C'est une autre recherche sur le terrain que j'effectue, en joignant l'utile à l'agréable: et c'est un vrai challenge, mais, généralement, l'obstination paye.
Cette carrière sans doute de porphyre que je cherche à la suite de sa mention dans des textes, n'est connue d'aucuns "anciens " du pays.
En route donc pour des pentes boueuses et glissantes.
Je m'accroche à des fantômes de buis...très pacifiques...
Il y a des maneuvres militaires dans le secteur et c'est toujours impressionnant d'entendre un hélicoptère vous arriver dessus, je l'ai quand même photographié quand il s'éloignait entre deux branches.
Pas de cueillette de champignons cette fois et je ne me suis intéressée que visuellement à ces grandes soucoupes jaunes dont j'ignore la nature.
Les roussillous pourront pousser en paix.
Il y a toujours de beaux contre-jours à saisir :
La nature, elle aussi, commence à se parer pour Noël : un petit houx...
et un vrai houx
Cette écorce dessine un joli tableau de nature morte :
Partie sous un grand ciel bleu, le retour a vu arriver les nuages.
Il sera difficile d'aller cueillir ce gui !!!!
Ce sont ces feuillus qui ont poussé au milieu des épiceas et qui se sont hissés pour trouver la lumière ; épargnés par les coupes, on compte sur eux pour repeupler le terrain.
Préférez-vous cette photo ?
Sur la rive opposée les flots de Fontestorbes :
Quelques feuilles encore : de plus en plus parsemées.
Leur disparition me facilitera la tâche mais ce sera moins joli !!!
jeudi 17 novembre 2016
mercredi 16 novembre 2016
Les cuirasses de luxe
http://www.musee-armee.fr/collections/base-de-donnees-des-collections/objet/larmure-du-dauphin-attribuee-au-futur-henri-ii-1519-1559.html?tx_mdaobjects_object%5BidContentPortfolio%5D=353&cHash=640a4eef04ed5d4e9ce73be009643097
http://www.musee-armee.fr/collections/base-de-donnees-des-collections/objet/larmure-aux-lions-attribuee-a-francois-ier-1494-1547.html?tx_mdaobjects_object%5BidContentPortfolio%5D=353&cHash=3ec1e8116a6ddfd81b58e04eca00a4e0
Les Entrées solennelles des souverains dans la capitale étaient toujours des événements marquants et l'on peut souligner que la corporation des orfèvres était toujours du cortège royal.
Si j'évoque une fois de plus cette cérémonie, c'est pour confirmer aussi qu'elles étaient l'occasion de présents fastueux.
http://www.cathedrale-reims.culture.fr/HTML/Ill-54p01824.html
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/bouclier-de-parement-du-roi-charles-ix
Toile de Alessandro Feio (Palazzo Vecchio)
Je n'avais en tête que la faience quand j'ai visité le Musée de la Renaissance à Ecouen
http://www.musee-armee.fr/collections/base-de-donnees-des-collections/objet/larmure-aux-lions-attribuee-a-francois-ier-1494-1547.html?tx_mdaobjects_object%5BidContentPortfolio%5D=353&cHash=3ec1e8116a6ddfd81b58e04eca00a4e0
Les Entrées solennelles des souverains dans la capitale étaient toujours des événements marquants et l'on peut souligner que la corporation des orfèvres était toujours du cortège royal.
Si j'évoque une fois de plus cette cérémonie, c'est pour confirmer aussi qu'elles étaient l'occasion de présents fastueux.
" Le monument incomparable dont Henri II enrichit la cathédrale de Reims et qui représentait le Saint Sépulcre : le groupe,"vrai chef-d'oeuvre d'orfévrerie" comme l'appelle Gilles Corrozet, que la municipalité parisienne donna à ce roi, lors de son Entrée solennelle dans la capitale ;
http://www.cathedrale-reims.culture.fr/HTML/Ill-54p01824.html
l'admirable présent offert à Charles IX par cette même municipalité, ainsi que le buffet que reçut Elizabeth d'Autriche, ouvrages hors de pair, exécutés par Robert Bourgonnière, Jean Delvaux et Jacques Even, tous trois orfèvres parisiens, ont leur place marquée parmi les merveilles de l'orfévrerie de tous les pays et de tous les temps.
