jeudi 15 juin 2017

Paysages de Sisley

En cet après-midi de grisaille, le ciel est bas et gris, j'ai le temps de prendre un peu d'avance avant de refaire mon sac demain matin.
Seule, entrevue depuis mon ordinateur, la rose Orient Express avec ses couleurs éclatantes me rappelle que nous sommes en été. 


L'humeur est donc aussi morose.
A force de fréquenter les peintres, mon oeil saisit dans les paysages  des réminiscences et vous avez là quatre photos  où, cheminant en marge d'un concours hippique, je m'imaginais, sans chevalet, reproduire une peinture impressionniste  (n'eut été cette malencontreuse roue de voiture)






 Qu'est ce qui avait bien pu détruire  ces arbres qui offraient dorénavant un graphisme très original ?




Depuis que j'ai décidé de partager avec vous cette série sur les paysages, j'ai un peu privilégié les propos de ces malheureux peintres, malheureux, pourquoi ? car ils ont tous ou à peu près " tiré le diable par la queue".
(Cela veut dire en français que l'on manque d'argent)

C'est aussi le cas de Sisley .
 De Sisley, donc, je vais faire un choix  qui aura trait aux arbres ; 
 lui aussi  se rattachait aux grands noms de l'Ecole française du XIX ème siècle  et s'inscrivait dans la lignée de l'Ecole de Barbizon.

" Quels sont les peintres que j'aime ? Pour ne parler que des contemporains : Delacroix, Corot, Millet,Rousseau, Courbet, nos maîtres" .
                                                                note écrite: janvier 1882.


                     L'Allée de Châtaigniers à la Celle St Cloud vers 1865-1867 

                                                               Musée d'Ordrupgaa Copenhague 

  Des routes ou effets de perspective, je retiens  cette toile conservée au Musée du Louvre
                 La route de Louveciennes, vue du chemin de Sévres : 1873



 Sisley écrit à Durand-Ruel en juin 1885

       " J'ai distribué un peu à tout le monde les 300 francs que vous m'avez donnés l'autre jour.
Je vais me trouver à court ces jours-ci...  Je travaille à force et je vous porterai quelques toiles au commencement du mois prochain.
Le temps est superbe ici depuis quelques jours ".

 Le paysage suivant se trouve au Kuntsthalle de Hambourg, effet de perspective aussi,  les champs de blé fuient vers le fond de la toile, bordés de part et d'autre de boqueteaux : 1873

                 Champs de blé sur les coteaux d'Argenteuil



  La toile suivante date de 1891 et fait preuve d''un thème nouveau comme l'a déjà fait Pissarro ; il s'inspire,  d'ailleurs,  des meules exécutées à Giverny par Monet,

                            La meule de paille à Moret en Octobre : Musée de Douai


 17 novembre 1885 " J'ai bien reçu les deux cents francs.
                                  Cela servira à payer un billet qui échoit  le 20 de ce mois, ainsi que quelques petites dettes. Mais après?  Le 21 je serai encore sans le sou.
Il me faut cependant donner quelque chose à mon boucher, à mon épicier ; à l'un, je n'ai rien donné depuis six mois, à l'autre depuis un an .
Il me faut aussi quelque argent pour moi à l'entrée de l'hiver.
Il y a des choses indispensables et qui me manquent... Je suis tout à fait démonté ..."

  En 1880, Sisley quitte la Seine et et Oise  pour la Seine et Marne où il vécut jusqu'à sa mort :

                               Chemin du Vieux Bac à By 1880 ; Tate Gallery : Londres


 avril 1883   "  Le temps est admirable ici.
                                                  Je me suis remis à travailler.
Malheureusement, comme le printemps est sec, les arbres fruitiers fleurissent les uns après les autres et défleurissent très vite, et j'en ai en train !
Tout n'est pas rose dans le métier de paysagiste"...


                                  Pommiers en fleurs : Musée Marmottan



                             Dans les perspectives aussi, mais de 1875 

                                                  La route de Versailles : Musée du Louvre

 http://www.impressionniste.net/sisley.htm

 http://www.lemondedesarts.com/DossierSisley.htm

Le Larzac, à la Bibliothèque

 Non  !  je ne m'étais pas trompée... malgré la botte de paille sur fond de mosaïque 1930, j'étais bien à la bibliothèque ; il faut dire que cet épisode historique a fait couler beaucoup d'encre.



