C'est l'intitulé de l'oeuvre d'Abraham Cornelius, publiée pour la première fois en
1570 à Amberes; ce premier atlas moderne eut un énorme succès traduit en
plusieurs langues, quarante quatre éditions entre 1579 et 1612. Il reprenait dés
1579, les travaux inclus dans le "Parergon" un appendice de cartes historiques
textes classiques et bibliques (peregrination d'Odiseo, Abraham et Paul apôtres) et
le "Nomenclator Ptolemaicuso" récapitulant les noms de lieus cités par Ptolémée
sous le règne d'Hadrien. Cette division tripartite de l'atlas se maintint jusqu'à sa
cent soixante septième édition. Les cartes de l'Amérique du Nord et du Sud
viendront s'y ajouter grâce au cartographe français Guillaume Delisle entre 1675 et
1726.
Les 93 cartes chalcographiées et colorées à l'aquarelle sont spectaculaires.
Tout y est représenté, les cotes, monts, fleuves, agglomérations avec
leurs édifices, arbres, animaux exotiques, navires de l'époque et poissons
fantastiques dans les mers etc. Exposé de manière logique par continent région et
état, complété d'un commentaire descriptif au revers du pli de la carte par un
commentaire sur le climat, la gastronomie, les coutumes. Cette compilation
d'Ortelius peut être considérée comme le premier atlas moderne.
Ces cartes du Nouveau Monde "Novus orbis" pour le Mexique "Nova Hispania"
pour Cuba et "la Espagnola furent précieuses pour les navigateurs et les militaires
du XVI ème siècle.
La Géographie de Ptolémée avait aussi incorporé les cartes du Nouveau Monde au
XVI ème siècle dans ses "Tabulae novae". L'oeuvre de Ptolémée avait été
redécouverte au XV ème siècle et grâce à la traduction du grec en latin par Jacopo
d'Angelo qui comptait bien sur l'imprimerie pour sa diffusion.
Il faut aussi citer les cartographes de la Renaissance Martin Waldseemüller et
Lorenz fries; l'edition de 1525 s'enrichit de frontispices d'Albrecht Dürer.
La particularité de cette carte réside dans ses références en latin attribuant à
Christophe Colomb l'honneur de la découverte de cette Terra Nova. On peut
regretter que les coutumes du Moyen Age resurgissent dans l'habitude de figurer
des cannibales et autres monstres.