Le bouclier, le casque et la cuirasse de Charles IX, chefs-d'oeuvre d'exécution, ciselés dans un or splendide et pur, recouverts d'émaux d'un éclat et d'une coloration sans pareils rappellent les" harnois" féeriques de ces paladins dont les romans du Moyen Age vantent les fabuleux exploits.
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/bouclier-de-parement-du-roi-charles-ix
"Tous les récits, tous les "Romans" de cette obscure époque, nous montrent en effet, les rois et les reines rivalisant de zèle, apportant une sorte de fièvre à la confection de ces belles argenteries.
Dans le Roman du Chevalier au cygne, à peine le reine Matabrune a-t-elle pu s'emparer des chaînes qui ornaient le col de ses petits fils :
Ung orfèvre manda qui estoit boin ouvrier ;
Les vj kaines li vot isn ielement baillier
Et il dist : "Allez-moy une coupe forgier
Et le me raportés, puis ares vo loyer"
Dans Floire et Blanceflor (vers 430 et suivants"), c'est contre une coupe en or que l'héroine du roman est cédée à des marchands :
... Une chière coupe d'or
Qui fut emblée du trésor
Au riche emperéour de Rome
Et la description de cette coupe tient près de 70 vers.
Puis, quand il s'agit d'élever un tombeau à Blanceflor (vers 538 et suivants), on mande :
.....Maçons vaillans
Et boins orfèvres bien sachans
Faire leur fait un tel tombel,
Nus homes de char ne vit si bel
La tombe fu moult bien ovrée,
D'or et d'argent ert neellée.
...................................................................................................
Les admirables pièces qui portent la signature de Briot : les médaillons emblématiques, destinés aux héros de l'entrevue de Bayonne et dont le dessin nous a été conservé.
Cette entrevue de Bayonne, entre Catherine de Médicis et le duc d'Albe représentant Philippe II d'Espagne outre ces médailles a donné lieu au tissage d'une tapisserie en 1565.
....................................................................................................enfin ces mille bijoux charmants dont les princesses et les grandes dames, la reine Marguerite (la reine Margot) en tête aimaient à se parer , et auxquelles elles ne renoncaient même pas dans leurs plus grandes afflictions, les chargeant de "testes de mort, os mis en croix, lacqs mortuaires, larmes etc" suivant l'expression famillière de Brantôme, tous ces prodiges d'un gout raffiné et d'une exécution parfaite disent assez que, durant tout le XVI ème siècle, l'orfèvrerie française demeura la première orfèvrerie du monde.
les deux exemples ci-contre sont toutefois des bijoux de deuil anglais
Nous passons là, de l'orfèvrerie à la joaillerie, mais à la Renaissance, les arts décoratifs et la joaillerie étaient très proches; l'habitude s'était répandue pour le peintres et les sculpteurs et surtout ces derniers, de faire leur apprentissage dans les ateliers des orfèvres en vue d'y acquérir une plus grande habileté technique et un raffinement dans l'exécution.
Toile de Alessandro Feio (Palazzo Vecchio)
Je n'avais en tête que la faience quand j'ai visité le Musée de la Renaissance à Ecouen
http://musee-renaissance.fr/objet/coupe-commemorative-de-la-prise-de-verone
Par contre j'ai été emballée par le Landeszeughaus à Graz
https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g190432-d535009-Reviews-Landeszeughaus-Graz_Styria.html#photos;geo=190432&detail=535009&ff=153978105&albumViewMode=hero&albumid=101&baseMediaId=153978105&thumbnailMinWidth=50&cnt=30&offset=-1&filter=7
Par contre j'ai été emballée par le Landeszeughaus à Graz
https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g190432-d535009-Reviews-Landeszeughaus-Graz_Styria.html#photos;geo=190432&detail=535009&ff=153978105&albumViewMode=hero&albumid=101&baseMediaId=153978105&thumbnailMinWidth=50&cnt=30&offset=-1&filter=7
mardi 15 novembre 2016
Benvenuto Cellini
Je pourrais un peu accélérer et passer à François 1er avec un rappel pour Louis XII, puisque je peux vous communiquer le dessin de son entrée à Paris, où la corporation des orfèvres est mise à l'honneur en portant son dais.
Lors de cette Entrée solennelle c'est aussi une médaille en or qui lui fut offerte, fondue par le Français Papillon
Ce roi réduit le pods et la dimension des piéces d'orfévrerie lors des Edits de 1506 et 1510, détournés par les grands seigneurs qui vont alors se fournir à l'étranger; cela dans la continuité de Louis XI qui avait autre chose à faire contrairement aux seigneurs de son époque dont Charles le Téméraire.
