jeudi 7 avril 2022

Ornithologie dans l'art : suite

 Viennent à leur suite dans la deuxième moitié du XVI ème siècle Conrad Gesner

(1515-1565) qui grave sur bois les connaissances  de l'Antiquité, des Arabes et du

 Moyen Age dans "Historia animalum"; elles serviront d'ailleurs jusqu'au XIX ème 

siècle. Il sera  suivi de Pierre Belon (1517-1564) qui  édite les illustrations des 

oiseaux d'une façon moderne, dans "L'Histoire de la nature des oiseaux".

            https://www.persee.fr/doc/rhs_0048-7996_1952_num_5_3_2948






















               https://docnum.unistra.fr/digital/collection/coll13/id/121524

 Au XVII ème siècle Ulisse Aldrovandi (1522-1605) rémunère très cher un peintre 

de sciences naturelles qu'il emploie pendant trente ans pour illustrer son 

"Ornithologia" 

       https://www.persee.fr/doc/item_1167-5101_2003_num_20_1_1242

Plus tard encore,  les peintres hollandais avec Paulus Potter(1625-1654)

 prendront en compte le moindre détail  illustrant ainsi l'observation de la nature

On considère Francis Willbughy(1637-1672) en Angleterre comme le vrai

 fondateur de l'ornithologie moderne in situ.



















 

 

           https://www.gazette-drouot.com/lots/14575785-willughby-francis--

                                                                                                à suivre

mercredi 6 avril 2022

L'Ornithologie dans l'art : suite

 Le premier ouvrage scientifique d'ornithologie, voit le jour grâce à l'Empereur 

Frédéric II  (1194 - 1250). C'est un événement tout comme fut celui du  Livre de 

Chasse de Gaston Phoebus.

 


 Le traité de fauconnerie de Frédéric II "De arte venandi cum avibus" contient des

 centaines illustrations parfaitement fidèles à la nature, dont il est l'auteur à la

 suite de ses propres observations.

           https://www.stupormundi.it/it/de-arte-venandi-cum-avibus

 



Il est même l'auteur d'une observation qui permit de savoir que le coucou 

emprunte les nids de "tarin" pour faire couver son oeuf par ses congénères.

Il possédait dans ses volières des oiseaux exotiques dont il a noté toutes les 

caractéristiques : ossature, rémiges ou serres.

Il faudra attendre 250 années pour que Léonard de Vinci (1452-1519) ou Albrecht

 Dürer (1471-1528 s'intéressent à leur tour à nos amis les oiseaux.

 Dürer écrira dans son traité des proportions:

 " La vie dans la nature permet de discerner la vérité de ces choses.Tu dois donc

 l'observer assidûment et t'y conformer. Ne t'éloigne pas de la nature en pensant

pouvoir l'imaginer mieux  toi-même. Car alors tu serais trompé.

 En vérité, l'art est dans la nature. Il appartient à celui qui sait le découvrir."

 


 

Léonardo a tiré de ces observations les plus belles planches de vol.

 


 Léonard de Vinci,Codex

Mais ils ne furent pas les seuls , plongez-vous dans le texte suivant :

      https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1998_num_116_463_1470

Adélard de Bath, Albert le Grand,  Artelouche de Alagona, Ayme Cassian ......

 vous allez voler de l'un à l'autre !... p 337 à 339

Tout l'art de Frédéric II est d'avoir largement débordé les traités de fauconnerie

 et d'avoir fixé son attention sur d'autres espèces que les faucons.

Feuilletez aussi le livre du roi Modus et de la reine Ratio dans sa partie 

"fauconnerie"

           https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53084171s/f16.item

Conservé à Chantilly :

https://artsandculture.google.com/asset/livre-du-roi-modus-et-de-la-reine-ratio/JAGO5LTaC3_3RA

mardi 5 avril 2022

L' Ornithologie dans l'Art

 Sans repartir aussi loin dans le temps jusque dans les grottes préhistoriques où

les  oiseaux n'étaient pas représentés, voyons comment l'Egypte  a donné à ses

 dieux la forme d'oiseaux, dès la première moitié du quatrième siècle av  J C.

Horus en faucon mais aussi, vautour, ibis ou oies dans les hiéroglyphes.

Les oies de Meidoum en sont l'illustration.

