Cette personne devait sans doute être en deuil: c'est donc un document personnel que je viens de numériser:
un autre souvenir est cette foire à St Girons où j'avais été intronisée à la confrérie de la Houlette Gourmande (fromages du Couserans) on m'avait alors offert une paire de petits sabots bethmalais mais les petits enfants ont joué avec et je n'en trouve plus qu'un:
Belle introduction pour vous parler de ces sabots confectionnés dans les "scapis"
racines coudées du noyer. Une fois confectionnés par lui-même le fiancé l'offrait à sa promise de la main gauche.
Une légende court encore.... vous avez pu constater qu'on" ne faisait pas dans la dentelle" dans les Pyrénées:
Du temps où les Maures avaient envahi le Couserans, les hommes de Bethmale s'étaient retirés dans la montagne, d'où ils se préparaient à reconquérir la vallée; cependant parmi les femmes restées au village certaines s'étaient montrées trop sensible au charme des beaux guerriers basanés....
Un soir, les Sarrasins, rendus confiants par le silence de la montagne, s'étaient livrés à la fête; les Bethmalais descendirent et, pendant la nuit, les exterminèrent jusqu'au dernier....si ça s'arrétait là !!!
Au matin on vit avec horreur passer à la tête des vainqueurs, l'un d'entre eux chaussé d'une paire de sabots aux pointes plus effilées et plus hautes que les autres.
Sur chaque pointe était planté un coeur, celui de sa fiancée et celui du Maure qui l'avait séduite.
TV Izard est passé par là.......www.you tube.com/watch?v=DsHJNfwaWro
pour ouvrir cliquez sur le lien et sur Recherche Google pour
Les sabots de Jusot
jeudi 5 février 2015
Les sabots pointus
Il y a beaucoup de choses à raconter sur la Vallée de Bethmale, déjà les hommes préhistoriques empruntaient la voie de transhumance des bergers Couserannais qui remonte par le Lez vers le Val d'Aran.
Vestiges néolithiques dans les tombes d'Ayer où les cendres des défunts reposaient dans des "toupis" ( visibles au Musée St Raymond).
Une vieille coutume qui faisaient dire aux vieux Béarnais :"Ha toupi!" (Il va au pot)
Vestiges aussi, Romains inclus dans les maçonneries, récupérations habituelles des matériaux disponibles.
Mais ce qui risque d'intéresser le plus mes lecteurs c'est ce mystère qui plane toujours sur l'origine des bethmalais, leur type physique superbe et les curiosités de leur costume.
Il faut ajouter à cela l'éthymologie de cette appellation "Beth male", la vallée mauvaise comme la Maladeta, la cime mauvaise. Dans les veillées on parlait d'un certain Soulan, noble Ariégeois, fondateur d'une colonie en Grèce; ce qui n'a rien d'impossible quand on pense aux aventures des Normands en Sicile et des nobles français en Orient. Cette colonie, expulsée, aurait trouvé refuge sur les terres de ce Soulan, en Ariège.
Un autre récit populaire parle d'un certain Jouanissou, qui, ayant quitté la vallée vers 1600 pour suivre des marchands qui se rendaient en Grèce, revint un jour, fortune faite accompagné par douze femmes fort belles, trente petits chevaux de bât pour porter ses coffres et un troupeau de douze chèvres de Morée, aus longues oreilles tombantes. Il s'installa à Villargein et sa descendance fut prospère....!!
Tous ceux qui ont voyagé dans l'Europe du Péloponèse et de Bethmale ont été frappé par la similitude de leurs costumes, guêtres de bure retenues par des jarretières à pompoms, veste de laine écrue aux broderies multicolores géométriques, bonnet mi-rouge mi-bleu.
http://www.labethmalaise.com/presentation-costumes.htm
Quant au nom de "vallée mauvaise" on pense que ce sont les populations voisines qui étaient jalouses de leur prospérité, de leur existence heureuse qui ne s'embarrassait pas des rigorismes dans le domaine de la morale ....
