Tel est le titre donné à cette peinture anonyme de 1530, qui veut représenter
Christophe Colomb. Plus qu'un rêve, j'y vois surtout un vertige, une interrogation
devant un projet fou, que les rois catholiques soutiendront. Ils ne le regrettèrent
pas ; ce fut une découverte majeure dont nous pouvons regretter certains aspects,
une christianisation forcée de ces populations considérées comme des sauvages,
poursuivie par une inquisition qui, elle, était véritablement sauvage.
Si vous revenez à mon article de cet été à Guadalupe, la fontaine qui trône devant la
basilique est en réalité le bénitier où Ferdinand et Isabelle ont fait baptiser les
deux premiers amérindiens ramenés en Espagne.
Plus archaïque ce bois magnifiquement orné de polychromies
encore un anonyme de la fin du XIII ème siècle, représentant Saint Thomas, un
ange tenant un phylactère à ses pieds. ( Dans la région de Càceres, dans l'église
de la paroisse de San Pedro Aldeanueva de la Vera)
Les traces du gothique voisinent avec certains détails tardoromans, comme la
sculpture de la chevelure et de la barbe.(lI en est de même pour le visage assez
peu expressif, proche des oeuvres du Maestro Mateo).
Cette sculpture, restaurée pour la main droite, n'a toutefois pas retrouvé sa
deuxième main qui devait tenir un livre.
L'ange dépourvu d'ailes, est gracieusement courbé vers l'apôtre et son phylactère
rappelle les propos du Christ à son encontre "Suis moi" .
Les spécialistes pensent que cette sculpture devait se trouver dans un ancien
ermitage de Saint Mathieu, proche, mais disparu. On sait toutefois qu'elle fut déjà
restaurée en 1630 par Pedro de Torres et en 1746 par le doreur Agustin Rayo.
Elle devait être considérée avec attention puisque supposée du Maître Mateo.
Les foules se pressent à Saint Jacques de Compostelle , comme moi, pour admirer
son "Portail de la Gloire". ( Des heures d'attente même au chant du coq)
Le Maître Mateo était un sculpteur et architecte qui a travaillé dans les royaumes
chrétiens médiévaux de la péninsule ibérique au cours de la seconde moitié du XIIe
siècle. Il est surtout connu aujourd'hui pour le Pórtico de la Gloria de la cathédrale
de Saint-Jacques-de-Compostelle.
https://journals.openedition.org/cem/14535
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire