mardi 28 février 2017
Les vitraux de Daum
Vers 1909 Daum et Amalric Walter mettent au point la pâte de verre à plat.
Walter est ce jeune homme, issu de l'Ecole de Sèvres qui va collaborer avec Antonin Daum pour élaborer la pâte de verre et de plaques en carreaux contribuera avec Jacques Gruber à la création des vitraux.
Peu d'entre eux nous sont parvenus, décorant des maisons privées qui seront détruites lors de la dernière guerre.
Ne manquez pas si vous visitez le Musée Galliera à Paris d'aller admirer les paysages poètiques de l'Aube, du Crépuscule, des Feux du soir, de l'Etang et de la Forêt
Amalric après la guerre de 14-18 s'établira à son compte mais demandera toujours des modèles à Henri Bergé qui travaille toujours chez Daum.
Admirable famille que ces Daum qui de père en fils et petits-fils ont toujours relevé le flambeau.
Jacques Daum en 1968 préside aux oeuvres sculptées dans ces pates de verre par Salvador Dali, Dmitienko ou Petitfils, Couturier et beaucoup d'autres.
La pâte de verre est un procédé que l'Antiquité ne semble pas avoir utilisé, qu'Antonin met au point tout en y associant Walter en premier lieu mais aussi en rendant hommage aux Palissy, Cros, Dammouse et Despret.
La" pâte de verre" est un verre réduit en poudres diversement colorées qui est ensuite délayé en pâte et fixé au pinceau ou estampé dans les reliefs d'un moule de terre téfractaire réalisé sur un modèle de cire, puis recouvert, suivant les épaisseurs que l'on veut obtenir, d'autres couches successives.
Après dessication, il est porté dans son moule ou à nu, commes une porcelaine tendre, au feu d'un moufle qui en réoptère la fusion.
Après cuisson; le moule devenu friable tombe en poussière, et la pièce de verre apparaît dans sa polychromie, solidifiée et homogène avec tous les méandres qu'elle a scrupuleusement épousés.
Il ne reste plus qu'à la polir suivant les cas.
Facile à dire mais beaucoup plus complexe à réaliser !!
Des vitraux qui colorent la lumière du jour nous passons aux luminaires qui égayent la lumière électrique. : là-aussi Antonin Daum collabore avec Majorelle comme il l'a fait pour les meubles, E. Brandt, Groult ou Szabo.
Les motifs floraux de toute sorte décorent les lampes et plus tard les lustres ou plafonniers.
Plus tard encore c'est Michel Daum avec son chef décorateur Emile Wirtz, son verrier, Jean Martin et Louis Gisquet graveur, qui sont à l'honneur.
Lors de l'Exposition internationale de l'Art du Verre de 1951 à Paris, leurs nouvelles oeuvres de cristal recoivent un franc succès.
Le cristal reste transparent mettant en forme des silhouettes épurées.
Mais l'évolution ne s'arrêtera pas là en 1965 ce sont des formes plus géomètriques, même César dont je vous ai montré quelques compressions aux Abattoirs participe à quelques coulées en 1969 sous la direction de Jacques Daum.
C'est avec une grande tristesse que j'avais appris les difficultés financières de Baccarat.
Emile Gallé, le grand créateur, a disparu en 1904 précédant son équipe qui cessera ses activités en 1930.
Majorelle meurt en 1926 ; cette foisonnante époque "d'avant-guerre" puis de "l'entre deux guerres" et de "l'après guerre" qui a vu se succéder des artistes de talent n'est pas près de voir des techniques s'arrêter d' évoluer, ni même nos liens avec l'Antiquité s'estomper ou de jeunes talents s'épanouir.
C'est avec impatience que j'attends la prochaine Biennale de Carmaux.
Mon déplacement à l'exposition des Arts du Feu à Martres Tolosane dont je vous ai montré quelques photos fait aussi partie de ce désir de participer aux nouvelles créations dans la fidélité au passé.
http://www.ecole-de-nancy.com/web/uploads/file/documents_pdf/men/SDP/DP_GRUBER.pdf
http://www.amalric-walter.net/
http://www.fmep.fr/download/presse/schneider/DossierPresseSchneider.pdf
https://leverreetlecristal.wordpress.com/category/autres-verreries-ou-maitres-verriers-francais/page/3/
https://books.google.fr/books?id=LB2u1_ERgJcC&pg=PA277&lpg=PA277&dq=vitraux+de+Daum+Galliera&source=bl&ots=LZvc4eRNbw&sig=nXiP-M0F7GWP8hkz-qiHi0Cgg5o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwicnq2Dx7LSAhXHvRoKHYwVCxMQ6AEIPjAF#v=onepage&q=vitraux%20de%20Daum%20Galliera&f=false
http://www.infoquartiers.com/infoquartiers/Musee_Ecole_de_Nancy.html
lundi 27 février 2017
D'autres techniques
Je m'interroge ; à quel aspect de cet art du verre, donnez - vous votre prédiledtion.... ?
les artistes ? les techniques ?
Il faut toutefois mentionner J.Kunckel, qui, en 1679, décrit la fabrication du verre doublé, dont je n'ai pas encore parlé, dans un ouvrage qui fait référence le "Ars Vitraria Experimentalis".
Nous sommes toujours en Bohême , cette technique du verre doublé n'est pas une invention, elle existait déjà dans l'Antiquité.
Cette technique consiste à graver à l'aide d'une pointe métallique une feuille d'or déposée sur une première couche de verre puis à recouvrir le tout d'un deuxième verre ; que les artisans de l'Antiquité déposaient sur la feuille d'or avec du verre fondu.
Il faut décrire aussi le verre feuilleté, composé de deux ou plusieurs feuilles de verre de couleurs différentes, technique maitrisé aussi par les Romains ;
puis adoptée par les verriers européens que ce soit en Allemagne mais aussi en Angleterre en Belgique ou en France :
ou bien on incorpore une paraison d'une première couleur à une autre paraison de couleur différente ou bien on superpose ces différentes paraisons diversement coloriées.
Très utilisé au XIX ème le verre calcédoine a traversé tous les siècles ; marbré , opaque , du bleu du vert du jaune ou du brun !!
Pour le verre coulé, on peut citer outre tous les verriers depuis le VII ème siècle avant J C, Bernard Perrot d'Orléans dont Louis Lucas de Nehou perfectionne la technique.
http://www.amisdesevres.com/wp-content/uploads/2014/11/revue23_pages_30_a_43_jeannine_geyssant.pdf
Collection privée
assez peu mis en valeur, je vous l'avoue !...
Une autre technique très originale consiste à introduire de la poudre d'os dans la pâte. C'est le verre d'opale ; lui aussi a traversé les siècles et sa fabrication a connu un grand succès au XIX ème plus communément connu sous la dénomination "opaline ".
Je vais revenir sur la spécialisation des Etats-Unis, le verre pressé, inventé par Enoch Robinson et perfectionné par Deming Jarves en 1827.
L'Angleterre et la France l'adoptent en 1830, ainsi que d'autres européens.
C'est un procédé semi-automatique où l'on emploie divers moules métalliques où la pâte est frappée avec un outillage mécanique.
Mais ceci n'est qu'un survol d'un art qui a su se diversifier jusqu'à nos jours et il est temps d'aborder la pâte de verre avec les grandes familles de Daum, Gallé ou Lalique.
On dit que c'est l'art Japonais et sa représentation poètique de la nature qui a inspiré ces grands verriers.
