mardi 17 janvier 2023

Theatrum Orbis Terrarum

  C'est l'intitulé de l'oeuvre d'Abraham Cornelius, publiée pour la première fois en 

1570 à Amberes;  ce premier atlas moderne eut un énorme succès traduit en 

plusieurs langues,  quarante quatre éditions  entre 1579 et 1612. Il reprenait dés 

1579, les travaux  inclus dans le "Parergon" un appendice de cartes historiques 

textes classiques et bibliques (peregrination d'Odiseo, Abraham et Paul apôtres) et

le "Nomenclator  Ptolemaicuso" récapitulant les noms de lieus cités par Ptolémée

sous  le règne d'Hadrien. Cette division tripartite de l'atlas se maintint jusqu'à  sa

 cent soixante septième édition. Les cartes de l'Amérique du Nord et du Sud 

viendront s'y ajouter grâce au cartographe français Guillaume Delisle entre 1675 et 

 1726. 


 

Les 93 cartes chalcographiées et colorées à l'aquarelle sont spectaculaires.

 Tout y est représenté, les cotes, monts, fleuves, agglomérations avec

 leurs édifices, arbres, animaux exotiques, navires de l'époque et poissons

 fantastiques dans les mers etc. Exposé de manière logique par continent région et 

état, complété d'un commentaire descriptif au revers du pli de la carte par un

 commentaire sur le climat, la gastronomie, les coutumes. Cette compilation 

d'Ortelius peut être considérée comme le premier atlas moderne.

 Ces cartes du Nouveau Monde "Novus orbis" pour le Mexique "Nova Hispania" 

pour Cuba et "la Espagnola furent précieuses pour les navigateurs et les militaires 

du XVI ème siècle.

La Géographie de Ptolémée avait aussi incorporé les cartes du Nouveau Monde au 

XVI ème siècle dans ses "Tabulae novae".  L'oeuvre de Ptolémée avait été

 redécouverte au XV ème siècle et grâce à la traduction du grec en latin par Jacopo

 d'Angelo qui comptait bien sur l'imprimerie pour sa diffusion.

 Il faut aussi citer les cartographes de la Renaissance Martin Waldseemüller et 

Lorenz fries; l'edition de 1525 s'enrichit de frontispices d'Albrecht Dürer.

 La particularité de cette carte réside dans ses références en latin attribuant à 

Christophe Colomb l'honneur de la découverte de cette Terra Nova. On peut 

regretter que les coutumes du Moyen Age resurgissent  dans l'habitude de figurer 

des cannibales et autres monstres.



lundi 16 janvier 2023

Hiéroglyphes mexicains

 L'évangélisation du Nouveau Monde, parallèlement à sa conquête présentait une 

certaine difficulté. La prédication s'appuie sur un catéchisme en hiéroglyphes 

 depuis que le franciscain Pedro de Gante a parfaitement identifié les glyphes

 olmèques, auxquels il a rajouté ceux qui spécifiquement enseignaient la nouvelle

 doctrine, à l'aide de scribes, si l'on peut dire, les "tlacuiloque".

 C'était très habile, et un tour de force, afin que tous les amérindiens soient

 évangélisés sans erreur.

 Les premiers pictogrammes se bornent à enseigner l'essentiel  des prières. Les 

nouveaux catéchisés parcouraient leurs villages et diffusaient les copies du texte 

initial de Gante, on en connaît une trentaine.

 Pedro de Gante né en1480 à Gand et s'embarque pour le Mexique en 1523 où il 

ne tarde pas à apprendre le nàhuatl ce qui lui permet d'enseigner l'écriture, la 

lecture et le chant, tout en diffusant la foi chrétienne et le baptême à l'aide

 des nouveaux catéchistes jusqu'à sa mort en 1572.

 Connu au Mexique comme Pedro de Gante son nom Pieter van der Moere, Fray 

Pedro de Gante (Pierre de Gand), naquit, donc  en 1480 à Idegem, près de

 Grammont (Belgique),  Il fut parmi les premiers missionnaires chrétiens du Nouveau

 Monde, et y a fondé la première école de type européen. 

Il fut l'un des trois franciscains de la première mission envoyée au Mexique avec 

Johann van den Auwera et Johann Dekkers (Juan de Tecto et Juan de Ayora), peu 

avant l'envoi de douze franciscains en mission apostolique.




              https://journals.openedition.org/cal/238?lang=en

vendredi 13 janvier 2023

La mort de Francisco Pizzarro

  Voici encore une toile de Manuel Ramirez Ibanez datant de 1877 conservée au 

musée du Prado, qui fut présentée à l'Exposition Universelle de Paris en 1878.


