vendredi 20 août 2021

Narbo Via : statuaire

 Quittons le port, qui a encore beaucoup à vous apprendre à Narbo Via, pour aller 

en ville : qui eut crû que sous la gare,  se cachait ce splendide Silène.


 

                       Hercule ne dissimule pas non plus ses formes

mais ce marbre  a plus souffert, du 1er siècle de notre ère,  il a été découvert à la

 Nautique, la dépouille du lion de Némée qui recouvre sa tête et sa massue sont

 toutefois visibles.





Ces deux portraits encadrent la mosaïque dite de "L'Ivresse de Bacchus"

découverte à Narbonne,  rue Cassignol en 1873 : remarquable pour son tracé

 d'étoiles à huit losanges,  des carrés décorés de fleurons rouges et jaunes, et ses

 tresses à deux brins,  en son centre trône Dionysos avec son thyrse à la main, 

 couronné de pampres.




J'essaye aussi de vous faire ressentir l'atmosphère du musée, le temps est révolu 

de ces musées poussiéreux où tout s'entassait, ici il y a de la perspective où 

chaque oeuvre joue son rôle.


vous glanez un sourire, admirez un pied ou une main si ce n'est une chevelure,

 ou vous imaginez que cette tête doit ressembler à celle que le suivant n'a plus

 













































jeudi 19 août 2021

Narbo Via : évocation du port de Narbo Martius

 


Sur le mur d'entrée du musée ou bien... sur la grande mosaïque du port d'Ostie

Pour ceux qui ne seraient pas passionnés par les vestiges lapidaires, qui sont 

pourtant la preuve, plus de 2000 ans après, de l'extraordinaire vitalité de

 Narbonne, alors que tous ceux qui le peuvent se ruent sur le littoral 

méditerranéen, il faut se pencher sur ce port qui au 1 er siècle avant notre ère est

 une plaque tournante du commerce de l'Orient jusqu'à l'Espagne en passant par 

la Lybie et la Sicile  après avoir transité à Marseille, Arles ou Lyon.

 Sa structure, son organisation sont exemplaires, rien de mieux que de se rendre à

 Narbo Via pour en comprendre la complexité ou la beauté comme l'a chanté le

 poète Ausone au IV ème siècle. Céramiques, vins, saumures et  huile dans les

 amphores 

 


  mais aussi les minéraux de la Montagne Noire  et des Corbières sont 

 affrétés par des armateurs, les "naviculaires" sur les navires des marchands.   


Le port fluvial est implanté aux portes de la ville relié par un bras de l'Aude, les 

avant-ports  étant implantés sur la lagune, depuis Gruissan les pilotes guident les

 navires dans la lagune, les digues permettent la construction de quais de

 déchargements et les marchandises transitent ensuite jusqu'à la ville à l'aide de

 bâteaux à fond plat. A noter aussi des docks de stockage.



 Ce sont bien évidemment les bas-reliefs funéraires qui nous racontent cette 

passionnante histoire : les plus gros tonnages sont des  gros porteurs de 40 

mètres de long, le ponto, l'horreia, lui, est destiné au transbordement des

 marchandises sur le fleuve ou le port , l'actuaria sert au cabotage et le corbita 

affrontera le grand large.

                                                                          ou sur des mosaïques





 Sur celle-ci, calcaire du haut-Empire retrouvé inclus dans les remparts de la ville

 au XVI ème siècle, les dockers amènent les marchandises jusqu'au navire à l'aide

 d'une passerelle,  la voile est repliée.

                Applique de navire en bronze représentant un animal marin

 Mais le plus cocasse sont ces navires débordant de blocs, sculptés souvent,

 faisant poids sur le navire coulé pour colmater une digue !!!



le clou de ce département dédié à la marine est cette ancre découverte

en 1990 dans l'étang de Bages ; elle date du 1 er siècle, trois lettres moulées sur 

une des branches du jas en plomb "LPP" pourraient être les initiales du

 propriétaire du navire.

