Je l'avais vu rentrer dans ce bistro du port de l'Escala, évocateur d'un passé révolu.
Choc des cultures où les murs remplis de portraits de marins burinés, de pêches fructueuses (lorsque 100 familles vivaient du commerce des sardines) intégraient un grand écran traversé de mannequins excentriques.
Au milieu des lamparos
J'ai pensé, la crosse de son parapluie dépassant de son barda, à un pélerin de Compostelle, tout en me faisant la remarque qu'il n'était pas sur le bon chemin.
Puis je l'ai oublié... et retrouvé, en sortant, sur le port, couché à terre; pas tout à fait à même le sol, mais sur ces minces tapis que les randonneurs campeurs roulent sur leur sac à dos.
Masse sombre au soleil, la noirceur de ses pieds, déchaussés, m'intriguait...
Etait-il un pécheur perdu en quête d'un hypothétique pardon? un pélerin sans repères? sans ressources?, un pêcheur sans barque, un navigateur terrien échoué sur un port?
Il était là, dormant, vulnérable et j'hésitais à le photographier, violant ainsi son intimité.
Les paysages se donnent à vous sans protester...
Le visage caché, proche de sa guitare...... sans doute un vagabond vivant de sa musique.
Ce port, orienté au Nord, balayé par la tramontane, exigeait de ses marins une grande habileté, sans doute y en eut-il qui se sont perdus en mer,
au point d'y figer une femme qui à l'instar des Bretonnes fixe intensément l'horizon dans l'attente du retour de son homme,
Les barques étaient tirées à terre et les gros tonnages amarrés à ces môles.
photos Isarde
Grand panoramique dans le Cal Galan, ainsi que des thons ... avant la sur-pêche
dimanche 22 février 2015
samedi 21 février 2015
Superlatifs
Sans tomber dans les "Ah, c'est trop beau" restons dans les "très":
tout était très beau ou très poètique ou très bon ou très surprenant.....
Rien n'émerge encore du foisonnement d'images, de sons, de tramontanes, dans ma mémoire; il est difficile de quitter les rivages, les rochers, les couleurs; je peux simplement résumer aujourd'hui :
tout était très beau ou très poètique ou très bon ou très surprenant.....
Rien n'émerge encore du foisonnement d'images, de sons, de tramontanes, dans ma mémoire; il est difficile de quitter les rivages, les rochers, les couleurs; je peux simplement résumer aujourd'hui :
Tel Fuji-Yama
Les pentes du Canigou
Blanches de neige,
En toile de fond,
Barre d'horizon du Nord
Sous tous les angles.
Mariage heureux
Du Fluvia et de la mer
Delta en douceur.
samedi 14 février 2015
La Terre et le Ciel des Ancêtres
Il vous faudrait monter à plus de 1200 mètres dans la vallée du Galbe (Capcir) près d'un petit lac glaciaire pour admirer des dessins ou plutôt des sculptures datant du 6éme millénaire av J C.
Elle n'est pas protégée, aussi quelques petits "malins" ont-ils voulu à notre époque, y ajouter les leurs. Qu'importe.
Nous avons là, les premières représentations artistiques communes à d'autres sites comme le Mont Bego (Alpes maritimes) ou la grotte de Gargas, entre autres.
Il faut souligner que ce sont souvent des abbés qui sont découvreurs, l'abbé Cau Durban, l'abbé Durand, l'abbé Breuil etc.
Ici c'est l'abbé Abelanet qui nous laisse ses observations dans les "Annales de l'Institut de l'Art Préhistorique de l'Université de Toulouse".
Tout s'emmêle sur ce rocher, les gravures des danseurs, animaux, hommes- sapins, échelles, de la civilisation des pasteurs et agriculteurs avec tous ceux de la civilisation des métaux, symboles géométriques ou astraux, rouelles, swastikas, pentacles.
Admirable témoignage du passage des anciennes croyances naturalistes aux cultes des puissances célestes, ciel, lumière, tonnerre et foudre.
