Ici pas de vestiges mudéjares mais une cathédrale qui présente la
splendeur du gothique espagnol ; construite pendant le règne de
Ferdinand III sous l'impulsion de l'archevêque Rodrigo Jimenez de Rada.
Elle apparaît soudain au fond de la ruelle qui l"y amène.
Le plus simple est de se laisser guider par ses impressions, en
délaissant les guides.
Une fois les billets d'entrée pris à l'extérieur , ce gigantesque St
Christophe me permet de mettre mon voyage sous sa protection.
Le cardinal Cisneros est passé par là ; derrière sa splendide grille
ouvragée, le retable déploie toutes ses sculptures dorées.
On peut y suivre les épisodes de la vie du Christ mais aussi des scènes
historiques comme la statue de ce berger en pèlerine qui guida l'armée
chrétienne à la victoire de las Naves de Tolosa ; ou bien le Maure Abu
Walid qui intervient auprès d'Alphonse VI pour épargner les chrétiens
coupables d'avoir détruit la mosquée.
Le plan actuel se doit au Cardinal Cisneros qui ordonna sa modification
substituant plusieurs des éléments précédents. Il réussit une ampliation
en déplaçant les Rois Anciens à un latéral tout en conservant les
sépulcres originaux : le roi Alfonso VII à gauche et ses fils Sancho el
Deseado y Sancho el Bravo à droite. Le majestueux retable en bois
polychromé et doré fut réalisé par Petit Jean sous la direction de Enrique
Egas et de Pedro de Gumiel. Sa construction dura six ans (1498-1504) et
de grands sculpteurs comme Felipe de Bigarny, Diego Copín et Sebastián
Almonacid y travaillèrent. Le dorage et polychrome sont l’œuvre de
Francisco de Amberes et de Juan de Borgoña. Ce retable se divise en
trois corps composés par cinq rangées verticales dont deux plus étroites
aux extrémités à mode de auvents et à sa base, une grande prédelle. Au
centre, dans la partie inférieure du retable se loge le Tabernacle, chef
d’œuvre de filigrane en bois doré. Le parvis du retable est surmonté par
un Calvaire de grande dimension entouré d’un ciel étoilé. À gauche de la
chapelle on trouve le sépulcre du Cardinal Mendoza (†1495), une des
premières œuvres de la Renaissance Espagnole attribué à Doménico
Fancelli. La Grande Chapelle est isolée par une somptueuse grille
Renaissance œuvre de Francisco de Villalpando qui travailla 10 ans à son
exécution. Elle se divise en deux corps de cinq parties et elle est
surmontée par les armoiries de Carlos V et un Crucifix grandiose.
Il faut prendre le temps de détailler les stalles des XV ème
et XVI ème siècles, les 54 scènes représentant la conquête de Grenade
sont dues au ciseau de Rodrigo Alemàn alors que les parties supérieures
sont taillées à droite par Jean de Bourgogne et à gauche en albâtre par
Berruguete.
Très évocateurs tous ces animaux qui servent d'accoudoirs ou de rampes
d'accès aux parties supérieures, le plumeau oublié m'a beaucoup
amusé.
Un des deux orgues dont la sonorité est remarquable
Les vitraux qui s'échelonnent de 1418 à 1561 sont bien hauts pour être
détaillés
à suivre
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