Robin D'Arcy Shillcock est Australien ; il a grandi en Inde au Guatemala et en Australie.
Il arrive en 1973 à Groningen pour étudier les arts, la peinture et l'histoire de l'art à l'Académie des Beaux-Arts locale, aux Pays-Bas.
Il réside à Groningen, où il travaille comme artiste professionnel et écrivain, pour un un public international.
Depuis 1984, il donne des conférences et publie des articles traitant des voyages, du dessin sur nature et de l'art contemporain figuratif.
Son ouvrage le plus récent : Artists of the wild, à paraître en 1997, couvre 30.000 d'inspiration par la nature dans les traditions artistiques occidentales.
Autres livres : Portrait of a Living Marsh(1993) sur les marais de la Biebrza en Pologne, Wind, Wad en Waterverf sur une île du Schiermonnikoog en Hollande (1990), un recueil de dessins légendant des poèmes de Jan Kooistra, auteur hollandais.
Illustrateur de nombreux ouvrages, il a exposé en Hollande, Suède, Norvège, Allemagne, France, Japon, Kenya, Canada et Etats-Unis.
Ses oeuvres font partie de différentes collections, privées et publiques et figurent dans des musées partout dans le monde.
"Ma quête d'une nature intacte et des animaux sauvages m'a amené aux régions les plus rudes de l'Europe et de l'Amérique du Nord, aux populations clairsemées, mais riches de vie sauvage et de solitude.
Le croquis de plein air est pour moi une base artistique essentielle. Ce travail me permet de mieux comprendre la nature sauvage.
J'ai besoin du ferme fondement qu'offre l'observation.
Malgré cela, le temps de la réflexion est aussi important que celui que je passe, longuement et solitairement, dans mon atelier, où je m'efforce de retrouver, reconstruire le sens et la matière de mes rencontres avec la nature.
Je trouve le désir de partager avec d'autres le sentiment profond que j'éprouve, envers le royaume de la nature intacte, lequel s'incarne dans les animaux sauvages et dans la façon dont ils constituent une partie intégrante de leur environnement.
En essayant de les connaître le plus intimement qu'il est possible, j'espère acquérir une meilleure compréhension de leur monde, ce monde dans lequel je ne suis qu'un étranger".
" Comparées au pays où je réside habituellement, une terre basse, depuis longtemps domptée, polie par l'homme en vue de ses besoins d'espace et d'un meilleur emplacement de vie, les montagnes des Ecrins sont à des distances incalculables et aussi difficiles à atteindre que les nuages qui s'élèvent dans leur ciel. Lorsqu'on pénètre aux Ecrins par la route, comme le font la plupart des visiteurs, on aperçoit une succession de hauteurs, vague après vague, de sommets et vallées, chacune ayant son charme particulier, formant un monde en soi.
Vues de l'intérieur d'une voiture, les montagnes bien que distantes, semblent à cause de l'habitacle et de l'effet des vitres, dépouillées de leur caractère sauvage.
Pour faire réellement l'expérience de ce paysage, vous devez y accéder à pied, gravir les pentes, rempir vos poumons de l'air alpin, sentir la sueur goutter sur votre corps à mesure que vous avancez vers quelque site éloigné où les aigles prennent leur essor au-dessus des sources, et où les appels des craves à bec rouge sont répercutés par de hautes et abruptes falaises.
Remontant une vallée dans l'aveuglante lumière d'un matin du commencement de mai, me voilà attiré comme un papillon de nuit par la flamme ; je marche alors jusqu'à ce qu'une voix intérieure me dise : c'est ici, c'est ici qu'il faut que tu t'arrêtes pour faire un dessin.
Mais à me trouver en face de versants montagneux décapés par le vent, les eaux et les glaces, puis dévastés autant par l'intense chaleur estivale que par le gel profond de l'hiver, voilà que ma perception du paysage en tant qu'artiste est soumise à un sérieux défi.
Je réentends le son empreint de solennité des cloches de l'église toute proche de Saint-Christophe-en-Oisans.
Des serrements de coeur venaient perturber ma concentration lorsque le souvenir d'un ami récemment décédé tourbillonnait dans mon esprit, et l'emplissait de brume.
Le temps extérieur faisait plus que se répercuter sur mon humeur.
Il offrait une solution ."
Huile sur bois. Traquet motteux dans la vallée de Chambran (Vallouise)
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