Le choses changent peu sous François 1er; je passe, bien à regret, sur la longue liste nominative de ses orfèvres français attitrés pour citer un atelier situé au petit Nesle colonie de fondeurs et ciseleurs commandés par Benvenuto Cellini ;
"De tous ces artistes, un seul vraiment célèbre, vraiment choyé, avec cela homme de grand talent et d'audace peu commune, ne doutant de rien et de lui moins encore que du reste, Benvenuto Cellini, aurait pu exercer sur l'art français une influence plus ou moins décisive.
Mais Cellini ne demeura que cinq ans à Paris, et, pendant ce temps s'occupa beaucoup plus de statuaire que d'orfévrerie
La salière en argent ciselé et doré du trésor de Vienne nous donne un aperçu de cette maîtrise ainsi que la coupe en argent repoussé.
Vous pouvez retrouver cette coupe en couleur sur de nombreux sites sur le Web
Comme il l'est mentionné plus-haut, Cellini s'occupa plus de statuaire que d'orfévrerie mais nous ne boudons pas notre plaisir avec cette Diane superbe :
Son Persée est de toute beauté :
http://drawpaintprint.tumblr.com/post/81858156197/benvenuto-cellini-perseus-1545-54-bronze-height
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Nesle
Lors de cette Entrée solennelle c'est aussi une médaille en or qui lui fut offerte, fondue par le Français Papillon
Ce roi réduit le pods et la dimension des piéces d'orfévrerie lors des Edits de 1506 et 1510, détournés par les grands seigneurs qui vont alors se fournir à l'étranger; cela dans la continuité de Louis XI qui avait autre chose à faire contrairement aux seigneurs de son époque dont Charles le Téméraire.
Le choses changent peu sous François 1er; je passe, bien à regret, sur la longue liste nominative de ses orfèvres français attitrés pour citer un atelier situé au petit Nesle colonie de fondeurs et ciseleurs commandés par Benvenuto Cellini ;
"De tous ces artistes, un seul vraiment célèbre, vraiment choyé, avec cela homme de grand talent et d'audace peu commune, ne doutant de rien et de lui moins encore que du reste, Benvenuto Cellini, aurait pu exercer sur l'art français une influence plus ou moins décisive.
Mais Cellini ne demeura que cinq ans à Paris, et, pendant ce temps s'occupa beaucoup plus de statuaire que d'orfévrerie
La salière en argent ciselé et doré du trésor de Vienne nous donne un aperçu de cette maîtrise ainsi que la coupe en argent repoussé.
Vous pouvez retrouver cette coupe en couleur sur de nombreux sites sur le Web
Comme il l'est mentionné plus-haut, Cellini s'occupa plus de statuaire que d'orfévrerie mais nous ne boudons pas notre plaisir avec cette Diane superbe :
Son Persée est de toute beauté :
http://drawpaintprint.tumblr.com/post/81858156197/benvenuto-cellini-perseus-1545-54-bronze-height
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Nesle
lundi 14 novembre 2016
orfévrerire magique
Je ne pensais pas que les nefs de la collection Oetker m'entraîneraient dans un sujet aussi vaste que celui de l'orfévrerie et je ne suis encore "calée " que sur les XIV et XV èmes siécles !!!!
Comme je vous le faisais remarquer, ces marques de prestige sont liées à l'histoire de ceux qui les ont possédés, et voilà une fantastisque perspective de recherches historiques .... et je n'en sors pas !
Quelques oeuvres encore de cette époque, la Corne maudite à boire dite d'Oldenbourg en argent émaillé et doré dont voici le dessin :
L'histoire est surprenante ;
http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/coup_de_coeur_enchere/280509_corne.html
Je voudrais revenir sur cet épisode de la guerre de Cent Ans et remarquer avec étonnement ce qui suit :
" Il ne paraît pas que les guerres incessantes qui marquèrent presque toute la durée du règne de Charles VII aient permis à ce prince de reconstituer, même en partie, le trèsor royal si fâcheusement dilapidé .
