mardi 10 novembre 2020

Le Jardin des délices : Bosch

 Je pense que l'analyse que nous avons pu consulter nous a donné suffisamment 

d'éléments comparatifs et explicatifs pour que nous passions au dernier volet de

ce  tryptique, après en avoir examiné quelques détails dont ceux des fruits et de la

 danse  où l'on peut s'attarder sur une composition teintée d'Extrême-Orient du 

couple inséré dans un calice de fleur qui danse, le tout surmonté de la fameuse 

chouette.

 pas de ségrégation raciale dans le groupe du premier plan où l'on peut aussi 

remarquer la queue de cheval  d'une femme qui se termine par un fruit



dans ces détails des délices de la luxure, il me faudra trouver une explication sur

 la moule qui contient un corps ? mais je préfère  le concert des oiseaux dans la 

partie supérieure gauche.

On en arrive au volet droit : l'Enfer. Je le laisse à votre analyse personnelle car de

 célèbres exégètes se sont contre-dits , toutefois la cornemuse est l' instrument 

central de l'enfer de la musique. L'arme faite de deux oreilles d'où sort un couteau

 ébréché est bien énigmatique....



http://comprendrelapeinture.com/le-jardin-des-delices-jerome-bosch/

         On peut faire une extension jusqu'à" l'Enfer de Dante"

                     https://www.aparences.net/thematiques/dante-en-peinture/

alors que j'ai en mémoire "le Jugement dernier"de la cathédrale St Cécile d'Albi 

                     https://www.youtube.com/watch?v=yoCgsv4DJiQ&vl=fr

on reprend pied sur terre !!! 

                                   https://www.youtube.com/watch?v=m1ioFVkzS5A

 https://www.youtube.com/watch?v=m1ioFVkzS5A

lundi 9 novembre 2020

Le Jardin des délices terrestres

Nous allons étudier ce tryptique dont les volets refermés représentent en grisaille

 "la Création du Monde". Bosch y peint, dans une boule de verre, la terre

 entourée d'eau sous les nuages où pullulent déjà des formes étranges  devenant

  de plus en plus en petites au fur et à mesure qu'elles se rapprochent

 du bord supérieur.

Cette vision fantasmagorique des délices terrestres se déploie sur les trois 

panneaux intérieurs de celui du Paradis que nous voyons aujourd'hui   puis les 

délices des fruits et de la danse, les délices de la luxure et le troisième panneau 

l'Enfer.

 L'histoire ne dit pas combien de temps Bosch mettait pour réaliser ces tryptiques

  nous allons les détailler : chaque scène est une miniature précise avec ses 

allégories ou ses symboles .

 C'est une oeuvre fantastique !

                            Le Paradis  vers 1500 se trouve au Musée du Prado

              Tryptique sur bois

          220 X 195 cm pour le centre et 220 X 97 cm pour chacun des volets



La chouette qui regardait la scène dans le feuillage de l'arbre de la nef des fous , 

est toujours présente, dans la fontaine de vie.  Le Créateur présente Eve à Adam

 mais ce ne sont que des fraises qui "serpentent" autour de l'arbre qui ressemble à

 un baobab.

 Déjà la biodiversité est à l'oeuvre et la chaîne alimentaire d'une espèce de

 prédateur à son alimentation préférée est brossée ; le plus surprenant, un héron 

à trois becs, l'oiseau qui croque une grenouille et le petit lapin qui pour l'instant 

échappe à toute attaque.

                       https://www.youtube.com/watch?v=zD_nwg9CMzw

https://www.youtube.com/watch?v=Mx14iDiyC3Q

dimanche 8 novembre 2020

La nef des fous : Bosch

 Une fois encore Bosch brosse une composition satyrique  où la barque-arbre est

le théatre d'un repas d'ecclesiastiques qui, aveuglés par leur concert amoureux,

se font"chiper" leur repas .

La dinde accrochée au mât est un rappel  des arbres fleuris  de mai ou des mats 

de cocagne, mais, que veut-il dire ? 