Mais dans cette même veine, les Etats-Unis ne furent pas de reste avec Louis-Comfort Tiffany.( 1848-1933), qui fut récompensé à l'Exposition Universelle de Paris en 1900.
Le plus bel exemple de verre doublé est ce vase des frères Daum représentants de la fameuse "Ecole de Nancy" verre doublé gravé à l'acide.
J'ai eu le privilège de visiter sa maison près de sa fabrique à Nancy. ; il en fut de même pour l'actuelle fabrique de Daum qui existe encore, j'espère.
Je vous présente là un grand chef -oeuvre de Daum.
Il a été façonné pour rendre hommage au Président-Fondateur des Fonderies de Pont -à -Mousson, Camille Cavallier, en 1924.
H. Racadot qui était le chef graveur de l'époque a gravé des épis de blés dans le verre aux couleurs du minerai de fer lorrain.
Puis il a adjoint quatre médaillons représentatifs du travail des mineurs de fond , des forgerons, des fondeurs au travail :
Toutes ces productions sont le fruit d'un savoir-faire qu'il est impératif de conserver pour les générations futures ; pour que le "fil de l'art du verre" qui subsiste depuis des temps immémoriaux ne soit pas rompu.
J'espère que cette initiation à la verrerie vous entraînera à un intérêt majeur pour cette forme d'art qui fait preuve de tant d'inventivité.
Avant de prendre de la hauteur dans les grandes verrières, je serai peut-être tentée de vous reparler de cet Art Nouveau dans la verrerie.
https://www.google.fr/search?q=Ecole+de+Nancy+maison+Mus%C3%A9e+Emile+Gall%C3%A9&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=QBsO4NPKm-gH2M%253BAAAAAAAAAAABAM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.ecole-de-nancy.com%25252Fweb%25252Findex.php%25253Fpage%25253Dpresentation-men&source=iu&pf=m&fir=QBsO4NPKm-gH2M%252CAAAAAAAAAAABAM%252C_&usg=__ODai-Um_4KuXAOKyt0TLLyjOtgY%3D&sa=X&ved=0ahUKEwjum8LagbDSAhVBVxQKHTv3DEsQuqIBCIUBMBA&imgrc=TU92q8NcAgj7sM
http://www.ecole-de-nancy.com/web/index.php?page=verreries-d-emile-galle
https://daum.fr/
chez Harrods, l'été dernier à Londres.
http://www.magasins-usine.net/2015/01/pavillon-du-cristal-nancy-daum-haviland.html
Photos Isarde
http://www.insp.upmc.fr/webornano/poitiers/JGeyssant.pdf
les artistes ? les techniques ?
Il faut toutefois mentionner J.Kunckel, qui, en 1679, décrit la fabrication du verre doublé, dont je n'ai pas encore parlé, dans un ouvrage qui fait référence le "Ars Vitraria Experimentalis".
Nous sommes toujours en Bohême , cette technique du verre doublé n'est pas une invention, elle existait déjà dans l'Antiquité.
Cette technique consiste à graver à l'aide d'une pointe métallique une feuille d'or déposée sur une première couche de verre puis à recouvrir le tout d'un deuxième verre ; que les artisans de l'Antiquité déposaient sur la feuille d'or avec du verre fondu.
Il faut décrire aussi le verre feuilleté, composé de deux ou plusieurs feuilles de verre de couleurs différentes, technique maitrisé aussi par les Romains ;
puis adoptée par les verriers européens que ce soit en Allemagne mais aussi en Angleterre en Belgique ou en France :
ou bien on incorpore une paraison d'une première couleur à une autre paraison de couleur différente ou bien on superpose ces différentes paraisons diversement coloriées.
Très utilisé au XIX ème le verre calcédoine a traversé tous les siècles ; marbré , opaque , du bleu du vert du jaune ou du brun !!
Pour le verre coulé, on peut citer outre tous les verriers depuis le VII ème siècle avant J C, Bernard Perrot d'Orléans dont Louis Lucas de Nehou perfectionne la technique.
http://www.amisdesevres.com/wp-content/uploads/2014/11/revue23_pages_30_a_43_jeannine_geyssant.pdf
Collection privée
assez peu mis en valeur, je vous l'avoue !...
Une autre technique très originale consiste à introduire de la poudre d'os dans la pâte. C'est le verre d'opale ; lui aussi a traversé les siècles et sa fabrication a connu un grand succès au XIX ème plus communément connu sous la dénomination "opaline ".
Je vais revenir sur la spécialisation des Etats-Unis, le verre pressé, inventé par Enoch Robinson et perfectionné par Deming Jarves en 1827.
L'Angleterre et la France l'adoptent en 1830, ainsi que d'autres européens.
C'est un procédé semi-automatique où l'on emploie divers moules métalliques où la pâte est frappée avec un outillage mécanique.
Mais ceci n'est qu'un survol d'un art qui a su se diversifier jusqu'à nos jours et il est temps d'aborder la pâte de verre avec les grandes familles de Daum, Gallé ou Lalique.
On dit que c'est l'art Japonais et sa représentation poètique de la nature qui a inspiré ces grands verriers.
Mais dans cette même veine, les Etats-Unis ne furent pas de reste avec Louis-Comfort Tiffany.( 1848-1933), qui fut récompensé à l'Exposition Universelle de Paris en 1900.
Le plus bel exemple de verre doublé est ce vase des frères Daum représentants de la fameuse "Ecole de Nancy" verre doublé gravé à l'acide.
J'ai eu le privilège de visiter sa maison près de sa fabrique à Nancy. ; il en fut de même pour l'actuelle fabrique de Daum qui existe encore, j'espère.
Je vous présente là un grand chef -oeuvre de Daum.
Il a été façonné pour rendre hommage au Président-Fondateur des Fonderies de Pont -à -Mousson, Camille Cavallier, en 1924.
H. Racadot qui était le chef graveur de l'époque a gravé des épis de blés dans le verre aux couleurs du minerai de fer lorrain.
Puis il a adjoint quatre médaillons représentatifs du travail des mineurs de fond , des forgerons, des fondeurs au travail :
Toutes ces productions sont le fruit d'un savoir-faire qu'il est impératif de conserver pour les générations futures ; pour que le "fil de l'art du verre" qui subsiste depuis des temps immémoriaux ne soit pas rompu.
J'espère que cette initiation à la verrerie vous entraînera à un intérêt majeur pour cette forme d'art qui fait preuve de tant d'inventivité.
Avant de prendre de la hauteur dans les grandes verrières, je serai peut-être tentée de vous reparler de cet Art Nouveau dans la verrerie.
https://www.google.fr/search?q=Ecole+de+Nancy+maison+Mus%C3%A9e+Emile+Gall%C3%A9&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=QBsO4NPKm-gH2M%253BAAAAAAAAAAABAM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.ecole-de-nancy.com%25252Fweb%25252Findex.php%25253Fpage%25253Dpresentation-men&source=iu&pf=m&fir=QBsO4NPKm-gH2M%252CAAAAAAAAAAABAM%252C_&usg=__ODai-Um_4KuXAOKyt0TLLyjOtgY%3D&sa=X&ved=0ahUKEwjum8LagbDSAhVBVxQKHTv3DEsQuqIBCIUBMBA&imgrc=TU92q8NcAgj7sM
http://www.ecole-de-nancy.com/web/index.php?page=verreries-d-emile-galle
https://daum.fr/
chez Harrods, l'été dernier à Londres.
http://www.magasins-usine.net/2015/01/pavillon-du-cristal-nancy-daum-haviland.html
Photos Isarde
http://www.insp.upmc.fr/webornano/poitiers/JGeyssant.pdf
samedi 25 février 2017
Les Monts Métallifères
Je vais un peu accélérer la cadence et observer l'évolution du verre décoré du XVI ème siècle et les suivants jusqu'à l'art nouveau qui voit émerger une production typiquement française alors que les siècles précédents voient l'apogée du verre de Bohême.
