mercredi 14 février 2018

Zurbaràn

Pour rester encore sur le siècle d'or espagnol,



Francisco de Zurbaràn  est né en 1598 à Fuente de Cantos, il est mort à Madrid en 1664 ;  cette vierge avec l'enfant Jésus et saint Jean Baptiste est bien dans la veine de "la Casa de Nazareth" plus connue.
 Ami et contemporain de Velasquez, il suit les recommandations du Concile de Trente et offre à la peinture religieuse  ses meilleures toiles. 
Lui aussi subit des influences,  à ses débuts ce sera celle du Caravage puis peu à peu il se rapproche du maniérisme italien.
A remarquer sur cette toile la nature morte en arrière plan, pommes et poires alors que sur celle de la "Casa de Nazareth "ne figurent que des poires, le livre aussi et des coloris contrastés,  clairs  (l'agneau, l'enfant et le visage de sa mère) )et obscurs où seuls un bleu et rouge apportent la note chaude de l'ensemble.

 Avant de revenir sur les flamands, je souhaite vous faire constater que le peinture espagnole n'avait pas attendu son siècle d'or pour être remarquable.






                                                       Tempera sur panneau de pin




Je vous laisse deviner le "tempérament" de cet homme aux paupières lourdes

à la carnation délicate ;  l'ébauche d'auréole  et sans doute le contexte peuvent

 laisser penser qu'il s'agit d'un saint mais pourquoi Saint Gilles.

Venant de Saxe,  Marçal de Sax fait partie de ces artistes Valenciens, puisque

 on l'associe sur ce panneau  à Gonçal Peris ; il travaille avec  Pere Nicolau (ci-

dessus) ils sont ainsi tous trois représentants du gothique international.


https://www.aparences.net/periodes/gothique-international/la-catalogne-lluis-borrassa/


http://www.cult.gva.es/mbav/data/es0401.htm

En opposition  à ce visage d'une relative sévérité, voici un portrait flamand d'un

auteur inconnu dont j'ai beaucoup apprécié le fin tracé.

en vous rappelant que mes choix ne sont fixés que par ma sensiblité,  ou ma

 curiosité



                                                                et c'est ici un regard amusé 

Huile sur panneau de chêne

mardi 13 février 2018

Ribera et Murillo

Pourquoi les mettre ensemble ? pour la raison que Ribera va influencer la

peinture de Murillo : et ce sont deux espagnols, la toile ici représentée est une

oeuvre majeure de José de Ribera, ( né en 1591 à Xativa et mort à

Naples en 1652) dit "lo Spagnoletto" ou bien encore "Jusepe Ribera"





Saint Sébastien reçoit les soins de Sainte Lucie et de Sainte Irène pendant que deux anges présentent les palmes du martyre.
Ribera distribue la clarté et les ombres pour concentrer l'attention sur les trois visages et la splendide anatomie du corps du saint.
Son bras levé encore accroché au poteau du martyre trace un  angle qui délimite le premier plan.
 Sur les verts éteints et les bruns, se détache le rouge du vêtement de Sainte Irène et le bleu luisant  du manteau de saint Sébastien souligné par la blancheur immaculée du drap blanc.
Au XVII ème, cette toile appartenait au marquis de  Leganés qui l'offrit au roi Philippe IV qui la déposa à l'Escurial où elle demeura jusqu'à l'invasion française.
Ses aventures ne s'arrêtèrent pas, là Joseph Bonaparte la donna au maréchal Soult en récompense de ses services.
Gràace à l'intervention de Francisco Durrio et d'Ignacio Zuloaga le musée put l'aquérir auprès de ses descendants.

 Une des plus célèbres toiles  de Ribera est "le Pied bot" conservé au  Musée du Louvre.


Voyons donc pourquoi Ribera influence Murillo




Selon le récit des évangiles, Saint Pierre se repent d'avoir renié le Christ trois fois, un thème très au gout de la Contre-Réforme qui exalte le sacrement de pénitence et l'image du fondateur de l'église.
 Le fond obscur  fait une fois de de plus ressortir  le visage, légèrement incliné.
Seule la pierre où reposent les symboles du saint, la clé et le livre  est un peu plus claire.
Le vêtement   ne comporte que deux couleurs dont le jaune du manteau est la plus lumineuse et ceci encore suivant les conventions attribuées à ce genre de représentation.
 L'intense réalisme du visage et des mains dans un geste de supplication révèlent l'influence de Ribera bien qu'ici les couleurs soient  plus chaudes.