(pour rappel appropriation du Rossel d'or et autres par la famille d'Isabeau de Bavière à la suite de la folie de Charles VI)
La vie nomade à laquelle les grands seigneurs furent condamnée par les luttes continuelles que nécessita la conquête du royaume de France sur les Anglais ne dut point non plus les porter à réunir dans leurs châteaux, hôtels et manoirs, où ils ne résidaient guère, des collections d'orfévrerie qui pouvaient se trouver à la merci du'un retour offensif, effectué par un ennemi toujours vaincu, mais toutours menaçant.
https://www.herodote.net/25_fevrier_1429-evenement-14290225.php
Par contre, les seigneurs et le roi lui-même firent, au cours de cette longue campagne, qui dura près de quarante ans (1422-1461) un singulier étalage d'orfèvrerie sur leurs personnes.
Suivant une expression du temps, ils semblaient "parés comme des chasses".
Racontant l'entrée triomphale de Charles VII à Rouen le 10 novembre 1449 la Chronique de Tournai dit
" Auprès du Roy estoit le comte de Saint Pol, armé au blancq, dessupz ung cheval enharnesquié de noir satin, semé de orfaverie, et ses pages le sievans en paraulx habillemens, vestus de vermeil satin, leurs man(h) ces couvertes de blance orfaverie, iceulx portant ses harnas et habillemens de cief couvers de fin or, de diverse oevre de orfaverie et orneéz ede plumes de ostrices de pluiseurs coulleurs."
Plus loin, à propos de son Entrée à Caen, qui eut lieu l'année suivante, la même Chronique ajoute :
" En ceste entrée furent et estoient tous les dessusdits seigneurs ricement et seignereudement habilliés, tant eulx, comme leurs chevaulx, tant de coie comme de orfaverie, pières précieuses et aultres ricesses dont ci n'est fait mention pour cause de briefté "
Recueil des Chroniques de Flandre. t,III p 443 et 457
Ajoutons que l'auteur anonyme de cette curieuse chronique n'exagère rien.
Jean Chartier nous apprend, en effet, qu'à cette époque, le comte de Saint Pol dont il vient d'être question "avoit un chanfrain à son cheval d'armes, prisé trente mille escuz"
Chronique de Charles VII, t II p, 176.
Faut-il dire que sous ce rapport, les dames tenaient à n'être pas inférieures à leurs maris ?
Le même Chartier nous montre à la date du 25 juin 1436, la reine de France, "au matin vestue d'une robbe de velloux pers, toute verte d'orfaverie à grans feuillages, qui estoient moult belles et moult riches "
Ibid, t. er p. 231
A la cour de Philippe le Bon, on était tout aussi luxueux.
Olivier de Marche, en ses Mémoires nous montre
"Jehan , Monsieur de Clèves et son mignon Jacques de Lalain"..." fort en point d'orfaverie et de campanes."
Lorsque le bâtard de Bourgogne alla faire "des armes" en Angleterre, il emmena avec lui douze chevaux "couverts les uns de drap d'or, les autres d'orfaverie".
Olivier de la Marche: Mem relatives à l'hist de France t.VIII p 93 et T . IX p 107.
Enfin, il n'était pas jusqu'aux simples hommes d'armes et aux archers, enrichis par le pillage de l'ennemi qui ne se distinguassent par un déploiement inconnu jusque- là d'affiquets, d'enseignes et de plaques ciselées, que Jean de Troye dans sa Chronique scandaleuse, compare plaisamment à des "tranchouers d'argent".
On voit que l'auteur du "Roman de Jehan de Paris" reste dans les bornes de l'exacte réalité quand, dépeignant le cortège de son héros, il écrit;
"Tantost arrivèrent six clérons moult bien empoint qui sonnoient si mélodieusement que c'estoit une belle chose à ouyr ; puis venoit un homme d'armes sur un grand coursier bardé saillant qui portoit l'enseigne et après luy venoit deux mille archiers bien empoint et avoient tous des hocquetons d'orfaverie qui reluisoient contre le soleil qui fort beau estoit."
C'est à propos de ces guerriers si somptueusement harnachés que Philippe de Comines devait inventer ce joli néologisme , orfaverisé, qui s'applique aux archers d'ordonnance du roi, conduits par Poncet de Rivière.
(Mem, liv.1er chap III ).
On peut donc présumer hautement de ces exhibitions d'argenterie que les orfèvres attitrés de Charles VII, Lubin de Queux établi à Chinon: Chenu, orfèvre à Bourges ; Guillaume Chanson orfèvre parisien, élevé par ce prince à la dignité de valet de chambre ; André Mignon qui fut garde de l'orfèvrerie en 1433, 1438,1443,1445 et 1446 ; Renault Pijart, qui appartenait à une des plus anciennes familles d'orfèvres parisiens; Guillaume Barbedor et quelques autres encore s'occupèrent plus de lui fournir des joyaux et des bijoux que des orfèvreries de service ou de décoration.