Horus. Musée de Boulogne sur mer

Sur cette frise l'on identifie parfaitement l'oie des moissons, la bernache à cou

roux et l'oie rieuse.

 

En poursuivant cette recherche arrêtons nous sur l'île de Santorin  à Akrotiri.

Vers 1500 avant J C, cette civilisation dresse une fresque où les hirondelles n'ont

 rien à envier à leur modèle ni aux représentations, plusieurs millénaires plus tard

 qui feront le sujet des planches ornithologiques les plus célèbres.

 Elles ont dû leur conservation aux cendres éruptives du volcan Thera.

 Musée archéologique d'Athènes


 Les Grecs  ont choisi,  frappés sur leurs pièces de monnaie, les chouettes, les 

aigles, et sur leur fresques, aigles, combats de coqs ou cailles : largement 

reproduites par les Romains ; je vous engage à les revoir sur mes articles 

concernant Vienne ou Narbo Via. (août 2020)

 https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1975_num_119_3_13138

 

 au Musée de Numismatique d'Athènes. Tétradrachme

La chouette, symbole d'Athéna est toujours l'emblème d'Athénes

 https://philosophie.cegeptr.qc.ca/2012/09/la-chouette-symbole-de-la-philosophie/

Les écrits  zoologiques d'Aristote ne seront connus que par la traduction 

qu'en firent les Arabes et les représentations ne parvinrent dans l'Occident

 chrétien qu'à la période byzantine puis, par  l'intermédiaire de l'Empereur 

Frédéric II.

 Ces oeuvres anciennes servirent de modèle aux artistes du Moyen Age, en

 l'occurrence le "Physiologus" apparu à Alexandrie au deuxième siècle ; nous 

verrons alors fleurir .... ou chanter sur les chapiteaux des cloîtres moyenâgeux

 faucons ou cailles ou autres oiseaux fantasmagoriques.

aller jusqu'à la page 59 pour retrouver la gent ailée au travers de ce Physiologus.

            https://www.pelerins-compostelle.org/pdf/bestiaire.pdf

Musée du Moyen Age

http://jalladeauj.fr/oiseauxromans/index.html 


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nuremberg_chronicles_-_f_4v.png

mercredi 23 mars 2022

L'Art Nouveau en Joaillerie

  L'éclatant esprit créatif de Lalique  mêle la beauté féminine à celle de la nature

Gustave Geffroy le souligne en 1901: écrivain et critique il note :

"Cette compréhension de la vie n'influence son sens des formes en aucune façon.

 Il  reste précis jusque dans les mouvements les plus vifs. Avec sa connaissance

des formes et des lignes il saisit les mouvements les plus fugitifs des êtres vivants

- insectes, poissons reptiles, oiseaux"

 

Lalique ne craignait pas la concurrence,  il admirait le travail de ses collaborateurs 

 et ne les considérait pas comme des rivaux : il en est ainsi pour son chef d'atelier 

d'émail  Eugêne Feuillâtre dans les années 1890 à 1897.

 D'autres joailliers comme Antoine Bricteux et Lucien Gaillard, utilisaient à son 

 instar les éléments floraux et les insectes ;  la façon dont ils les mettaient en

 forme stimulait sa propre imagination.

Il fut bientôt copié dans des bijoux de moindre qualité mais qui permettaient aux 

femmes moins fortunées d'arborer des bijoux similaires. C'est probablement ce qui

 l'incita à de retirer pour se consacrer exclusivement à la verrerie. Nous sortons là

 du sujet de la joaillerie  au profit de la sculpture et de la décoration d'architecture,

 j'y reviendrai.

 


 

 Je vous avais annoncé un éclairage sur la joaillerie de l'art Nouveau dans d'autres 

capitales européennes.  Le Danois Georg Jensen se distingue  par une utilisation 

de l'argent ou de l'écaille  Nombre de ses oeuvres sont conservées  à la Direction

 centrale Jensen de Copenhague.

 Mais je ne voudrais pas faire une redite avec mon article du 29 décembre 2016.

