lundi 23 janvier 2017

suite de l'Art de Benin

J'en termine avec cette plaquette car le catalogue de cette fameuse exposition du Grand Palais nous entraînera vers d'autres cultures, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.



 ....  " Il leur rappelait trop le naturalisme académique contre lequel ils voulaient réagir.
Cart Einstein en 1922 dans "Afrikanische Plastik" met en évidence cet aspect ; "cet art est celui qui nous est le plus accessible ; l'Européen de culture moyenne y trouve un naturalisme assez puissant et il éprouve un certain plaisir à en admirer la technique et l'habileté d'exécution"
Selon Jean Laude "les bronzes du Bénin, qui avaient suscité en 1898, l'étonnement de l'Europe et avait fait l'objet d'une abondante littérature, ne semblent pas avoir conquis, au moins immédiatement l'estime des artistes".
Ainsi l'exposition "Arts primitifs dans les ateliers d'artistes" qui eut lieu en 1987 au Musée de l' Homme ne comprenait qu'une seule oeuvre de Bénin, d'époque tardive, ayant appartenu à André Derain
Celui-ci fut un des rares artistes à posséder de nombreuses oeuvres de Bénin, et n'acquit d'ailleurs sa collection de "bronzes" qu'à partir de 1933, lorsqu'il "épura" son Musée imaginaire, qui comprit alors cette seconde série dont parle Jean Laude, série qui comporte "douze bronzes : plaques et animaux et statues du Bénin, kuduo ashanti, un bracelet de cheville du Gabon et des petites cires perdues de la Côte d'Ivoire .

VIII. Masque de ceinture. Probablement fin XVII ème siècle - XVIII ème siècle.
Laiton avec 20% de zinc ; ancienne collection Derain.
 A la différence des oeuvres précédentes et du masque en ivoire, le masque de ceinture en laiton n'est pas réservé à l'Oba, mais peut être porté par ses vassaux, chefs locaux qui lui rendent tribut.
Il représente le plus souvent la tête d'un ennemi vaincu ou celle d'un léopard, animal royal dont le porteur s'assimile la force.
Ce masque figure un notable portugais coiffé du casque-morion à arête centrale et bords relevés, portant une barbe en collier.
L'oeuvre est empreinte de raffinement et d'une certaine élégance dans sa stylisation.
Sur les personnages de nombreuses plaques, ou défenses sculptées, l'on peut voir de tels masques portés à la ceinture. (revoir la figure II, article précédent)
Sur ce masque, seul l'anneau supérieur est en bronze (avec 7 % de plomb) et il a été coulé à part.

    "Il ne semble pas que Picasso ait particulièrement sollicité, à l'époque des "Demoiselles d'Avignon" et même plus tard, la solution offerte par l'art de Bénin à ses recherches de nouveaux agencements formels, mais plutôt celle offerte par certains masques de Guinée, du Gabon ou des statues Fang.
La tête d'Oba présentée ici (photo IV article précédent) ne fut acquise par Picasso à Louis Carré qu'à la fin  de la dernière guerre, et l'on ignore sous quel angle de vision il la considérait. C'est une oeuvre tardive, surchargée, baroque, d'un dessin peu ferme et presque hésitant.
Mais ce sont peut-être ces exagérations mêmes du style de Bénin qui ont retenu son attention ; à la hauteur du collier où la tête est enfoncée jusqu'à la bouche, les prolongements de files de perles devant le visage aux traits figés, aux yeux exhorbités, la surcharge des ailettes de la coiffure.

Les provenances des collections présentées ici confirment l'optique résolument esthétique qui présida à leur collecte.
L'on y retrouve, avec ceux de Derain et Picasso, les noms de Louis Carré, René Rasmussen, Charles Ratton, Jacob Epstein.
Seules trois oeuvres ont été acheminées plus ou moins directement du Nigeria dans des musées : un brassard en ivoire au British Museum (ci-dessous), une tête d'Oba ( Fig III article précédent) qui la reversa aux Antiquités Nationales et une trompe en ivoire" .(ci-dessous)
 Brassard ivoire XVII ème ; comporte un cylindre ; il  faisait partie du trésor royal de Bénin  qui se trouvait dans un coffre de la chambre de l'Oba.
Il était porté par l'Oba lors de la cérémonie annuelle Igue , pendant laquelle la personne de l'Oba est sacralisée et considérée comme divine.
Le dessin qui se développe dans le sens longitudinal comporte deux cavaliers portugais tête-bêche,  des oiseaux et des léopards.


