vendredi 13 février 2015

Autres représentations artistiques

 Je vais délaisser les rites et coutumes des Pyrénées et les franchir dès les prochains jours pour d'autres représentations du génie créatif humain.

Tout en partageant avec vous les traditions Pyrénéennes, je suis plongée dans d'autres livres plus ingrats comme celui de Bonnassié, publication de l'Université de Toulouse-le Mirail: La Catalogne du milieu du Xème à la fin du XIème. Histoire de préparer mon voyage et de lui donner une orientation plus précise, d'y trouver des vestiges que les guides traditionnels n'indiquent pas.
Mais tout se superpose en Catalogne, et nous l'avons déjà vu, Ibéres, Romains Maures, Wisigoths, Moyen Age .... peut-être une attention particulière au Maïtre de Cabestany ? mais pas que.

http://www.art-roman.net/cabestany/cabestany.htm

D'ailleurs Duhourcau ne manque pas de l'évoquer  et d'analyser à sa façon le style  de ce génial sculpteur..  et peut-être de son école. A-t-il été le seul à façonner toutes les oeuvres qu'on lui attribue?

"Les mains et les doigts démesurés trahissent une intention obscure. Certains ressentent une impression de gêne devant cette oeuvre et un archéologue a avancé l'hypothèse d'une caricature volontaire des mystères du christianisme par un hérétique, ou même un libre penseur.
L'artiste, dissimulant ses véritables sentiments, aurait traité, avec toute la liberté d'un Picasso devant un sujet religieux, des thèmes qu'il jugeait ridicules.

Le tympan de Cabestany n'est cependant pas le Guernica de l'époque c'est une idée noyée au sein du monde des formes qui errent en quête d'un créateur et qui ont trouvé un sculpteur de génie pour leur donner existence."

                                               Guernica. Picasso
 Ce n'est pas mon analyse: le maître de Cabestany n'est même pas identifiable, comment pourrait-il  nous donner l'explication de ses intentions ?

J'avais consacré un voyage précédent à Dali, lui aussi comme le Greco accentuaient leurs perspectives.

                                 Théatre- Musée Dali Figueres
                                                                           Photo Isarde

                                                    Tolede: Le Greco
                             

mercredi 11 février 2015

Fin du Carnaval

"Avec le bal de l'ours, au symbolisme érotique et cruel, les Pyrénées offrent un éventail extraordinaire de rites incantatoires du printemps. Ils leur ont été légués, selon toute apparence, par cet étrange maître de cérémonie, le sorcier du Volp, "le roi-cerf" dont la figure masquée de dépouilles animales  veille au fond des cavernes du Volp, dans l'Ariège, au centre géographique et magique de la chaïne"



Voilà l'introduction pour le récit d'une belle aventure.
Lorsque je vous avais parlé de Bethmale j'avais eu l'envie de vous indiquer le livre du Comte Jacques Begouën "La vallée de Bethmale" mais je le retrouve pour vous conter l'histoire d'une belle découverte.
 Je n'apprendrai rien aux Ariégeois, tous au fait de ce patrimoine.

http://cavernesduvolp.com/Begouen_1990.pdf

On a cru découvrir le génie de la caverne dans l'extraordinaire figure peinte du sanctuaire, appelé successivement "le sorcier dansant", "le dieu cornu", "le roi-cerf", ce qui trahit l'incertitude et le désarroi de tous ceux qui cherchent à expliquer les secrets de l'âme de nos lointains ancêtres.
Avec des yeux de hibou, des bois de cerf, des bras comme des pattes d'ours un tronc et une queue de cheval, un sexe mis en évidence, Leroi-Gourhan le tient pour un représentant de la religion des grottes.
Ce dieu viril représentatif de l'homme, de l'oiseau, du cerf, du cheval, peint au plus profond de la caverne représente à ses yeux:
" L'idée qu'exprime la figure est claire: c'est l'essence du plus viril plaçé au plus féminin de la cavité"

Vous trouverez dans l'ouvrage de Leroi-Gourhan, ce qui a trait à cette Grotte des Trois Fréres

http://nashira.pagesperso-orange.fr/Prehistoire.pdf

J'avais récemment une discussion avec un de mes petits-fils et je  lui "signifiais" que nous n'étions que les héritiers d'une très longue histoire.

Si ce sujet des êtres composites vous intéresse vous trouverez sans doute des réponses dans ce texte :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pal_1145-3370_1995_num_7_1_1216

Evocations

Toutes les vallées avaient  leurs festivités carnavalesques, Aspe,  Luz et aux portes de Pau, à Bizanos, que je connais bien pour y avoir marié une de mes filles. J'ai toutefois pris la peine de ne pas parler tout-à- fait à l'imparfait.
 Il existe encore un carnaval mais qui ne revêt pas les mêmes formes.