La civilisation des chasseurs habitant les grottes a laissé sa place à une civilisation de bergers qui contemplent la voute céleste.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1970_num_13_2_1369
Voir l'article d'Abelanet sur le rocher de Fourtou:
http://garae.fr/Folklore/R52_117_PRINT_1965.pdf
pour l'éminent abbé Breuil: http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Breuil
un peu de lecture en mon absence : http://www.sculpture.prehistoire.culture.fr/fr/contenu/la-sculpture-parietale.html#-deux-groupes-distincts
vendredi 13 février 2015
Autres représentations artistiques
Je vais délaisser les rites et coutumes des Pyrénées et les franchir dès les prochains jours pour d'autres représentations du génie créatif humain.
Tout en partageant avec vous les traditions Pyrénéennes, je suis plongée dans d'autres livres plus ingrats comme celui de Bonnassié, publication de l'Université de Toulouse-le Mirail: La Catalogne du milieu du Xème à la fin du XIème. Histoire de préparer mon voyage et de lui donner une orientation plus précise, d'y trouver des vestiges que les guides traditionnels n'indiquent pas.
Mais tout se superpose en Catalogne, et nous l'avons déjà vu, Ibéres, Romains Maures, Wisigoths, Moyen Age .... peut-être une attention particulière au Maïtre de Cabestany ? mais pas que.
http://www.art-roman.net/cabestany/cabestany.htm
D'ailleurs Duhourcau ne manque pas de l'évoquer et d'analyser à sa façon le style de ce génial sculpteur.. et peut-être de son école. A-t-il été le seul à façonner toutes les oeuvres qu'on lui attribue?
"Les mains et les doigts démesurés trahissent une intention obscure. Certains ressentent une impression de gêne devant cette oeuvre et un archéologue a avancé l'hypothèse d'une caricature volontaire des mystères du christianisme par un hérétique, ou même un libre penseur.
L'artiste, dissimulant ses véritables sentiments, aurait traité, avec toute la liberté d'un Picasso devant un sujet religieux, des thèmes qu'il jugeait ridicules.
Le tympan de Cabestany n'est cependant pas le Guernica de l'époque c'est une idée noyée au sein du monde des formes qui errent en quête d'un créateur et qui ont trouvé un sculpteur de génie pour leur donner existence."
Guernica. Picasso
Ce n'est pas mon analyse: le maître de Cabestany n'est même pas identifiable, comment pourrait-il nous donner l'explication de ses intentions ?
J'avais consacré un voyage précédent à Dali, lui aussi comme le Greco accentuaient leurs perspectives.
Théatre- Musée Dali Figueres
Photo Isarde
Tolede: Le Greco
Tout en partageant avec vous les traditions Pyrénéennes, je suis plongée dans d'autres livres plus ingrats comme celui de Bonnassié, publication de l'Université de Toulouse-le Mirail: La Catalogne du milieu du Xème à la fin du XIème. Histoire de préparer mon voyage et de lui donner une orientation plus précise, d'y trouver des vestiges que les guides traditionnels n'indiquent pas.
Mais tout se superpose en Catalogne, et nous l'avons déjà vu, Ibéres, Romains Maures, Wisigoths, Moyen Age .... peut-être une attention particulière au Maïtre de Cabestany ? mais pas que.
http://www.art-roman.net/cabestany/cabestany.htm
D'ailleurs Duhourcau ne manque pas de l'évoquer et d'analyser à sa façon le style de ce génial sculpteur.. et peut-être de son école. A-t-il été le seul à façonner toutes les oeuvres qu'on lui attribue?
"Les mains et les doigts démesurés trahissent une intention obscure. Certains ressentent une impression de gêne devant cette oeuvre et un archéologue a avancé l'hypothèse d'une caricature volontaire des mystères du christianisme par un hérétique, ou même un libre penseur.
L'artiste, dissimulant ses véritables sentiments, aurait traité, avec toute la liberté d'un Picasso devant un sujet religieux, des thèmes qu'il jugeait ridicules.
Le tympan de Cabestany n'est cependant pas le Guernica de l'époque c'est une idée noyée au sein du monde des formes qui errent en quête d'un créateur et qui ont trouvé un sculpteur de génie pour leur donner existence."
Guernica. Picasso
Ce n'est pas mon analyse: le maître de Cabestany n'est même pas identifiable, comment pourrait-il nous donner l'explication de ses intentions ?
J'avais consacré un voyage précédent à Dali, lui aussi comme le Greco accentuaient leurs perspectives.