 Trompe traversière XVI ème siècle- XVII ème siècle.
Cette trompe à embouchure latérale, comme la plupart des trompes africaines, est simplement ornée à son extrémité d'une tête de crocodile stylisée.
Parmi les ivoires raffinés exécutés dès le XVI ème siècle en Afrique pour le compte de notables européens, portugais au premier chef et que, pour cette raison, W. Fagg a nommés "ivoires afro-portugais" , deux styles et deux écoles se dégagent : l'une des Sherbo, de Sierra Leone, l'autre des Bini au Nigeria, où les éléments iconographiques européens sont plus nombreux.
Les trompes Bini étaient l'oeuvre des Igbesamwam, artistes ivoiriers du royaume de Bénin.
La plupart des trompes Bini que renferment depuis le XVII ème siècle de nombreuses collections royales européennes, présentent un décor beaucoup plus chargé de scènes de chasse et d'un bestiaire  empruntés visiblement à des ouvrages sur la chasse ou l'héraldique européennes.
Cette trompe-ci est, par contre, de forme et de décor plus spécifiquement africains.
                                                                                       à suivre

dimanche 22 janvier 2017

L'art de l'Ancien Nigéria

http://www.ina.fr/video/PAC9404102999

 Dans le texte de Persée , une réponse à cette problématique du Musée du Quai Branly, désormais bien ancré sur son quai !!! 

une réponse aussi à mon interrogation sur la date des documents que j'avais recueillis à Paris  ??

http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1999_num_39_155_1786

dont je veux vous faire bénéficier. 1984 !! pour cette  exposition du Grand Palais ...

et d'autres documents édités à cette occasion.

Les grandes capitales permettent des initiations aux Arts lointains, comme mes 

nombreuses visites au Musée Guimet, au Musée de la Marine ou même le

 Louvre, avant sa pyramide, où l'on entrait plus vite !!!

 La révolution numérique,  l'extension des voyages, ont bien changé les choses pourtant c'est encore dans les Archives, que l'on peut puiser de nombreux éléments .
Elles aussi peu à peu numérisent leurs possessions.

Notre Conservatrice des Archives départementales de l'Ariège qui en est le parfait exemple nous mettait toutefois en garde sur la fragilité des éléments "papier" mais aussi sur la numérisation.

 Je vais donc vous livrer les propos de  la "Conservateur" de l'ancien musée des Arts Africains et Océaniens, Colette Noll, dans une plaquette qui vient en complément du catalogue de l'exposition du Grand Palais ; l'Art de l'Ancien Nigeria dans les collections Publiques françaises.

       "Quelques oeuvres de Bénin, provenant des musées français (musée des Arts Africains et Océaniens, musée Picasso, musée de l'Homme), jointes à celles du Nigeria, contribuent à mieux faire connaître une période de l'art de Bénin, le XVIII ème.
L'on souhaitait ainsi intéger dans le cadre d'une exposition où l'histoire de l'art africain se développe sur plus de deux mille ans des oeuvres qui rassemblées à l'origine en fonction de vues esthétiques, lièes aux mouvements de l'art moderne, peuvent actuellement enrichir l'histoire de l'art de Bénin en précisant les points de chronologie, grâce en particulier à des analyses effectuées par le Laboratoire des Musées de France."

( Curieuse coincidence à l'instant sur France Musique une émission sur la création du musée du Quai Branly avec Stéphane Martin ) (10h22)

http://www.quaibranly.fr/fr/missions-et-fonctionnement/biographies/stephane-martin/



    

III. Tête commémorative d'Oba Fin XVII ème siècle début XVIII ème siècle.
Laiton avec 26,5% de zinc h. 39 cm, épaisseur : 0,7 à 1,3 cm Bénin reçu en 1908 du musée de la Marine.
La tête est engoncée dans un collier de vingt-huit rangs de perles ; l'embase aplatie est ornée en relief de sujets divers : bras tenant une fache polie, pissons de vase, léopard, symbomes resspectifs d'Odudua, du premier Oba et du pouvoir royal.
Si l'on convient de distinguer trois périodes dans l'art de Bénin, la tête présentée ici est sans doute de la fin de la période moyenne.
Les têtes commencent à s'alourdir de colliers de perles plus importants et d'une embase ornée pour assurer l'équilibre de la tête lorsque la défense en ivoire sculpté se trouvera implantée dans le large orifice somnital.
Dés cette période les têtes sont plus massives et leur style devient de plus en plus complexe et stéréotypé.
IV.
Tête commémorative d'Oba Milieu XIX siècle .
Laiton avec 20,75 % de zinc.
Bénin. Musée Picasso Paris acquise en 1944 par Picasso

( ce sont exactement les propos de Stéphane Martin qui annonce pour mars 2017 l'exposition au Quai Branly  de "Picasso primitif " à travers justement les collections de Picasso ; vous avez donc des chances de la voir "en vrai"....)