Sous toutes ses formes, d'ailleurs, les artistes ne cessant d'innover, à commencer par le verre émaillé caractéristique de la région des Monts Métallifères.
De grandes familles de verriers, originaires du versant saxon des monts métallifaires ont exercé leur influence sur la production du verre aussi bien en Saxe qu'en Bohême , en Silésie et dans le centre de l'Allemagne.
Plusieurs siècles déjà auparavant cette région a été le théatre d'extraction de zinc, de cuivre de nickel de plomb ou de fer favorisant le développement de l'industrie et du commerce extérieur.
Dès le XIV ème siècle le cobalt de ces monts servait à colorer les verres alors que l'Italie ne mentionne cette couleur qu'à partir du XV ème
Ce sont les fabriques de Schürer de 1570 à 1610 environ qui sont les spécialistes de ces verres au cobalt de Bohême.
C'est toujours dans cette région des monts métallifères que l'on trouve les principales verreries de Saxe : Crottendorf, Breitenbach, Jugel. et d'autres plus anciennes, plus au nord.
Les décors des Humpens sont très variés blasons, monogrammes, bordures de perles, suivis des portraits équestres, de scènes de chasse ou bien de château ; les verres figurant les châteaux d' Hartenfelds de Dresde ou de Königstein sont signés de Chistoph Löbel von Platten.
Quelques verriers protestants tchèques immigrés vers 1627 au cours de la guerre de Trente ans, influent sur la peinture sur verre.
Ce sont alors des motifs religieux ou mythologiques et allégoriques ou des décors naturalistes à grandes fleurs très colorées.
On portait dans les processions, le jour de Pentecôte les "Hallorengläser" remplis de bière.
Je me dois de mentionner quelques autres familles représentatives de cette production verrière ; les Preussler avec la signature de Christoph Schieritz: d'autres, les Glaser, les Wanderer les Greiner, les Müller.
A la fin du XVII ème le maître verrier Martin Müller fait peindre le "Humpen" familial par Johann Müller.
Mais aussi des peintres tchèques sont à l'oeuvre à Grimnitz et à Marienwalde.
Le verre gravé et le verre taillé
Les ateliers Milanais de gravure sur pierre étaient célèbres dont celui de Miseroni que Rodolphe II invite à Prague qui devient à la fin du XVIème un des hauts-lieux de la Glyptique.
Caspar Lehnann, venu d'Uelzen au nord de l'Allemagne se voit octroyer par le même souverain le privilège de la gravure sur verre. Il semble que ce verrier ait appris la gravure sur verre à la cour de Guillaume V à Munich et que son maître ait été Valentin Drausch.
Une oeuvre célèbre porte sa signature ; ornée de la devise "Potestas, Nobilitas et Liberalitas
Galoper dans les Musées (virtuellement) me prend beaucoup de temps, quand je ne m'attarde pas sur telle ou telle autre oeuvre qui me fait dévier de ma recherche.......
Je me noie dans un verre d'eau ! La documentation est tellement vaste que je ne sais où donner de la tête.
Il n'est pas possible de passer sous silence d'autres grands noms de ces verriers qui voient leurs oeuvres conservées dans le monde entier.
Georg Shindler, , un autre Gaspard Shindler venant des Monts Métalligères un autre Shindler, Wolgfang ; David Engelhardt de Nuremberg
Georg Schwanhardt le Vieux élève de Lehmann.
Hans Wessler dont l'oeuvre majeure se trouve au Corning Museum.
1720-1730 Bohême du Nord
décor "à la Berain"
alternance de parties mates et brillantes
Johan Wolfang Schmidt fut le dernier grand graveur à Nuremberg au XVII ème siècle ; il figure dans ses verres, des scènes de bataille ou de combats, reflets d'une époque troublée avec la guerre contre la Turquie.
Cet âge d'or de la seconde moitié du XVII ème voit aussi les scènes de chasse de Georg Friedrich Killinger et en 1710, A. W. Maüerl lui emboite le pas avec un verre à la chaux importé de Bohême au début du XVIII ème.
A Weimar vous pourrez voir un verre signé Adam Renneisen et à Hanovre un autre signé Christoph Dorsch ... et ce n'est certes pas fini !!!
https://www.google.fr/search?q=Mus%C3%A9e+arts+d%C3%A9coratifs+de+Prague+verres&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=YRWR9pYQRZ8ibM%253A%253BfmlvUzviLL4HZM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.avantgarde-prague.fr%25252Fguide-de-prague%25252Fque-voir-a-prague%25252Fmusees-de-prague%25252Fmusee-des-arts-decoratifs%25252F&source=iu&pf=m&fir=YRWR9pYQRZ8ibM%253A%252CfmlvUzviLL4HZM%252C_&usg=__Ux_FgODPoDsYGLAzLPdcvQZaGPg%3D&ved=0ahUKEwj9mpij_arSAhWFOSYKHWrDDmYQyjcISA&ei=SVSxWL3SPIXzmAHqhruwBg#imgrc=ZjTdKEBaF8TtgM:
https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=Hans+Wessler+Corning+Museum&*
http://www.cmog.org/article/gold-ruby-glass
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%BCnes_Gew%C3%B6lbe
http://www.czechtourism.com/fr/a/krusne-hory-summer/
vendredi 24 février 2017
Verres de la Renaissance ( suite )
Cette production nous entraîne à ce moment là au Nord des Alpes : les conditions favorables offertes par les forêts voient s'implanter des fabriques qui tout en se ressentant encore de l'influence vénitienne bousculent aussi les traditions médiévales en créant des verres aux formes très particulières .
https://www.google.fr/search?q=carte+de+Boh%C3%AAme+et+de+Sil%C3%A9sie&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=p2Nw3aIUiUz95M%253A%253BI3oE0qHr5YxizM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.oldmapsonline.org%25252Fmap%25252Fcuni%25252F797222&source=iu&pf=m&fir=p2Nw3aIUiUz95M%253A%252CI3oE0qHr5YxizM%252C_&usg=__5xt8FNRGrPEpMSZvafDSbw-ZaHM%3D&ved=0ahUKEwj1w62Jq6jSAhWJthQKHVvLBbgQyjcIMQ&ei=qPGvWPXPJontUtuWl8AL#imgrc=p2Nw3aIUiUz95M:
Ce sont les forêts du Holstein, du Hanovre, de la Thuringe, de la Franconie, de la Saxe, la forêt de Bavière, le Tyrol, la Bohême et la Silésie.
Toutefois, ni la France avec ses fabriques en Normandie, en Lorraine, en Vendée, en Bourgogne ou en Picardie, ne sont en reste, ni même les Pay-Bas et la Scandinavie en Smâland.
Nous quittons la fragilité du verre de Venise pour des verres plus fonctionnels et plus solides ; le volume des verres s'agrandit pour satisfaire la soif des buveurs. On trouve dans certains d'entre eux des bases à motifs bosselés ou bien en creux pour mieux assurer leur prise.
Il faut dire que certains de ces vases se passent de main en main dans les tavernes.
Malgré tout l'influence vénitienne se fait encore sentir dans les "Humpen" souvent émaillés aux blasons de familles artistocrates.