Pour terminer, à titre d'exemple, voici le dessin du casque de Charles le Téméraire en orfèvrerie rehaussée de perles et de pierres précieuses d'après un dessin conservé à la bibliothèque de l'Arsenal.
Sa reconstitution conservée au Château de Grandson
http://www.chateau-grandson.ch/butin.html
Comme je vous le faisais remarquer, ces marques de prestige sont liées à l'histoire de ceux qui les ont possédés, et voilà une fantastisque perspective de recherches historiques .... et je n'en sors pas !
Quelques oeuvres encore de cette époque, la Corne maudite à boire dite d'Oldenbourg en argent émaillé et doré dont voici le dessin :
http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/coup_de_coeur_enchere/280509_corne.html
Je voudrais revenir sur cet épisode de la guerre de Cent Ans et remarquer avec étonnement ce qui suit :
" Il ne paraît pas que les guerres incessantes qui marquèrent presque toute la durée du règne de Charles VII aient permis à ce prince de reconstituer, même en partie, le trèsor royal si fâcheusement dilapidé .
(pour rappel appropriation du Rossel d'or et autres par la famille d'Isabeau de Bavière à la suite de la folie de Charles VI)
La vie nomade à laquelle les grands seigneurs furent condamnée par les luttes continuelles que nécessita la conquête du royaume de France sur les Anglais ne dut point non plus les porter à réunir dans leurs châteaux, hôtels et manoirs, où ils ne résidaient guère, des collections d'orfévrerie qui pouvaient se trouver à la merci du'un retour offensif, effectué par un ennemi toujours vaincu, mais toutours menaçant.
https://www.herodote.net/25_fevrier_1429-evenement-14290225.php
Par contre, les seigneurs et le roi lui-même firent, au cours de cette longue campagne, qui dura près de quarante ans (1422-1461) un singulier étalage d'orfèvrerie sur leurs personnes.
Suivant une expression du temps, ils semblaient "parés comme des chasses".
Racontant l'entrée triomphale de Charles VII à Rouen le 10 novembre 1449 la Chronique de Tournai dit
" Auprès du Roy estoit le comte de Saint Pol, armé au blancq, dessupz ung cheval enharnesquié de noir satin, semé de orfaverie, et ses pages le sievans en paraulx habillemens, vestus de vermeil satin, leurs man(h) ces couvertes de blance orfaverie, iceulx portant ses harnas et habillemens de cief couvers de fin or, de diverse oevre de orfaverie et orneéz ede plumes de ostrices de pluiseurs coulleurs."
Plus loin, à propos de son Entrée à Caen, qui eut lieu l'année suivante, la même Chronique ajoute :
" En ceste entrée furent et estoient tous les dessusdits seigneurs ricement et seignereudement habilliés, tant eulx, comme leurs chevaulx, tant de coie comme de orfaverie, pières précieuses et aultres ricesses dont ci n'est fait mention pour cause de briefté "
Recueil des Chroniques de Flandre. t,III p 443 et 457
Ajoutons que l'auteur anonyme de cette curieuse chronique n'exagère rien.
Jean Chartier nous apprend, en effet, qu'à cette époque, le comte de Saint Pol dont il vient d'être question "avoit un chanfrain à son cheval d'armes, prisé trente mille escuz"
Chronique de Charles VII, t II p, 176.
Faut-il dire que sous ce rapport, les dames tenaient à n'être pas inférieures à leurs maris ?
Le même Chartier nous montre à la date du 25 juin 1436, la reine de France, "au matin vestue d'une robbe de velloux pers, toute verte d'orfaverie à grans feuillages, qui estoient moult belles et moult riches "
Ibid, t. er p. 231
A la cour de Philippe le Bon, on était tout aussi luxueux.
Olivier de Marche, en ses Mémoires nous montre
"Jehan , Monsieur de Clèves et son mignon Jacques de Lalain"..." fort en point d'orfaverie et de campanes."
Lorsque le bâtard de Bourgogne alla faire "des armes" en Angleterre, il emmena avec lui douze chevaux "couverts les uns de drap d'or, les autres d'orfaverie".
Olivier de la Marche: Mem relatives à l'hist de France t.VIII p 93 et T . IX p 107.
