mercredi 10 février 2016

Promenade

Il faisait encore beau en fin de semaine dernière, occasion à ne pas manquer  de se lancer sur les chemins.
 Ma  démarche  est inverse ce matin, habituellement, je cherche à illustrer mes propos, aujourd'ui, ce sont mes photos que je veux habiller.
La température était anormalement élevée, une brise légère secouait à peine les châtons de noisetiers.


Aucun bruit non plus, hormis le beuglement d'un troupeau, en contre-bas qui répandait une forte odeur;
pratiquement chaque vache allaitait son veau; alertées par ma présence insistante, elles me fixaient pour évaluer un danger potentiel.
Ce sont de jeunes agriculteurs qui sont les propriétaires de ces animaux, ils ont planté leurs pénates dans l'Aude voisine mais ont conservé ces terrains..
Cela m'a remis en mémoire leurs difficultés actuelles et donné envie de rouvrir le livre  encore à mes côtés de Jean --François Soulet. C'était  l'Age d'Or  des "passeries" Pyrénéennes, quand les accords transfrontaliers abolissaient les frontières pour donner libre cours aux pacages.
Je vous ai déjà fait part de ces coutumes dans un article de l'an passé sans doute sur la Pierre St Martin et la vallée de Roncal, où ces accords sont encore fêtés.
 L'ethnologue autodidacte se double d'une géologue plus autodidacte encore !!, quand on est passionné par toutes ces matières................
Et pourquoi se tourner vers le passé ? le présent est incertain, pour beaucoup, et l'avenir très flou !!!.... alors ! revivons des périodes plus fastes .

...................Entre les Royaumes de France et d'Espagne

Un 22 juillet, au matin. Deux groupes d'hommes se font face sur la pelouse inondée de soleil de la "prade St Jean" au pied du Cirque de Gavarnie.
Parmi eux on reconnait sans peine, avec leurs vastes sombreros,  leurs foulards et leurs vestes de velours, plusieurs Aragonais. Partis de nuit de la vallée de Broto, ils ont, chaussés de leurs seules "abarcas" marché des heures durant, grimpant jusqu'au col des Pierres-de-Saint Martin (aujourd'hui, Boucharo) , pour dévaler ensuite vers le vallon du Pouey-Aspé et y atteindre Gavarnie.
Les voilà face aux, "Toys" , autrement dit aux délégués de la ville de Barèges.
Que cache cette rencontre  quelque peu insolite dans ce cadre austère et grandiose : un combat singulier ? un conciliabule ? 


Pas le moins du monde.
Il s'agit seulement d'une de ces assemblées qui, périodiquement, d'un bout à l'autre de la chaîne, rassemblent les représentants des montagnards  des deux versants.
Comme ceux de Broto et de Barèges, ils conviennent solennellement "de souffrir que leur bétailh ailhe depaistre réciproquement les uns chez les autres", confirment la paix qu'ils souhaitent voir régner entre eux et jugent souverainement toutes les questions intervenues depuis leur dernière réunion.
Sous l'Ancien Régime, le fédération, c'est-à-dire l'association entre deux vallées situées respectivement sur les versants français et espagnol, représente, après la communauté villageoise et la communauté de vallée, la troisième et ultime entité dans laquelle vit le Pyrénéen.
Dans l'organisation et la destination de ces trois aires de vie, aucune différence fondamentale. La fédération, nous le constaterons, obéit aux mêmes principes libéraux que la communauté et la vallée : délégation par vote, délibérations, justice directe et immédiate.
Elle répond aux mêmes besoins fondamentaux d'un peuple pasteur : assurer la survie économique du groupe par la mise en commun de certains biens indispensables.
Son originalité par rapport aux autres cadres tient essentiellement à son caractère international.
A cet égard, la fédération constitue un véritable défi aux structures politiques  de l'époque.
En plein XVII ème encore, le Pyrénéen ignore ou feint d'ignorer la politique des gouvernements de Paris et de Madrid .
Il refuse leurs lois lorsqu'elles sont contraires à ses coutumes.
Il ne fait pas siennes leurs intrigues et leurs guerres.
Il rejette totalement leurs frontières.
En réalité, profitant du caractère excentrique et difficilement pénétrable de la chaîne, il a choisi de vivre en marge des deux Etats et tenté de bâtir son propre royaume.


