vendredi 17 avril 2020
Edvard Munch
Rentrons plus avant dans la connaissance de cet artiste, une personnalité forte,
un peintre qui exprime ses réflexions, un peintre qui a tout essayé.
Comme Bonnard, ses trente dernières années de vie, il les passe reclu dans sa
maison d'Ekely.
Comme nous, il lutte et vainc un virus mortel, la grippe espagnole en 1919.
Il perçoit peut-être plus que tout autre la précarité de la vie puisqu'il perd sa
mère à l'âge de cinq ans, morte de la tuberculose, comme deux de ses soeurs.
Lui-même de santé fragile, il renonce à ses études d'ingénieur pour se
consacrer à la peinture avec une volonté d'expérimentation très diversifiée
comme nous l'avons déjà évoqué et comme nous allons le voir plus en détail.
A la différence de certains de nos peintres français, il quittera cette vie dans la
gloire, couvert d'honneurs, les Norvégiens sont sans doute plus clairvoyants
que le public français.
Il malmène ses supports, toile ou panneaux de bois non préparés, y dépose
ses couleurs directement à l'aide d'une spatule, en plusieurs couches,
puis les lacère et racle certaines parties de la surface pour donner à ses
oeuvres une matière colorée tangible. Dès 1909 il loue une maison en bois et
installe son atelier en plein air, faisant subir à ses oeuvres"un traitement de
cheval",il les laisse à l'assaut des intempéries pour accélérer le processus de
pourrisement du support et un vieillissement jusqu'à obtenir l'effacement
progressif de sa peinture.
"En vérité mon art est une confession que je fais de mon plein gré,
une tentative de tirer au clair, pour moi-même,
mon rapport avec la vie..."
Munch reprendra à plusieurs reprises le même sujet comme "Le Cri" mais
baucoup d'autres sujets tels que "L'enfant malade" avec six versions ou "Les
Jeunes Filles sur le pont " sept versions, toutes distinctes, quelque fois
espacées de plusieurs années." La Puberté" aussi.
" Il n'est guère étonnant que Munch, qui s'attachait à saisir les troubles
émotionnels ponctuant les différents moments de l'existence, ait été séduit par
le thème de "La Puberté". Un sentiment de grande anxiété et de solitude émane
de la toile de 1894, où une adolescente nue, prostrée les épaules rentrées et
les bras croisés, semble écrasée par son ombre. Cette version, aux couleurs
ternes et sombres, contraste avec celle de 1914-1916, d'une facture beaucoup
plus expressive. Le motif et le cadrage ont beau être identiques, l'adolescente
paraît être dans une toute autre disposition, le traitement de la coulleur et de la
matière change du tout au tout l'impression que nous donne la jeune fille. Si le
regard fixe de la première renvoit à son malaise, sa rigidité, celui de la seconde
paraît effronté et boudeur. Munch ne retravaillait pas ses motifs pour les
parfaire mais davantage pour mesurer l'évolution de son propre ressenti, ce qui
explique la grande différence d'ambiance entre les deux toiles"
"Le thème de "L'enfant malade" n'est pas uniquemebnt autobiographique : s'il
renvoie à la tuberculose qui causa la mort de Sophie, la soeur de Munch, c'est
aussi un motif récurrent dans la peinture des années 1880-1890. La première
version de ce tableau, présentée sous le titre "Etude" en octobre 0886 au
Salion d'automne de Kristiana, soulève l'indignation. Car si le motif n'est pas
une nouveauté pour l'époque, le traitement de la manière picturale et des
couleurs est qualifié de "barbouillages" : les traits de pinceaux, les couches de
peinture, les marques de grattage et les emperintes de spatule font partie
intégrante de l'oeuvre. Rien n'est dissimulé au profit de de l'illusion, au
contraire, Munch laisse la matière et ses imperfections participer de l'émotion
transmise par le sujet".
