lundi 27 mars 2017

Les astrolabes

Puisque nous sommes dans la marine, je vous propose une petite navigation au Musée Paul Dupuy avec les astrolabes :



 




 Retouchons terre et passons à table




  Changement de style sinon d'heure  :... de quoi laisser s'écouler les heures en attendant mon retour  et la suite de cette série horlogère.









 Etant donné que cette oeuvre est présentée sous globe il est difficile de faire mieux, impossible d'approcher de près ce riche décor.

Les sabliers

Voici un autre instrument de mesure du temps,  c'est en tout cas le mot qui nous sert à le désigner contrairement aux siècles précédents  où on l'appelait "sable".
La première mention connue est en 1350 où dans le "Ménagier "de Paris on trouve la recette de sa fabrication :

 "Pour faire sablon à mettre orloges:

"Prenez le limon qui se chiet du siage de marbre, quant l'en sie ces grans tumbes de marbre noir, puis le bouléz (faire bouillir) très bien en vin comme pièce de char et l'escuméz, et puis le mettéz seicher au soleil, puis le mettéz boulir, eszcumer et puis séchier par neuf fois et ainsi sera bon".


 En dépit des progrès réalisés par l'horlogerie, ces appareils primitifs demeurèrent longtemps d'un usage courant, la précision de leur fonctionnement s'améliorant avec la qualité du verre. C'est au XVI ème que son usage est le plus répandu.
En 1608, Héroard raconte que le dauphin achète  une orloge de sable à un "porte panier"  qu'il avait fait venir dans sa chambre.
 Il figure dans l'inventaire de Charles V en 1380 dans celui de Marguerite d'Autriche  en 1524 :
"Ung petit reloge à sablon, bien ouvré au cler, à la mode d'Espaigne".

 Mais c'est dans le monde maritime qu'il est le plus utilisé jusqu'au XVIII ème s.







Mettant une demi-heure à passer d'un tube à l'autre, les matelots appellent une demi-heure une horloge et divisent les vingt-quatre heures en quarante huit horloges.
Ainsi le quart qui est la faction que chaque homme fait pour le service du vaisseau, est composé de six horloges qui valent trois heures.
 Il y a encore dans l'Encyclopédie  mention d'horloges ou sabliers d'une demi-minute qui servent à estimer le chemin que fait le vaisseau.
Il y avait donc des sabliers qui mesuraient un quart d'heure ou une demi-heure ou trois-quarts d'heures et certains étaient  munis d'un petit cadran  indiquant l'heure et qu'on faisait avancer du doigt.














Ils étaient donc faciles d'emploi pour mesurer des temps courts que ce soit dans les écoles,  les églises ou les tribunaux.
Je ne pense pas q'il soit utile de préciser  qu'il fallait tourner le sablier pour permettre au sable de s'écouler à nouveau.
 Dans le Sud de l'Allemagne les fabricants créent leur propre corporation à Nuremberg.
 L'usage de plusieurs fioles ensemble, jusqu'à huit de même hauteur permettait d'augmenter cette mesure du temps.

Le navigateur hollandais Barents a souhaité en obtenir un qui pourrait mesurer jusqu'à douze heures.
L'astronome Tycho Brahe en souhaitait un qui pourrait mesurer vingt-quatre heures encore fallait-il aussi trouver un système  pour faire pivoter ces fioles ensemble.
En conclusion,  il était idéal pour mesurer les temps courts.

 Mais c'était aussi un objet décoratif puisque le support des fioles était souvent richement travaillé que ce soit du bois ou de l'ivoire.
Il parait qu'il en fut un, fabriqué par Holbein le Jeune destiné à Henri VIII d'Angleterre en 1544, qu'il fabriqua en collaboration avec Nicolas Kratzer.

                       Musée Paul Dupuy. Sablier  d'une demi-heure

http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/doc_cadrans/peinture_et_cs/peinture_et_cs_pg16.php

https://www.google.fr/search?q=sablier+ivoire+Louvre&tbm=isch&imgil=ULYD4WmK7ibV-M%253A%253BFrwBLcCY8HcmfM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Felogedelart.canalblog.com%25252Farchives%25252F2010%25252F11%25252F27%25252F19722107.html&source=iu&pf=m&fir=ULYD4WmK7ibV-M%253A%252CFrwBLcCY8HcmfM%252C_&usg=__z-0fZUgFzZox3u04_Gt3wFVz55g%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwjUwNyltfbSAhXE7hoKHbfBB10QyjcIMA&ei=XOHYWNSiBMTda7eDn-gF#imgrc=ULYD4WmK7ibV-M:

dimanche 26 mars 2017

les Cadrans solaires

Ecologiques avant l'heure !!

