jeudi 17 mars 2022

La joaillerie étrusque

 Puisque nous venons de l'évoquer, restons chez les Etrusques avant d'entamer 

notre tour du monde de cet art de la joaillerie.

Il me faut toutefois jeter un dernier regard sur les techniques, avec cette méthode

 de la fonte, la plus ancienne sans doute. Connue depuis 5000 ans, date confortée 

par la trouvaille en Mésopotamie d'objets fabriqués pendant la période

Sumérienne soit environ 3500 ans. Le principe était simple. Et ce sont les

 africains qui maîtrisent au mieux cette technique. 

 On remplissait un moule de pierre ou de terre cuite d'un métal préalablement 

fondu qui en se refroidissant en épousait la forme. Cela devient plus compliqué 

lorsqu'il ne s'agit plus d'objets plats, ce qui donnera lieu à des évolutions.

 Les artisans passent alors à la technique dit "à moule" toujours utilisée de nos 

jours , très appropriée pour les objets en or et moins pour les objets solides plus

 lourds ; donc l'objet était moulé en cire et recouvert d'argile puis on le laissait 

sécher, ensuite, on coupait à moitié et l'on enlevait la cire, la forme était alors 

reconstruite et remplie de métal en fusion.

 On a alors  recours à la fonte creuse. Cela consiste à poser un noyau solide au 

centre de la forme et à couler le métal dans l'interstice entre forme et noyau, et 

nous en arrivons au dernier et le plus raffiné utilisé dans l'Antiquité celui de la 

fonte "à cire perdue". L'objet est modelé en cire et totalement recouvert d'argile 

sauf en un point ; une fois l'argile durcie, la forme était renversée et la cire 

coulée à l'extérieur.  Le point laissé ouvert par où s'était écoulée la cire, servait 

pour injecter le métal en fusion d'où une économie de temps puisqu'il n'était alors 

plus nécessaire d'éliminer les bavures de fusion deux exemples :  le  lion 

 d'Ourouk en bronze et la danseuse en cuivre de Mohenjo-Daro seconde moitié du

 III ème millénaire pour cette dernière et début du III ème pour le premier.

     Plus facile à voir:

                    https://www.youtube.com/watch?v=vtaFZuFcv18 


https://www.greelane.com/fr/science-technologie-math%c3%a9matiques/sciences-sociales/the-dancing-girl-of-mohenjo-daro-171329/

C'est donc avec les témoignages trouvés dans les tombes étrusques que l'on peut 

affirmer que l'orfèvrerie particulièrement raffinée des artisans étrusques a 

perduré au moins pendant quatre siècles jusqu'à l'effondrement de leur puissance

 politique après la conquête de l'Etrurie par les Romains au milieu du III ème

 siècle avant J C. Leur connaissance en métallurgie  a permis cette  maîtrise dans

 la fabrication des bijoux où l'or en raison de sa légèreté et de sa préciosité 

partage sa place dans ces tombes  avec l'ivoire, le bronze ou les céramiques.

 Nous l'avons vu,  filigranes ou granulations  décorent boucles d'oreilles,  colliers

 ou bracelets. les boucles d'oreilles pouvaient avoir une forme de cartable :

 British Museum VII - VI è s av J C

 Les colliers de cette période sont rares et sont constitués de plusieurs rangs avec

 des pendentifs, au British Museum aussi :

 Ces pendentifs me donneront l'occasion d'évoquer l'utilisation des gemmes ou de 

leurs substituts.

 La production de boucles d'oreilles est très développée, en voici un autre exemple


 Pendant le VI ème av J C cette joaillerie subit l'influence grecque, c'est d'ailleurs à

 ce moment-là que la granulation supplante  le filigrane et c'est précisément l'art

 du cloisonné  qui est introduit à cette période. A la fin du Vème siècle avant notre 

ère, les Etrusques retrouvent toute leur individualité aussi bien dans le dessin que 

dans la création, dont un nouveau motif, la guirlande.

 


 C'est autour de 250 av J C que la civilisation étrusque fut définitivement absorbée

 par les Romains

mercredi 16 mars 2022

Techniques du façonnage suite

 La technique du repoussé était longue, délicate,  sans doute victimes de leur

 succés,  les orfèvres devaient trouver d'autres solutions pour faire face aux 

commandes et leur inventivité va créer l'estampage.