"Cette oeuvre, écrit-il dans un petit essai sur "La Genèse de la Frise de la Vie,
je l'ai peinte et repeinte maintes fois au cours de cette année - j'ai
gratté - j'ai fait en sorte que le motif se fonde dans la préparation - et
j'ai essayé encore et toujous de retrouver l'impression première"
Toile de 1896
Toile de 1925 Huile sur toile
"Dans cette toile se trouve déjà tout ce que j'ai développé plus tard -
ainsi que les différentes directions que prendra l'art - dans cette
peinture - si l'on veut bien l'étudier de près - se trouvent quelques
traces de pointillisme - la ligne du symbolisme - de l'art nouveau - de
l'expressionisme - et la forme."( vers 1928)
jeudi 16 avril 2020
Edvard Munch
Voilà neuf années maintenant que je visitais au Centre Pompidou, l'exposition
organisée pour Edvard Munch, bien entendu il y avait une des versions du "Cri"
que tout le monde connaît. Mais Munch n'est-il connu que pour ce "Cri".
"Plusieurs versions du Cri ont été volées à de multiples reprises pendant l’existence de ces tableaux, notamment en 1994 et en 2004. Durant ces deux occurrences, les tableaux ont été endommagés mais ils restent en relativement bonne condition. Le Cri est l’un des tableaux les plus chers à avoir été vendu et fut acheté en 2012 pour 119 922 500 dollars américains, par Leon Black fondateur d’Apollo Global Management."
En faisant l'acquisition de son catalogue je ne pensais pas que j'aurais le loisir
de le feuilleter à nouveau avec vous.
Cette exposition a fait le tour de deux autres institutions, la Shirn Kuntshalle
de Francfort et la Tate Modern de Londres, durant le premier semestre de 2012.
Alors qui est Munch ? une part de la réponse se trouve déjà dans l'intitulé de
l'exposition "L'oeil moderne". Souvent présenté comme un peintre du XIX ème
siècle puisqu'il est né en Norvège le 12 décembre 1863, symboliste ou pré-
expressionniste, il est envisagé dans cette rétrospective comme un artiste du
XX ème siècle, inscrit dans la modernité de son époque puisqu'il décéde en
1944, la même année que Mondrian et Kandinsky.
Et si nous faisions plus ample connaissance avec lui, avant même d'admirer
ses toiles, qui trouveront ainsi toute leur signification.
"j'ai par exemple
beaucoup appris
de la photographie.
J'ai une vieille boîte
avec laquelle j'ai
pris d'innombrables
photos de moi-
même
Cela donne
souvent
d'étonnants
résultats. Un jour
lorsque je serai
vieux, et n'aurai
rien d'autre de
mieux à faire que
d'écrire mon autobiographie,
alors tous mes autoportraits ressortiront au grand jour".
Cet autoportrait témoigne parfaitement des procédés de déformation optique
que Munch mettra en valeur dans sa peinture. L'appareil photographique qu'il
possède est destiné aux amateurs. Pour cette raison, il est équipé d'une lentille
de courte focale qui, en amplifiant la distance entre le premier plan et l'arrière
plan, crée un effet de grand angle particulièrement prononcé. Ce phénomène
permet à Munch de jouer sur une perspective extrêmement exagérée, d'autant
plus marquée que le peintre ne possédant pas de déclencheur est obligé de
rester près de l'appareil. Son visage apparaît ainsi flou en très gros tandis que
ses pieds sont disproportionnément petits. Cet autoportrai influencera de
nombreuses toiles." Le tronc jaune" est issu de la même réflexion sur l'espace.
Les corps des "Travailleurs rentrant chez eux", peints en raccourci, y renvoient
également. Mais c'est sans doute la série "la Mort de Marat" quui fait le plus
directement référence à cette photographie.
Autoportrait, 53 quai Am Strom, Warnemünde
" Qu'est ce que l'art en réalité?