Théatre- Musée Dali Figueres
Photo Isarde
Tolede: Le Greco
mercredi 11 février 2015
Fin du Carnaval
"Avec le bal de l'ours, au symbolisme érotique et cruel, les Pyrénées offrent un éventail extraordinaire de rites incantatoires du printemps. Ils leur ont été légués, selon toute apparence, par cet étrange maître de cérémonie, le sorcier du Volp, "le roi-cerf" dont la figure masquée de dépouilles animales veille au fond des cavernes du Volp, dans l'Ariège, au centre géographique et magique de la chaïne"
Voilà l'introduction pour le récit d'une belle aventure.
Lorsque je vous avais parlé de Bethmale j'avais eu l'envie de vous indiquer le livre du Comte Jacques Begouën "La vallée de Bethmale" mais je le retrouve pour vous conter l'histoire d'une belle découverte.
Je n'apprendrai rien aux Ariégeois, tous au fait de ce patrimoine.
http://cavernesduvolp.com/Begouen_1990.pdf
On a cru découvrir le génie de la caverne dans l'extraordinaire figure peinte du sanctuaire, appelé successivement "le sorcier dansant", "le dieu cornu", "le roi-cerf", ce qui trahit l'incertitude et le désarroi de tous ceux qui cherchent à expliquer les secrets de l'âme de nos lointains ancêtres.
Avec des yeux de hibou, des bois de cerf, des bras comme des pattes d'ours un tronc et une queue de cheval, un sexe mis en évidence, Leroi-Gourhan le tient pour un représentant de la religion des grottes.
Ce dieu viril représentatif de l'homme, de l'oiseau, du cerf, du cheval, peint au plus profond de la caverne représente à ses yeux:
" L'idée qu'exprime la figure est claire: c'est l'essence du plus viril plaçé au plus féminin de la cavité"
Vous trouverez dans l'ouvrage de Leroi-Gourhan, ce qui a trait à cette Grotte des Trois Fréres
http://nashira.pagesperso-orange.fr/Prehistoire.pdf
J'avais récemment une discussion avec un de mes petits-fils et je lui "signifiais" que nous n'étions que les héritiers d'une très longue histoire.
Si ce sujet des êtres composites vous intéresse vous trouverez sans doute des réponses dans ce texte :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pal_1145-3370_1995_num_7_1_1216
Voilà l'introduction pour le récit d'une belle aventure.
Lorsque je vous avais parlé de Bethmale j'avais eu l'envie de vous indiquer le livre du Comte Jacques Begouën "La vallée de Bethmale" mais je le retrouve pour vous conter l'histoire d'une belle découverte.
Je n'apprendrai rien aux Ariégeois, tous au fait de ce patrimoine.
http://cavernesduvolp.com/Begouen_1990.pdf
On a cru découvrir le génie de la caverne dans l'extraordinaire figure peinte du sanctuaire, appelé successivement "le sorcier dansant", "le dieu cornu", "le roi-cerf", ce qui trahit l'incertitude et le désarroi de tous ceux qui cherchent à expliquer les secrets de l'âme de nos lointains ancêtres.
Avec des yeux de hibou, des bois de cerf, des bras comme des pattes d'ours un tronc et une queue de cheval, un sexe mis en évidence, Leroi-Gourhan le tient pour un représentant de la religion des grottes.
Ce dieu viril représentatif de l'homme, de l'oiseau, du cerf, du cheval, peint au plus profond de la caverne représente à ses yeux:
" L'idée qu'exprime la figure est claire: c'est l'essence du plus viril plaçé au plus féminin de la cavité"
Vous trouverez dans l'ouvrage de Leroi-Gourhan, ce qui a trait à cette Grotte des Trois Fréres
http://nashira.pagesperso-orange.fr/Prehistoire.pdf
J'avais récemment une discussion avec un de mes petits-fils et je lui "signifiais" que nous n'étions que les héritiers d'une très longue histoire.
Si ce sujet des êtres composites vous intéresse vous trouverez sans doute des réponses dans ce texte :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pal_1145-3370_1995_num_7_1_1216
Evocations
Toutes les vallées avaient leurs festivités carnavalesques, Aspe, Luz et aux portes de Pau, à Bizanos, que je connais bien pour y avoir marié une de mes filles. J'ai toutefois pris la peine de ne pas parler tout-à- fait à l'imparfait.