    "Il est un peu paradoxal d'avoir choisi, en France, les collections de Bénin pour compléter et rehausser celles des Musées nigerians en un domaine où, comme le souligne le Dr Ekpo Eyo, le Nigéria ne détient qu'une faible collection "pour un pays" qui a produit une aussi grande accumulation d'oeuvres.
Les oeuvres de Bénin dans les musées français, ne sont certes ni nombreuses puisque les éléments sporadiques que l'on voit ici en représentent la quasi totalité, ni fort anciennes, puisqu'elles datent en majorité du XVIII ème siècle.
Cependant les circonstances mêmes de leur collecte et de leur entrée  dans ces musées  sont significatives ; c'est en effet bien plus en fonction de préoccupations d'ordre esthétique, qu'historiques ou ethnologiques que ces oeuvres ont été rassemblées.
Pour des raisons géopolitiques évidentes, la France ne fut pas concernée par les événements de 1897 et la dispersion à Londres des oeuvres de Bénin.
Alors qu'en Grande-Bretagne et en Allemagne , la grande majorité en avait été acquise dès cette dispersion par ou pour les musées d'ethnographie, en France, ce furent les milieux d'avant-garde (Fauves, Cubistes, puis Surréalistes) qui, beaucoup plus tard et non sous son aspect "classique", s'intéressèrent à cette culture.
 L'exposition "Bronzes et ivoires au royaume de Bénin" ne se tint qu'en 1932 au Musée d'ethnographie du Trocadéro, et il est intéressant d'y relever les noms des organisateurs et des participants français.

 II. Plaque aux guerriers et musiciens. Fin XVI ème s - XVII ème siècle. Bronze
 Le chef qui figure au premier plan porte les attributs de sa dignité ; coiffure et haut collier de perles de corail, colliers en dents de léopard, bracelets et jambières, lance et épée cérémonielle.
Son pagne drapé est maintenu à la ceinture par un masque pendentif.
 Ses deux suivants, légèrement en retrait, tiennent une lance et un bouclier.
Entre eux, deux musiciens, un joueur de trompe traversière et un sonneur de cloche-double, sont représentés en dimensions plus réduites.
L'ensemble témoigne,  d'un souci de perspective à la fois réelle et conventionnelle, par les guerriers en retrait et les musiciens, tous personnages de moindre importance.

 (ne soyez pas offusqués par certains termes qui ne sont plus de mise à l'époque actuelle)

         "Bien que présentée au Musée du Trocadéro (actuel Musée de l'Homme) celui-ci n-y prêtait qu'une seule oeuvre ; la plaque aux guerriers, don consenti à l'occasion de cette exposition, par l'un des directeurs du musée.
Le secrétaire et rédacteur de la préface et du catalogue en était Mr Charles Ratton, l'un des premiers antiquaires, spécialiste érudit d'art nègre qui notait à juste titre "l'art nègre fut d'abord "" l'art sauvage"""".......
 quant aux oeuvres des colonies allemandes ou anglaises on les ignorait presque.
Aussi les participants français à cette exposition étaient-ils au premier chef des galeries d'art ;  Louis Carré (prêt de 25 oeuvres), Charles Ratton (14 oeuvres), Pierre Loeb, André Level,  Ernest Asher... les artistes eux-mêmes, surréalistes surtout, Paul Eluard, Tristan Tzara et André Derain, n'intervenaient que par le prêt d'ouvres isolées.
Ceci pour deux raisons sans doute ; l'une , matérielle, que l'art de Bénin ayant acquis depuis plus de trente ans ses lettres de noblesse, et répertorié très tôt (à Berlin notamment), son cours sur le marché de l'art devenait peu accessible à des artistes en mal de commandes.
La seconde est que ceux-ci étaient certainement moins sensible à un art de cour dont le style"classique" voire académique ou sophistiqué, ne coïncidait guère avec leurs recherches et leur vision esthétique.
                                                                                     à suivre

samedi 21 janvier 2017

L'Art Africain

Premier post d'une série que j'ai l'intention d'approfondir au moins en cours de journée si ce n'est plus.