Bartolomé Esteban Murillo est sévillan,( 1617-1682) considéré avec Vélasquez, Zurbaran et Ribera comme les principaux représentants du Siècle d'Or de la peinture espagnole.

https://www.voyage-espagne.com/histoire/le-siecle-d-or.html

http://www.laculturegenerale.com/contre-reforme-catholique-definition/

 Je n'ai pas encore décidé  de, quels  peintres  je vous proposerai demain.

https://www.franceculture.fr/emissions/les-regardeurs/ribera-1591-1652-peintre-des-tenebres


lundi 12 février 2018

Musée des Beaux-Arts de Bilbao


 Je vous avais promis d'y revenir, en évitant ainsi la saturation, trop de 

peintures s'alignant les unes après les autres, à mon sens, ne permettent pas 

d'en apprécier toute la composition ; il y a dans ce musée quelques "pépites" 

et si pour des spécialistes  ce ne sont peut-être pas des oeuvres majeures,

nous trouvons ici  des peintres renommés ; pour commencer, Jan Gossaert et

 sa "Sainte famille"  qui m'a autant séduit que la "Salomé" de Granach.



 La scène se passe dans un décor d'architecture renaissance, remplie d'éléments d'ornementaux, en fond de toile.
La Vierge offre à l'Enfant Jésus une rose blanche, fleur dont les épines préfigurent la  couronne d'épines et annocent la Passion du Christ.
Sa couleur blanche symbolise aussi, la pureté et contraste  avec le vif coloris général. 
Formé à l'école flamande, Gossart fait preuve d'influences italiennes dans le modelé sculptural des visages, pour lesquels il emploie un léger "sfumato".
Cette toile présente une synthèse des styles artistiques de la Renaissance européenne.

 La date de naissance de  Jan Gossaert ou Gossart dit "Mabuse"  n'est pas précise, 1478-88 et son décés sans doute à Breda en 1532.
 L'influence renaissance italienne et la sculpture antique qu'il admire    marqueront sa peinture grâce à son  séjour à Rome en compagnie de Philippe de Bourgogne.
  Mais l'Espagne ne lui est pas étrangère puisqu'il participe à la décoration du cortège funéraire de Ferdinand le Catholique.
Est-ce pour cela que ce tableau se touve à Bilbao ?

         De nombreux musées européens affichent ses oeuvres

http://www.lefigaro.fr/culture/2011/03/02/03004-20110302ARTFIG00629-la-merveilleuse-renaissance-de-jan-gossaert.php

          Il ne me reste plus qu'à choisir un tableau aux coloris aussi vifs


           et rester au XVI ème siècle, mais sans influence ialienne.  



https://www.museodelprado.es/en/the-collection/art-work/the-moneychanger-and-his-wife/8a2c5b89-2391-4d51-ad0d-d8f98bfe7823

 Mais qui est Don Laureano de Jado,  grand négociant qui met sa fortune à profit

pour diverses constructions dont ce musée et la donation de  plusieurs de ses

oeuvres ??

.....................................................................un enfant de Portugalete.



 http://monografiashistoricasdeportugalete.blogspot.fr/2009/05/descendientes-de-la-villa-jose-m-de.html



                   Demain Murillo et Ribera

dimanche 11 février 2018

L'amour des arbres

 Nous avons vu que les Basques, en exil en Amérique, gravaient leur identité 

sur les arbres  ;  l'objet de toute leur attention va vers celui de Gernika

 Musée Basque Bilbao

Le caractère sacré des arbres en général, et des chênes en particulier est connu depuis l'antiquité et dans toutes les civilisations, véhiculant leur signification dans la sphère religieuse et politique.
En Euskal Herria son lien avec les assemblées et les Conseils pour le gouvernement des peuples est habituel.
Ainsi les assemblées spéciales des "Bailliages de Durango et Territoires" se font  respectivement toujours sous l'arbre de Gerediaga et le chêne de Avellaneda, le chêne vert de Soscano rassemble les villages de la vallée de Karrantza pendant que les alaveses célébrent leur réunion sous le chêne de Arriaga, les labourtins le faisaient autour du chêne de Ostaritz et les souletins dans le bosquet de Libarrenx.