Cette toile de 58 cm sur 32 cm se trouve au Louvre,  elle date des environs de

 1500.

                        https://www.youtube.com/watch?v=DynnktVnevg
 


Le point de départ de son inspiration  se trouve probablement dans l'oeuvre

 d'Erasme " l'Eloge de la folie" en 1509.

                       https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/la-nef-des-fous

 https://presse.louvre.fr/la-nef-des-fous-de-jerome-bosch-restauree/

 http://classiques.uqac.ca/classiques/erasme/eloge_de_la_folie/eloge_de_la_folie.html


samedi 7 novembre 2020

Le Char de foin : Bosch

 Scènes variées de toutes les occupations humaines peintes avec minutie: le

 joueur de cornemuse , la volaille qui rôti à la broche, ceux qui dansent, ceux qui 

se battent, ceux qui se courtisent, l'ange du bien d'un côté et celui du mal de 

l'autre, le tout dominé par un Seigneur bienveillant.

 Ce char de foin est le volet central de ce tryptique, qui se trouve au Prado


 En 1605 le pére Siguenza suggérait que ce char est  "toute chair qui est foin" 

objet de méditation pour les nobles d'Aranjuez. (vanité des désirs)

Je vous propose ces analyses :

                  https://www.youtube.com/watch?v=nWlGSYo3bbQ

         https://www.youtube.com/watch?v=uHxm7tAnq2g

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/madrid-devoile-les-mysteres-du-peintre-jerome-bosch-mort-il-y-a-500-ans_3391239.html

Le tryptique fermé représente un vagabond qui deviendra plus tard "l'Enfant 

 prodigue"


        que vous pouvez voir au Musée Boymans-van Beunigen de Rotterdam

https://www.narthex.fr/reflexions/le-sens-des-images/decryptage-admirable-miroir-1-2

 Et comme tout est interprétation personnelle, quelle allégorie  pour la chouette

 perchée dans l'arbre, l'oiseau de Satan ou l'oiseau de Minerve ?

 et la barrière ? y voyez-vous une barrière pouvant s'ouvrir ou celle qui barre la 

route d'un monde paisible ? et les chaussures ?

 quelle symbolique dans leur disparité ?  et la pie au pied de la barrière ?

Autant d'énigmes posées par Bosch.

Tout est parlant, chaque détail a une signification.

 https://bibliotheque-numerique.bibliotheque-agglo-stomer.fr/coeur-collections-numerisees/exhibitions/5-un-traite-medieval-sur-la-symbolique-des-oiseaux

 https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1954_num_6_1_2051


vendredi 6 novembre 2020

Jérome Bosch ; 1450/55 -1516

 Voyage dans l'univers fantastique de ce Hollandais qui n'a jamais quitté Bar-le Duc

 dans le Brabant et pour commencer au Musée antique de Lisbonne  en visualisant

" La tentation de Saint Antoine"

 http://www.museudearteantiga.pt/colecoes/pintura-europeia/tentacoes-de-santo-antao

 

Toile à laquelle on peut adjoindre la lecture de la" Tentation de St Antoine" de 

Gustave Flaubert

 http://www.quandletigrelit.fr/images/Gustave-Flaubert-La-tentation-de-Saint-Antoine.pdf

 Bosch, un maître de la peinture mais une personnalité énigmatique :  de quel 

ressort ses jongleries picturales ? protestantisme avant la lettre, occultisme,

 folklorisme, ardeur religieuse ?  à mon sens, un jeu à l'inspiration déjà très

 moderne de banaliser, détourner, habiller le réel d'une façon très onirique. 

Il a été très copié, surtout dans cette oeuvre par Dali, Cézanne, Max Ernst.

Favoriser sur le mode ludique une réflexion chrétienne sur les dangers d'une vie

 dissolue qui entraînerait jusqu'à l'enfer?...vision terrifiante !!