L'expression d'une insatisfaction dans la vie
- l'empreinte d'un désir vital de création
- l'éternel mouvement de la vie
- la cristallisation." (1905)
Le Tronc Jaune 1912
"Il y a deux lignes fixes dans la nature
- deux lignes principales. la ligne de
repos, horizontale et la ligne verticale
- celle de la pesanteur. Autour de ces
deux lignes, les lignes vivantes en mouvance
- celles du changement
- de la vie". (vers 1911)
Munch, de même que Paul Gauguin, cherche davantage à représenter l'effet
que le paysage en lui-même. Cette projection mentale propre à la peinture de
la fin du XIX ème siècle et du début du XXème consiste pour l'artiste à peindre
un paysage intérieur et non une vision réelle. Il n'y a ici aucun souci
d'élégance dans la manière de Munch. Tel Paul Cézanne, ses coups de brosse
irréguliers servent une expression picturale directe, d'une grande force. La forêt
de résineux est un thème cher au peintre. les troncs couchés, qui symbolisent
la mort, accentuent le point de fuite et entraînent le regard vers le fond de la
forêt. Munch, comme souvent, place ici l'horizon très haut. Ajouté à un point de
vue au ras du sol, cet effet amplifie la profondeur er crée un vertige qui
déstabilise le spectateur.
Travailleurs rentrant chez eux"
1913-1914
Munch dilue ici la matière picturale. Plus liquide, elle permet des effets de
transparence rappelant ceux de la double exposition photographique. On
aperçoit ainsi le dessin des pavés au travers des pieds personnages. Eux
mêmes sont ourlés de différents cernes qui signifient leur mouvement, comme
si, à la manière des expérimentations d'Eadweard Muybridge, on les avait
captés en différents instants successifs. Car c'est bien dans la sensation de
mouvement que réside l'essentiel de ce tableau qui emprunte certains de ses
effets au cinéma. La trace du mouvement représentée ici répond à une
dynamisation propre à la modernité de la vie urbaine. Le thème de ouvriers
sortant de l'usine (qui est aussi celui du tout premier film des frères Lumière) y
participe. Les futuristes peignaient la segmentation du mouvement ; Munch,
lui, ne s'y intéresse que pour son expressivité. La perspective accentuée crée
un appel vers le fond contrarié par la dynamique des personnages qui semblent
sortir du champ de la toile.
Il me vient à l'instant une réminisence des peintures pariétales où déjà les
magdaléniens avaient par une succession de traits voulu démontrer le
mouvement .
organisée pour Edvard Munch, bien entendu il y avait une des versions du "Cri"
que tout le monde connaît. Mais Munch n'est-il connu que pour ce "Cri".
"Plusieurs versions du Cri ont été volées à de multiples reprises pendant l’existence de ces tableaux, notamment en 1994 et en 2004. Durant ces deux occurrences, les tableaux ont été endommagés mais ils restent en relativement bonne condition. Le Cri est l’un des tableaux les plus chers à avoir été vendu et fut acheté en 2012 pour 119 922 500 dollars américains, par Leon Black fondateur d’Apollo Global Management."
En faisant l'acquisition de son catalogue je ne pensais pas que j'aurais le loisir
de le feuilleter à nouveau avec vous.
Cette exposition a fait le tour de deux autres institutions, la Shirn Kuntshalle
de Francfort et la Tate Modern de Londres, durant le premier semestre de 2012.
Alors qui est Munch ? une part de la réponse se trouve déjà dans l'intitulé de
l'exposition "L'oeil moderne". Souvent présenté comme un peintre du XIX ème
siècle puisqu'il est né en Norvège le 12 décembre 1863, symboliste ou pré-
expressionniste, il est envisagé dans cette rétrospective comme un artiste du
XX ème siècle, inscrit dans la modernité de son époque puisqu'il décéde en
1944, la même année que Mondrian et Kandinsky.
Et si nous faisions plus ample connaissance avec lui, avant même d'admirer
ses toiles, qui trouveront ainsi toute leur signification.
"j'ai par exemple
beaucoup appris
de la photographie.
J'ai une vieille boîte
avec laquelle j'ai
pris d'innombrables
photos de moi-
même
Cela donne
souvent
d'étonnants
résultats. Un jour
lorsque je serai
vieux, et n'aurai
rien d'autre de
mieux à faire que
d'écrire mon autobiographie,
alors tous mes autoportraits ressortiront au grand jour".
