vendredi 16 octobre 2015

L'offrande aux ancêtres


Voilà bien un sujet qui n'intéresse guère.
On veut bien jouer à mettre une bougie dans la citrouille ou se recouvrir d'un drap pour jouer au fantôme mais imaginer le retour"en vrai" des ancêtres paraît plutôt glaçant.

Et pourtant, les anciens faisaient bon ménage avec ces coutumes.

                                   il y a des brodeuses dans la maison

ou même cette boite de ma confection, où j'ai intégré les petits personnages dans un paysage Pyrénéen.
Cette introduction un peu ludique, est destinée à banaliser le texte, un peu inquiétant pour les enfants.

                       "On honore les morts de la maison qui reviennent pour une nuit parmi les vivants, en les nourrissant et en les réchauffant.
Dans le Haut Nistos, Jeanne Pène (née en 1909) a laissé jusqu'en 1982, sur deux assiettes posées devant le foyer :
"des noix, des châtaignes et même du fromage. On l'a toujours fait, pauvre."
Et si Jeanne ne dépose plus son offrande depuis 1982, ce n'est pas pour des raisons métaphysiques :
"Les souris m'y foutent la pagaille. Alors je le fais plus"
Jeanne ajoute vite, pour montrer qu'elle se comporte tout de même comme il convient:
"Et dans la cheminée j'y mets le souquet, qu'il brûle toute la nuit"
Les morts qui reviennent ne sont plus morts.
Il est bon de les réchauffer comme on le ferait pour les vivants.
La tradition est encore vivante chez bon nombre des plus de 70 ans.
Dans le Nistos, Léontine, née en 1905 explique comment:
"Y en a qui y croyaient, eh, aux esprits des morts, ça je l'ai entendu et j'ai connu un bonhomme qui y croyait.
Il fallait laisser le soir de Toussaint deux tisons allumés, dus tisons alugats
(deux tisons allumés). Pour qu'ils viennent se chauffer! Botaon dus tisons que's punen e que s'amortashen cap. (Ils mettaient deux tisons qui s'embrassent et qui ne s'éteignent pas).
Dans le Haut-Job, de même Maria (née en 1900) affirme, désireuse de convaincre, que son père, "il y croyait'. (au retour des âmes des morts pour la Toussaint).Et elle enchaîne avec des recommandations vigoureuses, qui montrent qu'elle y croit tout autant:
"Que cau dishar dus tisons alugats, cogar-les amb un tinhà de cendres per dessus,'ta quan vendran, se han hereth que's poiran cauhar, eths morts que siran a casa". ( Il faut laisser deux tisons allumés, les couver avec un tas de cendres pardessus, de telle façon que lorsqu'ils viendront s'ils ont froid, ils pourront se chauffer, les morts qui seront à la maison).
Le témoignage de Maria est aussi un de ceux qui montrent comment le premier Novembre est le jour du nécessaire repli sur l'aire domestique; il convient visiter la maison.
Ainsi la veille de Toussaint, sa mère refusait à Maria l'autorisation de sortir pour aller veiller dans une maison amie:
"Ma maï disio que cau demorar a casa"
(Ma mère disait qu'il faut rester à la maison )

Ici, c'est une joyeuse pagaille dans les produits de beauté et de maquillage, pour les déguisements.



jeudi 15 octobre 2015

Un culte immortel

  Je poursuis cette lecture du temps de Toussaint tout en écoutant sur France Musique une émission vouée à Marc Chagall mettant en évidence une exposition qui lui est consacrée  à la Philarmonie de Paris.


 Comme plupart des fêtes calendaires de la montagne gasconne, celle de la  Toussaint est l'habituel et inévitable amalgame entre vieux fonds "païen" et liturgie chrétienne.
La tentative que fit Louis le Pieux, en 835, de remplacer la célébration des morts par celle de tous les saints, fut un échec.
 Ainsi, à Malvezie, j'ai à peine prononcé le mot "Toussaint"  que Lucie Boué (née en 1871) s'exclame:
Oh! les morts, on les respectait plus que maintenant ! Eh ! Vous badinez ! 
La religion, plus que maintenant ! (1972)
On ne peut mieux exprimer cette constante cultuelle de la religion populaire, présente, d'ailleurs, dans tout l'Occident chrétien : à la fin du XXème siècle, pour Lucie Boué comme pour des millions d'autres avant elle, ce sont les honneurs rendus aux morts le Premier novembre qui constituent l'acte religieux.
Comme les autres axes cardinaux de l'année solaire, le temps pascal de l'équinoxe ou la Saint Jean solsticiale par exemple, la célébration des morts de Premier novembre, était trop authentiquement une composante première des comportements religieux pré-chrétiens, pour être extirpée par un décret, fut-il toyal.
Ce fut aussi le cas, nous l'avons vu, pour tous les autres repères au rythme quarantenaire qui découlent de la scansion solsticiale de l'année.