Avant de vous parler des sabots pointus je vais aller à la recherche dans mes albums d'une photo prise il y plusieurs dizaines d"années, d'une vieille bethmalaise. C'était une diapositive que nous avions mise sur papier.
Mais on ne voit plus de vieilles en costume traditionnel sur leur devant de porte.
Pour vous faire patienter, une photo digne d'un lagon pour ses couleurs éclatantes du lac de Bethmale
Vestiges néolithiques dans les tombes d'Ayer où les cendres des défunts reposaient dans des "toupis" ( visibles au Musée St Raymond).
Une vieille coutume qui faisaient dire aux vieux Béarnais :"Ha toupi!" (Il va au pot)
Vestiges aussi, Romains inclus dans les maçonneries, récupérations habituelles des matériaux disponibles.
Mais ce qui risque d'intéresser le plus mes lecteurs c'est ce mystère qui plane toujours sur l'origine des bethmalais, leur type physique superbe et les curiosités de leur costume.
Il faut ajouter à cela l'éthymologie de cette appellation "Beth male", la vallée mauvaise comme la Maladeta, la cime mauvaise. Dans les veillées on parlait d'un certain Soulan, noble Ariégeois, fondateur d'une colonie en Grèce; ce qui n'a rien d'impossible quand on pense aux aventures des Normands en Sicile et des nobles français en Orient. Cette colonie, expulsée, aurait trouvé refuge sur les terres de ce Soulan, en Ariège.
Un autre récit populaire parle d'un certain Jouanissou, qui, ayant quitté la vallée vers 1600 pour suivre des marchands qui se rendaient en Grèce, revint un jour, fortune faite accompagné par douze femmes fort belles, trente petits chevaux de bât pour porter ses coffres et un troupeau de douze chèvres de Morée, aus longues oreilles tombantes. Il s'installa à Villargein et sa descendance fut prospère....!!
Tous ceux qui ont voyagé dans l'Europe du Péloponèse et de Bethmale ont été frappé par la similitude de leurs costumes, guêtres de bure retenues par des jarretières à pompoms, veste de laine écrue aux broderies multicolores géométriques, bonnet mi-rouge mi-bleu.
http://www.labethmalaise.com/presentation-costumes.htm
Quant au nom de "vallée mauvaise" on pense que ce sont les populations voisines qui étaient jalouses de leur prospérité, de leur existence heureuse qui ne s'embarrassait pas des rigorismes dans le domaine de la morale ....
Avant de vous parler des sabots pointus je vais aller à la recherche dans mes albums d'une photo prise il y plusieurs dizaines d"années, d'une vieille bethmalaise. C'était une diapositive que nous avions mise sur papier.
Mais on ne voit plus de vieilles en costume traditionnel sur leur devant de porte.
Pour vous faire patienter, une photo digne d'un lagon pour ses couleurs éclatantes du lac de Bethmale
mercredi 4 février 2015
Le merle
Il ne vient pas fourrer son bec dans ce plat de chantilly mais les graines largement jetées à même le sol car, lui, ne grimpe pas sur mes fenêtres.
Théophile Gautier est l'auteur d'un poème tout à fait de circonstance:
Lustrant son aile qu'il essuie,
L'oiseau persiste en sa chanson,
Malgré neige, brouillard et pluie,
Il croit à la jeune saison.
Il gronde l'aube paresseuse
De rester au lit si longtemps
Et, gourmandant la fleur frileuse,
Met en demeure le printemps.
Il voit le jour derrière l'ombre,
Tel un croyant, dans le saint lieu,
L'autel désert, sous la nef sombre,
Avec sa foi voit toujours Dieu.
A la nature il se confie,
Car son instinct pressent la loi.
Qui rit de ta philosophie,
Beau merle, est moins sage que toi !
Un oiseau siffle dans les branches
Et sautille gai, plein d'espoir,
Sur les herbes, de givre blanches,
En bottes jaunes, en frac noir.
C'est un merle, chanteur crédule,
Ignorant du calendrier,
Qui rêve soleil, et module
L'hymne d'avril en février.
Pourtant il vente, il pleut à verse ;
L'Arve jaunit le Rhône bleu,
Et le salon, tendu de perse,
Tient tous ses hôtes près du feu.