Cet autoportrait témoigne parfaitement des procédés de déformation optique
que Munch mettra en valeur dans sa peinture. L'appareil photographique qu'il
possède est destiné aux amateurs. Pour cette raison, il est équipé d'une lentille
de courte focale qui, en amplifiant la distance entre le premier plan et l'arrière
plan, crée un effet de grand angle particulièrement prononcé. Ce phénomène
permet à Munch de jouer sur une perspective extrêmement exagérée, d'autant
plus marquée que le peintre ne possédant pas de déclencheur est obligé de
rester près de l'appareil. Son visage apparaît ainsi flou en très gros tandis que
ses pieds sont disproportionnément petits. Cet autoportrai influencera de
nombreuses toiles." Le tronc jaune" est issu de la même réflexion sur l'espace.
Les corps des "Travailleurs rentrant chez eux", peints en raccourci, y renvoient
également. Mais c'est sans doute la série "la Mort de Marat" quui fait le plus
directement référence à cette photographie.
Autoportrait, 53 quai Am Strom, Warnemünde
" Qu'est ce que l'art en réalité?
L'expression d'une insatisfaction dans la vie
- l'empreinte d'un désir vital de création
- l'éternel mouvement de la vie
- la cristallisation." (1905)
Le Tronc Jaune 1912
"Il y a deux lignes fixes dans la nature
- deux lignes principales. la ligne de
repos, horizontale et la ligne verticale
- celle de la pesanteur. Autour de ces
deux lignes, les lignes vivantes en mouvance
- celles du changement
- de la vie". (vers 1911)
Munch, de même que Paul Gauguin, cherche davantage à représenter l'effet
que le paysage en lui-même. Cette projection mentale propre à la peinture de
la fin du XIX ème siècle et du début du XXème consiste pour l'artiste à peindre
un paysage intérieur et non une vision réelle. Il n'y a ici aucun souci
d'élégance dans la manière de Munch. Tel Paul Cézanne, ses coups de brosse
irréguliers servent une expression picturale directe, d'une grande force. La forêt
de résineux est un thème cher au peintre. les troncs couchés, qui symbolisent
la mort, accentuent le point de fuite et entraînent le regard vers le fond de la
forêt. Munch, comme souvent, place ici l'horizon très haut. Ajouté à un point de
vue au ras du sol, cet effet amplifie la profondeur er crée un vertige qui
déstabilise le spectateur.
Travailleurs rentrant chez eux"
1913-1914
Munch dilue ici la matière picturale. Plus liquide, elle permet des effets de
transparence rappelant ceux de la double exposition photographique. On
aperçoit ainsi le dessin des pavés au travers des pieds personnages. Eux
mêmes sont ourlés de différents cernes qui signifient leur mouvement, comme
si, à la manière des expérimentations d'Eadweard Muybridge, on les avait
captés en différents instants successifs. Car c'est bien dans la sensation de
mouvement que réside l'essentiel de ce tableau qui emprunte certains de ses
effets au cinéma. La trace du mouvement représentée ici répond à une
dynamisation propre à la modernité de la vie urbaine. Le thème de ouvriers
sortant de l'usine (qui est aussi celui du tout premier film des frères Lumière) y
participe. Les futuristes peignaient la segmentation du mouvement ; Munch,
lui, ne s'y intéresse que pour son expressivité. La perspective accentuée crée
un appel vers le fond contrarié par la dynamique des personnages qui semblent
sortir du champ de la toile.
Il me vient à l'instant une réminisence des peintures pariétales où déjà les
magdaléniens avaient par une succession de traits voulu démontrer le
mouvement .
mercredi 15 avril 2020
Bonnard chez Bemberg
amener à la Fondation Bemberg, il n'en sera pas encore pas question et jusqu'à
quand ? Il me faut donc me rabattre sur du "déjà vu", et vous mettre comme
moi en attente de la réouverture de cette Fondation dont toutefois je vous
donne les clés :
http://www.fondation-bemberg.fr/medias/actualites/DP%20FOND.%20BEMBERG-COLLECTION%20DE%20LA%20FONDATION%20DES%20TREILLES_2020.pdf
Pierre Bonnard qui naît à Fontenay aux Roses en 1867, au sein d'une famille
bourgeoise et cultivée se destine plutôt à une carrière administrative mais son
goût pour la peinture l'incite à suivre les cours de l'Académie Julian.