Mais, dira-t-on aujourd'hui, la géographie et l'histoire ne rangeaient-elles pas d'emblée un tel projet au rayon des chimères ?
 Rien n'est moins sûr.
La montagne, loin de représenter la barrière physique et humaine qu'elle est devenue de nos jours, formait au contraire un terrain de rencontre naturel entre les pasteurs des deux versants.
Il faut d'autre part, se souvenir que pendant des siècles, comtes et souverains régnèrent sur des Etats qui englobaient les deux versants.
Ce ne fut paradoxalement qu'à partir du moment où l'on déclara "Il n'y a plus de Pyrénées" que celles-ci se dressèrent comme barrière pour séparer des peuples profondément unis jusqu'alors.
En fait, bien avent le fameux traité  de 1659, de premières menaces tendirent à rompre la longue habitude de vie commune des Pyrénéens des deux versants, mais n'eurent pour effet final que de resserer leurs liens.
Le traité de Corbeil (1258) qui, pour la première fois, fit des Pyrénées la limite entre les deux royaumes de France et d'Aragon  eût pu sonner le glas des relations privilégiées qui unissaient les deux peuples.
Crainte d'autant plus justifiée que la nouvelle frontière politique ne tarda pas à se doubler d'une frontière économique ; à la suite des difficultés financières  des monarchies, apparurent alors les premières "traites" ou douanes, à l'entrée et à la sortie des marchandises.
Non sans habileté, les Pyrénéens ripostèrent alors à ces différentes mesures...................
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(je m'aperçois qu'un lien donné sur " l'ours au carnaval " ne fonctionne pas, je le remplace  par une video)

mardi 9 février 2016

Mardi-Gras

En Ariège, les coutumes semblent axées sur la quête des oeufs et  celle du "Charivari"; c'est beaucoup moins drolatique et quelque fois, tragique.
J'avais déjà pris connaissance de ce fait-divers à mon arrivée dans la région et l'avait inclus dans mon recueil sur la Vie au temps passé dans cette Haute Vallée de l'Hers.
Pour illustrer cet article, j'ai choisi les masques de James Ensor, peintre Belge .

                                                                   Intrigue. 1890

Il semble que ces coutumes se soient perdues, peut-être très ponctuellement certains villages animent encore cette journée ? mais nous l'avons vu  la jeunesse ayant déserté les villages pour trouver du travail en ville, les anciens ne s'amusent plus comme avant.
Lors ce cette quête des oeufs les "mascos" portaient un foulard surmonté d'un chapeau noir et ne parlaient pas,  pour ne pas être reconnus.
S'ils courent après les jeunes filles, c'est pour les barbouiller d'azur, mais ils offrent aussi des crêpes.
En 1910 c'est un homme que l'on promène enfermé dans une armoire, pour gagner quelques sous et mettre en dérision les processions des saints.
Le chahut dirigé vers les filles que l'on cherche à embrasser et les costumes où sont accrochés des clochettes rappellent un peu d'autres carnavals.

Mais le plus symptomatique était la "Cour Cornuelle", composée de jeunes gens avec des juges et des avocats. Le groupe des jeunes recherchaient les maris malheureux et les mettaient en comparution, par contumace s'ils étaient absents;  le tout accompagné de chansons, de sons de corne et on jurait de dire
"touto la bertat et res que la bertat"
Le jour de Mardi-gras, on exécutait la sentence le condamné était ligoté sur un âne, tourné vers l'arrière-train de l'animal et le parcours dans tout le village s'accompagnait de l'odeur pestilentielle de corne brûlée dans des chaudrons..

                                               L'étonnement du masque Wouse. James Ensor

C'est ainsi qu'un habitant de Lavelanet en visite à Belesta le 6 février 1753, fût
saisi, ligoté mais comme il n'avait pas l'intention de se laisser faire, il s'échappa, prenant refuge  dans une maison où il se cacha, ce qui rendit les pousuivants, furieux ; rué de coups on l'allonge sur le corps de l'animal, la tête au niveau de la queue.
Le cortège s'ébroue avec force tintammare,  sonnettes, poêles et casseroles , huées et cris et sévères admonestations à l'encontre du condamné dont on arrache les cheveux, qu'on roue de coups et auquel on vole son mouchoir de soie et son argent.
Le consul du village et son acolyte  interviennent, le font libérer mais celui-ci exaspéré, tellement mis à mal, s'en prend à ses libérateurs, qui, du coup l'abandonnent à ses agresseurs. Ses misères ne s'arrêtent pas là on le descend de sa monture et on l'oblige à boire du vin de force.
Recueilli par un villageois, ses tortionnaires le sortent du lit où il l'avait allongé et le traînent hors du village en le jetant dans un pré.
Ses exigences pour réparer l'outrage et les coups,  ne furent que très modérément entendues par la juridiction seigneuriale de l'époque ................

