Roumanie, de Pologne ou de sa Suisse natale.
Au cours de ses périples et de quelques milliers de nuits passées à l'affut, le plus souvent lors de la pleine lune, Robert hainard a rassemblé en soixante-dix ans de travail quelque 35.000 dessins, des études qu'il utilise pour ses gravures et ses sculptures.
Cette rigueur et cette patience dans la chasse à l'image, ce goût pour la forme vont faire naître un bestiaire unique en son genre avec des centaines de sculptures et plus de 900 gravures.
Mais l'activité de Robert Hainard ne s'est pas limitée à la création artistique.
Il est aussi écrivain, scientifique et philosophe.
Ses ouvrages sur les Mammifères sauvages de l'Europe font autorité dans les milieux scientifiques et ont remis en cause bien des idées reçues sur certaines espèces animales. Par ailleurs avec l'édition il y a plus d'un demi-siècle de l'ouvrage Et la nature ? suivi plus tard par d'autres ouvrages de réflexion, il pose avec des décennies d'avance le problème de l'expansion économique illimitée, cause majeure de la destruction de la nature.
http://www.hainard.ch/news_index.php/ncPath/1/FHsid
/afo6v9udmm0ov5j7jm8amh33a5
mercredi 8 juillet 2015
le suivant
encore un artiste surpris par la verticalité et le "bornage" de l'horizon, natif de Haywards Heath en Angleterre, il posséde un Diplome de maîtrise en arts graphiques; Robert Greenhalf travaille surtout à l'aquarelle, en pointe sèche, gravure sur bois et taille-douce.
Lui aussi membre de la Society of Wildlife Artists et de la Royal British Artists Society. Son adhésion à "Artists for Nature Foundation" marque son désir de participer à l'attention de l'opinion sur les zones menacées du globe.
Parcours international et accrochages dans maintes collections publiques et privées.
Aquarelle de terrain; Chardonnerets et pissenlits à Vallouise
"Le village de Vallouise, ainsi que les espaces plats autour de la vallée, étaient en général peuplés d'une bonne variété d'oiseaux, comme la pie-grièche écorcheur, le torcol fourmilier, la huppe fasciée et le moineau de rocher ou soulcie.
Je découvrais ainsi que l'expérience de vivre et travailler en montagne était très différent de ce qui se passait dans mon environnement habituel.
Au lieu de l'immense étendue où l'oeil peut voyager sans obstacle jusqu'à la mer, dans les montagnes, la dimension est tout autre.
Il y a toujours une muraille pour arrêter l'oeil, et parfois un plafond de nuages.
C'est un paysage entièrement formé et dominé par la nature, et non par l'homme.
J'ai été témoin de plusieurs avalanches, magnifiques et terribles, balayant tout sur leur passage".
Lui aussi membre de la Society of Wildlife Artists et de la Royal British Artists Society. Son adhésion à "Artists for Nature Foundation" marque son désir de participer à l'attention de l'opinion sur les zones menacées du globe.
Parcours international et accrochages dans maintes collections publiques et privées.
Aquarelle de terrain; Chardonnerets et pissenlits à Vallouise
"Le village de Vallouise, ainsi que les espaces plats autour de la vallée, étaient en général peuplés d'une bonne variété d'oiseaux, comme la pie-grièche écorcheur, le torcol fourmilier, la huppe fasciée et le moineau de rocher ou soulcie.
Je découvrais ainsi que l'expérience de vivre et travailler en montagne était très différent de ce qui se passait dans mon environnement habituel.
Au lieu de l'immense étendue où l'oeil peut voyager sans obstacle jusqu'à la mer, dans les montagnes, la dimension est tout autre.
Il y a toujours une muraille pour arrêter l'oeil, et parfois un plafond de nuages.
C'est un paysage entièrement formé et dominé par la nature, et non par l'homme.
J'ai été témoin de plusieurs avalanches, magnifiques et terribles, balayant tout sur leur passage".
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