Ce sont les verres de Bohême et de Silésie qui font preuve de plus d'inventivité dans leurs décors. Pichets, chopes ou prémices des verres à vin du Rhin.
Les "verres-trompeurs" d'origine vénitienne sont alors à l'honneur ces flacons peuvent être en forme de toutes sortes d'animaux.
Pour mes amis de langue allemande, W. Dexel a traité de l'histoire de cette verrerie dans ses "Deutsches Handwerksgut, Berlin 1939 ; Glas Werkstoff und form. Ravensburg 1950 et d'autres .
De son côté traitant de l'évolution des "Römer" A.E. Theuerkauff- Liederwald
a fait de même dans son "Der Römer Studien zu euner Glasform"
Les verres allemands de la fin du XVI ème siècle peuvent prendre des dimensions démesurées de trente à soixante centimètres de haut, contenant plus de quatre litres ; les documents allemands les désignent sous le nom de "Wilkomm".
Les flacons de pélerins, gourdes rondes, aplaties à long goulot mince datent également des XVI et XVII èmes siècles mais le plus fréquent est le flacon à eau de vie en verre incolore ou bien vert, bleu, jaune ou violet.
https://www.google.fr/search?q=carte+de+Boh%C3%AAme+et+de+Sil%C3%A9sie&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=p2Nw3aIUiUz95M%253A%253BI3oE0qHr5YxizM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.oldmapsonline.org%25252Fmap%25252Fcuni%25252F797222&source=iu&pf=m&fir=p2Nw3aIUiUz95M%253A%252CI3oE0qHr5YxizM%252C_&usg=__5xt8FNRGrPEpMSZvafDSbw-ZaHM%3D&ved=0ahUKEwj1w62Jq6jSAhWJthQKHVvLBbgQyjcIMQ&ei=qPGvWPXPJontUtuWl8AL#imgrc=p2Nw3aIUiUz95M:
Ce sont les forêts du Holstein, du Hanovre, de la Thuringe, de la Franconie, de la Saxe, la forêt de Bavière, le Tyrol, la Bohême et la Silésie.
Toutefois, ni la France avec ses fabriques en Normandie, en Lorraine, en Vendée, en Bourgogne ou en Picardie, ne sont en reste, ni même les Pay-Bas et la Scandinavie en Smâland.
Nous quittons la fragilité du verre de Venise pour des verres plus fonctionnels et plus solides ; le volume des verres s'agrandit pour satisfaire la soif des buveurs. On trouve dans certains d'entre eux des bases à motifs bosselés ou bien en creux pour mieux assurer leur prise.
Il faut dire que certains de ces vases se passent de main en main dans les tavernes.
Malgré tout l'influence vénitienne se fait encore sentir dans les "Humpen" souvent émaillés aux blasons de familles artistocrates.
Ce sont les verres de Bohême et de Silésie qui font preuve de plus d'inventivité dans leurs décors. Pichets, chopes ou prémices des verres à vin du Rhin.
Les "verres-trompeurs" d'origine vénitienne sont alors à l'honneur ces flacons peuvent être en forme de toutes sortes d'animaux.
Pour mes amis de langue allemande, W. Dexel a traité de l'histoire de cette verrerie dans ses "Deutsches Handwerksgut, Berlin 1939 ; Glas Werkstoff und form. Ravensburg 1950 et d'autres .
De son côté traitant de l'évolution des "Römer" A.E. Theuerkauff- Liederwald
a fait de même dans son "Der Römer Studien zu euner Glasform"
Les verres allemands de la fin du XVI ème siècle peuvent prendre des dimensions démesurées de trente à soixante centimètres de haut, contenant plus de quatre litres ; les documents allemands les désignent sous le nom de "Wilkomm".
Les flacons de pélerins, gourdes rondes, aplaties à long goulot mince datent également des XVI et XVII èmes siècles mais le plus fréquent est le flacon à eau de vie en verre incolore ou bien vert, bleu, jaune ou violet.
jeudi 23 février 2017
le verre à la Renaissance
Une bonne heure perdue pour retrouver trace de ma visite à Peralada et son musée où je n'avais jamais vu autant de verres réunis.
Magnifique, exceptionnelle collection !! et je me trouve bien timorée de n'avoir pas pris plus de photos...
Musée de Peralada photo Isarde
http://www.museucastellperalada.com/fr/musee/musee-du-verre-et-de-la-ceramique/
et comme le temps perdu ne se rattrape pas, le tout conjugué avec la lecture de plusieurs documents et la nécessité d'en faire une synthèse, je suis un peu "coincée" ce matin..
Je reprendrai cet article dans la journée si je le peux.
Musée Château de Peralada Espagne
https://www.google.fr/search?q=colecci%C3%B3n+de+vidrios+San+Ildefonso+de+la+Granja&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=VVwQNRxAPfhl0M%253A%253B2bRcUHT5VTSlKM%253Bhttps%25253A%25252F%25252Fwww.siempredepaso.es%25252Funa-visita-a-la-real-fabrica-de-cristales-de-la-granja%25252F&source=iu&pf=m&fir=VVwQNRxAPfhl0M%253A%252C2bRcUHT5VTSlKM%252C_&usg=__AFo88R92wkgG4zxh88mvaqjfOA8%3D&ved=0ahUKEwiGjYTx_qXSAhVHnBoKHf7vAzoQyjcILQ&ei=4rauWIaUPMe4av7fj9AD#imgrc=VVwQNRxAPfhl0M:
Magnifique, exceptionnelle collection !! et je me trouve bien timorée de n'avoir pas pris plus de photos...
Musée de Peralada photo Isarde
http://www.museucastellperalada.com/fr/musee/musee-du-verre-et-de-la-ceramique/
et comme le temps perdu ne se rattrape pas, le tout conjugué avec la lecture de plusieurs documents et la nécessité d'en faire une synthèse, je suis un peu "coincée" ce matin..
Je reprendrai cet article dans la journée si je le peux.
Musée Château de Peralada Espagne
https://www.google.fr/search?q=colecci%C3%B3n+de+vidrios+San+Ildefonso+de+la+Granja&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=VVwQNRxAPfhl0M%253A%253B2bRcUHT5VTSlKM%253Bhttps%25253A%25252F%25252Fwww.siempredepaso.es%25252Funa-visita-a-la-real-fabrica-de-cristales-de-la-granja%25252F&source=iu&pf=m&fir=VVwQNRxAPfhl0M%253A%252C2bRcUHT5VTSlKM%252C_&usg=__AFo88R92wkgG4zxh88mvaqjfOA8%3D&ved=0ahUKEwiGjYTx_qXSAhVHnBoKHf7vAzoQyjcILQ&ei=4rauWIaUPMe4av7fj9AD#imgrc=VVwQNRxAPfhl0M:
mercredi 22 février 2017
le verre au Moyen Age
Au Moyen Age, l'érudition et la culture sont l'apanage des couvents.
Il faut attendre le VII ème siècle pour trouver la correspondance du couvent bénédictin de Monkwearmouth qui relate des relations avec des verriers de la Gaule puis d'Allemagne qui fabriquaient du verre à vitres, des lampes et de la vaisselle pour le couvent.
Il est encore ici question de relations commerciales nécessitant des transports puisque les principaux centres de production se trouvaient en Gaule du Nord et en Allemagne qui exportaient vers l'Angleterre les Pays-Bas et la Scandinavie.
Les techiques du passé sont mentionnées dans des Codex, comme celui de l'évêque de Mayence, Raban Maur, le Codex Luccensis vers 800 ou bien celui d'Heraclius, moine romain qui au Xème siècle regroupe les techniques antiques et oientales dans son "de coloribus et artibus Romanorum".
