lundi 23 novembre 2020

La Tour de Babel

  Un chef-d'oeuvre d'architecture, une maquette de génie, bien assise, mais qui 

tremble  sur ses bases, déjà penchée, construction ambitieuse mais éphémère.

   Brueghel l'anime d'une vie active....momentanée, reprenant le texte biblique, il

 l'applique  aux constructions humaines, orgueilleuses mais vascillantes, allusion 

au vaste empire de Charles Quint où se parlent diverses langues.

 https://www.herodote.net/Fossoyeur_malgre_lui_de_l_unite_europeenne-synthese-9.php

Nous comprenons ainsi pourquoi quelques  toiles de Brueghel se retrouvent en Espagne.


                       https://www.youtube.com/watch?v=XjBDrDWBEPc

  un aqueduc traverse le paysage en arrière plan  où serpente l'Escaut

                                    https://escaut.hypotheses.org/


et sur le port les caravelles s'apprètent à accoster et décharger les matériaux


          http://crdp.ac-paris.fr/parcours/fondateurs/index.php/category/babel

 Brueghel,  qui à l'époque ne disposait pas des moyens de la nôtre a d'ailleurs

 peint deux tours de Babel la première s'écroule, la deuxième s'enroule et

dépasse les nuages.

 La première toile est à Vienne et la seconde à Rotterdam.

La troisième comme d'autres oeuvres de Brueghel, a été perdue


                            http://bruegel.pieter.free.fr/babel.htm

        J'ai cherché à en savoir plus sur cet aqueduc;

http://www.crescautlys.be/wp-content/uploads/2018/03/P1-Journee-Transfeau-Presentation-L.pdf

dimanche 22 novembre 2020

La chute des anges rebelles : Brueghel

  Conservé au Musée des Beaux Arts de Bruxelles, toile de 1562,

       un de ses chefs d'oeuvre

         je crois que je n'ai pas mieux à dire, bonne lecture et bon Dimanche


       https://artsandculture.google.com/exhibit/lQLy-oPTgMeLKg?hl=fr


                        https://www.google.com/culturalinstitute/bruegel/



samedi 21 novembre 2020

Margot l'enragée et Le triomphe de la mort : Brueghel

 La folle Grete ou Dulle Griet  est un tableau qui n'avait pas à proprement parlé de 

titre, peint en 1562 il pourrait dépeindre les  événements de 1561 qui l'auraient

 marqué ..., mais aussi une allégorie de l'Espagne, rapine, Inquisition brutale et 

persécution cruelle. La folle Grete en armure, gantée de fer, casquée et portant 

épée prend, dirait-on la fuite avec des objets dérobés, dont une cruche et une 

poêle à frire  Huile sur panneau aussi de 115 X 161 cm conservé à Anvers au 

Musée Mayer van den Bergh

         https://www.museummayervandenbergh.be/fr/page/margot-la-folle

https://www.museummayervandenbergh.be/fr/page/la-restauration-du-panneau-margot-l%E2%80%99enrag%C3%A9e-r%C3%A9v%C3%A8le-une-palette-inou%C3%AFe-et-livre-ses-secrets

https://www.youtube.com/watch?v=V6qxtIJZL5A&feature=emb_rel_end


 En 1561 eut lieu un concours de chambres de rhétoriques, deux mille

 rhéthoriciens y prirent part dont deux des proches de Brueghel, Franckert et 

Jérôme Cock qui faisaient partie de la chambre de rhétorique "la Giroflée".

 Le régime n'apprécia pas la somme de sarcasmes déversés sur son gouvernement

il incarcère  et exécute le bourgmestre Antoine van Straelen, Brueghel quitte

 Anvers pour Amsterdam,  d'autres prennent la fuite...

