Puisque nous venons de l'évoquer, restons chez les Etrusques avant d'entamer
notre tour du monde de cet art de la joaillerie.
Il me faut toutefois jeter un dernier regard sur les techniques, avec cette méthode
de la fonte, la plus ancienne sans doute. Connue depuis 5000 ans, date confortée
par la trouvaille en Mésopotamie d'objets fabriqués pendant la période
Sumérienne soit environ 3500 ans. Le principe était simple. Et ce sont les
africains qui maîtrisent au mieux cette technique.
On remplissait un moule de pierre ou de terre cuite d'un métal préalablement
fondu qui en se refroidissant en épousait la forme. Cela devient plus compliqué
lorsqu'il ne s'agit plus d'objets plats, ce qui donnera lieu à des évolutions.
Les artisans passent alors à la technique dit "à moule" toujours utilisée de nos
jours , très appropriée pour les objets en or et moins pour les objets solides plus
lourds ; donc l'objet était moulé en cire et recouvert d'argile puis on le laissait
sécher, ensuite, on coupait à moitié et l'on enlevait la cire, la forme était alors
reconstruite et remplie de métal en fusion.
On a alors recours à la fonte creuse. Cela consiste à poser un noyau solide au
centre de la forme et à couler le métal dans l'interstice entre forme et noyau, et
nous en arrivons au dernier et le plus raffiné utilisé dans l'Antiquité celui de la
fonte "à cire perdue". L'objet est modelé en cire et totalement recouvert d'argile
sauf en un point ; une fois l'argile durcie, la forme était renversée et la cire
coulée à l'extérieur. Le point laissé ouvert par où s'était écoulée la cire, servait
pour injecter le métal en fusion d'où une économie de temps puisqu'il n'était alors
plus nécessaire d'éliminer les bavures de fusion deux exemples : le lion
d'Ourouk en bronze et la danseuse en cuivre de Mohenjo-Daro seconde moitié du
III ème millénaire pour cette dernière et début du III ème pour le premier.
Plus facile à voir:
https://www.youtube.com/watch?v=vtaFZuFcv18
https://www.greelane.com/fr/science-technologie-math%c3%a9matiques/sciences-sociales/the-dancing-girl-of-mohenjo-daro-171329/
C'est donc avec les témoignages trouvés dans les tombes étrusques que l'on peut
affirmer que l'orfèvrerie particulièrement raffinée des artisans étrusques a
perduré au moins pendant quatre siècles jusqu'à l'effondrement de leur puissance
politique après la conquête de l'Etrurie par les Romains au milieu du III ème
siècle avant J C. Leur connaissance en métallurgie a permis cette maîtrise dans
la fabrication des bijoux où l'or en raison de sa légèreté et de sa préciosité
partage sa place dans ces tombes avec l'ivoire, le bronze ou les céramiques.
Nous l'avons vu, filigranes ou granulations décorent boucles d'oreilles, colliers
ou bracelets. les boucles d'oreilles pouvaient avoir une forme de cartable :
British Museum VII - VI è s av J CLes colliers de cette période sont rares et sont constitués de plusieurs rangs avec
des pendentifs, au British Museum aussi :
Ces pendentifs me donneront l'occasion d'évoquer l'utilisation des gemmes ou de
leurs substituts.
La production de boucles d'oreilles est très développée, en voici un autre exemple
Pendant le VI ème av J C cette joaillerie subit l'influence grecque, c'est d'ailleurs à
ce moment-là que la granulation supplante le filigrane et c'est précisément l'art
du cloisonné qui est introduit à cette période. A la fin du Vème siècle avant notre
ère, les Etrusques retrouvent toute leur individualité aussi bien dans le dessin que
dans la création, dont un nouveau motif, la guirlande.
C'est autour de 250 av J C que la civilisation étrusque fut définitivement absorbée
par les Romains
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