Enfin, il n'était pas jusqu'aux simples hommes d'armes et aux archers, enrichis par le pillage de l'ennemi qui ne se distinguassent par un déploiement inconnu jusque- là d'affiquets, d'enseignes et de plaques ciselées, que Jean de Troye dans sa Chronique scandaleuse, compare plaisamment à des "tranchouers d'argent".
On voit que l'auteur du "Roman de Jehan de Paris" reste dans les bornes de l'exacte réalité quand, dépeignant le cortège de son héros, il écrit;
"Tantost arrivèrent six clérons moult bien empoint qui sonnoient si mélodieusement que c'estoit une belle chose à ouyr ; puis venoit un homme d'armes sur un grand coursier bardé saillant qui portoit l'enseigne et après luy venoit deux mille archiers bien empoint et avoient tous des hocquetons d'orfaverie qui reluisoient contre le soleil qui fort beau estoit."
C'est à propos de ces guerriers si somptueusement harnachés que Philippe de Comines devait inventer ce joli néologisme , orfaverisé, qui s'applique aux archers d'ordonnance du roi, conduits par Poncet de Rivière.
(Mem, liv.1er chap III ).
On peut donc présumer hautement de ces exhibitions d'argenterie que les orfèvres attitrés de Charles VII, Lubin de Queux établi à Chinon: Chenu, orfèvre à Bourges ; Guillaume Chanson orfèvre parisien, élevé par ce prince à la dignité de valet de chambre ; André Mignon qui fut garde de l'orfèvrerie en 1433, 1438,1443,1445 et 1446 ; Renault Pijart, qui appartenait à une des plus anciennes familles d'orfèvres parisiens; Guillaume Barbedor et quelques autres encore s'occupèrent plus de lui fournir des joyaux et des bijoux que des orfèvreries de service ou de décoration.
Pour terminer, à titre d'exemple, voici le dessin du casque de Charles le Téméraire en orfèvrerie rehaussée de perles et de pierres précieuses d'après un dessin conservé à la bibliothèque de l'Arsenal.
Sa reconstitution conservée au Château de Grandson
http://www.chateau-grandson.ch/butin.html
samedi 12 novembre 2016
et la suite
Avant de partir il y avait un bel éclairage sur mes cyclamens, je suis souvent déçue de mes photos de cette élégante plante ; mais la pluie de la veille les habillait encore de goutelettes.
De part et d'autre de l'escalier qui descend au jardin, leur couleur diffère.
Je m'y suis reprise à plusieurs fois pour les dernières roses jaunes, sans arriver toutefois à être vraiment satisfaite du résultat.
Mais nous ne sommes pas partis pour une visite du jardin ; admirons plutôt les fleurs toutes simples dans la nature:
Elles se font rares et sont remplacées par quelques baies ... qui ne sont pas comestibles
non plus que cette amanite naissante.
ce pauvre papillon étai bien "mité"
c'était bien le seul insecte rencontré.
Vaste perspective qui me laisse toute latitude de choisir mon trajet,
et de croquer quelques contre - jours où le soleil donne quelques reliefs à des banalités, comme ces feuilles de ronce.
ou bien ces lierres toujours prêts à se servir des autres comme support...
Malgré, hier soir, un superbe lever de lune, le beau temps ne sera pas au rendez-vous aujourd'hui et je crains bien de ne pouvoir admirer la "super lune" de lundi soir, demain...
encore un roussillous qui est le nom local du lactaire délicieux.
De part et d'autre de l'escalier qui descend au jardin, leur couleur diffère.
Je m'y suis reprise à plusieurs fois pour les dernières roses jaunes, sans arriver toutefois à être vraiment satisfaite du résultat.
Mais nous ne sommes pas partis pour une visite du jardin ; admirons plutôt les fleurs toutes simples dans la nature:
Elles se font rares et sont remplacées par quelques baies ... qui ne sont pas comestibles
non plus que cette amanite naissante.
ce pauvre papillon étai bien "mité"
c'était bien le seul insecte rencontré.
Vaste perspective qui me laisse toute latitude de choisir mon trajet,
et de croquer quelques contre - jours où le soleil donne quelques reliefs à des banalités, comme ces feuilles de ronce.
ou bien ces lierres toujours prêts à se servir des autres comme support...
Malgré, hier soir, un superbe lever de lune, le beau temps ne sera pas au rendez-vous aujourd'hui et je crains bien de ne pouvoir admirer la "super lune" de lundi soir, demain...
encore un roussillous qui est le nom local du lactaire délicieux.
