mercredi 21 janvier 2015

L'Irrintzina

 et au couchant ? de l'autre côté de la chaîne, au Pays Basque ? 

d'autres traditions, d'autres danses, le fandango et ce cri venu du fond de l'abîme des âges, l'irrintzina.
Pierre Loti, dans Ramuntcho le fait lancer par un contrebandier après le passage de la frontière.
"Un cri s'élève, suraigu, terrifiant; il remplit le vide et s'en va déchirer les lointains...
Il est parti de ces notes très hautes qui n'appartiennent d'ordinaire qu'aux femmes, mais avec quelque chose de rauque et de puissant qui indique plutôt le mâle sauvage.
Il a le mordant de la voix des chacals et il garde quand même quelque chose d'humain qui fait davantage frémir; on attend avec une sorte d'angoisse qu'il finisse et il est long, long; il opresse par son inexplicable longueur...
Il avait commencvé comme un haut bramement d'agonie et voici qu'il s'achève et s'éteint en une sorte de rire, sinistrement burlesque, comme le rire des fous...
Cela ressemble au cri d'appel de certaines tribus Peaux_Rouges dans les forêts des Amériques; la nuit cela donne la notion et l'insondable effroi des temps primitifs".

 https://www.youtube.com/watch?v=QW6R67oWjjw

Mais on l'entend aussi en pays d'Aspe ou d'Ossau les bergers le lancent pour s'appeler et se répondre. Ils le nomment l'arrenilhet, en Ariège c'est le hilhet.
Quand dans les fêtes de Bayonne de SaintSébastien ou de Pampelune, les tlun-tlun, les tambourins accélèrent leur rythme envoûtant, quand les yeux n'arrivent plus à suivre le magique entrelacs des fandangos et des arin-arin, une primitive frénésie balaie la fausse pudeur de notre culture et le cri jaillit, ancestral et authentique.

                                                                        photo Isarde

http://euskadi.net.free.fr/musiq.htm

La danse venue des cyclades

https://www.youtube.com/watch?v=ukhYNgXJ-nY

Puisque nous parlons du Levant, partons à l'est de la chaîne pour évoquer tout d'abord la Fontaine des neuf jets à Céret.
Neuf jets d'eaux  s'échappent de la gueule de neuf dragons dont les queues s'entrelacent.
 Sur le chapiteau du dessous, un groupe de danseurs esquissent un pas de danse, étrange rappel des frises que les poteries grecques des Cyclades et les vases ibériques de Numance reproduisaient un millénaire avant Jésus-Christ.



 Vous en saurez plus sur cet ouvrage, numérisé à Toronto

http://scans.library.utoronto.ca/pdf/1/29/larevuedelartanc36pariuoft/larevuedelartanc36pariuoft.pdf
ou celui-ci:
 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hispa_0007-4640_1913_num_15_4_1835.

Bref... "Jusqu'en 1870 la sardane comprenait une succession de huit mesures de pas courts (curts) et seize mesures de pas longs (llargo).
Elle paraissait calquée sur la division du temps au cours d'un jour d'été, fait de huit heures de nuit pour seize de lumière.
C'est à cette époque qu'un musicien de Figueras, Pep Ventura, libéra la sardane de ce canon rigide, et composa définitivement la cobla, l'orchestre d'accompagnement: le flaviol et son tambour, deux tiples, deux tenores,deux trompeta, deux fiscorn, un tromblon, une contrebasse.

 Je cède la place à la musique!.

http://www.federation-sardaniste.fr/musique.html

http://www.danseurscatalans.fr/historique.html

mardi 20 janvier 2015

Levant ou couchant

                   Levant ou couchant, je vous met au défi de les distinguer

Pour le couchant j'ai précipitamment garé ma voiture...... à droite... sur un petit chemin montant tellement il était somptueux !! je peux brouiller les pistes..
 A l'Ouest rien de nouveau ou à l'Est rien de nouveau?
et que dire de celui-ci?
 Je me régale comme une enfant car, chez moi, je suis privée de l'un comme de l'autre, la montagne me cache le levant et le couchant aussi d'ailleurs, vivement les bords de mer!!