Epoustouflant !!!

http://fr.africanews.com/2016/06/24/nigeria-l-art-de-la-sculpture-avec-des-cuilleres-de-recuperation/

 http://www.rfi.fr/hebdo/20150102-10-africains-art-contemporain-omar-victor-diop-enwezor-dokolo-shonibare-njami-givon-hazoume-fatmi-sibande-kouoh

 http://www.rfi.fr/afrique/20150712-beaute-congo-art-congolais-creativite-unique-afrique-cartier-fondation

 http://www.fondationcartier.com/#/en/art-contemporain/26/exhibitions/294/all-the-exhibitions/1789/beaute-congo-1926-2015-congo-kitoko/

Je me disais bien aussi    !!!
 il y a déjà plusieurs années que j'ai découvert ces petits oiseaux qui décorent mon jardin.
Faits avec du fer de récupération au Zimbabwé dans des bidons, cela vaut les cuillères de récup.




au moins ceux-là ne migrent pas!!




http://www.arrosoir-et-persil.fr/








 et restent stoïques sous le gel, à l'abri du palmier.


http://www.africanimportart.com/ShonaSculpture.aspx

 http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/lafrique-des-routes-36991/

 http://www.lesoleil.sn/actualites/item/62416-bifaces-vases-ceramique-forteresses-transformation-de-l-or-la-faleme-revele-ses-secrets-vieux-de-plus-de-300-000-ans.html

vendredi 20 janvier 2017

Cadences

 Même lieu, même date, encore de quoi s'interroger,  rêver peut-être ?   quoique je ne puisse vous répercuter les sons..



 pour celle-ci, j'ai "loupé" les fourmis : Peter Kogler..
On a pas toujours la patience d'attendre, mais je préfère les fourmis aux souris;
 pour vous donner une idée du mouvement.

 https://www.youtube.com/watch?v=DJG4HJ4Nw7A

                                                                              Photos Isarde


assez mal à l'aise dans cette salle plongée dans l'obsurité


https://www.youtube.com/watch?v=qub_AeC032Q

  https://www.youtube.com/watch?v=nsr0OPZUaMk

 plus surprenant encore: j'ai réussi à "attraper" cette jeune femme qui dérivait sur son piano avant qu'elle ne disparaisse de l'écran.





Pour Evangelica Kroniati : Antidote


https://www.youtube.com/watch?v=CV2KXAYSHio

 https://www.youtube.com/watch?v=jN2TNoNrfr4

 Impressionnant cet accrochage, j'ai pensé que c'était Dark Vador qui avait suspendu son costume..


Restons dans les tissus  avec ce boro, couverture de futon digne des plus beaux "patchworks" de l'ouest Américain.


 Peut-être faut-il retoucher terre, un coup d'oeil par les fenêtres nous replongera dans la réalité quotidienne.


et se tourner vers la Capitale :

 http://france.fr/fr/agenda/art-paris-art-fair-grand-palais-paris-0

jeudi 19 janvier 2017

Nature et Géométrie

 Qu'avez-vous pensé quand je vous ai proposé cette sphère ? banal ?facile ? 


                                                                        Photo Isarde
 c'est beaucoup  plus que cela.

Olivier Michelon nous donne les clés  pour comprendre cette oeuvre.


"Influencé par Rousseau, Friedrich Fröbel (1782-1852) concoit au début du XIXème siècle un projet pédagogique inédit.
Basées sur le jeu et la reconnaissance visuelle, les activités proposées dans le jardin d'enfants (Kinder-garten) dont il est l'initiateur visent à une compréhension du monde par des formes manipulables.
A travers des combinaisons géométriques simples, la méthode de Fröbel ressemble à un manuel de l'abstraction à venir.
Avant le "traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône" de Paul Cézanne, il y a eu les "cylindres, sphères et cubes" de Fröbel.
C'est avec ces éléments que la génération de Piet Mondrian et Vassily Kandinsky a saisi son environnement.
Fröbel est tombé dans un oubli relatif, mais sa méthode est un des socles de nos outils d'appréhension du monde.
Aurélien Froment s'est emparé de la méthode de Fröbel pour concevoir une exposition dans laquelle le pédagogue est autant un sujet qu'un acteur.
Fröbel est "Fröbelé" traduit par ses outils.
C'est à partir de ceux-ci que l'artiste compose ses photographies  et recrée des objets pour introduire l'oeuvre du pédagogue.
Les images photographiques de Froment sont autant de compositions que des représentations.
Dans ce gigantesque jardin d'enfants, joué à l'échelle d'une nef, le visiteur déambule visuellement et physiquement.