            Les  affiches de Claude Baillon,les livres, parlent d'eux -mêmes
 et cependant je ne vous en restitue qu'une partie.

On est ici dans la partie  régionale :












































































































































































































 J'adore ce coin enfoncé dans l'arbre d'où jaillit une colombe !!!






 http://www.museedemillau.fr/LinkClick.aspx?fileticket=HsH37bDp_x8%3D&tabid=93&mid=586

http://www.ina.fr/video/CAB7700859501

https://www.youtube.com/watch?v=BDZy5bt7DjU


mardi 13 juin 2017

Intérieur de la Bibliothèque

                               Dès l'entrée,



tout concourt  à rappeller que nous sommes dans un édifice art déco, tout d'abord le vitrail intitulé "l'Education de l'enfance" oeuvre du verrier Rapp suivant un dessin d'Edouard Bouillère.
La lectrice auprés de l'enfant est entourée des symboles des matières que doit étudier celui-ci, la palette symbolise les arts, le bateau, les voyages, la roue dentelée la mécanique, la panthère, la faune, les pyramides l'architecture et l'histoire ancienne : le tout surmonté des armoiries de Toulouse  ; au loin la basilique Saint Sernin.

                   D'Edouard Bouillère nous avons aussi ce paysage :


           mais la surprise vient de l'immense salle de lecture :


M. Letellier, l'architecte des Bâtiments de France qui a présidé à la rénovation de la bibliothèque a introduit quelques éléments de modernité, le sas d'entrée monumental en verre agrafé, un mobilier contemporain, tables de Norman Foster, chaises de Fritz Hansen, un parquet dont le motif en rose des vents: frêne, noyer et buis,  fait pendant à l'immense  coupole :




                       La surprise vient aussi de la fresque de Marc Saint Saens 
 intitulée "Le Parnasse occitan"
 Sept troubadours sont réunis autour de celui qui déclame la devise de Jacques Aragon :
                          "La fé sens obras morta es"




Sur le panneau de droite des artistes occitans sont groupés autour d'un bâtiment inspiré de l'Hotel d'Assézat : le poète qui déclame est Pierre Frayssinet, à sa gauche, les écrivains Pol Neveux, Antonin Perbosc, Pierre-Jean Toulet, au premier plan, Jean Giraudoux :


le panneau de gauche de ce tryptique   figure des muses qui se dirigent vers les troubadours : les artistes méridoniaux Déodat de Séverac, Antoine Bourdelle, Aristide Maillol sont dominés par divers monuments que l'architecte montre du doigt :


l'occasion aussi  pour moi de photographier quelques détails plus à portée dont ces branches de lauriers, caractéristiques des années 30 qui décorent tout le bâtiment ; peints au sulfate de cuivre, d'où leur couleur verte.



ou bien les grandes verrières carrées de part et d'autre de la coupole centrale



quelques frises encore et un passage dans les rayonnages "autoporteurs" dans la lignée de la pensée de Le Corbusier.



http://data.bnf.fr/13485111/pierre_frayssinet/

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_po%C3%A8tes_de_langue_occitane

 http://www.ina.fr/video/RBC86000033




un palais moderne de la pensée

 Et en quoi la pensée peut-elle être artistique ? 
 Je vous laisse argumenter ...

Il s'agit ici d'un bâtiment Art Déco tout à fait exceptionnel,
 et c'est la Bibliothèque d'Etude et du Patrimoine de Toulouse.



Construite sur l'emplacement du Couvent des Carmélites dont il ne reste que la très belle chapelle mitoyenne ; j'ai cru mourir de chaud (34°) lorsque la Conservatrice nous détaillait les frises de la façade qui courent tout au long de cet édifice !!!... et l'histoire de l'Humanité,  est très longue... des dinosaures à Galilée en passant par Apollon, Molière ou Zola.. Sylvestre Clerc, son auteur nous détaille là, une histoire compléte de ses découvertes, de son évolution, de ses sciences ou de sa littérature.



