La technique du repoussé était longue, délicate, sans doute victimes de leur
succés, les orfèvres devaient trouver d'autres solutions pour faire face aux
commandes et leur inventivité va créer l'estampage.
Ils s'aperçurent que le dessin pouvait être imprimé à un outil de bronze pour en
tirer ensuite autant de copies souhaitées en pressant le moule sur une feuille d'or
étendue sur la poix et non plus en la battant avec un marteau.
D'autres artisans utilisaient une autre technique ; le dessin était gravé à l'envers
sur la face du moule de bronze, la feuille d'or posée sur cette face et recouverte
alors d'une feuille de plomb que l'on battait jusqu'au moment où le dessin restait
imprimé sur la feuille. Ils venaient d'inventer la première forme d'estampage à
matrice, que nos orfèvres contemporains utilisent encore.
La fabrication des nombreux sceaux du Moyen Age diffère de cette technique par
le fait qu'elle se pratique à chaud et cela devient le " matriçage".
Vient alors le moment d'apposer une gravure, nouvelle difficulté contournée, bien
sûr par les premiers graveurs égyptiens 2000 ans avant Jésus Christ grâce à
l'utilisation de pointes et d'éclats de pierres dures.
Il faudra attendre les années 800 à 600 avant notre ère pour qu'apparaissent les
outils en acier, ceux fabriqués en bronze trop sujets au bris, s'émoussant
rapidement.
Dorénavant le burin peut creuser des sillons.
Nous arrivons au filigrane qui permet la fabrication de bijoux d'une grande
finesse : les égyptiens l'utilisent avec une grande dextérité comme sur ces
boucles d'oreilles de la période du Nouvel Empire Egyptien ( 1559-1085)
Edimbourg Royal Scottich Museum
C'est une nouvelle aventure, comment arriver à fabriquer ces fils d'or ?
des hypothèses sont avancées pour comprendre leurs procédés. Peut-être d'abord
détacher de petites bandes de feuilles à l'aide d'un ciseau de silex à angle vif
mais comment les transformer en fils ? certains pensent que les rubans étaient
arrondis en fils par martelage mais l'on n'obtenait ainsi que de gros fils.
Une autre hypothèse ; le fil pouvait être roulé entre deux pierres lisses tiré à
travers des filières en pierres dures percées de trous. Ces fils obtenus
pouvaient ensuite être enroulés en spirales, entrecoupées parfois d'éléments
plats comme vous pouvez le voir sur le bijou ci-dessus grâce à un poinçonnage
et un rembourrage de minces feuilles d'or.
Nous arrivons alors à la "granulation" où les Etrusques vont exceller (700-600
av J C) dans le perfectionnement de la technique précédente qui datait rappelons
nous du III ème millénaire avant J C.
Cette boucle d'oreille étrusque du VII ème siècle av jJC est le parfait exemple de
repoussé rehaussé de granulations ( British Museum). Deux méthodes dont celle-
ci me semble être la plus facile, méthode dite du "bombardement" qui consistait à
couler l'or fondu d'une certaine hauteur goutte à goutte sur un support lisse et
froid comme le marbre Par la suite ces gouttes d'or refroidies, tamisées étaient
regroupées et soudés dans leur forme définitive.
En 1933 H A P Litterdale découvrit la méthode dite " soudure dure colloïdale"
qui restituait la méthode pratiquée par les Etrusques. A l'aide d'une pâte
d'hydroxyde de cuivre servant de "soudant" à chaud puis d'oxyde de cuivre
permettant une jonction invisible.
Il faut souligner ici l'importance de la sauvegarde des "savoir-faire" ces
techniques ayant subi une longue période d'oubli. Ce petit aperçu des techniques
de fabrication permet d'apprécier au vu des oeuvres réalisées, l'inventivité des
joailliers des siècles passés.
Art étrusque Vers 640–620 av. J.–C.
Fermoir de ceinture avec motif de canards en vol.Or, Ivoire,
Découvert à Praeneste (Palestrina),
Tombe Bernardini. Rome, Museo Nazionale di Villa Giulia.