En Ariège, les coutumes semblent axées sur la quête des oeufs et celle du "Charivari"; c'est beaucoup moins drolatique et quelque fois, tragique.
J'avais déjà pris connaissance de ce fait-divers à mon arrivée dans la région et l'avait inclus dans mon recueil sur la Vie au temps passé dans cette Haute Vallée de l'Hers.
Pour illustrer cet article, j'ai choisi les masques de James Ensor, peintre Belge .
Intrigue. 1890
Il semble que ces coutumes se soient perdues, peut-être très ponctuellement certains villages animent encore cette journée ? mais nous l'avons vu la jeunesse ayant déserté les villages pour trouver du travail en ville, les anciens ne s'amusent plus comme avant.
Lors ce cette quête des oeufs les "mascos" portaient un foulard surmonté d'un chapeau noir et ne parlaient pas, pour ne pas être reconnus.
S'ils courent après les jeunes filles, c'est pour les barbouiller d'azur, mais ils offrent aussi des crêpes.
En 1910 c'est un homme que l'on promène enfermé dans une armoire, pour gagner quelques sous et mettre en dérision les processions des saints.
Le chahut dirigé vers les filles que l'on cherche à embrasser et les costumes où sont accrochés des clochettes rappellent un peu d'autres carnavals.
Mais le plus symptomatique était la "Cour Cornuelle", composée de jeunes gens avec des juges et des avocats. Le groupe des jeunes recherchaient les maris malheureux et les mettaient en comparution, par contumace s'ils étaient absents; le tout accompagné de chansons, de sons de corne et on jurait de dire
"touto la bertat et res que la bertat"
Le jour de Mardi-gras, on exécutait la sentence le condamné était ligoté sur un âne, tourné vers l'arrière-train de l'animal et le parcours dans tout le village s'accompagnait de l'odeur pestilentielle de corne brûlée dans des chaudrons..
L'étonnement du masque Wouse. James Ensor
C'est ainsi qu'un habitant de Lavelanet en visite à Belesta le 6 février 1753, fût
saisi, ligoté mais comme il n'avait pas l'intention de se laisser faire, il s'échappa, prenant refuge dans une maison où il se cacha, ce qui rendit les pousuivants, furieux ; rué de coups on l'allonge sur le corps de l'animal, la tête au niveau de la queue.
Le cortège s'ébroue avec force tintammare, sonnettes, poêles et casseroles , huées et cris et sévères admonestations à l'encontre du condamné dont on arrache les cheveux, qu'on roue de coups et auquel on vole son mouchoir de soie et son argent.
Le consul du village et son acolyte interviennent, le font libérer mais celui-ci exaspéré, tellement mis à mal, s'en prend à ses libérateurs, qui, du coup l'abandonnent à ses agresseurs. Ses misères ne s'arrêtent pas là on le descend de sa monture et on l'oblige à boire du vin de force.
Recueilli par un villageois, ses tortionnaires le sortent du lit où il l'avait allongé et le traînent hors du village en le jetant dans un pré.
Ses exigences pour réparer l'outrage et les coups, ne furent que très modérément entendues par la juridiction seigneuriale de l'époque ................
Carnaval est tantôt brûlé tantôt noyé dans l'Ariège quelque fois même fusillé... à blanc !!
Précurseurs des chars modernes, les charrettes étaient décorées de fleurs ou feuillages.
Carnabal es un brabe home Carnaval est un brave homme
Que fa beure qualques cops Qui fait boire quelques coups
Fa fuma la chemineio Il fait fumer la cheminée
E rujeilha les carbous Et rougir les braises.
Adiu, paure, adiu paure Carnabal Adieu, pauvre, adieu pauvre Carnaval
Tu t'en bas, e jou demori Tu t'en vas et moi je reste
Adiu,paure Carnabal Adieu pauvre carnaval
Nous deicho per heritat Tu nous laisses pour héritage
Los patanos, las gras d'alh, Les pommes de terre, les grains d'ail,
S'en es anat, jou demori Il est parti, moi je reste
Per manja la soupo à l'oli Pour manger la soupe à l'huile .
Je préfère les crêpes !...............
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