dimanche 16 mars 2014

Surier



   ou Corsier ou Quercus suber occidentalis et  très précisèment "el Suro" et pour tout dire le liège.
                     robe de liège

 Je vous ai vanté les mérites de l'olivier mais le chêne liège, arbre familier de mon enfance dans les Landes est tout aussi généreux.
On trouve encore son exploitation dans les Landes exactement "Au liègeur de Soustons" ou Liègisol, entre autres.



Si le sujet vous intéresse, sur Google ouvrez le livre de Pierre Vilar:

" l'Espagne et le commerce mondial du liège".http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1934_num_43_243_10561

C'est de la subériculture espagnole de cet arbre que je veux vous parler.


 Les vertus du liège sont nombreuses et cet arbre que l'on dépouille de son écorce tous les 12 ans( disons entre 10 et 15 ans) donne le maximum de sa production à 30 et 40 ans.



 Vous pensez forcèment aux bouchons mais il y a aussi les plaques d'isolation thermique ou sonores par exemple.



Sa production  est moins importante qu'autrefois et la charmante hôtesse du  splendide Musée du liège à Palafrugell n'a pas su me citer  les lieux actuels d'exploitation.



Le Musée est situé dans un superbe monument, la fabrique Miquel Vincke i Meyer, en 1900  à Palafrugell. Plus d'1 million  de bouchons (tapones) par jour sortaient de cette usine et plus de 1500 ouvriers étaient employés.


 C'est tout un art de "déshabiller" cet arbre sans le blesser.

 Les haches utilisées portent des noms différents suivant les provinces.



                                                   Plus d'infos ? 









samedi 15 mars 2014

De toutes les couleurs






La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.






Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.






Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.




                                                                                     George Sand.
                                                                                   A Aurore .

jeudi 13 mars 2014

Dans les allées

Je vois que ce jeune poète a saisi l'atmosphère des lieux et bien traduit les sentiments de Josep Pla!



Si nous avions partagé les émotions de la tempétuosité, je dirai plus, de l'agression des éléments, cet hiver,  j'aurais aimé partager aussi, avec toi,  l'alternance de quiètude du jardin avec la tourmente de la veille qui tordait la végétation, soulevait la mer mais toujours sous un ciel d'un bleu sans nuages.

A ce point fascinée,
j'en ai oublié de relever les noms de toutes ces épines !!!!


Les jardiniers  ont su jouer avec des couleurs de base


mais je connaissais le nom commun de ce tulipier


                            
 Nous n'en avons pas fini avec ce jardin......



Mer et cactées




L'avantage de voyager à cette saison pour une sauvage comme moi est l'absence de foules et même de quelque individu que ce soit, on a ainsi la sensation d'être seul à appartenir au paysage ou que le paysage n'appartient qu'à vous.


Pour la visite de ce jardin du Cap Roig, je joindrai des extraits du Cahier gris de Josep Pla qui est justement natif de Palafrugell.

(...)  La mar. Aquestes ones verdes, blaves, blanques, que monotonament veim passar fan sobre l'esperit com un treball de llima, ens despersonalitzen, ens esporguen el reliu de la propia presència humana. Hom quedat badant, fascinat, dominat. D'aqui pervé, potser, que l'unica posicio de l'home davant de la mar hagi estat de simple contemplacio.



.
 Ce jour-là il n'y avait plus de tramontane mais la mer toujours omniprésente.

 (...) Tramuntana forta. La sento xiular del llit estant. Sense moure'm de casa, en realitat puc saber sempre quin vent fa. Només cal escoltar les campanes. Si el seu dring és fresc, precis i cristal.li fa tramuntana; si es opac, esquerdat, esfilagar, el vent és de garbi. Davant d'aquest vent huracanat i irruent (que odio) se'm revolten les entranyes. Sempre preferiré a una naturalesa en deliri, agitada i violenta, una naturalesa estàtica i quieta. La bellesa de les tempestes em produeix una repugnància fisica.




 Ce jardin est le fruit d'une rencontre entre Nicolas Woevodsky ancien colonel de l'armée tsariste et Dorothy Webster décoratrice, passionnée d'archéologie et de jardinage, en 1927.



Ces dix sept hectares n'étaient pas tout en fleurs, allez y en été, ce doit être sublime. Mais les rouges de quelques cactées, les oranges des fruits ou les jaunes des mimosas conjugués avec le bleu de la mer, m'ont suffi..



 Ah! aussi, privilègiez le matin, il est orienté à l'est; en cette fin d'après midi le soleil nous faussait compagnie et je n'ai pu saisir que quelques rayons qui se glissaient encore entre la végétation.



Je pense  consacrer un autre article à ce jardin.





Le bâtiment néogothique qu'ils y ont construit ne manque pas de charme.


  Les sculptures ne sont pas toutes à mon goût..

Ma préférée, cette songeuse, de Rosa Serra.

                         et la transparence de cette dernière

mardi 11 mars 2014

Littoral




 La voilà cette balade sur le littoral par grande tramontane, la mer couverte de "moutons", encore une palette de bleus, des visions sans cesse renouvelées suivant les découpes du sentier et à chaque fois l' émerveillement .

Point n'est besoin d'aller courir au bout du monde quand on possède de tels paysages si près de chez nous


Mimosas,  agaves se mêlent aux pins pour meubler le minéral






et je répète toujours" je comprends que les Grecs se soient installés ici"




Il n'y a plus de sentiments qui se bousculent, de soucis vagues ou aigus, je reste

là, béate, en contemplation, buvant les éléments, enivrée d'embruns et de soleil.