 Carnaval est tantôt brûlé tantôt noyé dans l'Ariège quelque fois même fusillé... à blanc !!

Précurseurs des chars modernes, les charrettes étaient décorées de fleurs ou feuillages.
Carnabal es un brabe home                        Carnaval est un brave homme
Que fa beure qualques cops                        Qui fait boire quelques coups
Fa fuma la chemineio                                  Il fait fumer la cheminée
E rujeilha les carbous                                   Et rougir les braises.

Adiu, paure, adiu paure Carnabal               Adieu, pauvre, adieu pauvre Carnaval
Tu t'en bas, e jou demori                             Tu t'en vas et moi je reste
Adiu,paure Carnabal                                     Adieu pauvre carnaval

Nous deicho per heritat                                 Tu nous laisses pour héritage
Los patanos, las gras d'alh,                       Les pommes de terre, les grains d'ail,
S'en es anat, jou demori                              Il est parti, moi je reste
Per manja la soupo à l'oli                            Pour manger la soupe à l'huile .

             Je préfère les crêpes  !...............         
       


dimanche 7 février 2016

L'ours au Carnaval

Après une incursion sur le versant Sud des Pyrénées il faut souligner que dans toutes les provinces de la Catalogne à la Navarra, les traditions sont sensiblement les mêmes, et l'ours y tient aussi une grande place.
Problablement moindre qu'à Prats de Mollo.
J'ai trouvé un excellent dossier, très représentatif.
            ......................................................................."Dans ces mascarades, le cheval, confondu en Bigorre comme en Soule avec son cavalier, n'était pas le seul animal à avoir la vedette .
L'ours se trouvait le héros d'une farce carnavalesque encore vivace aujourd'hui dans certains cantons.
Les sentiments du Pyrénéen pour ce plantigrade étaient assez complexes.
Dévastateur de troupeaux et de récoltes, il était maudit et craint.
Peut-être d'ailleurs est-ce pour conjurer cet effroi que l'on éprouvait parfois le besoin"d'humaniser" cet animal en le personnifiant.
Il devenait ainsi le héros de chansons comme la complainte de l'ours Dominique dans laquelle les Ossalois le décrivaient cuisinant, portant sabots et veillant sur ses rentes!
Cependant, par sa force extraordinaire et son ardeur au combat, il était devenu un symbole de puissance et de virilité.
Dans certains contes, notamment celui de Jean de l'Ours, on le représentait comme "le type de l'animal ravisseur de femmes".
La découverte en forêt d'Iraty au XVIII ème siècle  et sur les hauteurs du Montcalm en Ariège en 1807, de femmes vivant soi-disant avec les ours acheva de fortifier ce mythe.
 (c'est d'ailleurs une bien triste histoire que celle de cette "folle du Montalm" perdue dans la montagne, abandonnée à la suite probablement d'une attaque de bandits, la civilisation s'obstinant à la récupérer et finissant dans la prison de Foix, ses témoignages pas fous du tout faisaient mention de sa subsistance parmi les ours qui la réchauffaient)


 Ajoutons enfin que la sortie régulière de l'animal hors de sa tanière au moment où s'éveillait la nature frappait profondément les esprits.
Le simulacre de chasse à l'ours pratiqué durant le Carnaval, associait toutes les images symboliques liées à cet animal.
Partout en Vallespir (Arles-sur-Tech, Saint Laurens de cerdans, Prats de Mollo et en Bigorre, Betpouey, Luz, Gèdre, les grandes lignes du scénario qui se déroulait autour de la Chandeleur étaient à peu près les mêmes".