 Pizarro s'opposait aux partisans d'Almalgro pour ses droits sur la cité de Cusco; 

comme de nombreux artistes du XIX ème siècle espagnol,  Ibanez veut représenter

 cet épisode  de cette  conquista, remise en cause  pour l'appropriation souvent

 mortelle pour ses chefs, des terres nouvellement découvertes.

La toile de 151 X 201 cm est divisée en deux espaces, celui où Pizarro trace sur le

 sol la croix du Christ avec son sang est plongée dans l'obscurité alors que les

 conspirateurs sont groupés dans le reflet des armures.

 L'artiste se réfère à de nombreuses chroniques de l'époque comme celle de Pedro 

Cieza de Leon dans sa "Chronique du Pérou"   épopée héroïque en opposition à 

celle de Francisco Lopez de Gomara dans son" Historia Général de las Indias".

 Celui qui donne l'estocade à Pizarro est parfaitement connu comme étant Martin de

 Bilbao. Ce 26 Juin 1541, Pizzarro avait 63 ans, seul, son visage est éclairé dans 

cette partie de la toile.

 






















Cette étude des événements faisant suite à la découverte du Nouveau Monde, et 

comme nous le voyons illustrés par les artistes du XIX ème siècle, s'explique par

 mon séjour en Extremadure.

 Dans le même esprit,  je pourrais vous citer la fondation du Trujillo Venezuelin  par

 le fils du "Samson espagnol" Garcia de Paredes, du même nom, le 9 octobre 1557. 

Il vient de gagner la bataiille sur les indiens "cuicas"

 Sur cette toile, Juan Antonio Rodriguez Hernandez le représente sur son cheval en

 compagnie de ses soldats d'une part et de ses alliés d'autre part, alors que le

 chroniqueur prend acte de cette fondation. Il  peint aussi sur sa toile le palmier que 

l'on définit comme l'arbre de la Nouvelle Espagne mais aussi un "rollo", symbole de

 la justice royale.

Peinte en 1956, vous pouvez la voir à la Mairie du Trujillo d'origine.

 https://journals.openedition.org/nuevomundo/66079

 


Geste de Garcia de Paredes père

https://www.cosmovisions.com/GarciaParedes.htm

https://philatelie-pour-tous.fr/diego-garcia-de-paredes-capitaine/


mercredi 11 janvier 2023

La triste nuit d'Hernan Cortes

  C'est à la suite de la déroute de Cortes face aux Astèques que se situe cet épisode

 tragique  survenu lors de sa conquête du Mexique. En voici le détail :

                        https://fr.wikipedia.org/wiki/Noche_Triste


Manuel Ramirez Ibànez, en 1890 peint une toile de 180 X 130 cm où le

 conquistador affligé par sa défaite, sa fuite, et la perte de ses hommes ainsi que 

celle de ses  alliés, s'assied sous l'arbre emblème du Mexique un "ahuehuete" 

(cyprès des marais)  et pleure.

Cependant l'image du conquérant invincible fait suite, avec la bataille gagnée 

d'Otumba, cette toile du même peintre est conservée au Musée du Prado.

 

Il existe un petit monument sur le site présumé de cette bataille au nord d'Otumba 

construit à la mémoire des guerriers mexicains, xochimilcas, tepanecas aculhuas y 

colhuas qui perdirent la vie le 7 juin1520.

    Quant au cyprès il est immortalisé pour l'histoire par une toile de José Maria 

Velasco et sa souche imposante  est protégée par une grille à Mexico.



mardi 10 janvier 2023

Conquête du Mexique

 La conquête du Nouveau Monde par les hommes d'Extremadura, pour la plupart 

comme nous avons pu le voir  dans mes articles précédents, a donné lieu à de

 multiples répliques de portraits  depuis le XVI ème siècle jusqu'à nos jours. 

Celui-ci, d' Hernan Cortès date du milieu du XIX ème siècle  est réalisé par un 

anonyme de l'Ecole Espagnole.

 Natif de Medellin en Extremadura Il est peint non pas en armure mais comme un 

homme de cour. Adepte de quelques désobéissances vis à vis du gouverneur de

 Cuba il franchit toutes les étapes de sa conquête du Mexique notamment grâce à

 une autochtone qui parlait toutes les langues de ce pays ; il en eut un fils.

 Il n'hésita pas à brûler ses vaisseaux pour éviter toutes contestations de la part

 de son équipage.

En 1522, Cortés est nommé gouverneur de la Nouvelle-Espagne, nom sous lequel

 est reconnu le territoire mexicain conquis.

