samedi 20 mai 2023

Cathédrale de Tolède

  Ici pas de vestiges mudéjares mais une cathédrale qui présente la

 splendeur du gothique espagnol ; construite pendant le règne de 

Ferdinand III sous l'impulsion de l'archevêque Rodrigo Jimenez de Rada. 

Elle apparaît soudain au fond de la ruelle qui l"y amène.


Le plus simple est de se laisser guider par ses impressions,  en

délaissant les guides.

Une fois les billets d'entrée pris à l'extérieur , ce gigantesque St 

Christophe me permet  de mettre mon voyage sous sa protection.

 


 

Le cardinal Cisneros est passé par là ; derrière sa splendide grille

 ouvragée, le retable déploie toutes ses sculptures dorées.

On peut y suivre les épisodes de la vie du Christ mais aussi des scènes 

historiques comme la statue de ce berger  en pèlerine qui guida l'armée

 chrétienne à la victoire de las Naves de Tolosa ; ou bien le Maure Abu

 Walid qui intervient auprès d'Alphonse VI pour épargner  les chrétiens 

coupables d'avoir détruit la mosquée.

  Le plan actuel se doit au Cardinal Cisneros qui ordonna sa modification 

substituant plusieurs des éléments précédents. Il réussit une ampliation

 en déplaçant les Rois Anciens à un latéral tout en conservant les 

 sépulcres originaux : le roi Alfonso VII à gauche et ses fils Sancho el 

Deseado y Sancho el Bravo à droite. Le majestueux retable en bois 

polychromé et doré fut réalisé par Petit Jean sous la direction de Enrique 

Egas et de Pedro de Gumiel. Sa construction dura six ans (1498-1504) et 

de grands sculpteurs comme Felipe de Bigarny, Diego Copín et Sebastián

 Almonacid y travaillèrent. Le dorage et polychrome sont l’œuvre de

 Francisco de Amberes et de Juan de Borgoña. Ce retable se divise en 

trois corps composés par cinq rangées verticales dont deux plus étroites

 aux extrémités à mode de auvents et à sa base, une grande prédelle. Au

 centre, dans la partie inférieure du retable se loge le Tabernacle, chef 

d’œuvre de filigrane en bois doré. Le parvis du retable est surmonté par

 un Calvaire de grande dimension entouré d’un ciel étoilé. À gauche de la 

chapelle on trouve le sépulcre du Cardinal Mendoza (†1495), une des

 premières œuvres de la Renaissance Espagnole attribué à Doménico

 Fancelli. La Grande Chapelle est isolée par une somptueuse grille

 Renaissance œuvre de Francisco de Villalpando qui travailla 10 ans à son 

exécution. Elle se divise en deux corps de cinq parties et elle est

 surmontée par les armoiries de Carlos V et un Crucifix grandiose.

  Il faut prendre le temps de détailler les stalles des  XV ème

 et  XVI ème siècles, les 54 scènes représentant la conquête de Grenade

 sont dues au ciseau de Rodrigo Alemàn alors que les parties supérieures

 sont taillées à droite  par Jean de Bourgogne et à gauche en albâtre  par 

Berruguete.

 Très évocateurs tous ces animaux qui servent d'accoudoirs ou de rampes

 d'accès aux parties supérieures, le plumeau oublié  m'a beaucoup 

amusé.
















































                      Un des deux orgues dont la sonorité est remarquable


Les vitraux qui s'échelonnent de 1418 à 1561   sont bien hauts pour être

 détaillés

 


                                                                                   à suivre


vendredi 19 mai 2023

Trois cathédrales en Espagne

La première à Saragosse : La Seo, abréviation de" Catedral de San Salvador".

 Après avoir dépassé sur le large parvis qu'elles dominent, les tours de la Basilica 

Nuestra Segnora del Pilar.


les nombreuses coupoles aux tuiles vernissées datent du 18 ème : Ventura 

Rodriguez en étant l'auteur.


comme d'ailleurs la façade de la Seo reconstruite après effondrement.

 De cette ancienne grande  mosquée de la ville  subsiste des extérieurs 

 mudéjares remarquables.

 










                           La tour lanterne est classée au patrimoine de l'Unesco.

Cinq nefs d'une élévation particulièrement  surprenante donnent à cet 

édifice un éclairage  lumineux.  La clôture du choeur est du XVI éme.


Il n'est guère possible de s'approcher au plus près du retable central en albâtre

 dû  au catalan Pere Johan alors que les trois scènes centrales sont dues au ciseau 

de Jean de Souabe.




Les chapelles font parfois preuve d'une exubérance  un peu excessive !!!

                   Les colonnes torses de la Capilla del Santo Cristo sont en onyx.



