C'est cet art du cloisonné chez les Sumériens et parfaitement maîtrisé chez les
Egyptiens qui m'a fait cheminer à travers les âges jusqu'à l'art nouveau, sujet
que j'avais déjà traité en 2016. En effet ces derniers devant une demande
croissante n'arrivaient plus à se fournir d'autant de pierres dures, le lapis lazuli
rappelons-le venait d'Afghanistan ; les orfèvres de cette époque vont donc lui
substituer des cristaux de roche transparents qu'ils faisaient cuire après les avoir
amalgamés avec des ciments colorés, le résultat de cette fusion était ensuite poli
et monté en cloisonné. Mais ils utilisaient une autre méthode, celle du l'usage du
verre poreux à émail, une des premières formes du verre, et c'était à s'y
méprendre : on pouvait penser que le verre était directement fondu dans les
cloisons. Ne passons pas sous silence non plus le procédé dit du "nielle" très
utilisée par les Mycéens au III ème siècle de notre ère puis après une diffusion
moindre, reprise au XI ème siècle.
https://techniquesorfevrerie.wordpress.com/category/techniques/les-adjonctions-non-metaliques/
Après ce petit rappel venons en à l'Art Nouveau, le premier artiste dans ce
domaine fut sans doute Atrthur Heygate Mackmurdo qui créa la "Century Guild"
en 1882, ses dessins futrent immédiatement adoptés en France en Allemagne et
en Angleterre dans les étoffes mais aussi la joaillerie. Quelques années plus tard
C. R Ashbee produisit des bijoux aux formes si pures et originales qu'on doit le
considérer comme le précurseur en la matière.
Parmi les nombreux créateurs soit en décoration intérieure ou en architecture,
et pour ne porter notre attention que sur la joaillerie, il faut citer Mackintosh.
Paris en 1900 adopte ce style avec enthousiasme et avec Fouquet, Vever et
Lalique. Les parisiennes se couvrent de libellules de lis, de paons et d'arabesques
voluptueuses.
René Lalique est sans doute le plus célèbre, à juste titre.
Bien qu'il se destine à être peintre, les nécessités familiales l'aiguillent vers un
apprentissage chez le bijoutier parisien Auroc. Après deux années chez ce dernier
il part en Angleterre pour poursuivre ses études et se familiarise ainsi avec cet
art nouveau naissant . De retour à Paris il monte sa propre entreprise en 1891,
expose à l'Exposition Universelle de 1889 et reçoit sa première commande de
Sarah Bernhardt. Il passera les trois années suivantes à étudier les techniques
du travail du verre, sans doute ce qui l'amènera à penser que tout matériau peut
être utilisé en joaillerie Il aimait toutefois, les matières comme l'ivoire, la corne,
l'ambre, les ors de différentes couleurs mais aussi l'argent, le cuivre, ou l'acier.
Employant le verre et l'émail il devint le maître de la technique des émaux de
"plique à jour" (nombreux sont les bijoux de Lalique que l'on peut admirer à la
Fondation Gulbenkian de Lisbonne). Mais il savait parfaitement mêler toutes ces
techniques sur un même bijou.
https://www.thefrenchjewelrypost.com/it-joailliers/lalique-au-gulbenkian/
https://espritjoaillerie.com/2017/08/28/fondation-calouste-gulbenkian/
Sa marque de fabrique dans les anées1896 fut l'apparition de ses nus sculptés
dans l'ivoire devenant le sujet central d'un bijou.
https://www.youtube.com/watch?v=h_-ucmO9Ic4
Mais je ne me bornerai pas à la joaillerie française, nous allons le voir.
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