Les peintres et amis qu'il y fréquente et lui-même souhaitent se détacher de
l'impressionisme ambiant et en 1888 ils fondent le groupe des Nabis.
Ses toiles se caractériseront par une sobriété graphique et du luminisme
mettant en valeur le contraste entre ombres et lumières, comme dans cette
toile "le Moulin Rouge" de 1896.
Cette toile faisait partie d'un tryptique séparé dans les années trente, on y
mesure toute la différence avec les toiles de Toulouse-Lautrec.
Ce haut lieu du divertissement parisien sera une source d'inspiration pour
leurs toiles respectives et si différentes ; les couleurs vives pour Toulouse
Lautrec, une palette plus sobre pour Bonnard.
Comme pour la plupart des peintres sa vision évoluera vers une peinture plus
intimiste en même temps plus colorée comme pour
"La femme au peignoir rouge"
1916
Il restera fidèle à cette
vision intimiste, à ce
style qui devient
définitivement le sien
sans se laisser
influencer par
l'evolution fauviste ou
cubiste de de ses
camarades.
Dès 1917 il prend goût
au paysage et son
installation sur la Côte
d'Azur va lui
permettre de laisser
éclater sa palette.
https://www.youtube.com/watch?v=P-_xK0ruAec
Ce "Paysage du midi"
des années 1917-1918 en est un exemple
https://www.youtube.com/watch?v=ET1ShOK9-Ho
Tout au long de sa carrière il fit de lui plus d'une de dizaine d'autoportaits
La deuxième guerre mondiale l'a profondément affecté et ce dernier
autoportrait de 1945 deux ans avant sa mort nous prouve qu'il n'a rien perdu
de la maîtrise de sa palette, ni de sa façon d'exprimer sa mélancolie et sa
réflexion, sur les réalités parfois sombres de la vie.
https://www.youtube.com/watch?v=kdoHoi3fY2o
https://www.youtube.com/watch?v=PSdxRAC1mkQ
mardi 14 avril 2020
Alexandre Roubtzoff
Un Russe orientaliste : https://www.youtube.com/watch?v=pbzhIZc8IS4
Roubtzoff est né en 1884, le 24 janvier à Saint- Pétersbourg, lauréat de
l'Académie des Beaux-Arts en 1912 avec le Grand Prix pour une toile qui ne
ressemble en rien à ce que va devenir sa peinture lorsqu'il aura touché les
rivages du Maghreb et restera ébloui par sa lumière comme pour Matisse.
Ce premier choc se fera à Tanger en 1913 mais c'est Tunis qu'il ne veut plus
quitter certain de ne plus pouvoir se passer de cette luminosité
méditerranéenne. Un peu comme Rousseau (Emilien) il va s'affranchir du
tracé, du contour, pour laisser éclater les taches de couleur.
Zionglinski son maître dui a souvent dit " le principe de la peinture réside en ce
qu'il n'y a pas d'objet mais des taches et leur jeu.
Du plus pur impressionisme !! Séduit, enthousiasmé, il ne prend même plus le
temps de se raser !!
D'abord très ethnologue, il s'applique à restituer, les tatouages, les bijoux, les
scènes de la vie quotidienne : ce travail accompli c'est davantage vers l'âme
maghebine qu'il va se tourner. J'adore son "Arbia et Aziza peint en 1942,
drapé très romain d'où émergent un pied et un visage poupin.
c'est en cela que réside l'originalité de son oeuvre, saisir l'authenticité d'un
visage, l'intimité d'un pays et de son peuple.
"Aïcha" 1942
dans ses propos il dira d'ailleurs que ce sont les grands ciseaux, Phidias,
Lysippe ou Praxitèle qui auraient dû tirer leurs oeuvres de ces modèles.
Tout ébloui par la découverte de cette Afrique du Nord, bien qu'ayant fréquenté
les bords de la Mer Noire, il ne lui est pas venu à l'esprit que sur les rivages
grecs, il existait à leur époque les mêmes drapés, la même lumière, et les
mêmes beautés.