 Ils s'aperçurent  que le dessin pouvait être imprimé à un outil de bronze pour en 

tirer ensuite autant de copies souhaitées en pressant le moule sur une feuille d'or 

étendue sur la poix et non plus en la battant avec un marteau.

 D'autres  artisans utilisaient une autre technique ; le dessin était gravé à l'envers 

sur la face du moule de bronze, la feuille d'or posée sur cette face et recouverte 

alors d'une feuille de plomb que l'on battait jusqu'au moment où le dessin restait 

imprimé sur la feuille. Ils venaient d'inventer la première forme d'estampage à 

matrice, que nos orfèvres contemporains utilisent encore. 

La fabrication des nombreux sceaux du Moyen Age diffère de cette technique par

le fait qu'elle se pratique à chaud et cela devient le " matriçage".

 Vient alors le moment d'apposer une gravure, nouvelle difficulté contournée, bien

 sûr par les premiers graveurs égyptiens 2000 ans avant Jésus Christ grâce à 

l'utilisation de pointes et d'éclats de pierres dures.

 Il faudra attendre les années 800 à 600 avant notre ère pour qu'apparaissent les

 outils en acier, ceux fabriqués en bronze trop sujets au bris, s'émoussant 

rapidement.

Dorénavant le burin peut creuser des sillons.

 Nous arrivons au filigrane qui permet la fabrication de bijoux d'une grande 

finesse : les égyptiens l'utilisent avec une grande dextérité  comme sur ces 

boucles d'oreilles de la période du Nouvel Empire Egyptien ( 1559-1085)

                                                         Edimbourg Royal Scottich Museum

  C'est une nouvelle aventure, comment arriver à fabriquer ces fils d'or  ? 

des hypothèses sont avancées pour comprendre leurs procédés. Peut-être d'abord 

détacher de petites bandes de feuilles à l'aide d'un ciseau de silex  à angle vif 

mais comment les transformer en fils ? certains pensent que les rubans étaient 

  arrondis en fils par martelage mais l'on n'obtenait  ainsi que de gros fils.

 Une autre hypothèse ; le fil pouvait être roulé entre deux pierres lisses tiré à 

travers des filières en pierres dures percées de trous. Ces fils obtenus

pouvaient ensuite être enroulés en spirales, entrecoupées parfois  d'éléments

 plats comme vous pouvez le voir sur le bijou ci-dessus  grâce à un poinçonnage 

 et un rembourrage de minces feuilles d'or.

 Nous arrivons alors à la "granulation"  où les Etrusques vont exceller  (700-600

av J C)  dans le  perfectionnement de la technique précédente qui datait rappelons

 nous du III ème millénaire avant J C.


 Cette boucle d'oreille étrusque du VII ème siècle av jJC est le parfait exemple de 

repoussé rehaussé de granulations ( British Museum). Deux méthodes dont celle-

ci me semble être la plus facile, méthode dite du "bombardement" qui consistait à

 couler l'or fondu d'une certaine hauteur goutte à goutte sur un support lisse et 

froid comme le marbre  Par la suite ces gouttes d'or refroidies, tamisées étaient 

regroupées et soudés dans leur forme définitive.

 En 1933 H A P Litterdale découvrit la méthode dite " soudure dure colloïdale"

qui restituait la méthode pratiquée par les Etrusques. A l'aide d'une pâte

 d'hydroxyde de cuivre servant de "soudant" à chaud puis d'oxyde de cuivre

 permettant une jonction invisible.

 Il faut souligner ici l'importance de la sauvegarde des "savoir-faire" ces 

techniques ayant subi une longue période d'oubli. Ce petit aperçu des techniques

 de fabrication permet d'apprécier au vu des oeuvres réalisées, l'inventivité  des

 joailliers des siècles passés.  


                                                                 Art étrusque Vers 640–620 av. J.–C.

Fermoir de ceinture avec motif de canards en vol.Or, Ivoire, 

Découvert à Praeneste (Palestrina),

Tombe Bernardini. Rome, Museo Nazionale di Villa Giulia.