La balade du jour
Un peu oubliée la neige, il faisait presque chaud aujourd'hui; j'ai failli ne pas partir en réalisant tout à coup que c'était jour de chasse.
Après avoir enfilé un beau pull jaune, je me suis décidée ; à une croisée de chemin une jeune femme tout de kaki vêtue m'a rassurée et assuré que la chasse était finie au prix... de quelques chevreuils.
Je pouvais me fondre tranquille dans le paysage.
Un paysage que je connaissais comme ma poche ; après toutes les coupes d'épiceas, il faut me le réapproprier ; ce qui me réjouis quand je retrouve l'inclinaison d'un talus, un arbre particulier bien repéré autrefois.
J'ai fui les tires pour ne pas me retrouver avec autant de boue sous les semelles.
Par-ci , par-là quelques baies rouges colorent ce paysage,
J'ai fait de multiples fois ces photos de fûts dénudés.
Je vais bientôt rentrer dans la forêt, suivre la lisière, moussue et bien m'en a valu car j'ai fait la cueillette du jour; il y en avait tant que je ne les ai pas tous ramassés...
roussillous mais aussi amanites.
J'ai préféré quelques nèfles sauvages pour me désaltérer.
D'autre photos demain, mon omelette m'attend !!!!!
Après avoir enfilé un beau pull jaune, je me suis décidée ; à une croisée de chemin une jeune femme tout de kaki vêtue m'a rassurée et assuré que la chasse était finie au prix... de quelques chevreuils.
Je pouvais me fondre tranquille dans le paysage.
Un paysage que je connaissais comme ma poche ; après toutes les coupes d'épiceas, il faut me le réapproprier ; ce qui me réjouis quand je retrouve l'inclinaison d'un talus, un arbre particulier bien repéré autrefois.
J'ai fui les tires pour ne pas me retrouver avec autant de boue sous les semelles.
Par-ci , par-là quelques baies rouges colorent ce paysage,
J'ai fait de multiples fois ces photos de fûts dénudés.
Je vais bientôt rentrer dans la forêt, suivre la lisière, moussue et bien m'en a valu car j'ai fait la cueillette du jour; il y en avait tant que je ne les ai pas tous ramassés...
roussillous mais aussi amanites.
J'ai préféré quelques nèfles sauvages pour me désaltérer.
D'autre photos demain, mon omelette m'attend !!!!!
Orfévreries célèbres, suite
La recherche de ces biens précieux, m'entraîne toujours un peu plus en arrière mais quand je veux faire l'économie de ces descriptions, j'y renonce, me devant à plus d'intégrité dans le rendu de cette lecture.
Je voulais vous parler de deux joyaux, en premier lieu celui qui se trouve encore à Altoetting en Bavière le Rossel d'or et la Rose de Bâle au Musée de Cluny ..... mais pour cela je reprend ma lecture plus en amont car il y est fait mention de nombre d'orfèvres et je veux en arriver là, vous parler de cette corporation.
Ce que j'avais prévu pour aujourd'hui, le vestiaire somptueux de tous ces rois et reines viendra pour demain ou plus car entre-temps il y a la balade du week-end avec des surprises.
Je voulais vous parler de deux joyaux, en premier lieu celui qui se trouve encore à Altoetting en Bavière le Rossel d'or et la Rose de Bâle au Musée de Cluny ..... mais pour cela je reprend ma lecture plus en amont car il y est fait mention de nombre d'orfèvres et je veux en arriver là, vous parler de cette corporation.
Ce que j'avais prévu pour aujourd'hui, le vestiaire somptueux de tous ces rois et reines viendra pour demain ou plus car entre-temps il y a la balade du week-end avec des surprises.
" On trouvera peut-être que nous nous sommes longuement étendu sur ces orfévreries offertes aux souverains, à leur entrée solennelle ; nous l'avons fait pour deux motifs ; le premier, c'est qu'il nous a semblé que les oeuvres présentées aux princes dans des occasions aussi particulières devaient marquer le point de perfection auquel étaient parvenus l'art et l'industrie locale ; le second, c'est que le désir de plaire au monarque, le besin de se concilier la haute bienveillance, devaient porter les magistrats aussi bien que les artistes à se conformer aux idées en faveur, à s'inspirer de ce qu' alors l'on considérait comme le bon goût et que ces ouvrages par conséquent, nous fournissent un indice certain des évolutions subies par ce bon goût, un spécimen exact des tendances dominantes, au moment où ils furent exécutés.