On nous a suffisamment rappelé qu'il fallait changer d'heure cette nuit en avançant nos montres ; cette manipulation des aiguilles n'était guère possible lorsque les cadrans solaires ne faisaient que suivre la rotation du soleil ; on vivait donc à l'heure solaire.
 C'est d'ailleurs pour pallier l'absence de soleil que l'on utilisait le clepsydre puis si l'eau gelait on passait à autre chose, que nous verrons ...... en son temps.




 A partir du XIV ème siècle av J.C , les Egyptiens se servaient des obélisques comme gnomon (nom de la tige de fer qui projette son ombre sur le cadran). Vers 550 av J C , les Grecs, comme les Babyloniens  l'adoptent.
Sur l'article précédent vous l'avez vu sur la Tour des Vents à Athènes.
En 164 avant J C , à Rome Marcius Philippus fait remplacer celui de Papirius Cursor qui datait de 263 mais fait pour Catane n'était pas adapté.
 Dans le "De architectura libri decem " Vitruve nous dit que au moins treize types de cadrans solaires existaient.
 L'inclinaison du gnomon dans le sens de l'axe terrestre, perfectionne encore la précision de cette perception de l'heure sur laquelle plusieurs savants se penchent dont Léonard de Vinci.
 Evidemment, on en vient au cadran diptyque, composé de deux plaquettes, la gravure complexe des indications chronométriques et astronomiques donne lieu à des représentations artistiques, dont plusieurs sites de productions se font connaître.
 En France, à Dieppe , Charles Blond, à Nuremberg Hans Trochel et Paul Reimann; à Augsbourg, Thomas Tucher et à Dresde à la fin du XVI ème Christophe Trechsler comme Ulrich Schniep à Munich utilisent l'ivoire ;  on le sait car ils ont signé leurs oeuvres.

 Je reprendrai cet article durant la journée car il est plus vaste encore que ce que j'avais prévu.


 Musée Paul Dupuy. Cadran solaire cubique. Laiton doré Allemagne XVII ème

 Nous avons déjà là un exemple du cadran solaire portatif, amélioration certaine qui libère l'obligation de se référer à un cadran positionné sur un édifice public;
que l'on peut encore rencontrer sur certaines façades de maisons particulières , de fermes ou de châteaux, accompagnés d'une devise sur le temps qui passe...
 Ces cadrans solaires portatifs ont permis aux artistes de donner libre cours à leur  imagination pour les rendre pratiques .



       Diptyque. Jacques Sénécal . Ivoirier. Dieppe XVI ème

 C'est Christophe Schissler, à Augsbourg qui fabrique le plus abouti avec un cadran horizontal métallique rabattant en forme de boite, dans la seconde moitié du XVI ème.  Il contenait aussi une boussole, un calendrier, un cadran lunaire une table de conversion des heures lunaires en temps solaire, une rose des vents un dispositif indiquant la hauteur du pôle et une carte géographique. 

Mais je vous présente aussi celui de Luigi Cervellati  en 1572



   http://www.chronotempus.com/guide/musee-horlogerie-chaux-de-fonds/


 Il fallait bien aussi penser aux voyageurs, et voilà le cadran solaire de voyage : l'anneau solaire  est percé pour laisser entrer le rayon solaire puis  vient le cadran équatorial composé de plusieurs anneaux.

Le cadran vertical français appelé cadran de berger  est aussi fabriqué à Nuremberg par Christian Heiden.

 http://www.brebis-noire-velay.org/fichier_associe/cadran_de_berger.pdf

Les trois nations européennes Angleterre Allemagne et france rivalisaient d'inventivité dans ce domaine jusqu'au XIX ème.
 Bien qu'avec un nom anglais le cadranier parisien Butterfield privilégie la forme octogonale

Nous en arriverons bientôt aux horloges de table avec les anglais William Dean et Jon Rowley.  Johan Willebrandt à Augsbourg reste fidèle à la forme en demi-cercle.

 http://data.abuledu.org/wp/?terms=Temps%20--%20Mesure
 

samedi 25 mars 2017

L'or du temps



 Oui ! bien sûr !  car le temps est précieux et sur ce thème je pourrais broder presque à l'infini !  mais je me bornerai à le cadrer dans son expression artistique où il s'est illustré  de manière raffinée : ciselures, émaux, or fin, marbres, cristaux.
Mais aussi plus simplement avec les sabliers, les cadrans solaires, les astrolabes, les clepsydres, les horloges à feu, les pendules, les montres de gousset.......
nous verrons cela au fur et à mesure.

C'est un sujet aussi vaste que le verre sinon plus complexe !