 Observez bien cette toile ce ne sont pas des meules de foin mais des rhombicuboctaèdres
      Relais visuels, les photographies forment une grille de lecture que l'on peut poser sur l'ensemble de l'exposition et du bâtiment.
Dans cette présentation sont intégrées des oeuvres de Raphaël Zarka, mais également une peinture de Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819) représentant "Cicéron découvrant le tombeau de d'Archimède".






Sur son tombeau, le scientifique grec (287 av J C -212 av J C) aurait demandé bien avant Fröbel que soit gravée une sphère inscrite dans un cylindre.
Parmi d'autres inventions, Archimède est le découvreur de la vis sans fin, une forme que l'on retrouve dans les "Cénotaphes". que lui a dédiés Raphaël Zarka à partir d'une cheminée Tudor du XVI ème siècle.
 A Archimède l'on doit aussi la première découverte du rhombicoctaèdre, ce volume géométrique qui obsède l'oeuvre de Zarka et dont l'on trouve deux occurences ici.
Les deux grands volumes de bètons et de bois, intitulés "Les récifs", sont des sculptures recueillies.
Abandonnés au bord d'une nationale, ils ont été partiellement restaurés et consolidés par l'artiste.
D'abord inconnus dans leurs usages, ces rhombicuboctaèdres, se sont révélés être des récifs artificiels, une géométrie propre à recréer la nature.




                                   Exposition de poche





 "Théatre de poche d'Auréilen Froment est inspiré des prouesses du magicien Arthur Lloyd, un prestidigitateur de l'entre-deux guerres, dont le numéro consistait à exhiber à la demande toute sorte de documents imprimés.
Lloyd jouait avec les images, mis aussi avec la mémoire.
Il gardait en tête la classification d'un répertoire de plusieurs milliers de documents qui tenaient dans les poches de sa robe.
Ici, un homme manipule une série de cartes face aux spectateurs.
Il positionne des reproductions sur un écran transparent entre lui et nous.
Inspirée de l'interface de Steven Spielberg "Minority Report" (2002), l'action rappelle les balayages d'images que nous réalisons quotidiennement sur nos écrans tactiles.
Froment a réalisé son oeuvre en 2007, l'année de la commercialisation de l'iphone et plusieurs mois avant celle de l'ipad.
Mais l'ouvre trouve ses sources dans un temps bien plus long.
Au XVII ème siècle, Cassiano et Carlo Antonio de Pozzo sous le nom de "Museo cartaceo" (ou musée de papier) une collection de plusieurs milliers de feuillets, un recueil d'images destiné à rendre visible le savoir des hommes.
Au fur et à mesure du film, le magicien s'entoure d'un monde d'images, un aquarium iconographique où se congugent associations et récits à la manière d'un film en plans fixes ou d'une exposition".




                                                                      
                                                                      à suivre

 
 http://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-18e-siecle/pierre-hende-valenciennes.html
 

mercredi 18 janvier 2017

Récitts de voyage

Bienheureuse de vous retrouver ce matin après les coupures d'électricité d'hier soir ; malheureusement l'ordi était allumé et je craignais bien que ce yoyo, "ouvert, éteint " "jour, nuit" comme dans le film des Visiteurs,  ne le mette à mal.

 Reprenons les choses à zéro et à l'aide des textes d'Olivier Froment parcourons à nouveau  le Musée imaginé, d'une façon moins ludique.

" A l'origine, les récits de voyage étaient ce que l'on ramenait faute d'autre chose.
A la fin du XVI ème siècle, dans "Histoire d'un voyage fait en la terre de Brésil",
 l'explorateur Jean de Léry regrette que son perroquet ait été mangé par les marins lors de son retour.
 "Rhombus Sectus" de Zarka et "The Apse, the Bell and the Antelope" de Froment sont des récits de voyage.
Le premier film prend pour sujet la Bibliothèque nationale du Belarus à Minsk, une construction monumentale héritière accidentelle de l'architedture moderne et le plus grand rhombicuboctaèdre jamais construit.

                       mes captations d'écran lors du film de Zarka


"Dans son film, Zarka filme le bâtiment mais surtout sa présence massive et étrange.
Il est posé dans le paysage mais sans certitude de pérennité ou de datation exacte.