 3 m 65 et 366 kg

https://www.academia.edu/6019611/Sanchez_C_J%C3%A9z%C3%A9gou_M_P_dir_Zones_portuaires_et_espaces_littoraux_de_Narbonne_et_sa_r%C3%A9gion_dans_l_Antiquit%C3%A9_Monographie_d_Arch%C3%A9ologie_M%C3%A9diterran%C3%A9enne_28_2011_283p?email_work_card=view-paper

mercredi 18 août 2021

Narbo Via : le mur lapidaire

 Elément clé  de ce musée, ce serait dommage de passer trop vite sur cette

création du cabinet  d'architecture Foster + Partners, non seulement vitrine

 vivante mais outil de travail pour l'équipe de chercheurs que vous pouvez

 apercevoir derrière ces blocs,  76 mètres de long et 10 mètres de haut,

750 fragments de monuments funéraires, il y a de quoi faire !!

 Il faudrait avoir une idée précise de recherche pour mettre l'accent sur tel ou tel 

de ces blocs qui peuvent atteindre  de 300 kilos à une tonne ; c'est donc un peu 

l'idée de représentations précises qui m'a fait choisir certains d'entre eux.


 le plus représenté :



               le taureau, immolé en sacrifice à Jupiter Mars ou Minerve


                       stèle d'un aurige


      stèle à la rosace, plusieurs fois représentée sur d'autres stèles de  ce mur

 


 putto : https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1970_num_39_1_1587_t1_0345_0000_3


  Frise classique


 bas-relief à frise d'armes, et il n'est pas le seul, motif décoratif très employé dans 

l'architecture narbonnaise 


  bas-relief à tête de Gorgone, symbole utilisé en tant que protection contre le 

mauvais oeil.

Quittons le mur lapidaire pour des éléments faisant partie du Capitole dont seuls

 restent deux blocs datant du 1er siècle avant notre ère , la totalité du 

chapiteau étant estimée à 2 mètres de haut.


  en marbre, tambour de colonne et demi-chapiteau corinthien, à leur côté l'aigle 

du Capitole qui, par sa présence permis d'identifier, sur le lieu de fouilles, le 

sanctuaire capitolin ; seul son plumage n'a pas trop subi de dommages, même 

date que les précédents.


 Imaginez-vous quand je me suis retrouvée dans cette ancienne église de

 Notre-Dame de Lamourgier au milieu de tous ces blocs, absolument seule  !! je 

retrouverai la même sensation dans  quelques jours, plus tard, à Vienne,  mais

nous n'y sommes pas encore!!! allez voir mes archives du 6 octobre 2016.!!

https://musee-archeologienationale.fr/collection/objet/carte-des-bornes-milliaires-de-la-gaule

mardi 17 août 2021

Narbo Via

 Lorsque je mettais rendue à Narbonne il y a quelques années pour les rencontres 

archéologiques de cette ville,  j'avais été stupéfaite de la richesse archéologique 

de cette cité et je m'étais promis d'y revenir lorsque le nouveau musée Narbo Via 

aurait vu le jour : c'est chose faite et je partage cette visite avec vous,  première

 étape d'un voyage où vous n'en aurez pas  fini avec Rome !!!

 


 Toutes ces stèles découvertes et amoncelées dans le premier musée ont trouvé 

leur place dans ce spacieux et moderne musée où l'astuce va jusqu'à déplacer des 

éléments pour les replacer par d'autres, grâce à un système ingénieux 

d'ascenseur et de levage qui se déroule automatiquement au cours de la visite.




                    C'est impressionnant !

 





















 En voici une, parmi les centaines de ces stèles soit en calcaire ou en marbre.













                                                   Voici pour l'introduction !!


                                                                     

un mot aussi sur la borne milliaire que vous entr-apercevez sur la première photo

" vingt mille de Narbonne à Treilles" où elle se situait en 118-117 avant notre ère

 très précieuse car elle est le premier document épigraphique romain de Gaule

portant le nom de Cnaeus Domitius Ahenobarbus fils du fondateur de Narbo

 Martius constructeur de la célèbre via Domitia (dont je vous montrerai quelques

 tronçons)

 https://musee-archeologienationale.fr/collection/objet/carte-des-bornes-milliaires-de-la-gaule

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_bornes_milliaires_de_France_prot%C3%A9g%C3%A9es_aux_monuments_historiques

 https://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-vral/docs/pdf/etudes/3._lamenagement_du_territoire/histoire_VRAL.pdf