 ou le sommet d'une montagne, aussi..


          un grand classique de Baudelaire:

          Elevation

  Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

samedi 17 janvier 2015

Auguste et les nymphes

 Encore sur le départ, je vous donne à lire ce texte;  je n'ai plus le temps d'aller chercher les illustrations dans mes dossiers.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rgpso_0035-3221_1938_num_9_2_1097

 Il faudra que je vous ramène de Mourère Pla (le Pla du Maure) alias "ma petite maison dans la prairie", pour ceux qui suivent ce blog... les photos
 des bigerri vesti  qui dorment dans les tiroirs, de même que celle  de mes sabots que je ne chausse plus que très rarement...
 j'aurais du succès dans les rues de Toulouse !!! toujours est-il que...

Ces bigerri vèstès étaient prisées des raffinés de Rome qui aimaient s'en envelopper pendant les soirées fraiches du Latium.
Un camp militaire romain surveillait la vallée de Campan depuis la colline de Pouzac, où Mars Invictus était vénéré; il assurait la tranquillité de la saison thermale chez les Campani et très probablement celle d'Auguste.
Bagnères atteste de son séjour  par cette stèle mesurant 1m37 qui porte l'inscription: NUMINI, AUGUSTI
                            SACRUM
                  SECUNDUS SEMBEDO
                      NIS.FIL.NOMINE
                VICANORUM. AQUEN
                SIUM. ET. SVO POSUIT.
A la divinité d'Auguste, cet autel a été élevé par Secundus fils de Sembedo en son nom et au nom du Vicus Aquensis .
Temps sacré de la Paix Augustinienne  célébrée par Virgile. Avec l'empereur, les nymphes des sources étaient les divinités les plus révérées en Bigorre.
 Deux autels votifs y ont été retrouvés, si l'un des deux a été perdu, le second se trouve au Musée St Raymond de Toulouse.

               NYMPHIS AUG SACRUM

 Mais d'autres dieux avaient leurs autels votifs: Agheion, qui trônait sur le Bassia et BaÏgorrix, le Dieu des fontaines rouges.



La source, Eve et le serpent

Ours, Maures, Mélusine ou Astarté, Romains ou Ibères?  toujours les mêmes interrogations pour choisir ce qui va vous intéresser, tous, des sujets qui  me sont familiers et que j'ai pu maintes fois approfondir.

" Ax-les-Thermes, toute bruissante d'eaux courantes, est bâtie sur une véritable chaudière naturelle; les sources coulent de tous côtés, tellement chaudes, que les ménagères y font leur vaisselle, voire leur lessive.
"Elles se servent de ces eaux sulfureuses pour faire une cusine spéciale, "la soupe au canon" avec une cuillère d'huile et une gousse d'ail au fond d'une soupière remplie de cette eau. On arrose avec des tranches de pain".
La soupe au canon ressemble à l'aygo boulido de Provence, mais elle suppose un estomac blindé, autrement dit un estomac d'Ariégeois"

                                                photos Isarde 2014
Les premiers hommes qui séjournèrent dans cette vallée semblent bien avoir utilisé cette centrale thermique naturelle; les pilotis découverts sous 3 m d'alluvions par l'archéologue Garrigou, vers 1896 remontent probablement à l'age du bronze.
La source Rossignol jaillit à 78°
Celle du Tech est appellée "l'eau bleue" à cause de son extrordinaire teinte azurée.
 Une autre alimente une antique piscine de pierre, le bassin des ladres, construit vers 1200 sur l'ordre de St Louis, pour guérir les croisés revenus lépreux de leur séjour dans les pays d'Orient.
L'établissement du Couloubret tient son nom de la "couloubre", la couleuvre. Ce frileux reptile, qui autrefois hantait la plupart des sources chaudes des Pyrénées, abondait dans celles d'Ax- les -Thermes. Il se glissait dans les tuyauteries et jusque dans les cabines, d'où jaillissaient dans le plus simple appareil des baigneuses hagardes d'épouvante.
Ce pittoresque passé n'est plus: .
Eve ne rencontre plus son tentateur au bain, on a fait les travaux nécessaires."



Je résume l'histoire de Udaut.