Palus

Sur l'olivier qui précède quelques mots de Josep Pla considéré comme le plus grand écrivain catalan du XXème, c'est dans le texte (comme toutes les langues d'ailleurs si on le pouvait) qu'il faut le lire en appréciant toute la saveur du chant des mots:
"Ningún árbol gana al olivo en nobleza. Ningún otro le iguala en gravedad señorial y en claridad pensativa. Se hace enormemente viejo. A pesar de su aguda sensibilidad, sorprende su resistencia a los accidentes. Es eviterno y de una indescriptible sobriedad. Vive en los terrenos de secano más pobres. Se aclimata perfectamente al paisaje cataclismático de Cadaqués. Sólo la fascinación de ese árbol puede explicar los millones y millones de horas de trabajo que los hombres han empleado para convertir los olivares en un inmenso jardín de piedras. Ahora, el color eclesiástico del fruto parece aumentar la gravedad de su fosforescencia pensativa."
Josep Pla, 1982: 191


 mais ce texte est en espagnol:  Le fameux Cahier gris est en catalan.

( Aucun arbre n'atteint l'olivier en noblesse. Aucun autre autre ne l'égale en gravité seigneuriale et en clarté pensive. Il peut devenir très vieux. Malgré sa sensiblilité aigue, il surprend par sa résistance aux accidents. Il est éternel et d'une sobriété indescriptible. Il vit sur les terrains secs les plus pauvres. Il s'acclimate parfaitement au paysage "cataclysmique"  de Cadaquès. Seule la fascination pour cet arbre peut expliquer les millions et millions d'heures de travail que les hommes ont pris pour convertir les oliviveraies en un immense  jardin de pierre. Maintenant la couleur ecclésiastique du fruit paraît augmenter la gravité de sa phosphorescence pensive).


Pourquoi  Pals, ce charmant village médiéval a-t-il emprunté son nom  au latin Palus?
parcequ'il domine des terrains marécageux actuellement rentabilisés en rizières.
Très ancien  lui aussi puisque le soubassement de sa "Torre de las Horres" repose sur d'anciennes tombes Wisigothes taillées dans la roche.


Déjà quelques prémices du festival de cactées à venir



Mais je l'avoue un long moment dans une boutique de poteries !!!


et vous savez que les poteries ... je les aime!! souvenez- vous du Musée de la poterie près d'Ametlla de mar.

J'ai toujours le regard tourné vers ce que l'on ne voit pas souvent du premier coup d'oeil..

lundi 10 mars 2014

Ullastret


C'est vrai, je jubile à Ullastret, encore un retour;

 jubilation teintée de regrets car nous avions à Bélesta un site Celtibère de grande qualité et j'ai un temps rêvé s'il en était encore temps!... de le mettre en valeur, de le restaurer ou bien même d'entreprendre de nouvelles fouilles: mes démarches n'ont pas abouti.



 Tout le monde n'est pas comme moi tourné vers le passé et je l'aime toujours un peu plus, ce passé,  histoire de compenser les regards stériles de la jeunesse plongés dans leurs portables.



Je ne me demande plus si ces Ibères sont venus par l'Afrique ou l'Asie, je m'émerveille de voir ces murailles de plus de 2500 ans encore en place, de poser mon regard  sur les champs à perte de vue qu'ils ont cultivé et de le plonger dans les silos où ils entreposaient leurs cultures.



 Ils font bien partie de cette expansion du Néolithique que j'évoquais précédemment.
nos blanches Pyrénées en arrière-plan, le Canigou.

 Ils n'ont rien à envier  aux Grecs et Romains, qui n'ont pas trouvé là des rivages inhospitaliers: ils ont mélé leurs cultures, partagé leur production, exporté leurs richesses.



La culture Ibère est le fruit de l'arrivée et de l'actualisation de deux courants de culture dans le monde indigène de la fin de l'âge du bronze. Le premier arrivé par les Pyrénées avec les migrations indo-européennes de l'Europe Centrale, le second avec l'arrivée de la colonisation des peuples méditerranéens au milieu du VII è siècle avant J C, mais en Catalogne dès la première moitié du VI è s av J C.

Cette culture ibére s'est développée sur le littoral méditerranéen du Languedoc à l'Andalousie et présente plusieurs faciès selon le substrat local et l'intensité des apports colonisateurs, Grecs au Nord, phéniciens-puniques au Sud.
 Le territoire ibère était occupé par différentes tribus, décrites par les Grecs et les Romains. Ce sont les "indiketes" qui des Albères au Rio Tordera au Sud, occupent la région où se situe Ullastret. Ils sont très "hellénisés" du fait  de la fondation en 600 av JC des colonies grecques de l'Emporion.


Mais je reste toujours sensible aux petites choses qui meublent le présent.


comme ces orchidées qui ont colonisé l'extèrieur des murailles.

 ou les bienvenus meules et andouillers de cerf, archéologie des cervidés


pour en savoir plus:


http://books.google.fr/books?id=x9d_1NbaOLgC&pg=PA168&lpg=PA168&dq=indik%C3%A8tes&source=bl&ots=TuXWa2lSue&sig=Rgw9Yut9v2So5Q0-WVMVpbAEkm0&hl=fr&sa=X&ei=22sdU8GEDcSJ7Aaam4GABA&ved=0CEEQ6AEwAg#v=onepage&q=indik%C3%A8tes&f=false




                                                           Tête Ibère

                                       Musée archéologique de Madrid


                                           et la célèbre dame d'Elche (IV-V è s av JC)




http://www.academia.edu/1861764/Hubner_la_Dame_dElche_et_la_sculpture_iberique

la culture Ibère

http://dam.revues.org/355