Il fallait manger ce jour là des"broutous" tendres pousses des premiers choux de l'année.
Le dimanche, un jeune homme symbolisant le printemps traversait le village monté sur un cheval blanc et vêtu d'une chemise, d'un pantalon blanc, d'une ceinture rouge, des rubans flottant autour de son cou.
Le mercredi des cendres les jeunes gens travestis, postiches, pompons, tabliers et jupons, enlevaient Carnaval et le faisaient brûler.
Quand les flammes du bûcher diminuaient  les sauts commençaient au travers du bûcher:
"Et jusqu'aux dernières braises, les corps volaient et se croisaient, riant de toutes leurs faces noires, à la clarté déclinante du feu".
                                                           Anne Saffores, Vallée d'Aspe, Pau, 1969

Je ne vous parlerais pas mieux des mascarades souletines, itinérantes..

http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/riev/08/08368385.pdf


https://www.youtube.com/watch?v=X3f-jW_eCeo

 et en Pays de Luchon:

http://garae.fr/Folklore/R52_190_191_ETE_1983.pdf

 La restitution de la "ronde" dans ce texte de Serge Brunet est un document qu'Isaure considère comme un document de référence qui permet d'évaluer comparativement la situation dans les autres unités du Haut-Comminges et du Couserans.

Elle cite:

"Une différence avec le Larboust contemporain, étudié par Serge Brunet, apparaît dans les témoignages que j'ai recueillis dans les autres vallées des Pyrénées gasconnes, sur le thème du carnaval:"la ronde" quand elle y a existé, a perdu son nom. Le terme générique a disparu pour être remplacé par une paraphrase descriptive:
  "On allait galoper là où il y avait des filles"  ou "les Masques venaient taper à la porte".(Notons que le terme de "masque" désigne à la fois l'objet et celui qui le porte).
Les récits limitent les visites nocturnes à la joyeuse galopade de huit, neuf, une douzaine de jeunes gens, dans un hameau, ou allant d'un village à l'autre, passant dans les maisons où il y avait des filles à embrasser:
  "On s'habillait en masqué pour aller voir ces demoiselles" dit Blaise Dupac né en 1895.............................................................................................."

 Dans l'Ourse de Sost, Marius, né en 1900 et Marie, née en 1910 soulignent qu'il n'était pas de mise que les filles se déguisent. Mais à Melles, Marthe Sanson et Suzanne Cesplan 1914 et 1920 de même qu'en Bethmale, dans le Biros, les Pyrénéennes se déguisant en hommes ont investi le Carnaval.

" Pendant ces jours de basculement dans tous les sens du terme, on envoie aussi bien cul par-dessus tête les individus que les institutions. Et on transgressait les interdits, avec allégresse.
"les filles, elles mettaient des pantalons qu'on ne reconnaisse pas que... Seulement y en a , comme elles avaient de jolis seins, ils allaient taper pour  savoir si c'était ... eh...(Jean Dat né en 1900). Marie Françoise, son épouse (Bausen haut Aran) chez moi les hommes qui se déguisaient en fille mettaient une poignée de regain et ça faisait les seins !!
Mais dans le Nistos, Jeanne Pène née en 1909, finaude, donne le truc pour distinguer les garçons des filles:
 "c'était facile de les distinguer, pour les Masques, vous n'aviez qu'à prendre une pomme, vous la jetiez sur les genoux, le garçon serrait les genoux tandis qu'une fille les écartait: eh tè ! l'habitude de porter un tablier ! Alors c'était vendu !!

mardi 10 février 2015

Carnavals

Je n'ai pas encore réussi à faire une synthèse entre tous les textes compulsés sur ce thème du Carnaval, peut-être parcequ'il est une manifestation qui ne m'a jamais passionné.... et pourtant.

 Les manifestations du Carnaval sont reconnues comme des vestiges de très anciens rites religieux destinés à ramener, avec le soleil, la fécondité des champs et des bêtes. On ne s'étonnera pas de trouver dans les Pyrénées, réceptacle des plus antiques civilisations, en particulier au Pays Basque, des coutumes sous lesquelles transparait tout un monde de croyances liées au renouveau du printemps.
Si dans l'Aude voisine  c'est le Carnaval de Limoux qui attire les foules,



 celui de la Soule est encore le plus représentatif et le plus actuel; sans oublier toutefois celui des Pyrénées Orientales avec la fête de l'Ours,


 et sans aller jusqu'à Nice.