(Saint Louis, en France, est réputé pour avoir rendu la justice sous un chêne)

 De tous ceux-ci, l'Arbre de Gernika est celui qui a porté, augmenté et perpétué toute cette charge symbolique, jusqu'à devenir l'emblème des institutions politiques de la seigneurie, pour représenter l'ensemble des libertés basques.
 Pour la diaspora basque dispersée de par le monde, les rejets de l'Arbre de Gernika symbolisent les liens forts d'appartenance à cette communauté.
Les poètes et penseurs dans le monde en sont arrivés à le qualifier de "père" des libertés.
En cela José Maria de Ipaguirre Balerdi (1820-1881) y contribua en composant en 1853,  les paroles et la musique de " Gernikao Arbola" qui en peu de temps devint l'hymne et le drapeau de tous les législateurs de quelconque idéologie et qui représente aujourd'hui, avec son caractère universel, la conscience de la nationalité basque et de ses droits  et libertés historiques.

                    https://www.youtube.com/watch?v=8AploXYVV3M

J'étais bien dans ce sentiment quand à  Bermeo comme je vous l'ai déjà raconté, je suis restée longtemps en compagnie de celui-ci qui me retenait comme un aimant au point que j'y suis restée à la nuit tombée, renonçant à rentrer dans l'auberge poutant bien sympathique  dont il marquait l'entrée, mon bouquet d'eucalyptus à la main.



Ne quittons pas le musée basque sans jeter un oeil à la maquette  de la Biskaia



où l'on peut constater qu'elle est bien montagneuse !!

entourée de quelques maquettes de constructions traditionnelles

























 distribution de lait de proximité !!!!

                      https://www.youtube.com/watch?v=KC46y9uzKXA

samedi 10 février 2018

Le Consulat de Bilbao au XVIII ème siècle

 http://um.gipuzkoakultura.net/pdf/09%20BASURTO.pdf

Cet ouvrage conservé au Musée de la Mer est un peu long à traduire, il permet 

de connaître les lignages et fortunes commerçantes de Bilbao au XVIIIème, 

tirées d'un commerce avec l'Amérique du Nord entre importations de la 

fameuse morue (l'aristocratie de la morue) ou de grains et l'exportation du fer

 et de la laine ; mais aussi avec Saint-Petersbourg pour le tabac .

 Ceci régi par des Consulats de la Mer comme nous avons pu le voir à 

Perpignan ou sur la cote méditerranéenne espagnole.

 (Souvenons-nous aussi des Consuls Toulousains) 

La surprise est de trouver la reconstitution de ce Consulat de Bilbao  au musée basque.





  L'activité commerciale de Bilbao, consolidée dès le début du XVI éme siècle,

les marchands et navigants de la ville, jusque là sous la compétence de la ville 

de Burgos, se trouvent dans l'obligation de renforcer leur antique confrérie, en

 sollicitant auprès de la couronne, la confirmation de leur autorité et de leur 

jurisprudence sur les affaires commerciales.

En réponse et par priviège  accordé par la reine Jeanne en date du 22 Juin

 1511 (il s'agit ici de Jeanne, fille de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille héritière de ces couronnes qui épouse Maximilien  Philippe le Beau, archiduc d'Autriche : mère de Charles Quint ; elle ne se remettra pas de la mort subite de son volage époux, à en perdre la raison, d'où le vocable dont on l'affuble de "Jeanne la Folle" )

  se crée, donc, le Consulat, Chambre de Commerce, arbitré par les hommes 

et les négociants de Terre et de Mer et l'Université de Bilbao.


Les Consuls fêtent leur nouvelle assemblée et s'installent dans leur propre 

édifice sur des terrains de la "Plaza Mayor" proche de l'église de San Anton,

 édifice détruit lors de l'ouverture de la rue Ribera.

 Ils restent sujets du gouvernement politique et économique de la ville et de 

ses Ordonnances  mais restent juges (ceci sous la présidence d'un Président et

 de deux Consuls), de toutes les plaintes et différents qui

 pourraient survenir entre les commerçants et autres acteurs  du commerce,

sur les négociations, les ventes et achats, changes, assurances, comptes de

 compagnies, affrêtements de navires, fabriques et autres activités.