https://www.youtube.com/watch?v=z_N70LBj7Oc


.................."Dès que la présence de l'ours dont le rôle était tenu par un ou plusieurs jeunes gens masqués et revêtus de peaux de chèvre, était signalée, tous les hommes de la communauté partaient à sa poursuite.
La "chasse" se déroulait parfois la nuit, à la lueur de torches.
Capturé et tué plusieurs fois," l'ours"  ne cessait de s'échapper pour courir après les femmes.
A Arles-sur-Tech, il parvenait à ses fins, s'emparait de la pauvre Roseta (un jeune garçon déguisé en fille) qu'il entraînait dans une hutte dressée sur la place.
Les chasseurs survenaient alors, sauvaient Roseta et rasaient ( ou castraient )  l'animal.
Cette chasse mouvementée, marquée d'éléments érotiques évidents, n'était pas exempte de quelques débordements sexuels, assez bien tolérés pendant la période carnavalesque. 

  https://books.google.fr/books?id=ujRMNjmLwO0C&pg=PA14&lpg=PA14&dq=ours+carnaval+Roseta&source=bl&ots=Mx-aqrQm8_&sig=ndiWmlzRFs516D93izluLpz_J-s&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiw9bO27OfKAhXBXhoKHRxlBUAQ6AEIWjAM#v=onepage&q=ours%20carnaval%20Roseta&f=false

Carnanal Basque

 Aux deux extrémités de la chaîne, Catalans et Basques sont restés très attachés à leur tradition et à leur langue.



   .........................."En Pays Basque, des troupes de jeunes parcouraient également les campagnes en cette saison.
Leurs déguisement et leurs danses variaint selon les régions : Bestagorri
 (vestes rouges) et Kotilungorri ( jupes rouges) du Labourd, portant d'impressionnantes coiffures coniques et brandissant sans discrétion fouets et sonnettes.
Cortège imposant du "Santibate" bas-navarrais associant cavaliers, géants, danseurs et orchestre.


                                  Carnaval de Haut-Soule
Troupe pittoresque des "rouges "et des "noirs" des mascarades souletines dont le contraste reflètait parfaitement les antagonismes de la société Pyrénéenne.
En avant venaient les "rouges" les" beaux " qui représentaient les éléments purs, indigènes, de la communauté et vers qui convergeaient les sympathies des spectateurs.
Parmi ces "rouges", cinq personnages avaient la vedette : Le Tcherrero ceinturé de sonnailles, armé de longs crins de cheval.



 Le Gathuzain homme-chat qui joue avec les ciseaux des sorcières Sorgingoaiziak, sorte de pantographe aux brusques détentes, images du félin s'allongeant pour bondir ou pour saisir une proie, peut-être aussi symbole de la foudre.
La kantiniersa, homme-femme avec sa jupe courte, son tonnelet en bandoulière, sa veste et son chapeau plat, bleu céleste.
L'Enseinari, brandissant son chapeau, est aussi un danseur renommé.
Enfin le héros du jeu, le Zamalzain, à la fois cheval et cavalier, coiffé d'un diadème rutilant et emplumé, ses jambes émergeant du caparaçon de soie et de dentelle qui recouvre l'armature d'osier de son "chibalet"
Kerestuak les hongreurs Marichalak les maréchaux-ferrants, Jauna eta Anderea, le seigneur et sa dame, Laboraria eta Etcheko anderea, le laboureur et sa femme, ferment le cortège des" beaux".




http://www.eke.eus/fr/culture-basque/euskara-la-langue-des-basques

http://www.aquitaineonline.com/actualites-en-aquitaine/euskal-herria/3493-hartzaro-festibala-carnaval-festival-basque-uztaritze.html

http://abarka.free.fr/index.php?page=Zubereko

Ne vous y trompez pas, nous basculons avec ce site sur le Pays Basque Espagnol avec en son centre un autre "Tolosa".

http://www.eitb.eus/multimedia/infografias/Carnaval_vasco/Carnavalvasco_es.swf

samedi 6 février 2016

Carnaval pyrénéen

Je le précise, car entre tous ( parmi les plus prestigieux celui de Venise et celui de Rio), les défoulements ou les masques sont sensiblement les mêmes.

J'adjoins une étude sur le masque:

 http://www.persee.fr/doc/flang_1244-5460_1994_num_2_3_900

Avant d'entamer la rédaction de cet article je me promenais dans les textes relatifs aux masques romains tout en écoutant "Masques et Bergamasques" de Gabrie Fauré.( Appaméen = né à Pamiers. Ariège )
Musique illustrée par des peintures de Watteau malheureusement pas avec nos têtes barbouillées de noir.