 


 



mardi 15 mars 2022

Techniques du façonnage ; suite

 Nul ne sait où et quand l'or a été travaillé pour la première fois ; au Moyen- Orient

et au Proche- Orient,  le travail de l'or fait preuve d'une remarquable  pratique dès

 le III ème millénaire avant J C : malléable, on peut le batte à froid sans le briser.

 A peine plus de trente et un grammes peuvent se transformer en quatre-vingt 

kilomètres de fil  (d'où les magnifiques filigranes ornant des bijoux) ou bien en 

 une feuille de plus de dix mètres carrés de surface. Apanage des souverains ou

des prélats et de la noblesse, synonyme de puissance ou de médiation dans les

cultes solaires, les orfèvres modernes ne bénéficient pas des protections offertes

par les souverains mais ils utilisent les mêmes techniques même si les outils 

employés ont changé de nature.

 Je me souviendrai toujours de la magnificence de l'exposition sur l'or des Scythes,

 que j'approfondirai un peu plus loin.

                https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1975_num_119_3_13163

           Pour l'instant quels moyens pour donner naissance à un bijou ou une

 plaque ornementale. Nous avons vu qu'à la préhistoire, nos ancêtres étaient

 attirés par le quartz et c'est de celui-ci justement  que sont extraites des 

paillettes d'or, si nous excluons l'orpaillage dans les cours d'eau.

 Ce sont les fresques de tombes égyptiennes qui nous montrent comment 

procéder à sa fusion, à l'aide de roseaux habillés de céramique à leurs deux 

extrémités, les artisans soufflaient sur un four à braises de boulanger  jusqu'à 

transformer les paillettes en un bloc.

La découverte qui consistait à procéder à une recuisson pour durcir le métal fut

 une grande avancée dans le façonnage de l'or. Si l'on voulait assembler deux 

feuilles il fallait bien trouver des solutions, les coudre avec des fils d'or ? peu

 satisfaisant, on va donc inventer une soudure avec les impuretés qui se sont 

dégagées à la fusion et que les artisans ont remarqué s'agglomérer facilement.

 La difficulté venant de l'oxydation de la surface à souder est contournée par 

l'utilisation d'un fondant, sans doute comme de nos jours,  le borax.

Venons-en à l'étape suivante, le repoussé et la ciselure.

 exemple de ciselure réalisée "à l'endroit"

On va étendre la feuille d'or sur un lit de poix chaude, le tracé de la décoration est

 ensuite repoussé avec des poinçons arrondis cela nécessitant régulièrement un 

passage par une recuisson ; cette opération terminée on passe à la ciselure, la 

feuiille ayant été détachée de la poix puis nettoyée et sur la face antérieure on 

peut alors souligner les détails  avec des "ciselets" d'où le nom de ciselure . Tous

 s'accordent à présenter le casque découvert à Our et datant de 2700 av j C 

comme l'exemple parfait de cette réalisation. (conservé au British Museum)

 

 Issue de la même tombe, la couronne du roi en feuilles d'or repoussé

 conservée au Metropolitan Museum of Arts

                                Je poursuivrai avec l'estampage et la gravure.

Mais aussi : 

              https://www.youtube.com/watch?v=yk8Ft20hyi8


lundi 14 mars 2022

L'art du bijou

 Parures ou talismans, depuis la préhistoire jusqu'à nos jours, les humains ont 

utilisé ce qu'ils avaient sous la main pour ajouter une note décorative à leurs 

mises, ou bien afficher leur fonction ;  nouvelle occasion pour nous de voyager au

 sein des continents et de voir quels éléments des plus simples aux plus précieux, 

 les orfèvres et joailliers ont utilisés à ces fins. 

 Et le sujet est très vaste !!!

 Au plus loin, voyons la préhistoire :

Dès le  paléolithique et le néolithique,  retrouvés parfois dans des zones

 géographiques très éloignées de leur lieu d'origine, les  colliers de coquillages

 percés pouvaient être la preuve  de voyages lointains  (comme la coquille St 

Jacques ornant le chapeau des pèlerins de St Jacques de Compostelle).

 Les colliers de dents d'animaux féroces étaient la preuve de la bravoure de celui

 qui les arborait.