 Nous allons observer plusieurs de ses peintures, foisonnantes de personnages à 

l'identité détournée, de poissons volants, d'une multitude de femmes ou 

d'hommes  aux visages peu gracieux déformés par le reflet de leur âme véritable.

 C'est un monde qui ne faisait pas peur à Philippe le Beau ni à Marguerite 

d'Autriche qui lui passaient commande. Non plus qu'au collectionneur  Philippe de

 Guevara  dont six de ses toiles furent acquises par Philippe II d'Espagne en 

1570.  Il avait d'ailleurs une place importante au sein de la Confrérie Notre-Dame 

et une épouse fortunée, Aleyt van Mervenne,  une propriété à la campagne, rien 

de satanique dans tout cela !

 Bref un monde à  déchiffrer comme une bande dessinée un peu extravagante !!

A vrai dire, sortant de l'univers de la mer c'est un détail de cette "Tentation" qui 

attira mon oeil, cette cigogne volante située sur le sommet du retable,  image

 féerique d'une finesse exquise, combat naval  entre un navire-cigogne et un 

bateau poisson à éperon en dents de scie monté par un oiseau cuirassé .

 Interessé par le mythe d'Icare, il transforme ces navires-oiseaux en aéronefs... en

 a-t-il révé?

 

 

En y regardant de plus près sur le volet gauche, Antoine vole ausssi porté par une

 chauve-souris pour se sauver de l'attaque d'un loup.

Dans cet oiseau au bec rouge on peut voir  peut-être l'allégorie du signe qui a 

indiqué à l'évêque Théophile le lieu de la tombe du saint.

 Je vous laisse définir comment vous percevez cette oeuvre, votre critique en 

quelque sorte .

Je vous citais un certain nombre de nos contemporains qui ont pu s'inspirer ou 

copier  Jheronimus  van Aquen de son vrai nom, des imitateurs,  il en eut aussi de 

son temps;  Jan  Mandyn Haarlem vers 1500 mort à Anvers vers 1560

 (Epreuves de Job au Musée de Douai). Pieter Bruegel   mort à Bruxelles en 1569  

( Margot l'enragée  : Musée Mayer van der Bergh, Anvers)

 Lucas de Leyde 1489-1533 (Tentation de St Antoine Musée de Bruxelles)

Pieter Huys  XVI ème (trois oeuvres l'une au Louvre, la Tentation, une autre au 

Prado de Madrid, l'Enfer  et Saint Christophe à la Pinacothèque de Munich.

Ce n'est pas un extra-terrestre, pour vous le situer,  il était contemporain de

 Léonard de Vinci  et Titien régnait sur Venise au moment de son décès.

           Il a dû beaucoup s'amuser !!


 https://fr.wikipedia.org/wiki/Felipe_de_Guevara

https://www.franceculture.fr/emissions/les-regardeurs/la-tentation-de-st-antoine-ou-triptyque-de-la-tentation-de-st-antoine-0

jeudi 5 novembre 2020

l'odyssée de la Jeanne-Elizabeth

 Depuis les Rencontres Archéologiques de la Narbonnaise où je ne peux pas me 

rendre cette année pour cause de confinement.

partagez avec moi ce film sur l'aventure de la Jeanne-Elizabeth en B D film

présenté dans le cadre de ces rencontres.

         https://www.youtube.com/watch?v=rHS59oNOwIY

Une façon de voyager encore !!!


https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/960/reader/reader.html#!preferred/1/package/960/pub/961/page/6

                https://journals.openedition.org/archaeonautica/457

mercredi 4 novembre 2020

Rembrandt -.1606-1669

 L'envie de passer les frontières,  cet esprit de contradiction de l'esprit humain 

d'aller toujours plus loin et de ronger son frein lorsqu'il en est empéché.