                  Ordonnance du Consulat de Bilbao en date d'août 1737




Maquette de la chaloupe ou "gondole" commandée par le Consulat de Bilbao en

1671 à l'occasion de la visite de l'ambassadeur extraordinaire des Etats de

 Hollande ;  mise au rebus en 1681.

 Ce type d'embarcation  servait à l'inspection  des bouées, barres, quais et canal

 ainsi que d'embarcation d'honneur pour les Consuls et  leur Président,

 lors de  lancements de navires, ou de fêtes solennelles,  occasion de rappeller à

la ville leur jurisprudence sur les eaux et rivages jusqu'à l'embouchure sur la

mer.


 Nous venons de le voir, le corps légal qui régissait le consulat était fixé par les 

Ordonnances  depuis 1531, normes révisées et étendues dans le temps 

jusqu'en 1737, ce qui permet de le considérer comme le créateur du Droit

 Marchand et Maritime ( droits approuvés par le Conseil d'Etat en 1760)

 Sous la compétence  du Consulat, on incluait encore l'entretien et la création

 des chemins, des ouvrages du canal  et des estuaires, quais  etc

 https://www.youtube.com/watch?v=f8_kD6aVxo0

                                                      http://www.forulege.com/dokumentuak/El_Consulado_de_Bilbao_y_sus_ordenanzas_Ordenanzas_manuscritas_e_impresas.pdf

vendredi 9 février 2018

Ferroneries basques


                                                    l'antre du ferronier


                                ses outils



    http://www.muturzikin.com/basques&14.htm

 bel ensemble de cheminée pour la confection des repas sans oublier les "ganchos" destinés à empêcher les sorcières d'entrer par la cheminée

                                             Laratza-Llar

L'indispensable enclume ...qui a bien servi !!

                      http://expositions.bnf.fr/homere/it/311/01.htm






                                                       Prète à tourner dans le sens du vent.

 http://hedatuz.euskomedia.org/1020/1/05048078.pdf

 https://www.youtube.com/watch?v=0dxm6e1CVA0

jeudi 8 février 2018

La Céramique de la Bidassoa

 En effet les fabriques de faïences basques à la fin du XIXème se trouvaient 

plutôt en Guipuzcoa, je ne vous lance pas dans une longue excursion, il s'agit

 seulement de monter au deuxième étage de  l'Euskal Museoa.

C'est l'évolution  de la civilisation ; sauf en montagne on ne se sert plus de plats

 en bois, mais en faïence .              Yanci



Cette fabrique se trouvait dans le quartier de Gerrizaun, limite munipale de  Irantzi-Yanci sur les rives de la Bidassoa, dans un environnement agricole et d'élevage .Son promoteur fut Martin Antonio Belarra Irissari, membre d'une famille fortunée et propriétaire d'innombrables propriétés à cet endroit
 et qui de plus eut une stature politique d'envergure, jusqu'à devenir député des Cortes de Navarre.
En 1844 Bellara sollicite et obtient l'autorisation de construire une fabrique de faïence, autorisation accompagnée de la cession d'exploitation d'une mine de terres blanches à Artienza.


En 1847 la construction de la fabrique était achevée et la production ne tarde pas à se mettre en route avec des machines et de la main-d'euvre technique étrangére, probablement française,et du personnel sans qualification d'origine locale.
L'activité de la fabrique subit un coup d'arrêt au moment de la dernière guerre carliste en 1873, dont elle ne se relèvera pas.

                    Les exemplaires de cette fabrique sont rarissimes



                  D'autres fabriques voient aussi le jour dont celle de Pasages







                                                     Flacon à liqueur


 https://es.wikipedia.org/wiki/Loza_fina_de_San_Mam%C3%A9s_de_Busturia

































faïence basque traditionnelle



                    Mais aussi les fleurs délicates de  Conchita Lacaren Loreak




Quelques poteries plus rustiques 




http://www.liberation.fr/cahier-special/2001/08/18/la-bidassoa-cours-royal_374499


https://www.youtube.com/watch?v=q1R56rB-Hgw