"R'deyf" 1944
Admirons la dynamique des musées toulousains de nous donner accés à cette
peinture !
https://books.google.fr/books?id=VAotmpt1rH8C&pg=PA4&lpg=PA4&dq=association+artistique+alexandre+roubtzoff+montpellier&source=bl&ots=L7uP35pN21&sig=ACfU3U2f2924vA7fJrKjiIC3foK0mT5dow&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjIwJSs0ufoAhWF4YUKHQ1-AFUQ6AEwAnoECAsQLw#v=onepage&q=association%20artistique%20alexandre%20roubtzoff%20montpellier&f=false
Roubtzoff est né en 1884, le 24 janvier à Saint- Pétersbourg, lauréat de
l'Académie des Beaux-Arts en 1912 avec le Grand Prix pour une toile qui ne
ressemble en rien à ce que va devenir sa peinture lorsqu'il aura touché les
rivages du Maghreb et restera ébloui par sa lumière comme pour Matisse.
Ce premier choc se fera à Tanger en 1913 mais c'est Tunis qu'il ne veut plus
quitter certain de ne plus pouvoir se passer de cette luminosité
méditerranéenne. Un peu comme Rousseau (Emilien) il va s'affranchir du
tracé, du contour, pour laisser éclater les taches de couleur.
Zionglinski son maître dui a souvent dit " le principe de la peinture réside en ce
qu'il n'y a pas d'objet mais des taches et leur jeu.
Du plus pur impressionisme !! Séduit, enthousiasmé, il ne prend même plus le
temps de se raser !!
D'abord très ethnologue, il s'applique à restituer, les tatouages, les bijoux, les
scènes de la vie quotidienne : ce travail accompli c'est davantage vers l'âme
maghebine qu'il va se tourner. J'adore son "Arbia et Aziza peint en 1942,
drapé très romain d'où émergent un pied et un visage poupin.
c'est en cela que réside l'originalité de son oeuvre, saisir l'authenticité d'un
visage, l'intimité d'un pays et de son peuple.
"Aïcha" 1942
dans ses propos il dira d'ailleurs que ce sont les grands ciseaux, Phidias,
Lysippe ou Praxitèle qui auraient dû tirer leurs oeuvres de ces modèles.
Tout ébloui par la découverte de cette Afrique du Nord, bien qu'ayant fréquenté
les bords de la Mer Noire, il ne lui est pas venu à l'esprit que sur les rivages
grecs, il existait à leur époque les mêmes drapés, la même lumière, et les
mêmes beautés.
"R'deyf" 1944
Admirons la dynamique des musées toulousains de nous donner accés à cette
peinture !
https://books.google.fr/books?id=VAotmpt1rH8C&pg=PA4&lpg=PA4&dq=association+artistique+alexandre+roubtzoff+montpellier&source=bl&ots=L7uP35pN21&sig=ACfU3U2f2924vA7fJrKjiIC3foK0mT5dow&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjIwJSs0ufoAhWF4YUKHQ1-AFUQ6AEwAnoECAsQLw#v=onepage&q=association%20artistique%20alexandre%20roubtzoff%20montpellier&f=false
lundi 13 avril 2020
Henri Rousseau
Qui est Henri Rousseau ? et pourquoi je choisis de vous parler de lui ?
parce qu'à travers ses toiles, il va nous apporter du soleil, que la meilleure
raison, c'est qu'il a choisi Toulouse pour y finir sa vie et, et qu'un des musées
de la ville lui a consacré une exposition : autre raison majeure, j'admire
l'orientalisme. peut-être parce que un temps j'ai vécu au Maroc et que je garde
un merveilleux souvenir de ses paysages, de ses fantasias ou de ses moussems.
C'est son second prénom "Emilien" qui le distingue du Douanier Rousseau.
Henri Rousseau voyage grâce à la bourse qu'il gagne en 1900 avec son second
prix de Rome et sa troisième médaille au Salon. Il choisira plutôt ces voyages
au traditionnel séjour à la Villa Médicis de Rome.