Il existe encore un carnaval mais qui ne revêt pas les mêmes formes.
Il fallait manger ce jour là des"broutous" tendres pousses des premiers choux de l'année.
Le dimanche, un jeune homme symbolisant le printemps traversait le village monté sur un cheval blanc et vêtu d'une chemise, d'un pantalon blanc, d'une ceinture rouge, des rubans flottant autour de son cou.
Le mercredi des cendres les jeunes gens travestis, postiches, pompons, tabliers et jupons, enlevaient Carnaval et le faisaient brûler.
Quand les flammes du bûcher diminuaient les sauts commençaient au travers du bûcher:
"Et jusqu'aux dernières braises, les corps volaient et se croisaient, riant de toutes leurs faces noires, à la clarté déclinante du feu".
Anne Saffores, Vallée d'Aspe, Pau, 1969
Je ne vous parlerais pas mieux des mascarades souletines, itinérantes..
http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/riev/08/08368385.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=X3f-jW_eCeo
et en Pays de Luchon:
http://garae.fr/Folklore/R52_190_191_ETE_1983.pdf
La restitution de la "ronde" dans ce texte de Serge Brunet est un document qu'Isaure considère comme un document de référence qui permet d'évaluer comparativement la situation dans les autres unités du Haut-Comminges et du Couserans.
Elle cite:
Il existe encore un carnaval mais qui ne revêt pas les mêmes formes.
Il fallait manger ce jour là des"broutous" tendres pousses des premiers choux de l'année.
Le dimanche, un jeune homme symbolisant le printemps traversait le village monté sur un cheval blanc et vêtu d'une chemise, d'un pantalon blanc, d'une ceinture rouge, des rubans flottant autour de son cou.
Le mercredi des cendres les jeunes gens travestis, postiches, pompons, tabliers et jupons, enlevaient Carnaval et le faisaient brûler.
Quand les flammes du bûcher diminuaient les sauts commençaient au travers du bûcher:
"Et jusqu'aux dernières braises, les corps volaient et se croisaient, riant de toutes leurs faces noires, à la clarté déclinante du feu".
Anne Saffores, Vallée d'Aspe, Pau, 1969
Je ne vous parlerais pas mieux des mascarades souletines, itinérantes..
http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/riev/08/08368385.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=X3f-jW_eCeo
et en Pays de Luchon:
http://garae.fr/Folklore/R52_190_191_ETE_1983.pdf
La restitution de la "ronde" dans ce texte de Serge Brunet est un document qu'Isaure considère comme un document de référence qui permet d'évaluer comparativement la situation dans les autres unités du Haut-Comminges et du Couserans.
Elle cite:
"Une différence avec le Larboust contemporain, étudié par Serge Brunet, apparaît dans les témoignages que j'ai recueillis dans les autres vallées des Pyrénées gasconnes, sur le thème du carnaval:"la ronde" quand elle y a existé, a perdu son nom. Le terme générique a disparu pour être remplacé par une paraphrase descriptive:
"On allait galoper là où il y avait des filles" ou "les Masques venaient taper à la porte".(Notons que le terme de "masque" désigne à la fois l'objet et celui qui le porte).
Les récits limitent les visites nocturnes à la joyeuse galopade de huit, neuf, une douzaine de jeunes gens, dans un hameau, ou allant d'un village à l'autre, passant dans les maisons où il y avait des filles à embrasser:
"On s'habillait en masqué pour aller voir ces demoiselles" dit Blaise Dupac né en 1895.............................................................................................."
Dans l'Ourse de Sost, Marius, né en 1900 et Marie, née en 1910 soulignent qu'il n'était pas de mise que les filles se déguisent. Mais à Melles, Marthe Sanson et Suzanne Cesplan 1914 et 1920 de même qu'en Bethmale, dans le Biros, les Pyrénéennes se déguisant en hommes ont investi le Carnaval.
" Pendant ces jours de basculement dans tous les sens du terme, on envoie aussi bien cul par-dessus tête les individus que les institutions. Et on transgressait les interdits, avec allégresse.
"les filles, elles mettaient des pantalons qu'on ne reconnaisse pas que... Seulement y en a , comme elles avaient de jolis seins, ils allaient taper pour savoir si c'était ... eh...(Jean Dat né en 1900). Marie Françoise, son épouse (Bausen haut Aran) chez moi les hommes qui se déguisaient en fille mettaient une poignée de regain et ça faisait les seins !!