Les plus vieux flacons de fabrication occidentale représentés sur des manuscrits du XI ème et XII ème siècle sont d'inspiration orientale.
Les voyages vers la Terre Sainte sont une raison de l'ouverture du monde chrétien vers les régions orientales.
Les célèbres "gobelets d'Hedwige " ont une origine égyptienne pour certains et pour d'autres bysantine ou russe.
Arrivent de Syrie les verres peints à l'émail dits à l'époque "verres de Damas" ;
Alep, Damas et Rakka étaient les centres de ces verres à la somptueuse décoration .
Le poète romantique allemand Uhland a chanté "the Luck of Edenwall" aujourd'hui au Victoria and Albert Museum dans les années 1250-1265.
C'est Tamerlan qui détruit Damas et son industrie en 1402 mais qui n'oublie pas de ramener à Samarcande, cent cinquante mille artisans.
Ce sera donc ce verre "syro-franc" au décor émaillé qui sera la vedette du XIII ème siècle.
Le plus célèbre est au British Museum signé" Magister Aldrevandrin me fecit" avec des armoiries souabes.
On pense que Corinthe a dû jouer un rôle d'intermédiaire entre l'Orient et l'Occident avant sa destruction par les Normands en 1147.
A la fin du XII ème siècle et au cours du XIII ème s. les métiers d'art se libèrent peu à peu de la tutelle des monastères.
Mais avant de suivre l'évolution de cette fabrication, revenons au moine Théophile ; du IX ème siècle ou au suivant et même du XIII ème, les auteurs ne s'accordent pas sur la date de son Diversarum artium schedula.
même incertitude sur son identité, auteur grec ? ou moine de Westphalie ?
Théophile traite dans son précieux ouvrage de la fabrication du verre à vitre, des vitraux peints, de la mosaïque de verre, des vases à boire ou autre, exécutés en verre émaillé, ou de couleur.
Sous forme de leçons données à un élève, il traite de la construction des fours qui doivent être de trois sortes.
La première est destinée à fondre les matières vitrifiables.
La seconde, consistant en un four de refroidissement, sert à donner ce qu'on appelle aujourd'hui le recuit.
La troisième est un four à dilatation et de nivellement utilisé pour l'achèvement des ouvrages.
Ensuite Théophile enseigne à son élève la confection des creusets, puis la manière de faire un vase : comment il faut s'y prendre pour pour souder des anses ou des anneaux : et comment il devra se servir, au cours de son travail, des moules en fer et des moules en bois, etc
Mais d'autres documents attestent de l'importance des manufactures françaises au XIII ème et au XIV ème siècle.
On sait qu'en 1338, Humbert II , dauphin du Viennois, accorda à un verrier nommé Guionnet l'exploitation d'une partie de la forêt de Chamborant, à condition qu'on lui fournit chaque année 240 verres à boire, en forme de coupe ou de hanaps, 144 amphores, 132 vases de nuit, 144 écuelles 72 plats 72 plats sans bords sans doute employés comme verres à vitres, 144 pots, 144 aiguières, 60 goteffles, 12 salières, 240 lampes, 72 chandeliers, 12 tasses, 12 petits barils, 6 grandes bottes pour le vin, 1 grande nef.
Sans doute ces objets ne faisaient-ils partie que de l'utilisation ordinaire et sujette à bris.
A ce titre un texte de Joinville relate que le comte d'Eu, frère du roi, s'amusait à l'aide d'une petite catapulte, à briser les aiguières et les verres dont se servaient les chevaliers au service de Saint Louis : ...
Dans les comptes de l'hôtel de Charles VI (1363) on apprend que ce prince fit donner, cette année là, 64 sols parisis à "Johannin, le voirrier de la forest d'Otte, lequel avoit présenté au roy des voirres plusieurs fois..
Mais voilà sans doute les premières mentions de la noblesse de ce métier...
seize ans plus tard Charles VI dans une charte qu'il accordait à Philippon Bertrand, "maistre de la voirrerie du parc de Moulchamp déclarait que les verriers "à cause dudit métier sont et doibvent estre tenuz et réputéz pour nobles" et rendait ceux de ces artisans qui étaient "néz et extraicts de par leur père d'aultres verriers "francs et quittes et exempts de toute taille et fouages".
On en reparlera.
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=1140
https://books.google.fr/books?id=rhbNDAAAQBAJ&pg=PA307&lpg=PA307&dq=Magister+aldrevandin+me+fecit+verre+British+Museum&source=bl&ots=nFR3c9BWlN&sig=rhGsmf56xgqvCEGGBX1_-lJ_y3Y&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiAwuP5taPSAhWF2RoKHVo7C7EQ6AEIJDAB#v=onepage&q=Magister%20aldrevandin%20me%20fecit%20verre%20British%20Museum&f=false
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=1150
http://www.vam.ac.uk/content/articles/t/the-luck-of-edenhall-history-and-myths/
Il faut attendre le VII ème siècle pour trouver la correspondance du couvent bénédictin de Monkwearmouth qui relate des relations avec des verriers de la Gaule puis d'Allemagne qui fabriquaient du verre à vitres, des lampes et de la vaisselle pour le couvent.
Il est encore ici question de relations commerciales nécessitant des transports puisque les principaux centres de production se trouvaient en Gaule du Nord et en Allemagne qui exportaient vers l'Angleterre les Pays-Bas et la Scandinavie.
Les techiques du passé sont mentionnées dans des Codex, comme celui de l'évêque de Mayence, Raban Maur, le Codex Luccensis vers 800 ou bien celui d'Heraclius, moine romain qui au Xème siècle regroupe les techniques antiques et oientales dans son "de coloribus et artibus Romanorum".
Les plus vieux flacons de fabrication occidentale représentés sur des manuscrits du XI ème et XII ème siècle sont d'inspiration orientale.
Les voyages vers la Terre Sainte sont une raison de l'ouverture du monde chrétien vers les régions orientales.
Les célèbres "gobelets d'Hedwige " ont une origine égyptienne pour certains et pour d'autres bysantine ou russe.
Arrivent de Syrie les verres peints à l'émail dits à l'époque "verres de Damas" ;
Alep, Damas et Rakka étaient les centres de ces verres à la somptueuse décoration .
Le poète romantique allemand Uhland a chanté "the Luck of Edenwall" aujourd'hui au Victoria and Albert Museum dans les années 1250-1265.
C'est Tamerlan qui détruit Damas et son industrie en 1402 mais qui n'oublie pas de ramener à Samarcande, cent cinquante mille artisans.
Ce sera donc ce verre "syro-franc" au décor émaillé qui sera la vedette du XIII ème siècle.
Le plus célèbre est au British Museum signé" Magister Aldrevandrin me fecit" avec des armoiries souabes.
On pense que Corinthe a dû jouer un rôle d'intermédiaire entre l'Orient et l'Occident avant sa destruction par les Normands en 1147.
A la fin du XII ème siècle et au cours du XIII ème s. les métiers d'art se libèrent peu à peu de la tutelle des monastères.
Mais avant de suivre l'évolution de cette fabrication, revenons au moine Théophile ; du IX ème siècle ou au suivant et même du XIII ème, les auteurs ne s'accordent pas sur la date de son Diversarum artium schedula.
même incertitude sur son identité, auteur grec ? ou moine de Westphalie ?
Théophile traite dans son précieux ouvrage de la fabrication du verre à vitre, des vitraux peints, de la mosaïque de verre, des vases à boire ou autre, exécutés en verre émaillé, ou de couleur.