Ne parvenant pas à substituer le culte des saints à celui des morts, l'Eglise se résolut à les faire cohabiter en instituant, au lendemain de la Toussaint, une fête des morts : vers l'an 1000, Odilon, troisième abbé de Cluny, ordonna que fut célébrée le 2 novembre, une messe pout tous les morts qui dorment en Christ.
Mais le peuple continua à honorer pareillement les morts le Premier novembre, faisant du jour de tous les Saints ce qu'il avait toujours été, à savoir celui de tous les Ancêtres.
                                                                                                                                                            Au point que de nos jours, dans le calendrier civil, c'est le Premier novembre qui est férié et consacré au souvenir des morts, et non le deux, pourtant dit "le jour des morts".

 C'est pour le Premier novembre que les cimetières se remplissent des vivants venus fleurir les tombes.
On les fleurit avec d'autant plus de soin, ces demeures des morts honorés, qu'elles sont ressenties comme un prolongement  de la demeure des vivants : le rectangle tombal s'inscrit dans l'aire domestique.
Jusqu'en 1940, à l'église, dés le début de la messe de la Toussaint, chaque maison allumait son "plec" (nous avons vu précédemment comment il était confectionné
la Chandeleur) édifié avec la fine chandelle de cire que l'on avait fait bénir à la Chandeleur et le laissait brûler pendant toute la cérémonie.
En cette descente vers l'ombre de l'hiver et du domaine des morts, la flamme symbolique qui est à la fois le soleil et la vie, compense et exorcise ses contraires."



http://philharmoniedeparis.fr/fr/musee-expositions/expositions/expositions-venir

mercredi 14 octobre 2015

Le Balancier des saisons

http://www.tdg.ch/culture/toutatis-chant-carnyx-cicle-helvetes/story/28267029

Très hésitante sur le titre à donner à cet article, ce n'est pas ce dont j'avais pensé vous parler ce matin, mais actualité oblige puis ma fascination pour cette trompe celte que j'ai pu admirer par deux fois (je ne parle pas de cette reconstitution), font que je souhaite partager cet article avec vous.

C'est d'ailleurs aux Celtes  et les survivances de leurs coutumes dans nos Pyrénées  du Comminges et du Couserans, que je souhaite consacrer les prochains articles.
 (qui ne seront que la fidèle restitution des pages d'Isaure Gratacos )
 entrecoupés sans doute de quelques chrysanthèmes et autres,  de saison.

                
                                  "Le premier novembre eut un éclat particulier dans le calendrier celtique puisque presque tous les chercheurs s'accordent à penser que le Nouvel An se situait le 1er novembre, à la grande fête de Samain.
La Samain, un des quatre grands axes du calendrier celte, ouvre la saison de l'hiver.
Dans la culture orale de Haute-Gascogne, le Premier novembre n'a pas l'éclat ni la primauté qu'il eut chez les Celtes ; dans la montagne vasconne, ce sont plutôt les solstices qui ont la fonction d'ouvrir l'année.
Mais s'il n'est pas un axe calendaire premier, le Premier novembre est tout de même un des jours essntiels du cycle annuel: il marque le passage d'une saison à l'autre et l'entrée dans le monde clos de l'hiver.
C'est une constante de tous les calendriers solaires, celte ou non, de faire de l'automne le moment du mouvement vers l'intérieur chtonien, de la descente vers l'ombre et le creux de la terre.
De même, il est fréquent que dans les rituels de nombreuses autres cultures traditionnelles, les défunts quittent l'au-delà, au moment du basculement des saisos, pour tetourner parmi les vivants, le temps du passage de l'année morte à celle qui est en train de naître."

http://mythologica.fr/celte/samain.htm

http://www.agencebretagnepresse.com/23714









 

mardi 13 octobre 2015

l'automne encore

Un voile gris s'est abattu ce matin sur la nature, il pleut, j'avais tant à faire encore, dehors !! alors....

 revoyons ces richesses qu'elle nous offre;

 mon village, sous le Pic de Mède


                 dans le jardin, il est grand temps de fleurir une fois encore.


"C'est parce que je crois à l'évolution perpétuelle de l'humanité et à ses formes incessantes, que je hais tous les cadres où on veut la fourrer de vive force, toutes les formalités dont on la définit, tous les plans que l'on rêve pour elle. La démocratie n'est pas plus son dernier mot que l'esclavage ne l'a été, que la féodalité ne l'a été, que la monarchie ne l'a été. L'horizon perçu par les yeux humains n'est jamais le rivage, parce qu'au delà de cet horizon, il y en a un autre, et toujours !."
                        Gustave Flaubert,
"Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule"

            Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913


lundi 12 octobre 2015

Couleurs d'automne

Il est temps de préparer les premières atteintes du froid et de ne pas se laisser surprendre par les gelées.
Les  rayons du soleil et ses feux  dorent les ultimes fleurs, les feuilles qui se teintent de toute la gamme des roux et des jaunes.