Mais du Nord au Sud, non content de ses études chez le peintre Gérôme, il
pourra ainsi étudier les toils des Rembrandt, Hals, Zurbaran et surtout
Velasquez . De Tunisie, d'Algérie ou d'Espagne il ramène et conserve ses
visions, les assimile et les laisse éclater dans des toiles qui revêtent toutes les
couleurs chatoyantes de ces pays. C'est une prouesse d'avoir visuellement
photographié ces atmosphères pour les restituer si fidélement dans ses
oeuvres.
"Cavaliers arabes" 1931
Mais c'est le couple "homme-cheval" qui va particulièrment retenir son
attention. Ses croquis, ses aquarelles préliminaires à l'élaboration de ses toiles,
lui permettront de se démarquer de ses maîtres en la matière, Delacroix ou
Fromentin, avec une technique plus personnelle, la tache de couleur se
substitue au tracé et les coups de brosse remplacerons les glacis. C'est en
cela que l'on perçoit son évolution.
"Marocain" Aquarelle et fusain sur papier
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02311371/document
https://magazine.interencheres.com/art-mobilier/un-chef-doeuvre-orientaliste-dhenri-rousseau-aux-encheres-a-marseille-decryptage/
"Sous les murs de Rabat au crépuscule" 1933
" Grandeur et Misère "1932
https://www.gazette-drouot.com/telechargement/catalogue?venteId=91436
parce qu'à travers ses toiles, il va nous apporter du soleil, que la meilleure
raison, c'est qu'il a choisi Toulouse pour y finir sa vie et, et qu'un des musées
de la ville lui a consacré une exposition : autre raison majeure, j'admire
l'orientalisme. peut-être parce que un temps j'ai vécu au Maroc et que je garde
un merveilleux souvenir de ses paysages, de ses fantasias ou de ses moussems.
C'est son second prénom "Emilien" qui le distingue du Douanier Rousseau.
Henri Rousseau voyage grâce à la bourse qu'il gagne en 1900 avec son second
prix de Rome et sa troisième médaille au Salon. Il choisira plutôt ces voyages
au traditionnel séjour à la Villa Médicis de Rome.
Mais du Nord au Sud, non content de ses études chez le peintre Gérôme, il
pourra ainsi étudier les toils des Rembrandt, Hals, Zurbaran et surtout
Velasquez . De Tunisie, d'Algérie ou d'Espagne il ramène et conserve ses
visions, les assimile et les laisse éclater dans des toiles qui revêtent toutes les
couleurs chatoyantes de ces pays. C'est une prouesse d'avoir visuellement
photographié ces atmosphères pour les restituer si fidélement dans ses
oeuvres.
"Cavaliers arabes" 1931
Mais c'est le couple "homme-cheval" qui va particulièrment retenir son
attention. Ses croquis, ses aquarelles préliminaires à l'élaboration de ses toiles,
lui permettront de se démarquer de ses maîtres en la matière, Delacroix ou
Fromentin, avec une technique plus personnelle, la tache de couleur se
substitue au tracé et les coups de brosse remplacerons les glacis. C'est en
cela que l'on perçoit son évolution.
"Marocain" Aquarelle et fusain sur papier
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02311371/document
https://magazine.interencheres.com/art-mobilier/un-chef-doeuvre-orientaliste-dhenri-rousseau-aux-encheres-a-marseille-decryptage/
"Sous les murs de Rabat au crépuscule" 1933
" Grandeur et Misère "1932
https://www.gazette-drouot.com/telechargement/catalogue?venteId=91436
samedi 11 avril 2020
Les verres mouchetés
Mais auparavant un petit voyage en archéologie et en Méditerranée
https://dailygeekshow.com/methode-datation-poteries/
La décoration mouchetée était réalisée par applications de grains de verre à la
surface de la paraison extraite du creuset. Lors du soufflage, ces taches
fondaient en adoptant des formes allongées et irrégulières. les grains de verre
pouvaient être blancs ou de couleurs variées. On pouvait également obtenir
des effets de plumes,de spirales ou de vagues en applicant des filets de verre
dans la masse chaude puis en soufflant, tout en faisant tourner la canne
(comme vous avez pu le voir sur les videos précédentes) : ces applications
étaient ainsi directement intégrées dans le vase.