Mais dans le Nistos, Jeanne Pène née en 1909, finaude, donne le truc pour distinguer les garçons des filles:
"c'était facile de les distinguer, pour les Masques, vous n'aviez qu'à prendre une pomme, vous la jetiez sur les genoux, le garçon serrait les genoux tandis qu'une fille les écartait: eh tè ! l'habitude de porter un tablier ! Alors c'était vendu !!
mardi 10 février 2015
Carnavals
Je n'ai pas encore réussi à faire une synthèse entre tous les textes compulsés sur ce thème du Carnaval, peut-être parcequ'il est une manifestation qui ne m'a jamais passionné.... et pourtant.
Les manifestations du Carnaval sont reconnues comme des vestiges de très anciens rites religieux destinés à ramener, avec le soleil, la fécondité des champs et des bêtes. On ne s'étonnera pas de trouver dans les Pyrénées, réceptacle des plus antiques civilisations, en particulier au Pays Basque, des coutumes sous lesquelles transparait tout un monde de croyances liées au renouveau du printemps.
Si dans l'Aude voisine c'est le Carnaval de Limoux qui attire les foules,
celui de la Soule est encore le plus représentatif et le plus actuel; sans oublier toutefois celui des Pyrénées Orientales avec la fête de l'Ours,
et sans aller jusqu'à Nice.
Nous verrons que ceux du Comminges et du Couserans ont disparus avec l'exode de la jeunesse.
Peut-être commençons nous par ceux de la Soule:
http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/literatura/16/16087136.pdf
Les manifestations du Carnaval sont reconnues comme des vestiges de très anciens rites religieux destinés à ramener, avec le soleil, la fécondité des champs et des bêtes. On ne s'étonnera pas de trouver dans les Pyrénées, réceptacle des plus antiques civilisations, en particulier au Pays Basque, des coutumes sous lesquelles transparait tout un monde de croyances liées au renouveau du printemps.
Si dans l'Aude voisine c'est le Carnaval de Limoux qui attire les foules,
celui de la Soule est encore le plus représentatif et le plus actuel; sans oublier toutefois celui des Pyrénées Orientales avec la fête de l'Ours,
et sans aller jusqu'à Nice.
Nous verrons que ceux du Comminges et du Couserans ont disparus avec l'exode de la jeunesse.
Peut-être commençons nous par ceux de la Soule:
http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/literatura/16/16087136.pdf
Quand on lit les descriptions qu'en a faites l'écrivain basque Chaho, vers 1840, et les détails notés par les ethnologues contemporains Violet Alford et Barandiaran, on pénètre dans un extraordinaire monde de symboles hérités d'une mythologie fabuleuse, celle des saturnales et des religions agraires de l'Orient.
A travers une description d'une prolixité romantique, Chaho a fourni sur la danse du "zamalzaïn" des détails qui, aujourd'hui sont tombés en désuétude; leur symbolisme, détaché de sa signification antique avait des formes incompréhensibles. C'est ainsi qu'il lui donne une escorte de douze porteurs de toques rouges, les kukulleros, qui dansent à sa suite deux par deux, une baguette à la main.
Quand la mascarade a pris possession d'un village, le tcherrero trace avec son balai de crin le cercle au centre duquel le zamalzaïn, va exécuter sa danse sur un air traditionnellement différent de ceux qui accompagnent les autres parties de la cérémonie. Lorsque chaque personnage a accompli son exhibition, le zamalzaïn redevient le cente d'intérêt. Une scène, banale en apparence, va .se dérouler: on va le ferrer.
Une fois ferré après maintes pousuites, sauts, simulacre de chasse rituelle, enfin ferré, il va refuser l'avoine proposée et se livrer à la danse du verre, après quoi on assitera au similacre de sa castration.
https://www.youtube.com/watch?v=_2v8faNZPrc
Le rituel religieux des fêtes du printemmps des anciens agriculteurs du néolithique revit ainsi dans les mascarades qui serpentent au travers de la Soule: le héros de la cérémonie en est le héros et la victime.
Autrefois il y avait aussi l'ours et deux agneaux, mimés, dans une course poursuite que l'on retrouve dans les Pyrénées Orientales.
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