Les monts sur l'épaule ont l'hermine,
Comme des magistrats siégeant.
Leur blanc tribunal examine
Un cas d'hiver se prolongeant.
Sur les herbes, de givre blanches,
En bottes jaunes, en frac noir.
C'est un merle, chanteur crédule,
Ignorant du calendrier,
Qui rêve soleil, et module
L'hymne d'avril en février.
Pourtant il vente, il pleut à verse ;
L'Arve jaunit le Rhône bleu,
Et le salon, tendu de perse,
Tient tous ses hôtes près du feu.
Les monts sur l'épaule ont l'hermine,
Comme des magistrats siégeant.
Leur blanc tribunal examine
Un cas d'hiver se prolongeant.
Lustrant son aile qu'il essuie,
L'oiseau persiste en sa chanson,
Malgré neige, brouillard et pluie,
Il croit à la jeune saison.
Il gronde l'aube paresseuse
De rester au lit si longtemps
Et, gourmandant la fleur frileuse,
Met en demeure le printemps.
Il voit le jour derrière l'ombre,
Tel un croyant, dans le saint lieu,
L'autel désert, sous la nef sombre,
Avec sa foi voit toujours Dieu.
A la nature il se confie,
Car son instinct pressent la loi.
Qui rit de ta philosophie,
Beau merle, est moins sage que toi !
mardi 3 février 2015
Les Encantats
Elles règnent un peu partout sur la chaîne Pyrénéenne mais celles dont je veux vous parler aujourd'hui sont dans le Val d'Aran.
Ce fut le plus long voyage de retour en traversant les Pyrénées depuis l'Espagne.
Je revenais du Vall de Boï,( je crois me souvenir que dans les archives de 2014 il doit y avoir un article qui relate ce séjour) et pour éviter un retour, le plus logique, par le col d'Envalira, toujours surchargé de circulation en été, décision fut prise de rentrer par le Val d'Aran.
photo Isarde
Splendides visions sur la Maladeta et le Pic d'Aneto encore partiellement enneigés cette année là, des chutes de neige très tardives ces dernières années laissent persister des névés en plein été.
Mais aussi sur son glacier et la dernière difficulté de son ascension.
https://www.youtube.com/watch?v=BED0NIrP1_o
Mais ce n'est pas exactement de tourisme que je veux vous parler.
Ce fut un autre voyage qui m'amena à la recherche des sources de la Garonne au Pla-de-Beret, sur les pas du géographe Schrader.
Les bergers de la préhistoire révéraient dans la Garonne une nymphe offrant aux voyageurs une eau désaltérante.
Mais Norbert Casteret grâce à ses expériences de fluorescence démontra que ce sont les eaux de la Maladeta qui surgissant du "Goueil de Joueu" (l'oeil de Jupiter) en sont la principale source.
De toutes les crêtes montagneuses des sierras environnantes du Val d'Aran, les Encantas, sont les plus célébres, statues de pierres avoisinant les 2.700 mètres figés pour l'éternité, deux chasseurs..... punis de s'être élancés à la poursuite d'isards au lieu d'assister à l'office.
extrait de la Bibliothèque "Rosalis"
http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/collect/general/index/assoc//ark:/74899/B315556101_A_GORSE_9_028.dir/B315556101_A_GORSE_9_028.jpg
Ce fut le plus long voyage de retour en traversant les Pyrénées depuis l'Espagne.
Je revenais du Vall de Boï,( je crois me souvenir que dans les archives de 2014 il doit y avoir un article qui relate ce séjour) et pour éviter un retour, le plus logique, par le col d'Envalira, toujours surchargé de circulation en été, décision fut prise de rentrer par le Val d'Aran.
photo Isarde
Splendides visions sur la Maladeta et le Pic d'Aneto encore partiellement enneigés cette année là, des chutes de neige très tardives ces dernières années laissent persister des névés en plein été.
Mais aussi sur son glacier et la dernière difficulté de son ascension.
https://www.youtube.com/watch?v=BED0NIrP1_o
Mais ce n'est pas exactement de tourisme que je veux vous parler.