  Il décéda près de Séville en 1547.

https://actualiteespagnole.wordpress.com/2019/02/25/des-archeologues-espagnols-identifient-formellement-la-maison-natale-dhernan-cortes/

https://www.medellinhistoria.com/secciones_2/iconografia_cortesiana_pintura_120#prettyphoto%20[]/10/ 

 https://www.google.com/search?q=Fondation+de+Medelin+par+Cortes&client=ubuntu&hs=sRF&channel=fs&sxsrf=AJOqlzVaX5jn1NTagDnAhXrK2aLK7ENebg:1673344477654&ei=3TW9Y_a6J6aOkdUPkIy0wAU&start=10&sa=N&ved=2ahUKEwi2nbX53bz8AhUmR6QEHRAGDVgQ8tMDegQIFBAE&biw=1855&bih=953&dpr=1#fpstate=ive&vld=cid:26cb2854,vid:ggdCieFfU80

 

                            Sur ce portrait on devine toute sa détermination .

mardi 3 janvier 2023

Sainte Rose de Lima

 Rose Flores de Oliva naquit en avril 1566 à Lima, fille d'un arquebusier du vice roi 

Francisco de Toledo; bientôt canonisée en 1668, elle est proclamée Patronne des

 Amériques, des Philippines et des Indes Orientales en 1670.

 Couronnée de roses, tantôt  portant la maquette de Lima ou une ancre ou bien 

l'enfant Jésus, elle inspira de nombreux artistes européens parmi lesquels 

Gianbattista Tiepolo,  Luca Giordano, Pietro Bracci,  Murillo, Valdès Leal, Claudio 

Coello pour n'en citer que quelques uns parmi beaucoup d'autres. 

Justement de Claudio Coello


 Sculptée dans l'ivoire, en provenance des Philippines, elle porte ici la maquette de

 Lima mais est couronnée d'épines, sans doute en raison des nombreuses 

mortifications qu'elle s'infligeait .

 


 Dans cette peinture attribuée à Luca Giordano , elle est ici dans son habit de

 Dominicaine, avec l'Enfant Jésus.


Acisclo Antonio Palomino de Castro y Velasco  élève de Juan de Valdès et de Luca 

Giordano vers 1705-1714 la couronne de roses.

 


 Les artistes de la nouvelle Espagne sont nombreux aussi, citons Gregorio Vàsquez

 de Arce y Ceballos au Musée de Bogota, Miguel Cabrera au sanctuaire de Lima
















 

 

Gregorio  Vàsquez

 

 

Miguel Cabrera
 

                                                                                  Bartolomeo Murillo

  A Venise dans l'église de Sainte Marie du Rosaire  Giovanni Battista Tiepolo en 

1739 a choisi de la représenter avec deux autres saintes dominicaines,

 St Catherine de Sienne  à droite avec un lys à ses pieds et Ste Agnès de

 Montepulciano qui tient l'enfant Jésus,  Ste Rose de Lima porte la croix du Christ et

 couronnée d' épines

                https://estampesdominicaines.com/saints/rose-de-lima/27/

https://www.academia.edu/42756207/La_primera_flor_de_santidad_de_Am%C3%A9rica_latina_Santa_Rosa_de_Lima

Vous trouverez dans le document ci-dessus d'autres gravures et peintures de

divers artistes tels que Carlo Dolci celle-ci datant de 1668 et conservée aux Uffizi de

 Florence





dimanche 1 janvier 2023

Egas Cueman

 Egas Cueman est le nom hispanisé d'un flamand né à Bruxelles  au tout début du

XVème siècle, il est connu comme étant le meilleur représentant du gothique 

isabelin. 

Ce nom apparaît dès les années 1453 avec ceux de ses frères Hannequin et Anton 

Martinez de Bruxelles.

 Ses oeuvres sont nombreuses et spectaculaires comme architecte et aussi comme

 sculpteur. précurseur en cela de  Diego de Siloé, à la suite de sa réalisation au

 monastère de Guadalupe du tombeau d'Alonso de Velasco. Il transmettra son art à 

ses enfants Anton et Enrique Egas.

 Justement conservé sur l'autel du Monastère royal de Santa Maria de Guadalupe 

ce buste en bois polychrome  datant du troisième quart du XV ème siècle. Tantôt 

présenté comme celui de Notre Dame de la Conception ou Notre Dame  de Mexico

 en raison  de la statue de Tepeyac.

 Les spécialistes remarquent quelques ajouts postérieurs comme les étoiles du 

manteau, le chérubin qui soutient le quartier de lune et le dôme sommital. 

Guillemin de Gante était présent à la même époque et travaillait  aux stalles du

 choeur ; il aurait pu en être aussi le sculpteur ! ?,