mardi 23 mai 2023

La cathédrale de Cuenca

 Sur un site spectaculaire,  la troisième des cathédrales est de style 

 gothique anglo- normand du XIIIème : en voyant sa façade vous

 n'imagineriez pas ses dimensions, sa clarté, rien à voir cependant avec

 celles que je viens de vous présenter ; on l'a dit similaire à celle de Laon 

en France. Ce style anglo - normand est issu de l'arrivée de chevaliers 

normands accompagnant la suite du roi Alphonse VIII en 1196 qui vient

de conquérir la ville, en compagnie de son épouse   Aliènor  d'Angleterre

et  Plantagenet. (fille d'Aliénor d'Aquitaine)Une fois  de plus c'est sur la

 mosquée arabe que cet édifice est construit , consacré une première fois 

par  Saint Julien puis à nouveau en 1208 par l'évêque Rodrigo Ximenez

de  Rada. Cette cathédrale comme les autres a subi plusieurs 

transformations au long des siècles jusqu'à perdre sa façade, ses vitraux 

 et son clocher. 

  Juan de Herrera réalisa les préliminaires du cloître puis  en survient un 

nouveau commandité par l'évêque Quiroga. Andrés de Vandelvira, Juan 

Andrea Rodi et García de Alvarado intervinrent alors, et ce n'est pas tout.

Par ses dimensions , elle m'a donné l'impression d'être égales aux

 premières citées, 120 mètres de long 36 mètres de haut occupant une

 superficie de 10.000 mètres carrés en forme de croix latine avec trois

 nefs et une abside polygonale de sept côtés flanquée par deux autres 

nefs. On dit de son triforium qu'il est unique en Espagne.

Berruguete a aussi exercé ici ses talents.























https://losojosdeljucar.com/patrimonio/elementor-10921/











































ici aussi de beaux plafonds mudéjares, le rose pâle de celui-ci un peu surprenant




la chapelle de St Jacques à la bataille de Clavijo

 un beau lutrin

                            vu de profil

                             arc d'Esteban Jamete

" Parmi les nombreux sculpteurs francais qui affluent en espagne dans la premiere partie du xvie siecle, Etienne jamet, né à Orléans en 1515 et devenu Esteban Jamete, se remarque pour trois grandes raisons: - contemporain de Juan de Juni et élève de Felipe Vigarny, deux autres francais, il s'en distingue par la continuité de son style classique et une hispanisation limitée à la profusion et au gras du décor; sa sculpture toujours ornementale, sans pathos ni froideur, s'inscrit dans un cadre architectural rigoureux; - inspiré par des humanistes, ses décors sculpturaux constituent le plus souvent des programmes ou les symboles à l'antique tiennent une grande part, traités dans un esprit italianisant; -suspect de lutheranisme, il est arrêté par l'inquisition en 1557, et le texte de son procés fournit notamment son itinéraire en Espagne, partagé entre dix ans d'errance de la vieille Castille à l'Andalousie, puis vingt ans de relatif isolement à Cuenca ou il meurt en 1565; - ses oeuvres majeures sont au Salvador d'Ubeda et dans la cathédrale de Cuenca."


                              et une idée de ce site exceptionnel




lundi 22 mai 2023

Les trésors de la cathédrale de Tolède

 

  La salle capitulaire est, elle, surmontée d'un beau plafond mudéjar.


alors que sur les murs courent les peintures de Jean de Bourgogne

 coiffant les portraits d'une multitude d'évêques.


la suite relève d'un vrai musée d'art : El Greco y est parfaitement

encadré par le Titien , Raphaël, Zurbaran, pour ne citer qu'eux...

 Comment ne pas s'attarder sur ce François d'Assise de Pedro de Mena

  bois sculpté polychromé. (1663)


 ou cette vierge du XIII ème, bois polychromé  recouvert d'argent et 

vermeil

 

 

  J'ai été très heureuse de trouver des oeuvres de Morales "el Divino"




      Plus ancienne encore cette Vierge à l'enfant de Gérard David


 

                Mais le St jean Baptiste du Caravage est omniprésent

 


 Un autre style que celui de Van Dyck pour cette Sainte Famille



























 

                  cette salle se clôt par un majestueux Christ du Greco


 D'autres plafonds mudéjares


          un Titien



 

                                         Vu du cloître sur la tour de la cathédrale

 Mais Tolède nous réserve d'autres belles surprises

                                                                                      à suivre

dimanche 21 mai 2023

La cathédrale de Tolède (suite)

 La logique me suggère de suivre le déambulatoire,  terme parfaitement 

adapté : au revers du maître autel Narciso  Tomè s'et permis de percer la

 voûte pour inonder de lumière cette oeuvre baroque qui tranche sur le 

gothique environnant





















Passons successivement devant plusieurs chapelles jusqu'à celle du

 Trésor où malheureusement à cause des nombreux groupes de touristes 

japonais je n'ai pas pu prendre le recul nécessaire pour la photographier

 dans sa totalité .

Dans la chapelle de saint Ildefonso du XIV ème le tombeau du cardinal

Gil Alvarez de Albornoz, qui a trouvé ici un repos bien mérité après être 

revenu d'italie à dos d'âne après être décédé.