Notons cependant le "Cercle des Vingt" en Belgique avec Morris et Mackmurdo  et 

deux autres personnalités Henry Van de Velde et Philippe Wolfers, joaillier de la 

Couronne.

                      https://espritjoaillerie.com/2018/05/21/wolfers/

  En Allemagne le mouvement Bauhaus ne se contenta pas de briller en 

architecture et se distingua aussi en joaillerie.

https://www.jag.jewelry/fr/les-realisations/realisation-sur-mesure-gardienne-de-votre-histoire/bauhaus-or-how-architectural-movement-influences-creation-jewelry

https://mr-expert.com/definition-mouvement-bauhaus/

http://rarasartes.com/william-morris-ii-la-william-morris-co-y-los-comienzos-del-movimiento-arts-crafts/

mardi 22 mars 2022

Bijoux Art Nouveau

 C'est cet art du cloisonné chez les Sumériens  et parfaitement maîtrisé chez les

Egyptiens qui m'a fait cheminer à travers les âges jusqu'à l'art nouveau,  sujet

que j'avais déjà traité en 2016. En effet ces derniers devant une demande 

croissante n'arrivaient plus à se fournir d'autant de pierres dures,  le lapis lazuli 

rappelons-le venait d'Afghanistan ; les orfèvres de cette époque vont donc lui 

substituer des cristaux de roche transparents qu'ils faisaient cuire après les avoir

 amalgamés avec des ciments colorés, le résultat de cette fusion était ensuite poli

 et monté en cloisonné. Mais ils utilisaient une autre méthode, celle du l'usage du

 verre poreux à émail, une des premières formes du verre, et c'était à s'y

 méprendre : on pouvait penser que le verre était directement fondu dans les

 cloisons. Ne passons pas sous silence non plus le procédé dit du "nielle" très 

utilisée par les Mycéens au III ème siècle de notre ère puis après une diffusion 

moindre, reprise au XI ème siècle.

https://techniquesorfevrerie.wordpress.com/category/techniques/les-adjonctions-non-metaliques/

Après ce petit rappel venons en à l'Art Nouveau, le premier artiste dans ce

domaine fut sans doute Atrthur Heygate Mackmurdo qui créa la "Century Guild"

en  1882, ses dessins futrent immédiatement adoptés en France en Allemagne et 

en Angleterre dans les étoffes mais aussi la joaillerie. Quelques années plus tard 

 C. R Ashbee produisit des bijoux aux formes si pures et originales qu'on doit le 

considérer comme le précurseur en la matière.

Parmi les nombreux créateurs soit en décoration intérieure ou en architecture,  

et pour ne porter notre attention que sur la joaillerie, il faut citer Mackintosh.

Paris en 1900 adopte ce style avec enthousiasme et avec Fouquet, Vever et 

Lalique. Les parisiennes se couvrent de libellules de lis, de paons et d'arabesques 

voluptueuses.

 


  René Lalique est sans doute  le plus célèbre,  à juste titre. 

Bien qu'il se destine à être peintre, les nécessités familiales l'aiguillent vers un 

apprentissage chez le bijoutier parisien Auroc. Après deux années chez ce dernier

  il part en Angleterre pour poursuivre ses études et se familiarise ainsi avec cet 

art nouveau naissant . De retour à Paris il monte sa propre entreprise en 1891,

 expose à l'Exposition Universelle de 1889 et reçoit sa première commande de 

Sarah Bernhardt. Il passera les trois années suivantes  à étudier les techniques

du travail du verre, sans doute ce qui l'amènera à penser que tout matériau peut

 être utilisé en joaillerie Il aimait toutefois, les matières comme l'ivoire, la corne,

 l'ambre, les ors de différentes couleurs mais aussi l'argent, le cuivre, ou l'acier. 

Employant le verre et l'émail il devint le maître  de la technique des émaux de 

"plique à jour" (nombreux sont les bijoux de Lalique que l'on peut admirer à la 

Fondation Gulbenkian de Lisbonne). Mais il savait parfaitement mêler toutes ces 

techniques sur un même bijou.

 https://www.thefrenchjewelrypost.com/it-joailliers/lalique-au-gulbenkian/

 https://espritjoaillerie.com/2017/08/28/fondation-calouste-gulbenkian/

 Sa marque de fabrique dans les anées1896 fut l'apparition de ses nus sculptés

 dans l'ivoire devenant le sujet central d'un bijou. 

