Découvertes dans une vielle malle au fond d'une cave, ces gravures vont me
permettre d'illustrer ces quelques travaux préliminaires à un voyage au
Portugal, où Baiona qui a vu la première le retour d'un des navires de
Christophe Colomb, La Pinta, (encore que ce port se trouve à l'extrème sud de
la Galice, ) est une de mes premières escales.
A l'heure où ce ne sont plus des bâteaux qui sillonnent les mers mais des jets
qui font le tour de la planète en quelques heures, lorsque l'on est passionné
d'histoire, le passé offre encore de belles découvertes.
Je vais donc vous transporter dans les années 1400 avec un célèbre prince du
Portugal Henri le Navigateur, né en 1394 d'une mère anglaise, Filippa de
Lancastre et du cinquième fils du roi Jean Ier à Porto.
Ceuta qui verrouille le détroit de Gibraltar appartenait alors aux Musulmans
qui dominaient ainsi le trafic commercial et entravaient les communications
avec les ports de l'Europe occidentale et ceux de la Méditerranée et les ports du
Portugal, étapes vers la Mer du Nord, qu'ils attaquaient souvent.
Le prince Henri se mit à la tête de la conquête de cette ville se rendant lui-
même en 1418 puis en 1458 à la conquête d'Alcacer-Ceguer, deux ans avant
sa mort.
On lui doit aussi la découverte des archipels de Madère et des Açores, plaçant
ainsi les Portugais pionniers de l'expansion mondiale de l'Europe.
L'exploration des côtes encore inconnues d'Afrique, du Cap Bojador à la Sierra-
Léone est le fruit d'une coordination et d'une coopération fertile entre les
navigateurs et les scientifiques de l'époque.
Ses rêves ne furent atteints qu'à la fin du XVème siècle, quarante ans après sa
mort avec le voyage de Vasco de Gama que j'évoquerai par la suite.
C'est dans le sud du Portugal dans l'Algarve qu'il va installer ses entreprises
maritimes, avec déjà l'intention de secourir les navigateurs sortant de la
Méditerranée qui rencontraient des vents contraires qui les empêchaient de
pénétrer dans les eaux atlantiques. Si vous allez au Cap de Sagres c'est là
qu'il résidait ou bien se trouvait entre ses navigations ; il y mourut.
Il y conviait des astrologues venant de l'étranger, de célèbres cartographes
dont Jaime Ribas, alias Jadufa Cresques, et qui n'était pas n'importe qui
puisqu'il était le fils d' Abraham Cresques dont on conserve précieusement le
célèbre atlas de 1375-1377 à la Bibliothèque nationale de Paris.
Il était le successeur de nombreux navigateurs portugais qui n'hésitaient pas à
monter jusque dans les Flandres ou l'Angleterre.
Le chroniqueur Azurara a pu nous laisser de lui un portrait où ses qualités
d'homme d'action, de croyant sincère, d'homme politique avisé, font de lui un
grand homme d'Etat désireux d'ouvrir les portes de l'Europe au monde,
répandant ainsi la civilisation occidentale.
Je ne rentrerai pas dans les débats qui soulignent une intervention par trop
"envahissante" ne voulant voir que le côté "découverte" d'autres mondes
comme nous pouvons le faire à notre époque avec la conquête spatiale.
portrait d'Henri le Navigateur
BNF
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