                             https://fr.qaz.wiki/wiki/Violieren

Le tableau suivant n'est pas plus rassurant, c'est le thèmes d'euvres dans l'esprit

 médièval comme l'on a pu l'apercevoir dans la danse macabre  de la Chaise-Dieu 

que je vous ai proposé l'été dernier.  C'est la dernière oeuvre "allégorique" de 

Brueghel, toute aussi vaste, huile sur panneau de 117 X 162 cm conservée au 

musée du Prado à Madrid.

https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/el-triunfo-de-la-muerte/d3d82b0b-9bf2-4082-ab04-66ed53196ccc

 La bouche d'enfer telle qu'elle était représentée dans les mystères médiévaux

 occupe la partie centrale de la toile , le cavalier squelette  de l'Apocalypse traîne

 son chariot de squelettes et le paysage du haut du tableau est un spectacle de 

désolation.

Tous sont égaux devant cette faucheuse.  de gauche à droite.

























https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_2000_num_55_2_279855_t1_0451_0000_5



vendredi 20 novembre 2020

Brueghel : Jeux d'enfants, Le Combat de Carnaval et de Carême

  Ce sont donc les deux premiers grands tableaux de Brueghel :

 Les jeux d'enfants, par dizaines, le cerceau , colin maillard, saute-mouton, ce sont

 les mêmes qu'à notre époque, cherchez bien il doit y avoir le jeu de billes.

                   Peinture de 1560 conservée à Vienne  118 X 161 cm

                             https://www.youtube.com/watch?v=7rpSK051Se4

 Le Combat de Carnaval et de Carême nécessite plus d'explications. Immense 

panneau de 118 X 164,5 cm aussi conservé au Kunsthistorische Museum de Vienne

peint en 1559. Brueghel partage son tableau en deux parties Mardi-gras (ou 

Charnage )à gauche et Carême à droite, vision où se partagent le moderne et le 

médiéval, l'allégorique et le concret.

A gauche la taverne,  à droite l'église, le gras opposé au maigre et la viande au 

poisson

  Les festivités de carnaval,  toujours fêtées de par le monde suivant les  coutumes

 ancestrales de chaque contrée,  voyaient leur apogée le jour de Mardi-gras.

 Brueghel ne manque pas d'en peindre les mascarades et les cliques. Au centre 

de la toile c'est Carnaval qui enfourche un tonneau et qui plus est a du mal à tenir

 une terrine sur sa tête. Sa broche bien garnie lui servira de lance pour un 

tournoi.

 Carême, lui, présente deux harengs sur une pelle en bois. La ruche de miel

  juchée sur sa tête (accumulation des mérites spirituels ) est en opposition à la

 terrine de Carnaval.

 La huitième Eglogue de Virgile  est peinte  sur la gauche  au travers du mariage

 de Mopsus et Nisa qui est vêtue de guenilles  et coiffée d'une passoire ; ils n'ont

 pour demeure qu'une bâche trouée.

 La leçon de sagesse se trouve au centre de la toile  "boire au puits de la sagesse"

 et le couple qui s'éloigne où le geste protecteur de l'homme auprès de sa 

compagne laisserait à penser une image de paix et la lanterne dont ne se sert pas 

cette dernière, un éclairage divin ? mais non, c'est un fou qui les guide une torche

 à la main.

 Brueghel reprend, au coin de la rue,  l'histoire d'une romance française  de 

1489  celle d'Ourson et Valentin. jumeaux abandonnés au coin d'un bois dont les

 destins divergeront, l'un devenant chevalier à la cour du roi Pépin, l'autre devient

 un homme des bois qui plus tard, capturé, sera apprivoisé et deviendra le fidèle

 serviteur de son frère.

 Au fond de la toile brûle un feu de joie, sans doute l'effigie de l'Hiver.

Opposition aussi entre les marchandes de poisson, aliment du Carême et celle de 

gaufres qui fabrique ses friandises sur un feu de fagots.

Une BD sur un seul panneau ... manque les dialogues et la morale de l'histoire.


https://museedeflandre.fr/bfetes-et-kermessesb-au-temps-des-brueghel

 

jeudi 19 novembre 2020

Brueghel : tableaux

 Quelques dessins encore  (rajoutés à l'article précédent) et gravures 

qui seront le point de départ de ses peintures où l'on ne retrouvera pas les thèmes

 qu'auraient pu lui inspirer son grand voyage en Italie: il aimera illustrer les 

nombreux proverbes flamands les "Jeux d'enfants" "les Fêtes de mardi-gras"  où 

dans des formats qui exéderont les 161 cm, foisonnent et s'activent la foule 

joyeuse des campagnes.