Ce fut un autre voyage qui m'amena à la recherche des sources de la Garonne au Pla-de-Beret, sur les pas du géographe Schrader.
Les bergers de la préhistoire révéraient dans la Garonne une nymphe offrant aux voyageurs une eau désaltérante.
Mais Norbert Casteret grâce à ses expériences de fluorescence démontra que ce sont les eaux de la Maladeta qui surgissant du "Goueil de Joueu" (l'oeil de Jupiter) en sont la principale source.
De toutes les crêtes montagneuses des sierras environnantes du Val d'Aran, les Encantas, sont les plus célébres, statues de pierres avoisinant les 2.700 mètres figés pour l'éternité, deux chasseurs..... punis de s'être élancés à la poursuite d'isards au lieu d'assister à l'office.
extrait de la Bibliothèque "Rosalis"
http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/collect/general/index/assoc//ark:/74899/B315556101_A_GORSE_9_028.dir/B315556101_A_GORSE_9_028.jpg
Dessus-dessous
Dessus-dessous, les larges feuilles enneigées du magnolia sont un refuge pour tous les oiseaux qui se relaient pour picorer sur mes fenêtres:
Mais horreur! le chat du voisin a laissé ses traces dans la neige....
Mes petits protégés sont toutefois bien à l'abri sur les tiges du bignonia.
les rebords de fenêtre en hauteur lui sont aussi difficilement accessibles,
bien malin s'il réussissait à monter sur la chaise!!
Les tourterelles viennent jusqu'à un mètre de moi, mais il faut que je garde une immobilité absolue:
Il y a moins de merles cette année, j'ai quand même réussi à en surprendre un avant qu'il ne neige trop.
J'aime beaucoup ces tiges qui encore couvertes de neige
semblent revêtues de fleurs de coton
Mais horreur! le chat du voisin a laissé ses traces dans la neige....
Mes petits protégés sont toutefois bien à l'abri sur les tiges du bignonia.
les rebords de fenêtre en hauteur lui sont aussi difficilement accessibles,
bien malin s'il réussissait à monter sur la chaise!!
Les tourterelles viennent jusqu'à un mètre de moi, mais il faut que je garde une immobilité absolue:
Il y a moins de merles cette année, j'ai quand même réussi à en surprendre un avant qu'il ne neige trop.
J'aime beaucoup ces tiges qui encore couvertes de neige
semblent revêtues de fleurs de coton
Sen Blat
La pleine lune de cette nuit
SI la crêpe du 2 février est pour l'aire fermée celle du 3 est pour les bêtes, les champs, la récolte.
Il y a une association qui se crée entre le Blat de Saint Blaise (Sen Blat ) et la crêpe faite de "blat".
Mais il est une autre coutume encore pratiquée de nos jours et mon informateur, en l'ocurrence Frisco, me le confirmera, cela se faisait-il à Montels?
Ce geste à valeur symbolique, le voici, conté par Isaure.
Au Val d'Aran, le Nistos et le Larboust:
"Il faut couper la queue aux vaches ce jour-là.... un peu de poil, vous savez, coupé comme cà, s'il est long, sinon tout juste leur couper, ça dépend.
"Et qu'est ce qu'on fait de ce poil? Marie Sabaut née en 1907 répond
"Rien, rien, le jeter au fumier. Mais.. c'est le ... chose de le couper ce jour-là; ils le font, les hommes. C'est bon pour les bêtes, quoi".
On me dit aussi plus souvent, brûler le poil dans un chaudron.
Geste cathartique ou vaccin symbolique? Le feu purificateur ou le mal par le mal?
L'office religieux du 3 février destiné à la protection des animaux, fut répandu dans ces pays d"élevage:
A la Saint Blaise il fallait aller à l'église tabé (aussi) parce que c'était la messe des bêtes. (Barousse, Ourse de Sost.)
Dans le Haut-nistos, on le pratique encore:
A St Blaise, il faut faire dire une messe pour les animaux.