 


                       https://www.youtube.com/watch?v=h_-ucmO9Ic4

Mais je ne me bornerai pas à la joaillerie française, nous allons le voir.

 


jeudi 17 mars 2022

La joaillerie étrusque

 Puisque nous venons de l'évoquer, restons chez les Etrusques avant d'entamer 

notre tour du monde de cet art de la joaillerie.

Il me faut toutefois jeter un dernier regard sur les techniques, avec cette méthode

 de la fonte, la plus ancienne sans doute. Connue depuis 5000 ans, date confortée 

par la trouvaille en Mésopotamie d'objets fabriqués pendant la période

Sumérienne soit environ 3500 ans. Le principe était simple. Et ce sont les

 africains qui maîtrisent au mieux cette technique. 

 On remplissait un moule de pierre ou de terre cuite d'un métal préalablement 

fondu qui en se refroidissant en épousait la forme. Cela devient plus compliqué 

lorsqu'il ne s'agit plus d'objets plats, ce qui donnera lieu à des évolutions.

 Les artisans passent alors à la technique dit "à moule" toujours utilisée de nos 

jours , très appropriée pour les objets en or et moins pour les objets solides plus

 lourds ; donc l'objet était moulé en cire et recouvert d'argile puis on le laissait 

sécher, ensuite, on coupait à moitié et l'on enlevait la cire, la forme était alors 

reconstruite et remplie de métal en fusion.

 On a alors  recours à la fonte creuse. Cela consiste à poser un noyau solide au 

centre de la forme et à couler le métal dans l'interstice entre forme et noyau, et 

nous en arrivons au dernier et le plus raffiné utilisé dans l'Antiquité celui de la 

fonte "à cire perdue". L'objet est modelé en cire et totalement recouvert d'argile 

sauf en un point ; une fois l'argile durcie, la forme était renversée et la cire 

coulée à l'extérieur.  Le point laissé ouvert par où s'était écoulée la cire, servait 

pour injecter le métal en fusion d'où une économie de temps puisqu'il n'était alors 

plus nécessaire d'éliminer les bavures de fusion deux exemples :  le  lion 

 d'Ourouk en bronze et la danseuse en cuivre de Mohenjo-Daro seconde moitié du

 III ème millénaire pour cette dernière et début du III ème pour le premier.

     Plus facile à voir:

                    https://www.youtube.com/watch?v=vtaFZuFcv18 


https://www.greelane.com/fr/science-technologie-math%c3%a9matiques/sciences-sociales/the-dancing-girl-of-mohenjo-daro-171329/

C'est donc avec les témoignages trouvés dans les tombes étrusques que l'on peut 

affirmer que l'orfèvrerie particulièrement raffinée des artisans étrusques a 

perduré au moins pendant quatre siècles jusqu'à l'effondrement de leur puissance

 politique après la conquête de l'Etrurie par les Romains au milieu du III ème

 siècle avant J C. Leur connaissance en métallurgie  a permis cette  maîtrise dans

 la fabrication des bijoux où l'or en raison de sa légèreté et de sa préciosité 

partage sa place dans ces tombes  avec l'ivoire, le bronze ou les céramiques.

 Nous l'avons vu,  filigranes ou granulations  décorent boucles d'oreilles,  colliers

 ou bracelets. les boucles d'oreilles pouvaient avoir une forme de cartable :

 British Museum VII - VI è s av J C

 Les colliers de cette période sont rares et sont constitués de plusieurs rangs avec

 des pendentifs, au British Museum aussi :

 Ces pendentifs me donneront l'occasion d'évoquer l'utilisation des gemmes ou de 

leurs substituts.

 La production de boucles d'oreilles est très développée, en voici un autre exemple


 Pendant le VI ème av J C cette joaillerie subit l'influence grecque, c'est d'ailleurs à

 ce moment-là que la granulation supplante  le filigrane et c'est précisément l'art

 du cloisonné  qui est introduit à cette période. A la fin du Vème siècle avant notre 

ère, les Etrusques retrouvent toute leur individualité aussi bien dans le dessin que 

dans la création, dont un nouveau motif, la guirlande.