On vénère à Ax une victime d'un roi wisigoth; dans la longue histoire des Pyrénées ou de Toulouse, les wisigoths, dont elle était la capitale, furent les seigneurs de ces contrées.
Udaut au IVème siècle demande le baptème à un saint ermite qu'il rencontre un jour de chasse avec une biche dans les bras; parti d'Italie évangéliser les Huns et les Ostrogoths, il subit le supplice du "Knout". Je suppose qu'il voulut se retirer au plus loin, nous le retrouvons à Ax pendant sept années mais Valamir l'y retrouve aussi, et aux portes d'Ax l'enferme dans un tonneau rempli de clous et le jette du haut d'un monticule.
 Les habitants de Ripoll où le corps du saint avait été transporté en 978 fustigent ceux d'Ax.
 Poble d'Ax, poble foll
Qu'a matat lo sant de Ripoll
(Peuple d'Ax, peuple fou
Qui a tué le saint de Ripoll)

vendredi 16 janvier 2015

Au bord du suicide collectif, suite

 Je n'ai pas le coeur à vous conter dans le détail les atrocités partagées autour des points d'eau pour désaltérer les troupeaux, à la Pierre St Martin; ils me rappellent quelques coutumes du désert...

 http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Anso.jpg#mediaviewer/File:Anso.jpg

..".Une guerre implacable se poursuivit durant des années. Les troupeaux livrés à eux-mémes étaient décimés par les ours; les villages perdaient leurs hommes dans des combats sauvages.
Malgré l'intervention du seigneur de Béarn, Gaston II, et du roi de Navarre Charles II, qui avait convoqué à Anso les évêques d'Oloron, de Bayonne, de Jaca et de Pampelune, les pouparlers échouèrent. La sanglante bataille d'Aguincea amena la mort du chef des Barétounais et leur déroute. Mais au moment où les Roncalais allaient se jeter sur les Français pour une"solution finale", un saint homme, le curé du village d'Aramits, put les arrêter et engager les négociations: il fut écouté sans peine; les deux vallées étaient lasses du sang et de cette lutte, qui les avaient menées au bord du suicide collectif.



Le tribunal des souverains et des évêques se réunit une seconde fois à Anso: et toute l'éloquence des délégués du Barétous n'empêcha pas la sentence de leur être défavorable. Rendue le 13 octobre 1375, elle condamnait la vallée Barétous "à payer et à livrer annuelleent, et à perpétuité, à la vallée de Roncal, trois vaches génisses de l'âge de deux ans, sans tâche, ni macule, laquelle délivrance sera faite, chaque année, le quatrième jour après la fête des Sept- Frères (13 juillet) à la Pierre- Saint -Martin."
En 1389 et en 1856, cette sentence fut reprise pour régler ce qui avait été à l'origine du conflit, cette affaire"d'herbes et eaux" (yerbas y aguas).
A partir du 10 juillet et pendant une période de 28 jours, les bergers du Barétous pouvaient faire pacager leurs troupeaux sur certains pâturages du territoire espagnol et abreuver leurs bêtes aux fontaines qui s'y trouvent.
Cette cérémonie ne fut interrompue que deux fois au cours des siècles: en 1794 au fort de l'offensive des troupes républicaines, et en 1944, à la fin de l'occupation allemande."

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Urzainqui_rio.jpg#mediaviewer/File:Urzainqui_rio.jpg

sortie montagne

http://www.grandeodyssee.com/fr/index.html

Tout d'abord des nouvelles de la Grande Odyssée.

Les problèmes de neige dans les Alpes se retrouvent aussi dans cette partie des Pyrénées, à 1847 mètres, hier, face aux pentes Sud du St Barthélémy..



Sortie tout terrain avec Thibault, petit blizzard assez pelard au départ, malgré le soleil,



 puis à l'abri dans les sapins,



 belles échappées vers le St Barth,



 ou bien, plus au sud vers la Crète des Calmettes



une sortie comme je les aime, sans bruits de perches, sans foule, seuls avec la nature.

 des houx aussi gros  que des arbres

  et des plantes séches qui dessinent des graphismes très purs

                    blancs ou roses