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Il nous faut donc faire un long retour en arrière et étudier autrement que dans les présents royaux, la production de ce bel art, durant ces deux cent années.
Nous avons dit que les calamités dont furent marqués les commencements du XV ème siècle devinrent finalement funestes aux grandes réunions de chefs-d'oeuvre doublement précieux, dont nous avons passé une rapide revue.
Le trésor de Louis d'Anjou, que nous avons pris pour type d'une collection princière d'orfévrerie, à cette époque, fut absorbé par la conquête du royaume de Sicile.
Celui de Charles V fut entamé par les prêts consentis à l'aventureux Louis d'Anjou, et plus tard mis au pillage par ceux qui s'étaient attribués le gouvernement du royaume.
Il est encore facile de retrouver dans les Inventaires du Louvre , du château de Vincennes, de l'Hotel Saint Pol et de la Bastille St Antoine, dressés de 1418 à 1420, un certain nombre d'objets ayant figuré dans le merveilleux récolement opéré au lendemain de la mort de Charles V.
Mais dès que le malheureux fils de ce prince fut passé de vie à trépas, les Anglais, au nom de Henri VI, n'hésitèrent pas à s'emparer, non seulement de la Couronne mais encore de tous les trésors qui en étaient l'apanage et c'est ainsi que tous les ingénieux et remarquables ouvrages de Jehan de Lille, de Jehan le Braalier, de Guillaume Vandethar, de Jehan de Montreux, de Claux de Fribourg, de Hennequin du Vivier, de Jehan de Fleury, de Pierre Chapelu, de Guillaume Gargoulle, de Jehan de Picquigny, de Pierre des Barres, de vingt autres grands orfèvres et grands artistes de cette période, fournisseurs attitrés deu roi Jean, de Charles V et de Charles VI, furent dérobés dispersés, ou détruits.
De tout cet amas invraisemblable de pièces hors ligne, c'est à peine s'il nous est demeuré quatre ou cinq spécimens.
Une statuette de la Vierge ayant appartenu à Jeanne d'Evreux et que possède le Musée du Louvre
http://aart.online.fr/Jeanne.htm
peut donner une faible idée des merveilles de l'orfévreris française, en ces temps lointains.
La Rose d'or envoyée par le pape Clément V au prince évêque de Bâle aujourd'hui au Musée de Cluny et dont nous donnons ici une reproduction, ainsi qu'une troisième oeuvre plus intéressante encore au dire de M.Labarte (Histoire des Arts industriels au Moyen Age t. II p 53), le Rossel d'or conservé dans l'église d'Altoetting en Bavière sont à peu près tout ce qui nous reste de ce capital.
Le Rossel d'or, ce dernier monument car c'en est un de 58 cm de haut, mérite d'être décrit.
Son étage inférieur, fait en argent doré, représente un portique à jour porté par quatre colonnes, soutenant une plate -forme à laquelle aboutissent deux escaliers latéraux.
Sous le portique, un jeune écuyer tient par la bride un cheval richement harnaché.
Sur la plate-forme, se dresse l'étage supérieur tout en or et qui consiste en une estrade surmontée d'un berceau fait de feuillages et de fleurs.
Ce berceau abrite la Vierge assise entre St Jean Baptiste et saint Jean l'Evangéliste, avec le petit Jésus sur ses genoux.
Le divin enfant offre un anneau à Sainte Catherine ; et au pied de l'estrade, on voit le roi Charles VI à genoux, armé de toute pièces et portant par-dessus ses armes un surcot fleurdelisé.
En face et de l'autre côté de la Vierge un écuyer à genoux tient le haume du roi.
Tous les personnages de cette belle pièce sont exécutés en ronde bosse.
Sa description figure dans un Inventaire manuscrit des joyaux de Charles VI, dressé à la fin de 1405 et appartenant à la Bibliothèque nationale.
Elle fut offerte à ce roi par Isabeau de Bavière, pour le jour de l'an de 1404.
En 1413, elle fut enlevée au trésor Royal par Louis de Bavière, frère de la reine Isabeau et emportée en Allemagne.
Et c'est ainsi qu'après avoir été légué à l'église d'Ingolstadt, le Rossel d'or, passa en 1509 dans l'église d'Altoetting à laquelle il fut cédé.
à suivre
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