 

                        La chapelle du baptistère et de jolies fresques



Voilà cet encensoir d'or et argent de 180 kg et 3 mètres de haut. La 

custode du centre est en or pur ramené  d'Amérique par Colomb ciselé au

 XVI ème par Enrique de Arfe.


"La « custodia » fut réalisée par Enrique de Arfe, orfèvre d'origine allemande, entre 1515 et 1523. Elle fut commandée par le Chapitre de la Cathédrale de Tolède pour loger l'ostensoir en or qui avait appartenu à la reine Isabelle la Catholique, réalisé par Jaume Aimeric. Ledit ostensoir fut acheté en 1505 par le Chapitre primat dans l'exécution testamentaire de la reine catholique, par ordre de l'archevêque Francisco Jiménez de Cisneros. D’après la légende, la pièce fut réalisée avec le premier or arrivé d’Amérique.

La « Custodia » d’Enrique de Arfe mesure 309,5 cm de hauteur, elle est en argent doré et elle fut conçue comme une tour gothique avec un plan hexagonal. À sa base, une frise irrégulière offre, dans ses panneaux rectangulaires, les reliefs en argent doré de « El Prendimiento » (L’arrestation) de Jésus, Saint Pierre coupant l’oreille d’un soldat, le Christ fouetté, Jésus vers le Calvaire, « El Llanto » (Les Pleurs) sur le Christ mort et la Résurrection. Dans les faces internes des piédestaux des colonnes, sont taillés en argent les prophètes Amos, Osée, Michée, Sophonie, Nahum, Habacuc, Ageo, Zacarias, Maliques, Abdias, Joël et Jonas.

Sur la base s’élèvent six piliers fasciculés, couronnés par des pinacles et décorés avec des socles, niches avec des figures en argent, des blasons héraldiques et des chambranles. Les piliers sont unis à six étriers au moyen de deux arcs-boutants chacun, à deux hauteurs : la partie inférieure, de tracé calé, finie avec des figures indépendantes qui représentent Saint Pierre, Saint Paul, Saint André, Saint Jacques le Majeur, Saint Bartolomé et Saint Jean Évangéliste. L’arc-boutant supérieur est courbé et de ce dernier partent des supports avec des décorations de feuilles. Ces étriers sont siégés sur des corbeaux volés décorés avec un travail calé de bestiaires et des décorations en forme de poires pendantes. Les piliers et les étriers incorporent de petites colonnes qui surgissent à différentes hauteurs et qui sont jalonnées de dais et de corbeaux qui logent trente-quatre figures. Les étriers culminent avec de petites sculptures indépendantes qui représentent Saint Christophe, Saint Michel Archange, Saint Sébastien, Saint Georges, Saint Démétrios et Saint Mercure.

A l’intérieur de ce corps est logé l’ostensoir en or acheté par le Chapitre primat de la reine Isabelle la Catholique, installé sur un piédestal doté d’un plan étoilé. Il s’agit d’une « custodia » de type portable. Son manche présente un nœud en forme de maisonnette sur trois étages, dont la partie principale loge des figures rondes émaillées de Saint Jacques, Saint Jean-Baptiste, Saint Pierre, Saint Paul, Saint Jean Évangéliste et la Vierge. Col prismatique avec des niches qui logent des figures en relief émaillé de Saint Sébastien, Sain Christophe, Saint François et la Vierge Marie. Une maisonnette à six colonnes décorées avec des épis, grappes et pampres, garnie de pierres précieuses et émaux dont le corps loge un coffre e en verre. Ce dernier est décoré avec des émeraudes, des grenats et des perles et est couronné d’une croix de bras droits avec des diamants. Comme couronnement de cette « custodia » en or, un pigeonnier cylindrique avec des travées d’où se penchent des pigeons émaillés et un grand saphir.

Ce premier corps de la Custodia de Arfe qui accueille l’ostensoir en or est fermé, dans sa partie supérieure, avec une voûte étoilée avec des éléments courbés et des tiercerons avec des nerfs moulés. La clé centrale incorpore une décoration pendante d’émaux et de pierres précieuses et dix-huit supports avec des têtes de chérubin. Par ailleurs, six médailles sont intercalées avec des figures d’anges de moyen relief, dont trois tiennent de petites cloches et trois autres portaient à l’origine des encensoirs. De même, il présente douze cabochons émaillés avec des étoiles.

Sur la voûte, un corps en forme de couronne, formé par des arcs lobulés orné de décorations calées avec des feuilles, des décorations en forme de poire et avec des incrustations de pierres.
 Six anges qui portent des instruments de la Passion pendent de la base de cette couronne. Ce corps présente des plaques avec des figures en relief des quatre Évangélistes, de Saint François et de Saint Jérôme. Par-dessus, protégées sous un arc indépendant et flanquées par des anges sont situées les figures rondes des rois David et Salomon et de Saint Ildefonse, Saint Eugène, Saint Julien et Saint Eladio. Au centre de la couronne apparaît une figure du Christ ressuscité sur un piédestal.