Cela me fait penser aux verres millefiori avec la fusion de baguettes étirées
créant d'inépuisables effets décoratifs, technique parfaitement maitrisée de nos
jours par les vénitiens, et d'autres.
https://www.youtube.com/watch?v=BavUGRMi0QE
https://www.youtube.com/watch?v=1cXy7gxUtbU
Alors qu'en Occident, la technique du soufflage dans un moule ne connut pas
une grande diffusion, elle continua à être utilisée en Orient, en raison d'une
demande importante, et fut enrichie de nouveaux procédés : décorations
géométriques, verre à visage double, bouteilles à symbolique chrétienne ou
juive.
Ce plat ovale est une pièce exceptionnelle en raison de sa forme ovale, dont on
connaît peu d'exemplaires. dans l'Antiquité les verres les plus prisés étaient
ceux qui reproduisaient de la manière la plus fidèle possible le cristal de roche,
c'est-à-dire des verres incolores ou transparents. ce type de verre très prisé au
III ème siècle après J C, était obtenu à l'aide d'un agent décolorant, le
manganèse, qui permettait d'en éliminer le côté verdâtre.
https://dailygeekshow.com/methode-datation-poteries/
La décoration mouchetée était réalisée par applications de grains de verre à la
surface de la paraison extraite du creuset. Lors du soufflage, ces taches
fondaient en adoptant des formes allongées et irrégulières. les grains de verre
pouvaient être blancs ou de couleurs variées. On pouvait également obtenir
des effets de plumes,de spirales ou de vagues en applicant des filets de verre
dans la masse chaude puis en soufflant, tout en faisant tourner la canne
(comme vous avez pu le voir sur les videos précédentes) : ces applications
étaient ainsi directement intégrées dans le vase.
Cela me fait penser aux verres millefiori avec la fusion de baguettes étirées
créant d'inépuisables effets décoratifs, technique parfaitement maitrisée de nos
jours par les vénitiens, et d'autres.
https://www.youtube.com/watch?v=BavUGRMi0QE
https://www.youtube.com/watch?v=1cXy7gxUtbU
Alors qu'en Occident, la technique du soufflage dans un moule ne connut pas
une grande diffusion, elle continua à être utilisée en Orient, en raison d'une
demande importante, et fut enrichie de nouveaux procédés : décorations
géométriques, verre à visage double, bouteilles à symbolique chrétienne ou
juive.
Ce plat ovale est une pièce exceptionnelle en raison de sa forme ovale, dont on
connaît peu d'exemplaires. dans l'Antiquité les verres les plus prisés étaient
ceux qui reproduisaient de la manière la plus fidèle possible le cristal de roche,
c'est-à-dire des verres incolores ou transparents. ce type de verre très prisé au
III ème siècle après J C, était obtenu à l'aide d'un agent décolorant, le
manganèse, qui permettait d'en éliminer le côté verdâtre.
vendredi 10 avril 2020
Temps suspendu
Temps suspendu dans ce triduum de la liturgie chétienne, temps suspendu et
qui dure, du confinement pour la plupart des pays, le moment de respirer dans
les carrés d'air que nous offrent nos environnements, que ce soit une fenêtre,
un balcon, la campagne ou un jardin ; que vais-je vous offrir ce matin ?
une étude sur l'iconographie de cette journée :
https://journals.openedition.org/cem/14642?lang=en
et les toiles que la nature peint de son côté.
et aux pieds coule une rivière
Mais le rouge serait plus de mise aujourd'hui
le seul et unique freesia du jardin
qui dure, du confinement pour la plupart des pays, le moment de respirer dans
les carrés d'air que nous offrent nos environnements, que ce soit une fenêtre,
un balcon, la campagne ou un jardin ; que vais-je vous offrir ce matin ?
une étude sur l'iconographie de cette journée :
https://journals.openedition.org/cem/14642?lang=en
et les toiles que la nature peint de son côté.
et aux pieds coule une rivière
Mais le rouge serait plus de mise aujourd'hui
le seul et unique freesia du jardin
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