Le second film a pour sujet une autre architecture, celle conçue par Paolo Soleri )à partir de la fin des années 1960 dans le désert de l'Arizona.
Le projet est celui d'une cité réconciliée avec la nature.

 La ville est ici racontée par une de ses principaux habitants et constructeur : Roger Tomalty.
Malgré le recours à l'image, la ville est davantage décrite qu'elle n'est montrée" 






                                          Conversations

 " Le cabinet d'amateur est un genre pictural qui s'épanouit au début du XVII ème siècle.
Un des plus célèbres est l'Allégorie de la vue réalisée par Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel, conservée au Musée du Prado (Madrid).
Dans ces tableaux, les artistes s'approprient les oeuvres d'autres en les peignant dans des intérieurs  savamment agencés, des galeries imaginaires ou des lieux d'étude.
Parfois même, les oeuvres originales sont modifiées pour répondre à l'agencement.

                                                      Allégorie de la vue. Prado.

 Le changement d'échelle, le passage d'un format à un autre, de la toile à la miniature, de la sculpture à la peinture, s'accompagnent de bouleversements plus substantiels.
Certaines oeuvres peuvent aussi être inventées pour être insérées dans de véritables conversations entre les pièces conservées..
Froment et Zarka situent tous deux leurs travaux dans un après.
Ils reprennent des formes déjà existantes, prolongent des histoires.

Cette salle noue par une série de panneaux, de volumes et de transparences, un dialogue entre deux lieux, deux répertoires de forme et de vie: le monastère bénédictin de Monte Oliveto (Toscane) et le site d'Arcosanti  (Arizona).


                                                                                                Photos Isarde


 Du premier lieu, Raphaël Zarka a "emprunté" les panneaux décoratifs insérés au début du XVI ème siècle par Signorelli et Sodoma pour rythmer la fresque de la vie de Saint Benoît.
Habituellement réléguées dans la partie inférieure du cycle, ces compositions géométriques, véritable répertoire de figures abstraites, sont reprises par Raphaël Zarka et accrochées à hauteur de tableau.
 Ces grands dessins, qui évoquent dans leur technique aussi bien les gouaches découpées de Henri Matisse que la marqueterie, respectent la taille originale du chef-d'oeuvre renaissant.
La vingtaine de planches s'apprécient indépendamment mais également comme panneaux ornementaux d'une salle où sont disposées par Froment des photographies et des maquettes de deux des principales structures construites à Arcosanti.

                                                                                 à Suivre        
 
           
http://affresco.canalblog.com/archives/2006/09/13/2670540.html         https://en.wikipedia.org/wiki/Arcosanti                                                            


mardi 17 janvier 2017

Musée Imaginé

Voilà bien la manifestation parfaite de l'art sous toutes ses formes et l'on peut prendre plaisir, plus ou moins, d'ailleurs, sans préjugé, pour telle ou telle forme artistique, chacune procéde d'une intention à respecter.
 Ce jour-là emportée par un certain état d'esprit,  je me suis plongée avec délices dans cette architecture d'un Musée imaginé où j'ai voulu davantage mettre en évidence une atmosphère plus qu'un intérêt précis à l'égard d' une oeuvre plutôt qu'une autre.
 Exercise salutaire quelques semaines plus tard, pour retrouver le panneau explicatif qui s'applique à l'oeuvre présentée devant laquelle je peux passer pour n'en saisir que ce qu'elle me raconte et revenir plus tard à son auteur.
L'ampleur de l'architecture, écrin passagé, incite aussi à lui trouver sa place ;
cette perception est donc tout à fait personnelle et peut différer d'un spectateur à un autre et je crois bien que cette proposition  a trouvé une réponse.


Ces Soleri Windbells me ramenaient dans nos montagnes au son des clarines des alpages..


        Quand un reflet leur fait investir un cadre qui ne leur est pas destiné

                      Je serais presque tentée d'en rester là pour aujourd'ui
et laisser vagabonder votre imagination.

Une autre, ces briques fondatrices !  Atribuez leur toutes leurs fonctions, de la

 brique crue à la brique cuite,  ciment de temps de cultures !!