(petite aparté, je doute qu'en 2015 où il n'y a plus assez de prêtres pour dire la messe dans les villages, le Dimanche, il y en ait qui puisse dire la messe en pleine semaine pour les animaux)
En Bethmale, "on ne part pas à la montagne.
Les vieux allaient faire bénir Sen Blas en'a gleisa (à l'église).
Georgette née en 1913 se souvient soudain de la prière récitée pour Saint Blaise:
"Ah! Jo m'en rapeti!
"Nostra dama de sen Blas, proteja-nos eras amas e bestias!"
(Ah! je m'en souviens! Notre Dame de Saint Blaise, protège nos âmes et nos bêtes)
Dans la Haute Barousse, il en était de même. En Couserans, à Montfaucon," pour sen Blas, on ne les changeait jamais de grange, ni les bêtes les faire sortir"
Nous retrouvons ici à la fois le besoin de l'enclos, du fermé, de l'immobilité réparatrice pendant les mois d'hibernation et celui du geste protecteur avant la première sortie; la bénédiction prophylactique est aussi indispensable pour le nouveau-né humain que l'on ne sort jamais avant qu'il soit baptisé, que pour les bêtes que l'on n'envoie pas à la montagne avant la bénédiction pour Saint Blaise".
Isaure
Remarquons les variantes dans le propos, tantôt Sen Blat et pour d'autres Sen Blas
Ne trouvons-nous pas ici l'illustration du changement et du décalage climatique, un siècle après ?
Je vous assure que vu ce qui tombe ce matin il ne serait pas envisageable de sortir les bêtes !
Si les averses de neige des jours précédentes étaient impressionantes par leur densité, les chutes de ce matin, épaisses, cotonneuses, adhèrent au sol et sur les végétaux
Je vais anticiper la St Jean et rester devant mon feu !!!
SI la crêpe du 2 février est pour l'aire fermée celle du 3 est pour les bêtes, les champs, la récolte.
Il y a une association qui se crée entre le Blat de Saint Blaise (Sen Blat ) et la crêpe faite de "blat".
Mais il est une autre coutume encore pratiquée de nos jours et mon informateur, en l'ocurrence Frisco, me le confirmera, cela se faisait-il à Montels?
Ce geste à valeur symbolique, le voici, conté par Isaure.
Au Val d'Aran, le Nistos et le Larboust:
"Il faut couper la queue aux vaches ce jour-là.... un peu de poil, vous savez, coupé comme cà, s'il est long, sinon tout juste leur couper, ça dépend.
"Et qu'est ce qu'on fait de ce poil? Marie Sabaut née en 1907 répond
"Rien, rien, le jeter au fumier. Mais.. c'est le ... chose de le couper ce jour-là; ils le font, les hommes. C'est bon pour les bêtes, quoi".
On me dit aussi plus souvent, brûler le poil dans un chaudron.
Geste cathartique ou vaccin symbolique? Le feu purificateur ou le mal par le mal?
L'office religieux du 3 février destiné à la protection des animaux, fut répandu dans ces pays d"élevage:
A la Saint Blaise il fallait aller à l'église tabé (aussi) parce que c'était la messe des bêtes. (Barousse, Ourse de Sost.)
Dans le Haut-nistos, on le pratique encore:
A St Blaise, il faut faire dire une messe pour les animaux.
(petite aparté, je doute qu'en 2015 où il n'y a plus assez de prêtres pour dire la messe dans les villages, le Dimanche, il y en ait qui puisse dire la messe en pleine semaine pour les animaux)
En Bethmale, "on ne part pas à la montagne.
Les vieux allaient faire bénir Sen Blas en'a gleisa (à l'église).
Georgette née en 1913 se souvient soudain de la prière récitée pour Saint Blaise:
"Ah! Jo m'en rapeti!
"Nostra dama de sen Blas, proteja-nos eras amas e bestias!"