Sous forme de leçons données à un élève, il traite de la construction des fours qui doivent être de trois sortes.
La première est destinée à fondre les matières vitrifiables.
La seconde, consistant en un four de refroidissement, sert à donner ce qu'on appelle aujourd'hui le recuit.
La troisième est un four à dilatation et de nivellement utilisé pour l'achèvement des ouvrages.
Ensuite Théophile enseigne à son élève la confection des creusets, puis la manière de faire un vase : comment il faut s'y prendre pour pour souder des anses ou des anneaux : et comment il devra se servir, au cours de son travail, des moules en fer et des moules en bois, etc
Mais d'autres documents attestent de l'importance des manufactures françaises au XIII ème et au XIV ème siècle.
On sait qu'en 1338, Humbert II , dauphin du Viennois, accorda à un verrier nommé Guionnet l'exploitation d'une partie de la forêt de Chamborant, à condition qu'on lui fournit chaque année 240 verres à boire, en forme de coupe ou de hanaps, 144 amphores, 132 vases de nuit, 144 écuelles 72 plats 72 plats sans bords sans doute employés comme verres à vitres, 144 pots, 144 aiguières, 60 goteffles, 12 salières, 240 lampes, 72 chandeliers, 12 tasses, 12 petits barils, 6 grandes bottes pour le vin, 1 grande nef.
Sans doute ces objets ne faisaient-ils partie que de l'utilisation ordinaire et sujette à bris.
A ce titre un texte de Joinville relate que le comte d'Eu, frère du roi, s'amusait à l'aide d'une petite catapulte, à briser les aiguières et les verres dont se servaient les chevaliers au service de Saint Louis : ...
Dans les comptes de l'hôtel de Charles VI (1363) on apprend que ce prince fit donner, cette année là, 64 sols parisis à "Johannin, le voirrier de la forest d'Otte, lequel avoit présenté au roy des voirres plusieurs fois..
Mais voilà sans doute les premières mentions de la noblesse de ce métier...
seize ans plus tard Charles VI dans une charte qu'il accordait à Philippon Bertrand, "maistre de la voirrerie du parc de Moulchamp déclarait que les verriers "à cause dudit métier sont et doibvent estre tenuz et réputéz pour nobles" et rendait ceux de ces artisans qui étaient "néz et extraicts de par leur père d'aultres verriers "francs et quittes et exempts de toute taille et fouages".
On en reparlera.
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=1140
https://books.google.fr/books?id=rhbNDAAAQBAJ&pg=PA307&lpg=PA307&dq=Magister+aldrevandin+me+fecit+verre+British+Museum&source=bl&ots=nFR3c9BWlN&sig=rhGsmf56xgqvCEGGBX1_-lJ_y3Y&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiAwuP5taPSAhWF2RoKHVo7C7EQ6AEIJDAB#v=onepage&q=Magister%20aldrevandin%20me%20fecit%20verre%20British%20Museum&f=false
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=1150
http://www.vam.ac.uk/content/articles/t/the-luck-of-edenhall-history-and-myths/
mardi 21 février 2017
Le verre en Europe
Les fabrications du verre, déjà au V ème millénaire avant J C en Syrie vont évoluer au cours des siècles.
Nous avons vu que les premières perles opaques et colorées que l'on retrouve même en Afrique vont être suivies au II ème millénaire par les premiers vases primitifs roulés sur un noyau de sable, en Mésopotamie.
Et il semble que ce soit Thoutmosis III qui ramène de ses campagnes militaires, quelques verriers parmi ses prisonniers.
Si on connaît le verre moulé, le verre mosaïque ou le verre taillé c'est l'invention de la canne de verrier au Ier siècle avant J C qui va révolutionner l'art de traiter cette matière : le verre soufflé.
La stupéfiante histoire des verriers de Murano prisonniers de leur île au XIII ème siècle mais qui finiront par s'en échapper pour devenir en Europe des maïtres verriers à part entière, en Bohême, en France aux Pays Bas, préfigure celle de l'invention en Angleterre au XVIII ème siècle du cristal.
Collection privée Copyright Isarde
Mais les verriers ne sont pas à cours d'inventions en Bohême apparaissent les verres de hialite noir, le lithialin et au XIX ème siècle en France ce sont Baccarat, Saint-Louis, et les charmantes "opalines".
Tout comme pour les bijoux, les verres et cristaux suivront la mode, Art Nouveau, Art Déco avec Lalique et Martinot.
Vous savez que je suis une habituée,des Biennales de Carmaux et je vous ai toujours fait un compte rendu des dernières inventions.
Matériau trés "écologique" puisque la soude était obtenue par lessivage d'algues marines et la potasse de cendres de feuilles d'arbres.
Pour les couleurs c'est un arc-en-ciel de vert, bleu ou jaune avec le fer, d'autres verts bleus ou rouges, avec le cuivre, de bleu, avec le cobalt, de rouge vif, avec l'or, de violet avec le manganèse et le nickel mais encore d'autres verts avec le chrome et l'urane et le beau jaune du cadmium et le souffre etc.
Collection privée Copyright Isarde
Collection privée Isarde.
Le verre est gravé à l'aide d'une machine à pédale au XVI ème siècle puis pour la taille c'est la force hydraulique qui est employée, quant au moulage ce sont les Etats-Unis qui l'inventent en 1827.
Les fouilles archéologiques permettent de percevoir les échanges dans le monde romain, de la Syrie en passant par Chypre ou Alexandrie.
Les emballages devaient être très soignés pour protéger toutes ces cargaisons.
C'est en cela que l'on peut constater que l'art est universel, que c'est tout ce qui peut rester du génie humain une fois qu'il s'est combattu, éliminé ; l'art, seul, est encore là pour nous parler de ces artistes, de ces peuples, si vous préférez.
Belle transparence de ce bloc de cristal qui adopte le papillon de la nappe comme fond.
Je dois aussi évoquer le verre" sandwich or" où une feuille d'or se trouve emprisonnée entre deux couches de verre; puis aussi, le Millefiori.
https://www.google.fr/search?q=millefiori&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=_w3_lMboiCdPVM%253A%253BiYbiAAZFgLDscM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fblogs.henrico.k12.va.us%25252F21%25252F2014%25252F03%25252F13%25252Ffinding-millefiori-and-venetian-glass-8004%25252F&source=iu&pf=m&fir=_w3_lMboiCdPVM%253A%252CiYbiAAZFgLDscM%252C_&usg=__WgdUtHqj5mbsRQZDPB7szhPfN9M%3D&ved=0ahUKEwir8v-whKHSAhWHthQKHeISBbMQyjcIPw&ei=kB2sWKvqJYftUuKllJgL#imgrc=_w3_lMboiCdPVM:
Les conquêtes d'Alexandre propulsent la culture grecque vers le Proche-Orient: les verriers Mésopotamiens émigrent à Alexandrie qui à son tour exporte son verre de luxe vers l'Italie et jusqu'en Rhénanie.
Cologne au IV ème siècle devient le centre principal de production.
Toutes ces productions atteindront la Scandinavie au VI ème siècle, vases "à larmes (Rüsselbecher, claw beaker), ornés de grosses larmes creuses laissant penser à des coquillages.