 Bosch, lui,  avait choisi de s'exprimer  avec le tryptique.

Nous utilisons encore parfois ces nombreux proverbes, Brueghel peint un de 

ses premiers tableaux sur l'illustration de "la Houppelande bleue", une huile sur 

panneau de 118 X 163 cm de 1559, conservée au Staaliche Museen de Berlin

 où nous pouvons détailler la  truculence des situations 

 

                  http://bruegel.pieter.free.fr/proverbes_composition.htm

   dont voici le détail  de la partie droite supérieure


  Déjà chez Villon l'on pouvait lire de semblables expressions.  

"Il comble le puits après que le veau s'y soit noyé"

 "Il prend des aiguilles par la queue"

" Il se tape la tête contre le mur"

"Il chie sur le monde"

 Il a le feu au derrière"

"Il prend le crotin pour des figues"

"Il jette l'argent dans l'eau"

"Il s'asseoit entre deux chaises" ...et le cul dans la cendre

"Il met des bâtons dans les roues"

 "Doux comme un agneau" etc etc. On en décompte une bonne centaine !!

 

 



mercredi 18 novembre 2020

Pieter Brueghel

 Je m'interrogeais pour  assurer une transition avec Bosch et trouver une 

continuité par logique  plutôt  que par goût, Pieter  Brueghel me parait une 

évidence, encore faut-il "rentrer" dans son oeuvre.

 


  dessin à la plume vers 1565 "Le Peintre et le Connaisseur. 25 X 21,6 cm

 Pour l'époque, c'est sensiblement la même que celle de Bosch pour son 

inspiration, c'est précisément celle de  Jérôme Bosch. Admis à la Guilde des 

peintres d'Anvers en 1551 le marchand qui le suit, Hans Franckert,  l'accompagne

 aussi hors de la ville pour aller à la rencontre des paysans observer leurs

 attitudes lors des kermesses ou des noces,

 Aussi doué à la détrempe qu'à l'huile, il excelle dans le dessin et c'est par là, je 

crois, que je vais commencer. 

Comme pour Bosch dont bon nombre d'oeuvres ont disparu,  c'est lui-même qui

les  détruit les jugeant parfois trop mordantes et satyriques.

 Ce sont les archives de la Guilde de Saint Luc à Anvers qui nous donnent le plus

 de renseignements   sur son parcours.

 A 25 ans il quitte Anvers pour la France, passe par Lyon et s'embarque pour

l'Italie à Marseille. C'est grâce à son dessin de l'incendie  de Reggio de Calabre

 provoqué  par les Turcs en 1552 que l'on peut l'y situer à cette date.  

Un autre dessin de Messine, nous laisse entrevoir son cheminement jusqu'à 

Naples en 1553. 

Parvenu à Rome il se lie d'amitié avec Giulio Clovio auquel il offrira d'ailleurs la

vue de Lyon; il découvre l'oeuvre de Michel-Ange et de Raphaël.

C'est à Bologne qu'il fait la connaissance du géographe Scipio Fabius qui plus tard

 prie son homologue anversois Abraham Ortels, dans deux lettres datant de 1561

 et 1565 de saluer son ami Brueghel.

 C'est un carnet de route qu'il dessine en quelque sorte, immortalisant  ainsi ses

 étapes, dont le Saint-Gothard ; le voyage se poursuit par la Suisse  et la vallée du

 Rhin.  Pas de date précise pour son retour à Anvers, 1554 ou 1556. Il travaille

 alors pour Jérôme  Cock où il commercialise des gravures tirées de ses dessins 

dans la boutique " A l'Enseigne des quatre vents". Il décède le 5 septembre 1569.

S'il emprunte à Bosch une certaine imagerie, on ne peut y voir qu'une certaine 

similitude, les visions de Brughel sont burlesques et cocasses, les monstres y

 apparaissent rationalisés et ironisés.