(Ah! je m'en souviens! Notre Dame de Saint Blaise, protège nos âmes et nos bêtes)
Dans la Haute Barousse, il en était de même. En Couserans, à Montfaucon," pour sen Blas, on ne les changeait jamais de grange, ni les bêtes les faire sortir"
Nous retrouvons ici à la fois le besoin de l'enclos, du fermé, de l'immobilité réparatrice pendant les mois d'hibernation et celui du geste protecteur avant la première sortie; la bénédiction prophylactique est aussi indispensable pour le nouveau-né humain que l'on ne sort jamais avant qu'il soit baptisé, que pour les bêtes que l'on n'envoie pas à la montagne avant la bénédiction pour Saint Blaise".
Isaure
Remarquons les variantes dans le propos, tantôt Sen Blat et pour d'autres Sen Blas
Ne trouvons-nous pas ici l'illustration du changement et du décalage climatique, un siècle après ?
Je vous assure que vu ce qui tombe ce matin il ne serait pas envisageable de sortir les bêtes !
Si les averses de neige des jours précédentes étaient impressionantes par leur densité, les chutes de ce matin, épaisses, cotonneuses, adhèrent au sol et sur les végétaux
Je vais anticiper la St Jean et rester devant mon feu !!!
lundi 2 février 2015
Précisément
Ce jour, présenté comme la St Théophane est précisément celui de la Présentation du Seigneur et de la Chandeleur, aube douce, malgré tout, je pense que notre ami Martin sous les mètres de neige qui viennent de tomber,
n'aura pas envie de se réveiller. Alors deux réflexions:
Mon amie "La Dormeuse" nous présentait hier des précisions sur ce fameux calendrier républicain que je n'avais fait qu'effleurer récemment en vous parlant de Nivôse, grâce à elle je peux vous dire que nous sommes désormais en Pluviose et le jour de " Mousse" exit les Saints du calendrier Grégorien.
Pour Martin, je m'en tiens aux coutumes qui faisaient qu'on évitait de prononcer le mot "ours".
J'ai été profondément touchée par ce nomade de Montgolie qui appliquait exactement ce précepte pour les loups qui se faisaient la dent sur ses troupeaux. Il leur trouvait toujours un sobriquet mais ne prononçait jamais non plus le mot "loup".
et j'ai été profondément émue de le voir pleurer à chaudes larmes sur la disparition de la faune sauvage.
(Emission sur la 5 hier en début d'aprés midi)
Je pense avoir suffisamment évoqué ce vecteur de prospérité "symbolique subconsciemment mais solidement accrochée au vécu" qu'est la confection des crèpes.
Ces habitudes de ce geste "porte-bonheur" de l'expédier sur des hauteurs:
Entà era Candelera A la Chandeleur
Hè pasteras hastio era capelera Fais des crêpes jusqu'à la faîtière
mais aussi d'aller offrir la seconde:
"La seconde crêpe que l'on faisait, eh bé, le plus grand ami que vous aviez, s'il passait par là, vous l'appeliez et vous la lui offriez" dit Jeanne de chez Davath à Arbon née en 1903.
Nous verrons demain pour la St Blaise que la crêpe sur l'armoire-buffet de la cuisine c'est l'abondance alimentaire et la crêpe sur l'armoire à linge, c'est l'aisance financière.
Déjà perturbée par la pleine lune, j'étais debout à 3 heures.
Quel est ce hasard, Nistosien, qui vous a fait vous brancher sur ce blog, qui m'a fait aller prendre dans ma bibliothèque ce livre sur les rites et coutumes, qui ravive chez vous des souvenirs d'enfance?
Un jour, peut-être, nous nous rendrons compte que nous nous sommes rencontrés à Toulouse ? sur le chemin de la Fac ? peut-être !
Vous parlez de route non goudronnée........je suis toujours très fière d'avoir fait monter mes quatre petits jusqu'à notre cabane d'altitude, à pied sur un chemin d'adret, sacs à dos proportionnés à leur âge; sans les commodités dites "modernes", où nous avons passé de merveilleuses vacances.(1 heure de montée pour les petites jambes, un peu plus pour moi, chargée)
Nous montions, Frisco et moi, la nourriture pour trois jours, grosses miches achetées à Eycheil, les côtelettes d'agneau à consommer dans la foulée...........
stop !!! je vais vous raconter ma vie !!!!
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