 On ne peut pas vivre sans art, ni musique .... et qu'elle idée de m'attaquer à 

Rembrandt !! il est bien loin le temps où j'allais en personne contempler "La 

Ronde de nuit" et  de cette visite à Amsterdam, courte, il est vrai, je ne gardais

que ce souvenir,  J'avais délaissé ce peintre pour les impressionnistes, avide de 

lumière, les"clairs obscurs" de Rembrandt, m'attirent moins et je parle au présent 

car c'est avec beaucoup de mal que je "rentre" dans son oeuvre.

 Ce n'est plus le temps qui manque mais une difficulté à assimiler la personnalité 

de ce peintre. Il me faut chercher pour trouver des sujets "futiles".

Comme beaucoup de ses congénères il a tout connu, la gloire,  les douleurs

 affectives et la chute. J'espérais des visions du port d'Amsterdam, je n'ai trouvé 

qu'un paysage parmi quelques autres.

 


 Mes portraits préférés ne sont pas ceux des bourgeois aisés de la ville mais ceux 

des femmes de sa vie.

                                                  1633  Saskia riant.   Dresde

 Il n'en a eu que deux, Saskia van Uylenburghet,  puis  après le décés de celle-ci 

Hendrickje Stoffels 

 

             Portrait de Saskia 1634 Staatliche Kunstsammlungen. Cassel
 

Est-ce elle qui lui servit de modèle pour sa "Suzanne au bain" au Mauritshuls de

 La Haye ? 



Amateur d'art, collectionneur insatiable, c'est peut-être à la faveur de ces achats 

que sa belle-famille l'accuse de dilapider la fortune de sa femme.

 Lors de la dispersion de ses biens les historiens sont surpris de l'apparente 

pauvreté de sa bibliothèque. "L'Histoire juive de Flavius Joséphe "donne peut-être 

la clé d'autant de peintures à l'inspiration biblique. 

 

Le Festin  de Balthazar 1635 National Gallery. Londres


  Amsterdam était la plaque tournante du commerce entre l'Occident et l'Orient, 

c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me suis tournée vers Rembrandt.

 J'allais peut-être y trouver un souffle du grand large.

Ses ateliers débordaient d'objets exotiques dont il faisait commerce 

On peut en trouver la nomenclature ; trente armes antiques et instruments à

 vent, lot 315, treize objets dont des flèches, des arcs des boucliers, lot336, une 

série de tissus anciens de différentes couleurs, etc

 Tous objets qui le poussaient à rêver d'un Orient fabuleux dont il peint  les satins 

les robes damassées,  les turbans somptueux,  bien loin de l'austérité  et du 

dépouillement  de Jésus-Christ qui  est la figure centrale de son oeuvre.

 Dans" Les Fleurs du mal" Baudelaire se rapproche de Rembrandt pour laisser 

entrevoir cette nostalgie du paradis perdu qui leur est commune.


"Rembrandt triste hopital tout rempli de murmures

"Et d'un grand crucifix décoré seulement

"Où la prière en pleurs s'exhale des ordures

"Et d'un rayon d'hiver traversé tristement

  C'est un peu sévère  !!

Je vous laisse aller à la recherche du "Boeuf écorché "qui est au Louvre

 à  celle de "La leçon d'anatomie",  parcourir le Rijksmuseum ou le Staatliche 

Kunstsammlungen de Dresde .... des pistes  et bien d'autres à Berlin ou à Londres.

 Mais pour retracer l'intense acivité d'Amsterdam en 1610, des expéditions de la 

Compagnie des Indes fondée en 1602, de la flotte néerlandaise estimée par 

Colbert à 75 % du tonnage de lflotte européenne, il faudra touver un ou

 d'autres peintre.

http://cureau.free.fr/peinture/peintres-marine.html

https://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_1936_num_36_1_3662

http://bcd.bzh/becedia/fr/a-bord-des-navires-de-la-compagnie-des-indes

http://expositions.bnf.fr/marine/arret/11-6.htm

https://www.mmmbordeaux.com/2020/04/17/la-compagnie-neerlandaise-des-indes-orientales-voc/

https://www.holland.com/fr/tourisme/destinations/amsterdam/musees/le-musee-national-de-la-marine.htm