Je vous ai déjà montré le vase de Portland que j'ai photographé au British Museum, l'été dernier.
http://www.mediterranees.net/art_antique/oeuvres/portland/
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1955_num_99_1_10362
https://www.youtube.com/watch?v=LLDiJL-oolE
https://books.google.fr/books?id=QKh2lAp6NKIC&pg=PA113&lpg=PA113&dq=vase+Situla+Pagana&source=bl&ots=er4oExIz1a&sig=dTuTd3F_UL77qQ65J0wPpDXUAV4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiA25y__6DSAhVMbRQKHSTjAKwQ6AEIJDAB#v=onepage&q=vase%20Situla%20Pagana&f=false
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/dossiers-thematiques/chronologie-du-verre/apres-1945-le-verre-sous-toutes
Nous avons vu que les premières perles opaques et colorées que l'on retrouve même en Afrique vont être suivies au II ème millénaire par les premiers vases primitifs roulés sur un noyau de sable, en Mésopotamie.
Et il semble que ce soit Thoutmosis III qui ramène de ses campagnes militaires, quelques verriers parmi ses prisonniers.
Si on connaît le verre moulé, le verre mosaïque ou le verre taillé c'est l'invention de la canne de verrier au Ier siècle avant J C qui va révolutionner l'art de traiter cette matière : le verre soufflé.
La stupéfiante histoire des verriers de Murano prisonniers de leur île au XIII ème siècle mais qui finiront par s'en échapper pour devenir en Europe des maïtres verriers à part entière, en Bohême, en France aux Pays Bas, préfigure celle de l'invention en Angleterre au XVIII ème siècle du cristal.
Collection privée Copyright Isarde
Mais les verriers ne sont pas à cours d'inventions en Bohême apparaissent les verres de hialite noir, le lithialin et au XIX ème siècle en France ce sont Baccarat, Saint-Louis, et les charmantes "opalines".
Tout comme pour les bijoux, les verres et cristaux suivront la mode, Art Nouveau, Art Déco avec Lalique et Martinot.
Vous savez que je suis une habituée,des Biennales de Carmaux et je vous ai toujours fait un compte rendu des dernières inventions.
Matériau trés "écologique" puisque la soude était obtenue par lessivage d'algues marines et la potasse de cendres de feuilles d'arbres.
Pour les couleurs c'est un arc-en-ciel de vert, bleu ou jaune avec le fer, d'autres verts bleus ou rouges, avec le cuivre, de bleu, avec le cobalt, de rouge vif, avec l'or, de violet avec le manganèse et le nickel mais encore d'autres verts avec le chrome et l'urane et le beau jaune du cadmium et le souffre etc.
Collection privée Copyright Isarde
Collection privée Isarde.
Le verre est gravé à l'aide d'une machine à pédale au XVI ème siècle puis pour la taille c'est la force hydraulique qui est employée, quant au moulage ce sont les Etats-Unis qui l'inventent en 1827.
Les fouilles archéologiques permettent de percevoir les échanges dans le monde romain, de la Syrie en passant par Chypre ou Alexandrie.
Les emballages devaient être très soignés pour protéger toutes ces cargaisons.
C'est en cela que l'on peut constater que l'art est universel, que c'est tout ce qui peut rester du génie humain une fois qu'il s'est combattu, éliminé ; l'art, seul, est encore là pour nous parler de ces artistes, de ces peuples, si vous préférez.
Belle transparence de ce bloc de cristal qui adopte le papillon de la nappe comme fond.
Je dois aussi évoquer le verre" sandwich or" où une feuille d'or se trouve emprisonnée entre deux couches de verre; puis aussi, le Millefiori.
https://www.google.fr/search?q=millefiori&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=_w3_lMboiCdPVM%253A%253BiYbiAAZFgLDscM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fblogs.henrico.k12.va.us%25252F21%25252F2014%25252F03%25252F13%25252Ffinding-millefiori-and-venetian-glass-8004%25252F&source=iu&pf=m&fir=_w3_lMboiCdPVM%253A%252CiYbiAAZFgLDscM%252C_&usg=__WgdUtHqj5mbsRQZDPB7szhPfN9M%3D&ved=0ahUKEwir8v-whKHSAhWHthQKHeISBbMQyjcIPw&ei=kB2sWKvqJYftUuKllJgL#imgrc=_w3_lMboiCdPVM:
Les conquêtes d'Alexandre propulsent la culture grecque vers le Proche-Orient: les verriers Mésopotamiens émigrent à Alexandrie qui à son tour exporte son verre de luxe vers l'Italie et jusqu'en Rhénanie.
Cologne au IV ème siècle devient le centre principal de production.
Toutes ces productions atteindront la Scandinavie au VI ème siècle, vases "à larmes (Rüsselbecher, claw beaker), ornés de grosses larmes creuses laissant penser à des coquillages.
Je vous ai déjà montré le vase de Portland que j'ai photographé au British Museum, l'été dernier.
http://www.mediterranees.net/art_antique/oeuvres/portland/
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1955_num_99_1_10362
https://www.youtube.com/watch?v=LLDiJL-oolE
https://books.google.fr/books?id=QKh2lAp6NKIC&pg=PA113&lpg=PA113&dq=vase+Situla+Pagana&source=bl&ots=er4oExIz1a&sig=dTuTd3F_UL77qQ65J0wPpDXUAV4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiA25y__6DSAhVMbRQKHSTjAKwQ6AEIJDAB#v=onepage&q=vase%20Situla%20Pagana&f=false
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/dossiers-thematiques/chronologie-du-verre/apres-1945-le-verre-sous-toutes
lundi 20 février 2017
du Verre aux Verrières
En effet si je veux traiter le sujet, d'un art déjà excercé par les Pheniciens ,les Egyptiens et bien sûr les Grecs puis les Romains et Gallo-Romains, il faut partir aux sources, commencer par les matières premières.
J'ai déjà évoqué les gentilshommes verriers nombreux dans notre Sud-Ouest, entre autres.
Je choisirai comme illustrations quelques verrières de nos plus célèbres cathédrales.
En effet le terme "vitraux" plus employé au pluriel qu'au singulier, ne l'est que à partir du XVII ème..
Commençons par les" verres ", ils sont nombreux, très nombreux, l'historique et les inventaires royaux... très vastes et le choix sera difficile.
Pour la définition ;
Corps solide et transparent, sonore, cassant et fusible, généralement composé de silice, de potasse ou de soude et de chaux ou d'oxyde de plomb, transformés par la fusion en une masse transparente qui ne se dissout pas dans l'eau, et qui n'est pas attaquée par les acides.
On distingue : le verre commun plutôt verdâtre utilisé pour les bouteilles
le verre semi-fin ou verre de Fougère (sels de potasse et
combustion des plantes de fougère.
le verre cristallin ou de Bohême (carbonate de soude).
Quelques citations parmi les poètes :
Amadis Jamyn en 1575 écrivait à une jolie dame:
Je n'aime l'eau, breuvage trop humide,
Mais quand tu veux que i'e en boive d'autant
Tu prens un verre, et première y tastant,
Tu me le tens à fin que ie le vuide.
Regnard parlant d'un diner que le Grand Condé accepta chez lui, vante la simpicité de
Ces héros, méprisant tout l'or de leurs buffets,
Contens d'un linge blanc et de verres bien nets,
Qui ne reçoivent point la liqueur infidelle
Que Rousseau fit chez lui d'une main criminelle.
Boileau, dans son "Festin Ridicule " (3e satire) raconte plaisamment qu'au moment des "santés"
On a porté partout des verres à la ronde,
Où les doigts des laquais, dans la crasse tracés,
Témoignoient par écrit qu'on les avoit rincés.
