exceptionnelle, en deux jours s'est timidement éveillée.
Plus un once de neige à 1800 mètres en ce 15 février, les anoraks et autres
lainages envolés, la sagesse me fait dire que nous le paierons à court ou
moyen terme ; le soleil est encore bas et disparaît tôt dans l'après-midi, derrière
la montagne.
C'est donc une soirée à la bougie, mieux vaut dire aux chandelles, car il y en a
plusieurs, et un coucher précoce avec un plaisir immense : l'écoute du silence,
du torrent en contre-bas et du beau feu qui éclaire les murs de chaudes lueurs.
Lovée dans mon sac de couchage, les yeux au plafond (de bois ) ou bien sur
les contours de la pièce, j'aperçois une tache sombre sur le mur en face de
mon lit et fait la remarque que je ne l'avais pas vue un instant auparavant.
J'y reviens, reste intriguée et finis par prendre ma frontale accrochée au
montant du lit et la braque, sur cette ombre sombre..................une belle
chauve-souris qui n'apprécie pas cette agression lumineuse et par petits pas
de côté regagne l'interstice par lequel elle s'était introduite.
Visite nocturne comme celle du bataillon de petites souris que j'entends à
peine et qui vont être déçues : tout objet comestible a été renfermé dans mon
sac à dos et suspendu. La nuit sera douce, le feu s'éteindra lentement.
Aucune humidité au-dehors avant que le soleil ne revienne et le petit déjeuner
pris devant la porte, face à la montagne en guettant son arrivée.
Les ombres descendent peu à peu au fur et à mesure de sa montée dans le
ciel.
vers le fond de la vallée
à l'Est
vers lequel je monterai une bonne centaine de mètres de dénivelé plus haut,
pour déjeuner en famille.
Oui, cet écrin perdu dans la montagne est une affaire de famille qui remonte à
bien longtemps.
Une survivance d'anciens qui sont partis un jour à la guerre et ne sont jamais
revenus. Amoureusement, nous avons redressé leurs granges, nous les avons
rendues vivantes, habitables, quoique rustiques et c'est une station de mémoire
que je ne manque jamais de faire auprès de celles qui ne sont plus que des
ruines.
Elles étaient nombreuses à plusieurs altitudes avec leur champ à faucher où
arbres et arbustes ont repris leurs droits.
Les toits de chaume ont disparus les premiers.
Rassurez-vous, je vais vous ramener à la civilisation et à l'art des peintres
italiens au Musée Ingres.
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