 

 Musée archéologique Gênes 15.000 av j C
 

 A portée de main, le cristal de roche  porteur d'un caractère sacré était choisi par

 les ethnies d'Australie et d'Amérique du Nord, d'Afrique du Nord, par exemple

        https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_2002_num_99_2_12662

 Certaines pierres avaient une fonction précise en tant que talisman : les 

coquillages pouvaient favoriser la fertilité et ils ont eu cette fonction jusque dans 

l'Egypte ancienne. 

Je pense qu'il n'est pas utile de rappeler que ce sont les découvertes 

archéologiques  dans le cadre de l'étude des sépultures, qui ont aussi permis de 

connaître l'importance du jade en Extrême Orient ou celle du jais en Occitanie, par 

exemple aussi.

 

 Musée Pigurini  Rome.  Néolithique

 

C'est à travers la fonction talismanique que le concept de parure individuelle

 associé aux caractères symboliques traditionnels a acquis ce caractère plus

 personnel de type ornemental.  Nous verrons plus tard le conteste spéculatif de

 matériaux précieux, l'or, les pierres précieuses, les perles qui auront alors perdu

 leurs symboles protecteurs. Si nous avons donc une idée de ces symboles, il nous

 faudra mettre en avant l'habileté et l'inventivité des joailliers.

 Mais revenons à ces premiers témoins de l'histoire des bijoux.

 Vous trouverez au Musée archéologique de Gênes ce collier datant de 20.000 ans

 avant J C , probablement le plus ancien retrouvé à ce jour. (accompagné de bois

 de cerfs perforés)

 


 On a aussi retrouvé dans une tombe dans la région de Munich datés entre 25.000

 et 18.000 av J C trois colliers en arêtes de poissons appartenant à la culture

 aurignacienne. et en Tchécoslovaquie les premières perles d'ivoire de mammouths

 qui permettent de faire un pas dans l'élaboration de ces parures puisqu'ils sont ici

 non seulement percés mais polis et sphériques .

Nous avons donc dans ces premières datations à faire avec des lapidaires.

 http://www.musee-aurignacien.com/fr/une-semaine-une-oeuvre-aurignacienne-ndeg4

https://www.mnhn.fr/fr/collier-de-cro-magnon


Puis plus élaborée, la spirale que l'on retrouvera chez les Celtes.

 https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1916_num_13_7_739

 

https://musee-fenaille.rodezagglo.fr/chefs-doeuvres/colliers/

https://archeochampagne.epernay.fr/collections/le-parcours-de-visite/archeologie/parure-du-neolithique-ancien/

http://fardoise.eklablog.com/de-la-parure-au-neolithique-a166815832

http://www.prehistoire.org/offres/file_inline_src/515/515_pj_090119_145221.pdf

                Tombe de l'enfant de la Madelaine ( Azilien puis Magdalénien)

Je ne ferai pas mieux que ma série d'articles autour du 25 novembre 2016.

Il semblerait toutefois que mon intérêt se porte sur les premiers colliers,

 l'archéologie, au cours des ans devenant à mes yeux  prépondérante.

           https://journals.openedition.org/paleo/1058

https://www.persee.fr/doc/galip_0016-4127_1974_num_17_2_1470

      En résumé pour cette période, le plus complet sans doute

https://www.academia.edu/7495804/CATTELAIN_P_2012_Les_Parures_au_Pal%C3%A9olithique_et_au_M%C3%A9solithique_coquillages_dents_os_ivoire_et_pierres_In_Cattelain_P_Bozet_N_Di_Stazio_G_La_parure_de_Cro_Magnon_%C3%A0_Clovis_Guides_Arch%C3%A9ologiques_du_Malgr%C3%A9_Tout_Treignes_Ed_du_Cedarc_7_35

mardi 1 mars 2022

Cabinets de Curiosité

  Nous pourrions revenir sur un article du 14 octobre 2021, avec la vidéo du 

château de Cadillac qui ressuscite la mode des cabinets de curiosité de la 

Renaissance . Apanage de ceux qui pouvaient et voulaient afficher leur puissance ,

leur connaissance des dernières découvertes,  en accumulant coquillages, pierres 

dures ou animaux  curieux.

 La dent de narval présentée comme une dent de licorne faisait partie du lot.