                                 Fête de l'Ours. Saint Laurent de Cerdans

....................................."La plupart des productions comiques de ce théatre "rural" pyrénéen étaient imaginées pour être représentées pendant le temps du carnaval.  Que de plaisirs mis en réserve pour cette période privilégiée, qui éclataient soudain comme un gigantesque feu d'artifice entre le jour des Rois et le mercredi des Cendres ! Par sa durée, sa signification profonde et la multiplicité de ses divertissements, la phase carnavalesque constituait le cycle de distractions le plus complet et le plus révélateur de l'année.
Temps de résurgence des mythes païens visant à éloigner les esprits malfaisants, fête de la lumière et du renouveau, consacrant la fin de l'hiver, le carnaval était, ici aussi, l'occasion d'une libération morale et sociale.Ce défoulement collectif se réalisait selon des manifestations de tout genre, dans la variété des formes, d'un bout à l'autre de la chaïne, ne saurait cacher l'unité profonde des motivations.
Dans ce vaste pot-pourri des plaisirs de la saison, la danse était reine.
"Il est impossible, reconnaissait le conte de Guiche en 1671, de faire en Pays Basque durant le carnaval autre chose que de danser".
Plusieurs de ces danses, comme la "cascavellada" et "l'entrellisada" roussillonnaises, ou les fameuses "ballades" de l'Ouest de la chaîne, n'étaient conçues qu'en fonction de cet événement annuel. Au bruit aigu des flûtes et tambourins, jeunes Bigourdans et Béarnais, disposés en file, parcouraient les villages des alentours en dansant toute la journée.



                                         Carnaval d'Ustaritz

Ils sont en veste ou même en chemise, poudrés, chargés de rubans de différentes couleurs placés en sautoir et en noeuds..
Chaque bande part de son village, ayant en tête une espèce de prud'homme avancé en âge, qui, s'étant montré le plus leste et le plus actif des balladeurs de son temps, a mérité d'être le dépositaire d'un drapeau qu'il remet, sur les confins de la commune, au plus digne de la troupe, c'est-à-dire au plus vigoureux, chargé de mener le branle.

http://www.eke.eus/fr/culture-basque/danse-basque/sur-le-calendrier-de-la-danse/les-carnavals-en-dansant/les-carnavals-de-navarre

Chaque ballade s'en va au rendez-vous, et revient dans son village, au son des flageolets, (flûte à perces cylindriques) des musettes et des tambourins, toujours le drapeau en tête ; celui qui le porte le fait circuler autour de son cou, de ses bras et de son corps, et l'agite en l'air ; à ses côtés, sont les musiciens; tous les autres suivent à la file, en se livrant à une joie bruyante, sautant et gambadant sur un air et un ton qui ne varient jamais.

Quittons momentanément l'Ouest de la chaîne pour  le Roussillon, nous reviendrons demain au Pays Basque.



Au cœur de l’Aude à seulement 57km de Carcassonne, la ville de Limoux rythme son début d’année autour de son carnaval considéré comme le  plus long du monde. Un évènement qui se perpétue depuis près de 400 ans et qui demeure aujourd’hui inscrit au Patrimoine National Immatériel. Trois mois de spectacle dans les rues de la ville de Limoux ou chaque samedi et dimanche des bandes déguisées retracent la tradition qu’avaient les meuniers au XIV° siècle de célébrer la remise de leurs redevances au monastère de Prouille le jour du Mardi Gras. Un folklore unique réunissant les petits comme les grands dans un esprit convivial.
Au cours de ces 3 mois un samedi est consacré aux Carnavals du Monde, le dimanche qui suit, à la sortie de toutes les bandes qui met à l’honneur un musicien et son instrument ainsi que tous les costumes dans un florilège de couleurs. Elles sont accompagnées par plusieurs groupes de musiciens. Cette journée exceptionnelle propose une photographie du Carnaval de Limoux.