 J'ai voulu compléter la vaste documentation que je possède en me rendant pour vous au musée Paul Dupuy à Toulouse.







 Mais remontons le temps ; vous aurez les photos de cette collection quand nous arriverons à leur époque.

 Les Grecs au temps d'Homère se contentaient  de diviser le jour en deux parties, la matinée et l'après midi; à leur suite les Romains se perfectionnent et divisent le jour en sept parties et la nuit en quatre parties (les quarts de veille de leurs sentinelles ). Puis à la suite de Copernic et de Keppler, l'abandon de la vision d'une  terre plate, la perception des saisons et les révolutions de la lune, nos ancêtres prennent peu à peu une vision de la division du temps.

imaginez que le temps des plaidoiries se mesuraient à l'aide d'une bougie graduée !!  le temps a passé !!

 Cependant dès le quatrième millénaire au Proche et au Moyen Orient, les Babyloniens utilisent un calendrier lunaire, les Egyptiens, un calendrier solaire et les Chinois un calendrier lunisolaire..
Vers le VIII ème siècle avant J C,  le calendrier romain n'est pas très au point , Jules César en 46 avant J C décide que le calendrier Julien doit régir les affaires de l'Empire suivi par  l'empereur Auguste qui le modifie et depuis l'an 325 tout le monde chrètien l'adopte.
 Mais les siècles qu défilent apportent un décalage de dix jours auquel le pape Grégoire XIII en 1582 remédie en décrétant que l'année en cours doit être amputée de dix jours : d'où notre calendrier grégorien .
 Cette mesure s'améliore encore au XIII éme et XIV ème siècle avec l'heure légale de soixante minutes et l'apparition de l'horloge mécanique heure dite "italienne ou astronomique avec une modification imposée par Charles IV en 1360.
 Au XIV ème siècle c'est l'heure de Nuremberg.
Mais nous, les gaulois ! ? l'heure gauloise !! deux fois douze heures qui commencent à midi.
Je ne rentre pas trop dans les détails pour cette introduction : il nous faut retenir que le temps solaire moyen a été mis en pratique pour la première fois à Berlin en 1810, que l'heure locale l'a été en 1780 à Genève et que c'est l'avènement du chemin de fer et du réseau postal international qui a incité la création des fuseaux horaires délimités par quinze méridiens ; le méridien de Greenwich en précise la mesure.
 Mais revenons aux Clepsydres :  mises au point au temps d' Aménophis Ier  




                                                   Temple de Karnak 1415-1350 av J C
ce sont  de  grands  récipients souvent en albâtre qui laissent s'écouler l'eau goute à goutte; uutilisées aussi en Grèce depuis le IV ème, utilisées essentiellement pour mesurer les gardes de nuit.
L'horloge de Ctésibios (150 av J C) a été reconstituée d'après les descriptions de Vitruve dans son De Architectura pn peut la voir au musée de Wuppertal.
 La tour des vents à Athènes construite en 75 av J C abritait une horloge à eau et huit dcdrans solaires .
 Le stétoscope du médecin Hérophile au III éme siècle avant notre ère était aussi une clepsydre.
 Les Bysantins et les Arabes l'adoptent à leur tour ;  en Syrie à Gase vers 500 de notre ère, un artiste bysantin inconnu construit une clepsydre monumentale  d'où sort à chaque heure  la représentation d'Héraclès se livrant à divers travaux.
En 807, le calife de Bagdad, fit porter à Charlemagne à Aix-la-Chapelle une horologe solaire en bronze.
A chaque heure correspondait un nombre de boules en argent qui tombaient dans un plateau.
A midi, des cavaliers sortaient d'un portillon et frappaient douze coups  ; l'oeuvre était  si extraordinaire qu'on l'illustra en tissant une tapisserie  représentant les messagers d'Haroun-al-Rachid remettant l'horloge à Charlemagne.

 https://www.google.fr/search?q=horloge+de+charlemagne&tbm=isch&imgil=Lo8QQLch_JF0fM%253A%253BZD8h3dTHQlbScM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.france-pittoresque.com%25252Fspip.php%25253Farticle13113&source=iu&pf=m&fir=Lo8QQLch_JF0fM%253A%252CZD8h3dTHQlbScM%252C_&usg=__b397GrLwbvDGqDj_lf6Z5WOqiSs%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwinuZ-K0_HSAhUG1xoKHYu0CtgQyjcIRQ&ei=gGHWWKf5MYaua4vpqsAN#imgrc=X6kHlar61rolfM:

