Je pourrais remonter à l'origine romaine du site où, au cours des siècles vont
s'empiler les constructions jusqu'à celle que nous admirons aujourd'hui.
En effet les fouilles effectuées dans le sous-sol de la cathédrale ont permis de
retrouver l'autel consacré à Jupiter, les restes d'un hypocauste, des sigilates et
l'ample nécropole suèvo-wisigothe (VI ème s ). La-dessus viennent s'ajouter
celles de la petite église d'Alphonse II qui à l'appel de l'évêque Théodomire se
rend sur place pour constater l'évènement de la découverte des restes de
l 'Apôtre et de ses deux disciples, puis celle d'Alphonse III . Théodomire s'y fait
enterrer et l'on y a aussi retrouvé sa pierre tombale. (847). La -dessus encore,
il y a le passage des Normands, d'Al Mansour en 987 et enfin la reconstruction
de St Pierre de Mezonzo et son apogée avec celle de Diego Gelmirez.
Ceci en un cours condensé, il est important pour les faits historiques
donnant corps à la légende.
Otero Pedrayo nous dit alors que la découverte du sépulcre de St Jacques
"passe alors de l'anonymat des champs et des forêts à la scène de l'histoire"..
La figure de Diego Gelmirez est une des plus grandes de l'histoire de
Compostelle et du Moyen-Age espagnol ; il intervient avec autorité dans la lutte
entre dona Urraca et son fils et le futur empereur Alphonse VI, dans le rejet
d'Alphonse I le Batailleur mais il organise aussi la défense des côtes de Galice
et crée une marine de guerre.
On va voir cela les prochains jours .
Vient-alors sous les ordres de l'éveque Diego Pelàez la construction proprement
dite de la cathédrale en 1075
.
Vous avez déjà eu un avant-gout de cette construction en granit de Galice, 97
mètres de long, un transept de 65 mètres de long à la croisée duquel s'élève une
coupole de 32 mètres de haut appuyée sur des trompes terminée en 1445 sur
ordre de Lope de Mendoza
C'est en jouant des coudes et des épaules que je suis rapidement passée devant
les différentes chapelles et au pas de course, celles du Christ de Burgos (évêque
Carrillo y Acuna XVII ème, et les autres dont celle du Saint Sacrement exposé
que je ne vous montrerai donc pas. (
pas grand monde)
Toute l'attention de la foule tendue vers ce geste symbolique du toucher du
reliquaire.
Allez à Saint Sernin, à Toulouse vous n'y trouverez pas la solennité de
Compostelle, mais sa "consoeur", les pélerins qui s'y arrétaient avaient déjà une
petite idée de ce qu'ils allaient trouver en Galice. Sans, plus tard, la foule ni les
ors ou les marbres.
Le fameux "botafumeiro" encensoir balançé d'un bout à l'autre du transept,
devait bien "encenser" les pélerins réunis les jours de fête !!!
En effet l'art baroque déploie maintenant toute sa palette, grilles du XVII ème
vitres du XVIII ème, Maître Autel du XVIIème. Mais vous savez qu'en plus des
commanditaires j'aime citer les maîtres d'oeuvre connus : Francisco de Antas,
Bernardo de Cabrera et Domingo de Andrade, les sculpteurs Mateo de Prado et
Pedro del Valle, les tailleurs de marbre Gutier et Brocos.
https://www.youtube.com/watch?v=FiR_G7CxtvQ