 A l'intérieur, l'exposition de ce qui fut un grand moment de contestation, la possible implantation d'un camp militaire au détriment des terres agricoles exploitées pour l'élevage des brebis.
(Contestation semblable de nos jours à celle qui lutte pour la non-implantation d'un nouvel aéroport dans les environs de Nantes)
 Nous y viendrons,  les affiches sont "parlantes".
 Restons encore à l'extérieur ;

  C'était un plaisir, à l'ombre, de saisir les transparences et la géométrie de l'édifice



 Les deux belles fontaines, aux faïences décoratives colorées, très "art déco", conçues par Henry Parayre de part et d'autre de l'entrée, ne coulaient malheureusement  pas ;  les statues de femme représentant la jeune littérature  et la littérature classique symbolisent l'éclectisme des collections (600.000 volumes dont un livre de compte wisigoth des années 765) ouvertes à la fois sur la tradition et la modernité.



































 Franchissons ensemble la porte d'entrée, monumentale, ornée de médaillons de bronze rappelant les grandes étapes de l'histoire de l'imprimerie et les premiers imprimeurs :








Gutemberg,

 Robert Estienne,

la presse taille douce

 la presse Stanhope

Etienne Dolet qui connut le bûcher pour avoir diffusé des idées nouvelles

 Chistophe Plantin

la presse en blanc

 la rotative












                                   rosalis.bibliotheque.toulouse.fr


                                                                                                 à suivre

vendredi 9 juin 2017

Les paysages de Gauguin

Puisque je viens de l'évoquer voici quelques paysages de Gauguin, grand voyageur, aussi, de  Paris à la Bretagne, de Bretagne à la Martinique et à Tahiti, de Tahiti aux Marquises. Lui aussi se posait la question ;
  D'où venons-nous, ?  que sommes nous ?  Où allons-nous ?

Après quoi courait-il ? la réponse à ces questions, exprimées dans sa peinture ? 

 Avec beaucoup de déboires au point d'en venir au suicide, raté pour une trop forte dose d'arsenic.

Optimisme,  obstination et crédulité se heurtaient toujours à des résultats décevants.
Aura-t-il trouvé à la fin de sa vie une paix qui nous a valu des toiles splendides ?  la déception était toujours pour lui, au bout du voyage.

                                                           On l'écoute :

      " Je ne suis pas ridicule, car je suis deux choses qui ne peuvent être ridicules ; un enfant et un sauvage ...Puisse venir le jour (peut-être bientôt) où j'irai m'enfuir dans les bois, sur une île de l'Océanie, vivre d'extase de calme et d'art "

  Le tableau ci-dessous se situe en 1882 au moment où il abandonne sa carrière d'homme d'affaires pour se consacrer exclusivement à la peinture en prenant pleinement pied dans l'impressionnisme,  elle reflète cependant  son impression de solitude qui l'obsédera toute sa vie.


 voilà pour Paris : la suivante révèle le séjour en Bretagne et l'on y trouve déjà les couleurs mauves, pourpres ou roses qui régneront dans ses toiles exotiques.

                                                            Il dit ;

" J'aime la Bretagne (où il va s'installer car la vie y est moins chère) je trouve ici l'état sauvage  et primitif. Quand mes sabots retombent sur le sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture."



 Mais je ne voudrais pas vous laisser sur votre faim ; le Museum of fine Arts de Boston conserve ce q'il avait peint comme un testament,  ce tryptique , sa plus grande toile où il pense peindre sa dernière interrogation...
                                                                          Où allons-nous ?
avant de mourir ou pensé mourir, en 1897.





 









































  Gauguin trouvait l'impressionnisme trop attaché à l'observation de la nature.
Des impressionnistes il disait ;

" Ils négligent les mystérieux sens de la pensée .
L'art est une abstraction, tirez le de la nature en rêvant devant ".

 https://www.youtube.com/watch?v=-pgeSQKav6w

 http://culturebox.francetvinfo.fr/arts/peinture/gauguin-sa-rencontre-artistique-avec-la-polynesie-au-musee-du-quai-branly-238633

 http://www.lefigaro.fr/livres/2016/06/17/03005-20160617ARTFIG00288--la-maison-jaune-quand-van-gogh-et-gauguin-jouaient-les-arlesiens.php

J'approfondirai plutôt cette période "arlésienne" lorsque nous arriverons à Van Gogh .
Cette série sera sans doute parfois interrompue par les événements de l'été comme ceux pour lesquels je vais à nouveau me rendre, dès ce week-end.