 Dans la série des "Vices" paraphée d'inscriptions en latin et en flamand 

probablement  de Coornhert, lui-même graveur et ami  d'Ortels et de

Brueghel, c'est une pensée libérale et tolérante qui s'exprime, une pensée 

religieuse humaniste, loin des châtiments évoqués par l'oeuvre de Bosch selon la

 vision médiévale.

Nous retrouvons ainsi une "Tentation de Saint Antoine" de 2,61 X 32,6 

 dessin à la plume conservé à Oxford à l'Ashmolean Museum.

Le saint auréolé est penché sur son livre et aucun diable ne vient perturber cette

 lecture.

" Les gros poissons mangent les petits" d'après un proverbe flamand  dessin à la 

plume  de 1556 édité par C Cock conservé à l'Albertina de Vienne. (mêmes 

dimensions)

             " La kermesse d'Hoboken" 1559 Institut Courtauld. Londres

                     "Elck" dessin à la plume de 1558 au British Museum de Londres


  L'Alchimiste" est une gravure sur cuivre de van der Heyden d'après le dessin de 

Brueghel (1558- 1559)

            "La chute de l'alchimiste" 1564 dessin à la plume

                                               Prentenkabinett Tijksmuseum Amsterdam

                " L'âne à l'école" 1556.  23,6 X 30,7 Staatliche de Berlin

 

 dans" l'Ane à l'école" la fessée est d'actualité et les écoliers ont des têtes 

d'adultes, critique rabelaisienne de l'enseignement à l'ancienne mode.  

L'inscription latine nous apprend que "On pourra toujours l'envoyer à Paris, 

mais s'il est un âne ici, ce n'est pas là-bas qu'il devindra un cheval".

 conservé à Berlin au Kupferstichkabinett, Staatliche Museen


 

 

mardi 17 novembre 2020

Le Couronnement d'épines : Bosch

  Plusieurs tableaux illustrent  cet épisode de la passion,  mais dans celui-ci , 

une  huile sur bois entre 1495 et 1510, les visages qui entourent le Christ sont

 moins des visages grimaçants portant leurs vices sur leurs traits., que dans

 d'autres toiles.  Le vermillon, la gamme claire du carmin, le rouge cramoisi,

 éclairent cette toile où je remarque le curieux collier de chien du personnage de 

droite qui a l'air plus affligé du supplice infligé que satisfait et haineux. 

La grande subtilité et maîtrise de Bosch nous permet de lire dans son regard 

plusieurs sentiments mêlés.

 


  Accrochée à la National Gallery de Londres , nous allons voir ce que les 

spécialistes en disent

                  https://www.youtube.com/watch?v=e8bVjXqRZvw

 Un couronnement d'épines est aussi en possession du musée du Prado,

 celle de van Dyck : c'est toujours un bras armé de fer qui dépose la couronne.

 

https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/la-coronacion-de-espinas/8115e55f-004f-45c3-b574-fb9880c2fb57

                    https://www.youtube.com/watch?v=gKePCd-YC7I

 https://www.youtube.com/watch?v=qfmz8SRZQ5c

 

Le volet central   du tryptique "Les Insultes" du Musée de Valence  est aussi un

 couronnement d'épines entouré de l'Arrestation et de la flagellation.

 

 http://www.museobellasartesvalencia.gva.es/es/renacimiento-europeo/-/asset_publisher/txYgy4s44bmB/content/triptico-de-la-pasion

 

Le Portement de Croix du Musée des Beaux-Arts de Gand  nous présente une 

galerie de visages grimaçants, édentés avec lesquels contraste celui du Christ 

concentré sur sa douleur et sa résignation.

  http://www.museobellasartesvalencia.gva.es/es/renacimiento-europeo/-/asset_publisher/txYgy4s44bmB/content/triptico-de-la-pasion


Plus tardivement de Nicolas Tournier, nous, les Toulousains avons récupéré un

 Portement de croix... qui  s'est exporté à Florence puis Paris pour revenir au

 bercail !!!

           https://www.augustins.org/fr/oeuvre/-/oeuvre/77689217

Je vais omettre "La mort de l'avare" à la National Gallery de Washington de 1480 

-1485, franchement mortifère !!