Différent des corsos fleuris, des défilés de chars et autres cavalcades, le Carnaval de Limoux n’est pas un spectacle, il est le contraire d’une parade. Il est un folklore à l’état pur, sans reconstitution aucune et c’est pour cela qu’il colle autant à la ville et à sa région. Il a marqué des générations et appartient à notre patrimoine culturel. 
http://www.sudcanigo.com/evenements/fete-de-lours-prats-de-mollo-2016/

http://www.els-salancaires.fr/historiques/histoire_musette.htm

vendredi 5 février 2016

Carnaval

Je pense que je n'épuiserai pas mon fond de livres historiques relatifs au pays que j'habite bien que je n'en sois pas native  puisque d'ascendance gasconne  et Toulousaine de naissance.
 A la recherche de nouvelles traditions que les auteurs précédents n'auraient pas abordé, c'est un livre de Jean-François Soulet que j'ouvre pour vous. ( Agrégé d'histoire, docteur es lettres, maître de conférences à l'Université de Toulouse)

La présentation de ce livre de 1988 résume bien les caractéristiques de ces Pyrénéens, où  dit-il ...

" Durant les trois siècles précédant la Révolution, la vie pyrénéenne revêt sa forme la plus achevée, la plus originale.
Moment capital où se joue l'indépendance des populations qui, sur près de 450 kilomètres, de l'Atlantique à la Méditerranée, occupent la "chaîne".
Epoque difficile, tant sur le plan économique que démographique, obligeant les hommes à doubler leurs fonctions naturelles de pasteur et d'agriculteur, par celles de bûcheron, de mineur, de porteur... et les contraignant chaque année à prendre le chemin de l'Espagne, antichambre de cet Eldorado que sont pour eux les "isles" et l'Amérique.
Ces problèmes, véritables révélateurs des mentalités, permettent de pénétrer dans cette étrange et paradoxale micro-société pyrénéenne où la femme a les mêmes droits que l'homme, mais où cadets, "cagots" et bohémiens sont tenus en sujétion : où s'affichent à la fois de rigoureux principes jansénistes et une liberté de moeurs étonnante ; et dont l'éclectique panthéon accueille Dieu et Satan, la Vierge et les fées, les saints et les magiciens"

plaque symbolique du foyer les deux colombes représentants les époux sont sculptés à hauteur égale = égalité entre eux
   J'ai toujours ressenti une certaine réticence  à  vous conter toutes les diableries et magies, pourtant très présentes dans toute la littérature des us et coutumes, traditions  des Pyrénées.
Crainte que vous ne me soupçonniez de sorcière..........
Pour en revenir au Carnaval, les pages qui viendront seront bien représentatives de cette analyse.
Toutefois, les traditions carnavalesques se retrouvent un peu dans tous les pays. 

 http://www.tv-replay.fr/redirection/04-02-16/carnavals-arte-11415581.html

J'y mêlerai les photos des fleurs de mon jardin où tout éclot.
Découverte  ce matin sur la rive bien exposée au soleil, des iris.


mercredi 3 février 2016

Lignes électriques

 Qu'y a-t-il d'artistique là-dedans ?

Frisco m'a fait passer cet article hier soir : il y a des ingénieurs qui  savent joindre l'utile à l'esthétique, et c'est magnifique!!!



http://geekhebdo.com/les-pylones-electriques-sont-de-veritables-oeuvres-dart-en-islande/

Si j'étais Maire, je ferais sculpter tous les poteaux télégraphiques de ma commune par les artistes locaux.

Il y en a un autre qui s'est bien débrouillé avec les fils de fer,
 c'est Calder:



https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/crBq4r/rXbep45

mais aussi :

 https://books.google.fr/books?id=akzUXOfz4JMC&pg=PA36&lpg=PA36&dq=sculpture+fil+de+fer+champagne&source=bl&ots=CRx6sa2OmD&sig=1LC3BDQm5-Wsi8U_FOgjX3BPhBU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj9iKaa3N3KAhUF2BoKHfQEBjU4HhDoAQhQMAg#v=onepage&q=sculpture%20fil%20de%20fer%20champagne&f=false

 http://www.artmajeur.com/fr/artist/robs/collection/sculptures-chevaux/1481155

 http://www.arc-en-lune.com/

     http://www.houzz.fr/photos/26739403/sculpture-tableau-prince-des-forets-cerf-fait-main-fil-de-fer-3d-arc-en-lune-contemporain-sculpture-murale-other-metro


J'ai été très  agréablement surprise  quand je suis "tombée" par hasard sur ces sculptures mais je n'ai pas osé rentrer dans le champ !!

https://www.youtube.com/watch?v=U9lAQ_rOBJM