 


 C'est autour de 250 av J C que la civilisation étrusque fut définitivement absorbée

 par les Romains

mercredi 16 mars 2022

Techniques du façonnage suite

 La technique du repoussé était longue, délicate,  sans doute victimes de leur

 succés,  les orfèvres devaient trouver d'autres solutions pour faire face aux 

commandes et leur inventivité va créer l'estampage.

 Ils s'aperçurent  que le dessin pouvait être imprimé à un outil de bronze pour en 

tirer ensuite autant de copies souhaitées en pressant le moule sur une feuille d'or 

étendue sur la poix et non plus en la battant avec un marteau.

 D'autres  artisans utilisaient une autre technique ; le dessin était gravé à l'envers 

sur la face du moule de bronze, la feuille d'or posée sur cette face et recouverte 

alors d'une feuille de plomb que l'on battait jusqu'au moment où le dessin restait 

imprimé sur la feuille. Ils venaient d'inventer la première forme d'estampage à 

matrice, que nos orfèvres contemporains utilisent encore. 

La fabrication des nombreux sceaux du Moyen Age diffère de cette technique par

le fait qu'elle se pratique à chaud et cela devient le " matriçage".

 Vient alors le moment d'apposer une gravure, nouvelle difficulté contournée, bien

 sûr par les premiers graveurs égyptiens 2000 ans avant Jésus Christ grâce à 

l'utilisation de pointes et d'éclats de pierres dures.

 Il faudra attendre les années 800 à 600 avant notre ère pour qu'apparaissent les

 outils en acier, ceux fabriqués en bronze trop sujets au bris, s'émoussant 

rapidement.

Dorénavant le burin peut creuser des sillons.

 Nous arrivons au filigrane qui permet la fabrication de bijoux d'une grande 

finesse : les égyptiens l'utilisent avec une grande dextérité  comme sur ces 

boucles d'oreilles de la période du Nouvel Empire Egyptien ( 1559-1085)

                                                         Edimbourg Royal Scottich Museum

  C'est une nouvelle aventure, comment arriver à fabriquer ces fils d'or  ? 

des hypothèses sont avancées pour comprendre leurs procédés. Peut-être d'abord 

détacher de petites bandes de feuilles à l'aide d'un ciseau de silex  à angle vif 

mais comment les transformer en fils ? certains pensent que les rubans étaient 

  arrondis en fils par martelage mais l'on n'obtenait  ainsi que de gros fils.

 Une autre hypothèse ; le fil pouvait être roulé entre deux pierres lisses tiré à 

travers des filières en pierres dures percées de trous. Ces fils obtenus

pouvaient ensuite être enroulés en spirales, entrecoupées parfois  d'éléments

 plats comme vous pouvez le voir sur le bijou ci-dessus  grâce à un poinçonnage 

 et un rembourrage de minces feuilles d'or.

 Nous arrivons alors à la "granulation"  où les Etrusques vont exceller  (700-600

av J C)  dans le  perfectionnement de la technique précédente qui datait rappelons

 nous du III ème millénaire avant J C.


 Cette boucle d'oreille étrusque du VII ème siècle av jJC est le parfait exemple de 

repoussé rehaussé de granulations ( British Museum). Deux méthodes dont celle-

ci me semble être la plus facile, méthode dite du "bombardement" qui consistait à

 couler l'or fondu d'une certaine hauteur goutte à goutte sur un support lisse et 

froid comme le marbre  Par la suite ces gouttes d'or refroidies, tamisées étaient 

regroupées et soudés dans leur forme définitive.

 En 1933 H A P Litterdale découvrit la méthode dite " soudure dure colloïdale"

qui restituait la méthode pratiquée par les Etrusques. A l'aide d'une pâte

 d'hydroxyde de cuivre servant de "soudant" à chaud puis d'oxyde de cuivre

 permettant une jonction invisible.

 Il faut souligner ici l'importance de la sauvegarde des "savoir-faire" ces 

techniques ayant subi une longue période d'oubli. Ce petit aperçu des techniques

 de fabrication permet d'apprécier au vu des oeuvres réalisées, l'inventivité  des

 joailliers des siècles passés.  


                                                                 Art étrusque Vers 640–620 av. J.–C.

Fermoir de ceinture avec motif de canards en vol.Or, Ivoire, 

Découvert à Praeneste (Palestrina),

Tombe Bernardini. Rome, Museo Nazionale di Villa Giulia.