 

















https://catedraldezaragoza.es/la-seo-catedral-del-salvador/capillas-la-seo/capillas-posteriores/

où je retrouve la généalogie des Zaporta dont plusieurs exercèrent en France

  ( voir patio de la Infanta )

             https://ifc.dpz.es/recursos/publicaciones/28/98/03nicolas.pdf

 Leur chapelle  dans la Seo  'Saints Michel, Gabriel et Raphaél. ( XVI ème)



https://www.google.com/search?q=la+seo+saragosse+vue+du+ciel+you+tube&client=ubuntu&channel=fs&sxsrf=APwXEdfvr0F3j1e-ALb4RdfkZIYDMnCL3w%3A1684489640358&ei=qEVnZInFFeKvkdUPttah4Ak&ved=0ahUKEwiJuZD1jIH_AhXiV6QEHTZrCJwQ4dUDCA4&oq=la+seo+saragosse+vue+du+ciel+you+tube&gs_lcp=Cgxnd3Mtd2l6LXNlcnAQDDoKCAAQRxDWBBCwA0oECEEYAFCQBli-I2DUN2gBcAF4AIABpAGIAboJkgEDMC45mAEAoAEByAECwAEB&sclient=gws-wiz-serp#fpstate=ive&vld=cid:eadc07ea,vid:TsAjoYCrFSY

 Rendons à César ce qui est à César : Saragosse ayant été préalablement 

Caesaraugusta

                                        Non !  ce n'est pas à Pise !!!...


                                                                                            à suivre

jeudi 11 mai 2023

Le monastère de l'Escurial

  C'est une victoire contre les armées d'Henri II roi de France et la capture du 

célèbre connétable de Montmorency  qui  est à l'origine de cette construction. 

Philippe II, le 10 août 1557, en commémoration de cette victoire,  décide de faire 

construire, ce jour-là étant la fête de Saint Laurent, un monastère dédié à ce 

saint.

 Il confie à Juan de Herrera, à la suite de Juan de Toledo, le soin de bâtir un édifice

 grandiose où celui-ci va mette à exécution  son goût pour les lignes sobres ; 206

 mètres de long sur 161 de large . On dit qu'il a la grandeur des palais et 

l'austérité des monastères... 1200 portes et 2600 fenêtres.



Sous la maison d'Autriche, ce palais monastère  connut une vie fastueuse mais il 

fut un temps délaissé par les Bourbons qui lui préféraient Aranjuez ou La Granja.


Les tours d'angle coiffées d'ardoises en sont les seuls éléments décoratifs.


dans l'église, Herrera  a donné au retable toute sa splendeur : 30 mètres de haut,

 4 étages de colonnes de jaspe, d'onyx, de marbre rouge entre lesquelles Leone et

 Pompeo Leoni ont placé les statues des Docteurs de l'Eglise et les Evangélistes.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Leone_Leoni

                      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pompeo_Leoni



Le Titien ou Véronèse y sont largement représentés comme Ribera ou Navarrete


C'est toute fois dans les jardins où l'on accède par l'extérieur,  que j'ai pris le plus 

de plaisir avec une bonne centaine de mètres du même rosier, le "Pierre de 

Ronsard "qui court tout au long de la façade extérieure.

                     D'une fenêtre du monastère vue sur les jardins



 





















                                 un paon faisait le beau à sa guise























Vue des jardins sur  la coupole sans doute inspirée par le Tempietto de Bramante,


En contournant le bâtiment pour se rendre dans les jardins on passe devant une 

jolie fontaine




















                                                           Plus tard il faudra tout retraverser.....




mercredi 10 mai 2023

Les jardins du palais Royal d'Aranjuez

 Le Palais royal d'Aranjuez actuel date du XVIII ème siècle mais le site

enchanteur et .... enchanté par de nombreux artistes, que ce soit en littérature ou 

en musique( Joaquin Rodrigo ou Santiago Rusignol) avait déjà séduit les Rois 

Catholiques au XIV ème siècle. Agrandit par Charles Quint mais largement 

complété par Philippe  II.

 Les Bourbons en font un site privilégié pour leur villégiature. Le français

 François Boutelou en 1763, amène sa touche aux jardins.

 Une belle occasion de se rafraîchir lors de cette vague de chaleur printanière qui

 a envahit l'Espagne.

La Glorieta de Santiago Rusinol est conservée au Musée d'Orsay,  pour le 

Concerto de Rodrigo  vous le faîtes chantonner tout au long de vos pas.

                             Le Tage,  dans toute sa splendeur, l'entoure.


 






















                  La vigne  et le blé





 Pour l'histoire,  en mars 1808, Charles IV, la reine et le premier ministre Godoy 

sont à Aranjuez, alors que Napoléon est déjà en Espagne depuis l'année

 précédente.  Godoy a autorisé sa traversée de l'Espagne pour attaquer le 

Portugal, mais en même temps il suggère aux souverains de se réfugier au Brésil.

 Survient alors l'attaque du palais de Godoy par les partisans du prince héritier 

 Ferdinand, désireux de s'emparer du trône. Napoléon en profite pour convoquer

 Ferdinand à Bayonne et le forcer à abdiquer à en sa faveur, mais le peuple ne

 l'entend pas ainsi et se révolte le 2 mai 1808 (el motin d'Aranjuez). Révoltes du 2 

et 3 mai que Francisco Goya immortalisera dans deux toiles conservées  au musée

 du Prado

https://www.larousse.fr/encyclopedie/oeuvre/El_tres_de_mayo_de_1808_ou_Los_fusilamientos_en_la_monta%C3%B1a_del_Pr%C3%ADncipe_P%C3%ADo/181360



Longer le Tage pour voir les embarcations royales, somptueuses (pas de photo ) 

mais les familles de canetons.

                       https://www.youtube.com/watch?v=1XEw-c8Nh4I

               La plus belle offerte par un duc vénitien  à Philippe V