Ces clepsydres étaient le "must" de ce que l'on pouvait offrir !!!
en 490 le roi ostrogoh Théodoric en offre une au roi des Burgondes, Gundebald: le pape Paul Ier en offre une autre à Pépin le bref et au XIIIème c'est le calife de Bagdad qui en expédie une à l'empereur Frédéric II de Hohenstauffen.
Mais la clepsydre monumentale construite en Chine par Su Sung vers 1090 est probablement la plus représentative de ces horloges à eau.
 Elle a été recontituée par J H Combridge (au Science Museum de Londres )

https://journal.hautehorlogerie.org/fr/les-collections-horlogeres-du-science-museum-de-londres/


Elle a longtemps été utilisée dans les monastères pour appeller les moines à la prière ;  mais c'est bien connu !!!! ce ne sont pas des lieux chauffés !!!  et l'eau de l'horloge gèle ! on va donc passer à l'horloge à feu.
 


 http://sanjakdar-chaarani.com/science-arabo-islamique/index.php/la-mecanique-hologere/la-mecanique-horlogere-monde-arabe/172-horloges-monumentales?showall=1&limitstart=



 http://www.cadrans-solaires.fr/tour-des-vents-athene-grece.html


 http://kotsanas.com/fr/exh.php?exhibit=0204004



lundi 20 mars 2017

Le Pérugin ; Rubens ; Murillo

C'est aussi le printemps au musée :




 Exportés, relégués, délaissés ? et pourtant il n'y a pas plus connu que ce Pérugino :





à hauteur d'homme, tant mieux, car les autres, rendus inaccessibles par un cordage, sont  quasiment hors de portée.

http://www.wga.hu/frames-e.html?/bio/p/perugino/biograph.html










































































 Quelques "pierres" représentatives d'une époque avant de changer d'heure ... je ne vous en dis pas plus.






































http://www.wikiphidias.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=362:drouet-gervais&catid=34:biographie&Itemid=53

 http://www.wikiphidias.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=384:legoust-arthur&catid=34:biographie&Itemid=53

                  De quoi méditer sur l'art et le pouvoir







                                                                                      Photos Isarde

http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1915_num_27_107_8034_t1_0222_0000_2

https://napoleonbonaparte.wordpress.com/2007/08/31/napoleon-les-lieux-du-pouvoir/

dimanche 19 mars 2017

C'est le printemps !





C'est un plaisir de saisir les premiers rayons du soleil lorsqu'ils se posent sur les fleurs du printemps encore couvertes de rosée.
L'instant est à saisir car, au fur et à mesure de sa progression dans le ciel, les ombres gagnent. 
                                   Dans mon jardin :

Sur un poème de Leon Cordas,  De la punta de l'espargue
                 occitan                         trauca lo printemps,
                                                      s'estompis en marcejadas
                                                      le polit mal temps.



 De garrolha en lampegasses
 cent mila ans de carrairons
  per l'aventura dels passes
   al desèrt dels ancessors:


           de perseguir l'esparguièra
              l'esquina virada a Cèrç,
             sol, plegat entre las matas
                 e furtiu coma la sèrp
                   ensorcelhat de la saba
                         cap a la nuèit t'embeuràs





en espelinsant ton ombra
a l'àrpia dels argelats :
un païs per la mementa
entrevescat dins l'ombrum
de sas trèvas, de sa rama,
de l'espargue e son tendrum,
amb un gost de salvatgina
que renèga dins ton sang
e t'avalis a bèl èime
a la sorga de tos ans.











 autrement dit en français : 

 De la pointe de l'asperge sauvage
                                        perce le printemps
                                                         éclate les giboulées
le joli temps fou.


De chênes-kermès en rochers
cent mille ans de sentiers
à nos pas aventureux
sur les landes ancestrales ;
entraîné de touffe en touffe
le dos au vent du Nord,

seul, penché sur les buissons
et furtif comme un serpent,
 tu entreras dans la nuit
envoûté de ta propre sève,
 ton ombre vite effilochée
aux genêts épineux :


un pays pour la mémoire,
 enchevêtrés au crépuscule
ses fantômes, ses rameaux,
l'âpre et tendre asperge,
avec cet attrait sauvage
qui s'insurge en toi
et t'anéantit à plaisir
à la source de ton être.





https://books.google.fr/books?id=qHbygCRd3dYC&pg=PA222&lpg=PA222&dq=po%C3%A8me+du+Printemps+en+occitan&source=bl&ots=Qeh9aKQKIT&sig=o2s4EkYFaOTnzVpZrro5pnFzi-A&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjpus_1leLSAhVDXBQKHdUYBDs4ChDoAQhhMA8#v=onepage&q=po%C3%A8me%20du%20Printemps%20en%20occitan&f=false