Rabelais (Pantagruel liv V, ch.XXXIV)
" Cent formes de voyrres à pied et voyrres à cheval :
cuveaulx, retumbes, hanaps, iadaulx, salvernes, tasses, guobeletz et telle artillerie bachique"
Montaigne (Essais liv. III, ch XIII)
"Je me laisse aller à certaine forme de verre, et ne boys pas volontiers en verre commun, non plus que d'une main commune ; tout métal m'y desplait au prix d'une claire et transparente, que mes yeux tastent aussi selon leur capacité".
Tallemant des Réaux (Historiettes t.IV, p.112) parlant d'u parent du Cardinal de Retz "homme fort voluptueux" dinant chez un de ses amis à cinq lieues de Saint Cloud où il n'y avait pas de verres de cristal, dit à un de ses gens :
"Va m'en quérir un à St Cloud, et ne te soucie de crever le cheval.
Il y va.
Le cheval crève en arrivant, et le valet, en descendant, cassa le verre "
Musée du Louvre
Suivent les énumérations des différentes qualités de verre et leurs fabriques :
Armoiries corporatives des verriers (XVII ème siècle)
J'ai déjà évoqué les gentilshommes verriers nombreux dans notre Sud-Ouest, entre autres.
Je choisirai comme illustrations quelques verrières de nos plus célèbres cathédrales.
En effet le terme "vitraux" plus employé au pluriel qu'au singulier, ne l'est que à partir du XVII ème..
Commençons par les" verres ", ils sont nombreux, très nombreux, l'historique et les inventaires royaux... très vastes et le choix sera difficile.
Pour la définition ;
Corps solide et transparent, sonore, cassant et fusible, généralement composé de silice, de potasse ou de soude et de chaux ou d'oxyde de plomb, transformés par la fusion en une masse transparente qui ne se dissout pas dans l'eau, et qui n'est pas attaquée par les acides.
On distingue : le verre commun plutôt verdâtre utilisé pour les bouteilles
le verre semi-fin ou verre de Fougère (sels de potasse et
combustion des plantes de fougère.
le verre cristallin ou de Bohême (carbonate de soude).
Quelques citations parmi les poètes :
Amadis Jamyn en 1575 écrivait à une jolie dame:
Je n'aime l'eau, breuvage trop humide,
Mais quand tu veux que i'e en boive d'autant
Tu prens un verre, et première y tastant,
Tu me le tens à fin que ie le vuide.
Regnard parlant d'un diner que le Grand Condé accepta chez lui, vante la simpicité de
Ces héros, méprisant tout l'or de leurs buffets,
Contens d'un linge blanc et de verres bien nets,
Qui ne reçoivent point la liqueur infidelle
Que Rousseau fit chez lui d'une main criminelle.
Boileau, dans son "Festin Ridicule " (3e satire) raconte plaisamment qu'au moment des "santés"
On a porté partout des verres à la ronde,
Où les doigts des laquais, dans la crasse tracés,
Témoignoient par écrit qu'on les avoit rincés.
Rabelais (Pantagruel liv V, ch.XXXIV)
" Cent formes de voyrres à pied et voyrres à cheval :
cuveaulx, retumbes, hanaps, iadaulx, salvernes, tasses, guobeletz et telle artillerie bachique"
Montaigne (Essais liv. III, ch XIII)
"Je me laisse aller à certaine forme de verre, et ne boys pas volontiers en verre commun, non plus que d'une main commune ; tout métal m'y desplait au prix d'une claire et transparente, que mes yeux tastent aussi selon leur capacité".
Tallemant des Réaux (Historiettes t.IV, p.112) parlant d'u parent du Cardinal de Retz "homme fort voluptueux" dinant chez un de ses amis à cinq lieues de Saint Cloud où il n'y avait pas de verres de cristal, dit à un de ses gens :
"Va m'en quérir un à St Cloud, et ne te soucie de crever le cheval.
Il y va.
Le cheval crève en arrivant, et le valet, en descendant, cassa le verre "
Musée du Louvre
Suivent les énumérations des différentes qualités de verre et leurs fabriques :
Armoiries corporatives des verriers (XVII ème siècle)
dimanche 19 février 2017
suite de la balade
Je réfléchissais ce matin ..... où allais-je vous entraîner.. ?
mais je n'étais pas encore redescendue : j'ai toujours du mal à retrouver les plaines ; ce qui n'est pas tout à fait mon cas, cependant, puisque je vis à presque 600 mètres.
J'avais oublié de vous dire que j'étais sur les pentes du contre-fort sud du St Barthélémy dominant la route des Corniches au départ du Col de Marmare, d'où la présence des isards.
Pas facile de les photographier d'ailleurs, perchée en haut d'un à pic, le soleil dans les yeux, alors qu'ils ne tenaient pas en place.
J'adore ces immersions dans la nature sauvage quand il n'y a pas âme (humaine) qui vive mais que tout palpite et renaît ; inquiétant d'ailleurs ces alternances de chaleur et de gel dont certains feront les frais.
pas question de trop gesticuler dans ce pierrier pour éviter mon ombre.
J'aime aussi voir que la nature, dans ses hasards, fabrique ses propres sculptures, ici un tronc foudroyé, pauvre animal calciné..
ou bien ce bouquet harmonieux de hêtres, en éventail.
qui disposent artistiquement leurs faines.
Je crois que pour rester dans la lumière, je vais vous entraîner dans les vitraux ou l'art du verre : mais pour cela il faut que j'aille à la pêche de mes dossiers.
Et il y a aussi du travail dans le jardin qui, lui aussi, a une forte envie de démarrer dans ses bourgeons, ses primevères, violettes ou crocus.
sans oublier
les vaillantes qui ont traversé l'hiver,
la rose de Noël et la pensée.
une pensée pour vous.. mes lointains amis ! !
http://www.photosariege.com/article-15564113.html
vendredi 17 février 2017
La nature ; la voilà !
Spendide journée en montagne dans les Pyrénées.
Tout s'éveille, les bourdons, qui trouvent déjà à butiner...
les isards, auxquels j'ai emboité les pattes, non sans mal d'ailleurs,
sur un terrain glissant !! les voir brouter tranquilles bien à l'abri dans leur combe était un grand plaisir.
Traversée d'un couloir d'avalanche, dénué de neige, mais où les arbres décapités gardent leur troncs dévastés ; totems dressés pour longtemps encore.
Aucune intervention de ma part poor ces yeux enfoncés dans la neige où se sont réfugiés des faines de hêtre.
Les carlines qui ont passé l'hiver sous la neige refont surface,
et les premières anémones blanda sortent timidement
A part cela le panorama défile
Mais il n'est pas interdit de faire une petite pause
en regardant les branches à l'envers
et d'envisager un retour quand les ombres commencent à s'allonger
Tout s'éveille, les bourdons, qui trouvent déjà à butiner...
les isards, auxquels j'ai emboité les pattes, non sans mal d'ailleurs,
sur un terrain glissant !! les voir brouter tranquilles bien à l'abri dans leur combe était un grand plaisir.
Traversée d'un couloir d'avalanche, dénué de neige, mais où les arbres décapités gardent leur troncs dévastés ; totems dressés pour longtemps encore.
Aucune intervention de ma part poor ces yeux enfoncés dans la neige où se sont réfugiés des faines de hêtre.
Les carlines qui ont passé l'hiver sous la neige refont surface,
et les premières anémones blanda sortent timidement
A part cela le panorama défile
Mais il n'est pas interdit de faire une petite pause
en regardant les branches à l'envers
et d'envisager un retour quand les ombres commencent à s'allonger
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