Plus haut, apparaît un autre couronnement similaire au précédent mais plus petit. Chaque section loge au centre une figure d’adolescent rond flanquée par de petites têtes de chérubins et, en haut, deux enfants. A l’intérieur, une figure indépendante de l’Enfant Jésus, nu, bénissant. La couverte finale est formée d’un corps de tronc pyramidal, à l’intérieur duquel pend une petite cloche. Sur ce dernier se referme une décoration bulbeuse avec une clé, à l’intérieur de laquelle est suspendue la Colombe du Saint Esprit. Comme couronnement de la « Custodia » une base décorée de pierres précieuses sur laquelle est située une croix en argent doré, avec quatre-vingt perles et deux émeraudes, œuvre de l’orfèvre Láynez.

L’ensemble repose sur un socle en argent avec des applications en bronze, formant un pétrin et supporté par quatre anges en argent, réalisé en 1741-1742 par l'orfèvre de la Cathédrale Manuel Bargas Machuca, suivant des modèles du sculpteur Narciso Tomé."

 Enrique de Arfe est un orfèvre rhénan (Heinrich von Harff)né en 1475 arrivé en Castille en 1500. Il  créa d'autres custodes processionnelles pour les cathédrales de Cordoue, Leon et Sahagùn , celle-ci fut commandée par Francisco Jiménez de Cisneros, comme nous l'avons lu.

https://www.universalis.fr/encyclopedie/cisneros-francisco-jimenez-de-cardinal-espagnol/


Tout ceci n'étant que les préliminaires sur le contenu de la salle 

Capitulaire ou la Sacristie.

                                                                                             à suivre

samedi 20 mai 2023

Cathédrale de Tolède

  Ici pas de vestiges mudéjares mais une cathédrale qui présente la

 splendeur du gothique espagnol ; construite pendant le règne de 

Ferdinand III sous l'impulsion de l'archevêque Rodrigo Jimenez de Rada. 

Elle apparaît soudain au fond de la ruelle qui l"y amène.


Le plus simple est de se laisser guider par ses impressions,  en

délaissant les guides.

Une fois les billets d'entrée pris à l'extérieur , ce gigantesque St 

Christophe me permet  de mettre mon voyage sous sa protection.

 


 

Le cardinal Cisneros est passé par là ; derrière sa splendide grille

 ouvragée, le retable déploie toutes ses sculptures dorées.

On peut y suivre les épisodes de la vie du Christ mais aussi des scènes 

historiques comme la statue de ce berger  en pèlerine qui guida l'armée

 chrétienne à la victoire de las Naves de Tolosa ; ou bien le Maure Abu

 Walid qui intervient auprès d'Alphonse VI pour épargner  les chrétiens 

coupables d'avoir détruit la mosquée.

  Le plan actuel se doit au Cardinal Cisneros qui ordonna sa modification 

substituant plusieurs des éléments précédents. Il réussit une ampliation

 en déplaçant les Rois Anciens à un latéral tout en conservant les 

 sépulcres originaux : le roi Alfonso VII à gauche et ses fils Sancho el 

Deseado y Sancho el Bravo à droite. Le majestueux retable en bois 

polychromé et doré fut réalisé par Petit Jean sous la direction de Enrique 

Egas et de Pedro de Gumiel. Sa construction dura six ans (1498-1504) et 

de grands sculpteurs comme Felipe de Bigarny, Diego Copín et Sebastián

 Almonacid y travaillèrent. Le dorage et polychrome sont l’œuvre de

 Francisco de Amberes et de Juan de Borgoña. Ce retable se divise en 

trois corps composés par cinq rangées verticales dont deux plus étroites

 aux extrémités à mode de auvents et à sa base, une grande prédelle. Au

 centre, dans la partie inférieure du retable se loge le Tabernacle, chef 

d’œuvre de filigrane en bois doré. Le parvis du retable est surmonté par

 un Calvaire de grande dimension entouré d’un ciel étoilé. À gauche de la 

chapelle on trouve le sépulcre du Cardinal Mendoza (†1495), une des

 premières œuvres de la Renaissance Espagnole attribué à Doménico

 Fancelli. La Grande Chapelle est isolée par une somptueuse grille

 Renaissance œuvre de Francisco de Villalpando qui travailla 10 ans à son 

exécution. Elle se divise en deux corps de cinq parties et elle est

 surmontée par les armoiries de Carlos V et un Crucifix grandiose.

  Il faut prendre le temps de détailler les stalles des  XV ème

 et  XVI ème siècles, les 54 scènes représentant la conquête de Grenade

 sont dues au ciseau de Rodrigo Alemàn alors que les parties supérieures

 sont taillées à droite  par Jean de Bourgogne et à gauche en albâtre  par 

Berruguete.

 Très évocateurs tous ces animaux qui servent d'accoudoirs ou de rampes

 d'accès aux parties supérieures, le plumeau oublié  m'a beaucoup 

amusé.
















































                      Un des deux orgues dont la sonorité est remarquable


Les vitraux qui s'échelonnent de 1418 à 1561   sont bien hauts pour être

 détaillés

 


                                                                                   à suivre