                                   Seule, à fleur d'eau
                                   Une feuille s'éloigne
                                   La truite la suit.




                                                  Les feuilles jaunes
                                                  Font abri aux mésanges
                                                  Elles apprécient.


                                    Mais elles ne sont pas les seules

Je peux rester longtemps à les observer quand elles viennent jusque sur la fenêtre s'emparer des graines de tournesol.
Il est plus facile de "croquer" les roses qui ne bougent pas  !!...


                  et lentement les voir s'ouvrir, s'épanouir et s'effeuiller



( Heureuse  de tant de pages de mon blog, ouvertes en Russie, cela me rappelle quand je lisais Tourgueniev dans le texte à la Fac de Toulouse avec Hélène Zamoyska.)
 http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Ivan_Sergue%C3%AFevitch_Tourgueniev/147205

 http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Litterature/Lettres-a-mes-amies-francaises

vendredi 9 octobre 2015

Dans le temple du bel Canto



/l-histoire.htmlhttp://www.cndp.fr/crdp-toulouse/IMG/pdf/Dossier_d_accompagnement_expo_Capitole.pdf


De grandes voix; Mady Mesplié, Pierre Nougaro

http://www.musicme.com/#/Mady-Mesple/videos/Tribute-506F514D763075636E5641.html



https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Nougaro



 https://www.youtube.com/watch?v=bQiQvl3Veo8

Mais je n'y étais pas pour y chanter mais participer au premier Forum


 réunissant à l'initiative de notre maire Jean-Luc Moudenc, de multiples
personnalités dont Christine Albanel, ancienne ministre de la Culture mais aussi  Joan Busquets qui dirige l'agence BAU-B ; son palmarés est impressionnant et je me réjouis de le voir travailler à ce "relooking" de notre ville, Toulouse.
 Après Barcelone, La Haye, Lisbonne, Rotterdam, Singapour ou Sao Paulo, je dirai que c'est un atout pour notre ville mais ce n'est pas être chauvin de dire que Toulouse en vaut la peine ! !
Les élèves de la Faculté de design de l'Université de Harvard (Boston, USA)  ont bien de la chance !!!! de suivre son enseignement.


 extrait de son livre "Toulouse" identité et partage du Centre -ville

"....... en ce sens, le fait de permettre à Toulouse de renouer avec la Garonne est une pièce fondamentale dans la transformation à moyen terme.
A l'origine, le fleuve est la raison pour laquelle la ville se trouve là où elle est, au croisement stratégique du flux des eaux; mais les inondations ont écarté la ville de son fleuve et c'est maintenent le moment de réconcilier ces deux entités qui, ainsi, vont redevenir bénéfiques l'une à l'autre.
La Garonne est l'épine dorsale d'un parcours nord-sud, avec des spécificités différentes sur chacune des rives - gauche et droite - et le rapprochement avec l'eau permettra que de nouvelles activités civiques et récréatives tirent avantage de ce grand espace fondateur et merveilleux de la ville."

(une pensée pour mon père qui jouait au rugby  sur la prairie des filtres au pied du Château- d'eau dédié maintenant à la photographie)

http://actu.cotetoulouse.fr/la-candidature-de-toulouse-a-lunesco-passe-la-seconde-avec-le-forum-toulouse-patrimoine-davenir_20327/

mardi 6 octobre 2015

C'est la saison!

Je ne vais pas vous faire une dissertation sur les champignons, il y a pour cela de nombreux livres et les conseils du Pharmacien.


En ce qui me concerne je me borne à la cuillette des cépes, des girolles et pieds de mouton, encore faut-il bien connaître ces deux derniers, il peut y avoir des confusions.
C'est vraiment en désespoir de cause qu'on peut se rabattre sur la "morte de froid "ou coulemelle, car elle rend beaucoup d'eau.


C'est toujours un plaisir pour les yeux que d'admirer l'amanite,  ses rouges, orangés....



 En prime, les minces et dernières  récoltes  du jardin, mais quand même cuits tous à la fois un délicieux pot de confiture.

et mon tout petit tableau des physalis ou amour en cage si vous préférez.
(acrylique sur toile).

Cette habitude de faire cuire tous les fruits de saison qui arrivent tous à la fois mais en petite quantité me vient d'une Ercéenne, chez laquelle nous nous arrêtions chaque fois que nous descendions de nos montagnes; elle avait perdu tôt son mari qui avait "remonté" une de nos toutes premières cabanes; mes jeunes enfants étaient terrorisés par son ainée malheureusement mentalement handicapée mais inoffensive.
Le café aussi avait une saveur particulière, c'est "ma madeleine de Proust" .