Nous verrons que ceux du Comminges et du Couserans ont disparus avec l'exode de la jeunesse.
 Peut-être commençons nous par ceux de la Soule:

http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/literatura/16/16087136.pdf

Quand on lit les descriptions qu'en a faites l'écrivain basque Chaho, vers 1840, et les détails notés par les ethnologues contemporains Violet Alford et Barandiaran, on pénètre dans un extraordinaire monde de symboles hérités d'une mythologie fabuleuse, celle des saturnales et des religions agraires de l'Orient.
A travers une description d'une prolixité romantique, Chaho a fourni sur la danse du "zamalzaïn" des détails qui, aujourd'hui sont tombés en désuétude; leur symbolisme, détaché de sa signification antique avait des formes incompréhensibles. C'est ainsi qu'il lui donne une escorte de douze porteurs de toques rouges, les kukulleros, qui dansent à sa suite deux par deux, une baguette à la main.
Quand la mascarade a pris possession d'un village, le tcherrero trace avec son balai de crin le cercle au centre duquel le zamalzaïn, va exécuter sa danse sur un air traditionnellement différent de ceux qui accompagnent les autres parties de la cérémonie. Lorsque chaque personnage a accompli son exhibition, le zamalzaïn redevient le cente d'intérêt. Une scène, banale en apparence, va .se dérouler: on va le ferrer.



Une fois ferré après maintes pousuites, sauts,  simulacre de chasse rituelle, enfin ferré, il va refuser l'avoine proposée et se livrer à la danse du verre, après quoi on assitera au similacre de sa castration.

 https://www.youtube.com/watch?v=_2v8faNZPrc

 Le rituel religieux des fêtes du printemmps des anciens agriculteurs du néolithique revit ainsi dans les mascarades qui serpentent au travers de la Soule: le héros de la cérémonie en est le héros et la victime.
 Autrefois il y avait aussi  l'ours et deux agneaux, mimés, dans une course poursuite que l'on retrouve dans les Pyrénées Orientales.

lundi 9 février 2015

suite

Serez-vous choqués si je vous dis que nous voulions nous ennivrer de soleil, d'air pur et de la contemplation de notre chaîne, chérie de l'est à l'ouest.
 En ce qui me concerne loin des foules, car la communion avec la nature ne se partage que dans un certain silence.
Prendre son repas dans de telles circonstances est pour moi aussi "jouissif" que dans un restaurant deux ou trois étoiles, et je sais de quoi je parle.

Vous avez là, à l'extrème gauche la face Nord du Pic Brasseil, plus communément "La Dent d'Orlu", auréolée de son petit nuage.


Je ne suis pas encore descendue du mien, bien que je me penche sur les traditions du Carnaval dans ces montagnes.

Je suis encore surprise que dans tous les dictons il soit toujours fait référence au renouveau de la nature et des travaux agraires déjà préparatoires du printemps.
Ce ne  serait pas envisageable avec les trois mètres de neige tombés cette année.


Chez moi, où mon village est trop pauvre pour saler les rues que mes garçons on traversé en une seule glissade, le soleil arrive enfin à 10 heures et j'espère, va finir de faire fondre mon environnement immédiat, encore bien blanc et  gelé.

Mais oh! combien je préférais la vision ci-dessus à celle de  ci-dessous.
 Mais c'est quand même ce que je suis venue chercher ici "des conditions similaires mais plus civilisées".
"  Une occasion de me souvenir que les Ercéens ne disent pas "Oh combien" mais oh ! tellement".


dimanche 8 février 2015

Col de Marmare

Comme un océan, une mer ....de Marmara. c'était hier une mer de neige, sans vague,  d'une blancheur éclatante, d'une profondeur rare.



Nous étions cinq de la même famille à partager une telle merveille.



 Le ciel d'un bleu si intense  qu'il en était presque bleu marine.



Pas un souffle, un silence parfois interrompu par les touffes de neige que le soleil faisait fondre et s'écraser à terre.



d'autres touffes de neige plus légères  ne faisaient que saupoudrer le chemin.

Je ne sais que choisir parmi les 75 photos que j'ai prises lors de cette journée de balade

 Je me doutais bien qu'à l'issue de la montée nous allions déboucher sur un océan de blancheur:

                                                                                   photos Isarde

vendredi 6 février 2015

Les affamés

Toujours à l'affut
Seule avec les oiseaux
A cache-cache.

                                                                            photos Isarde

Chardonnerets, merles et merlettes qui se sont décidés à grimper sur la fenêtre:



 Les mésanges, elles, n'ont pas peur du cholestérol, cela fait déjà trois fois que je leur sers du beurre!
Elles sont presque insaisissables tellement leur approche est rapide.


et leur départ tout autant :



 Les "chantilly" ont bien monté et ne s'écroulent pas!!

ça pietinne tant et plus dans l'attente du champ libre au point de dessiner une silhouette humaine



Le chat a craint le froid, plus de trace de sa venue