 La démarche d'une création de cabinet de curiosité est différente de l'état

d'esprit  du collectionneur  qui accumule les différentes présentations d'un objet 

de même nature,  voitures,  poupées ou boites d'allumettes etc, etc

Je pense à l'exposition de Daniel Cordier aux Abattoirs de Toulouse que j'aurais 

du mal à retrouver dans mes archives.( peut-être avril 2017)

Mais une nouvelle s'ouvre et je ferai mon possible pou m'y rendre.

https://blog.culture31.com/2022/01/02/artiste-artisan-nouvelle-presentation-de-la-collection-daniel-cordier-et-des-abattoirs/

 C'est surtout en Autriche que je souhaite vous amener pour admirer le cabinet 

réalisé en 1726 par le père Joseph Chaukegl à Seitenstetten.

                   https://www.youtube.com/watch?v=AcyTf4jPh7g

mais,  pas que ...https://www.youtube.com/watch?v=EI45u6BAr1I

et cela revient à la mode  !! il faut cependant de la place...

                         https://www.youtube.com/watch?v=d1OUISZw-Bw

https://www.youtube.com/watch?v=3UnHxx0e8H0

Mais rien n'empêche le simple particulier de créer son propre cabinet de curiosité

jeudi 24 février 2022

Morceaux choisis de Klimt

 Gustav Klimt aura tout d'abord mit ses talents en oeuvre  sur le plafond de 

l'Université de Vienne et fonde avec son frère Ernst et un autre étudiant Franz 

Matsch une société, la Künstlercompagnie  et fort de sa réussite sur l'Aula Magna

 (hall d'honneur de l'Université) ils se voient confiée l'exécution  de quarante 

panneaux décorant l'entrée du Kunsthistorischesmuseum en 1890.

 Lors de la septième exposition de la Sécession la présentation de la " Philosophie"

  inachevée, déclenche un tollé,  en effet Klimt y a délaissé  un style plutôt

 préraphaéliste pour ce qui va devenir sa touche  personnelle où la vie et la mort

  sous toutes leurs formes et les plus crues ,( à tel point que l'Autriche refuse de

les présenter à l'Exposition universelle), sont présentes. Beaucoup de ses oeuvres 

disparaîtront dans l'incendie du château d'Immendorf en 1945.

C'est surtout la création de la Sécession en 1897, qui était au départ une 

"Association autrichienne des arts plastiques", qui marquera cette époque.

 Pour cette première exposition en 1898 il choisit le thème de Thésée tuant le 

Minotaure et rencontrera le succès. J'espère que vous aurez eu le plaisir de 

contempler comme moi le toit du bâtiment  construit par Joseph-Maria Olbrich, 

voué à cet art nouveau,  fait d'un entrelacs de lauriers dorés.  

Les nazis en avaient arraché la devise qui courait sur son fronton

              " A chaque époque son art, à l'art sa liberté"

 " L'art autrichien" sera dés alors décliné dans tous les domaines jusqu'à Bruxelles

 en 1905 où le banquier Stoclet lui fait la commande d'un palais "moderne".

 

 

 l'Accomplissement" 1905 1909 oeuvre préparatoire à la frise du palais Stoclet


Ce sera pour lui l'occasion de laisser éclater son amour de la couleur avec des 

matériaux  tels que la nacre et le corail. En fin de vie  il explore l'univers intérieur 

de la condition humaine avec beaucoup de sensualité.

 Ces "morceaux choisis sont de ma part  l'intention  d'écarter délibérément les 

représentations de la mort notamment dans les "Trois Ages de la vie".

 

 Ici, "la vie" .... sans la mort

 Ci-dessous "les trois âges de la femme " sans le troisième...



Et pour la volupté, la plus présentable de toutes "Danaé" de 1907-1908 



 malgré tout la plus célèbre "le Baiser" , dans son intégralité, 180 X180 cm

  Vous pouvez voir à Venise "Judith et Holopherme" toile de 1909

                    dont je ne vous présente que les mains


 Raoul Ruiz a réalisé un film où John Malkovich tient le rôle de Klimt.

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/3076357001009/klimt-un-film-de-raoul-ruiz

mercredi 16 février 2022

Ode à la nature, en Russie

 Partons plus à l'est dans les steppes russes, au travers de la création artistique

des peintres que l'on nommera "les Ambulants" en 1870 regroupés dans le "Cercle 

d'Abramtsevo".

           https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1999_num_71_2_6602

Savva Mamontov, industriel d'origine sibérienne, réunit autour de lui, peintres , 

musiciens, architectes, écrivains, comédiens, archéologues  et j'en passe.

 Vous allez me demander pourquoi "les Ambulants" ?  pour la bonne raison que ce 

cercle organise des expositions itinérantes à travers toute la Russie, désirant

 mettre l'art à la portée de tous.

 Opposés à l'Académie des Beaux-Arts de ST Pétersbourg, ils souhaitent créer une

 culture russe,authentique, démocratique et humaniste, sans influences 

extérieures qui magnifie la nature.

 Arkhip Kouindji privilégie  les steppes ukrainiennes et les berges du Dniepr: Ivan

 Aïvazovski, grand peintre de la mer se spécialise dans les rivages de la Mer 

Noire et Ivan Chichkine se plonge dans les forêts de la Russie centrale.


                                Matin sur le Dniepr 1881 Arkhip Kouindji

 

 Naufrage de  Aïvazovski


 
 Ivan Chichkine


https://www.youtube.com/watch?v=FCKQHNv20jg

https://alexandrederussie.com/culture/peinture/ivan-chichkine/

https://www.youtube.com/watch?v=7QW79y9K7kY

 L'observation précise de la nature jointe à un sentiment patriotique certain en 

font des contemplatifs passionnés par les vastes horizons.

 Le musée d'Orsay a rendu hommage à cette formation dans une exposition en

 2005 :http://www.linternaute.com/sortir/sorties/exposition/art-russe/art-russe.shtml

  Dans un deuxième temps, cette quête d'une identité russe donnera lieu au

 mouvement néo-russe dans un nouveau centre artistique à Talachkino.


 
            Jour de Fête.  Nicolaï Dimitrievitch Kouznetsov,  (1850-1929), 1879  

 En 1893, créé à l'initiative de la princesse Maria Tenicheva à dix-huit kilomètres

 de Smolensk, ce centre artistique regroupera aussi , peintres musiciens et poètes.

  L'artisanat sera aussi valorisé dans des créations de menuiserie, de céramique

 ou de dentelle.

 Sergueï Malioutine (1859 -1937) participant de la tradition réaliste des 

"Ambulants " où il est un des créateurs des poupées matriochkas, devient maître 

dans le style néo-russe. Après la révolution d'Octobre 1917 il sera de l'  

  Association des artistes de la Russie révolutionnaire, composée de peintres 

réalistes socialistes soviétiques.

 L'art nouveau ne sera pas en reste  grâce à la princesse Tenicheva qui  fait

connaître le nouvel "style moderne" dans la revue "Le Monde de l'Art" lancée

 par Serge de Diaghilev.

 Tous ces artistes, nous le voyons sont pluridisciplinaires ; Mikhaïl Vroubel est 

capable d'une toile aussi puissante que "Le Démon assis" de 1890 et d'une

 monumentale cheminée en céramique et grès émaillé réalisée en 1899.


On trouve aussi Ivan Bilibine dessinateur qui illustre en 1906 l'Almanach

 historique révolutionnaire et le sculpteur Sergueï Konenkov, le Rodin russe.


A Paris les Ballets Russes, à partir de 1909, sont décorés par Bakst et Korovine.

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/le-celebre-decorateur-des-ballets-russes-leon-bakst-expose-a-moscou_3305237.html

Toile de Constantin Alexeïevitch Korovine (1861-1939), représentant une Ballerine au balcon d’Okhotino




 pour terminer,  voyons le néo-primitivisms russe avec Gontcharova et Larionov

https://www.connaissancedesarts.com/musees/tate-modern/lete-sera-feminin-2-natalia-gontcharova-la-revolution-au-corps-11122669/

Dans cette nouvelle génération adepte de la couleur pure, il faut aussi citer Filipp 

Maliavine

        https://www.expertisez.com/magazine/filip-malyavin-peintre-russe


Paysanne la main sur la bouche

F. Maliavine 1906

J'allais oublier le portrait de M Moussorgski par  Iliya Répine !!! 1881


https://www.gazette-drouot.com/en/article/repine-le-tolstoi-de-la-peinture/28782