dimanche 18 décembre 2016

Le XVII ème siècle

 On ne peut franchir le siècle sans rendre hommage à quelques artistes : en Allemagne, Erasmus Hornick, si créatif, à Nuremberg, qu'il imposa une nouvelle forme de broches dt de pendentifs ; puis à Anvers, Hans Collaert qui adjoint  au milieu de ses compositions, les monstres mythiques ou des personnages qui chevauchent des animaux, reprenant là des thèmes déjà exploités par Virgil Solis.
Nous voici au XVII ème avec Daniel Mignot, joaillier français, qui travaille en Allemagne et affectionne les perles pendantes, l'ensemble du bijou en forme de poire.
 Deux évolutions majeures émergent, en Espagne c'est "l'églomisation" technique qui décore un morceau de verre ou de cristal de roche à son envers figurant des scènes religieuses en émaux noirs, monté en pendentif ; à Prague, c'est "l'émaillage transylvanien" fils d'or courants sur une pierre noire donnant naissance à un dessin aux motifs floraux ou géomètriques ; Venise remet au gout du jour le filigrane mince.
Avec le XVII apparaît le "baroque" terme issu du siècle précédent qualifiant une perle déformée de "baroque".


  pendentif en forme de dragon ; perle baroque
Ce siècle n'est pas facile et nous avons déjà vu que guerres ou conflits influaient sur la prospérité du moment.
L'instabilité amenant à la destruction des objets de prix à des fins de financement guerrier..
Malgré cela l'esprit créatif ne se perd pas et met au jour l'horlogerie avec l'invention du balancier et les médaillons.
La montre de gousset n'est pas loin....
 Un artistes français se distingue encore dans ce domaine, Daniel Bouquet.

 L' art floral devient à la mode, avec une prédilection pour la tulipe qui, si ma  mémoire est bonne, représente en langage des fleurs, une déclaration d'amour. 

 Les catalogues se multiplièrent, répandant dans toute l'Europe la mode des motifs floraux  '"Livre de fleurs propre pour Orfèvres et Graveurs, Vanquer 1680"..



Dans un autre catalogue , celui de Gilles Légaré en 1663 , on trouve à reproduire " la broche Sévigné" formes de noeuds, rubans entrelacés, pierres pendantes en girandolles dans les boucles d'oreilles.




 Louis XIV couvre ses maîtresses de bijoux à défaut de la reine qui n'en raffolait pas ; le cardinal Mazarin, lui, était grand amateur de diamants taillés, ayant amassé une partie des bijoux de Christine de Suède lorsqu'elle  se défit de sa royauté puis ayant mis plusieurs tailleurs de diamants à son sevice, il crée la "taille Mazarin" que toute l'Europe imita, et pas seulement sur les diamants mais aussi toutes les pierres, émeraudes , saphirs, topazes etc.
 (taille" brillant triple" cinquante six facettes et deux tables )
(Il faut se remémorer l'affaire des ferrets de la reine sous Louis XIII  qu' Alexandre Dumas met en scène dans ses "Trois Mousquetaires")
 Dans un article précédent, j'avais évoqué les jouets princiers dont les "Marmousets" de Louis XIII , son fils Louis XIV jouait aussi avec des soldats en argent et de petits canons en or.
C'est l'époque de la vaisselle royale en or mais aussi du diamant de Guise et du gros "diamant Hope" bleu, rapporté des Indes par Tavernier, miracle qu'il soit resté en France ainsi que le "diamant Hortensia, que ...20 carats...
Louis XIV  aimait se parer et jusqu'aux boucles de ses souliers, ployant quelque fois sous le poids de ses bijoux, il refusa toutefois de les sacrifier quand les finances de l'Etat étaient au plus mal. Sa magnificence fut copiée jusqu'aux Indes.
Héritier des collections de Mazarin,  Louis XIV pouvait tout à loisir varier ses parures.
 Mais l'expanison coloniale se faisait aussi dans l'autre sens et acheminait vers l'Occident les plus légendaires des diamants.
 De belles histoires se rapportent à ces pierres voyageuses dont le "Grand Moghol" issu de la mine du Gani, en Inde dans les années 1650 : on pense qu'il pesait alors 787 carats, ce qui est énorme.
Tavernier raconte qu'il l'avait vue dans le trésor du grand Moghol de Delhi, mais les choses se compliquent lorsqu'il est envoyé à Ortensio Borgis, à Venise, un concurrent de Vincenzo Peruzzi.
Ortensio l'abime  en le réduisant à 280 carats, véritable catastrophe ; retaillé en d'autres brillants, on dit que le fameux diamant "Orlov" en est issu et que les autres se seraient perdus pendant les invasions perses en Inde. 
Le diamant Hope, cité plus haut, ne porta chance à personne : Tavernier qui l'avait donc vendu à Louis XIV mourut en mer lors d'un voyage de retour vers l'Inde ; La "Montespan" l'aurait portée lors d'une messe noire censée lui conserver l'amour du Roi; Marie Antoinette d'Autriche reine de France, le possédait jusqu'à la Révolution où il disparut mais on soupçonne qu'après avoir été volé à ce moment là, il ne soit réapparu à Londres, retaillé et acquis par Henry Philip Hope ( d'où son nom) qui l'offre à son fils, lequel fait faillite.
Le diamant "Orlov"  qui serait donc issu nous l'avons vu  du "grand Moghol)
aurait été par la suite placé sur une statue du temple de Brahma volé, vendu aux enchères en Angleterre ;  parvenu à Amsterdam  il est  acquis par Grigori Orlov pour obtenir les grâces de Catherine de Russie.
Il est maintenant propriété de l'Union Soviétique.
Une dizaine  d'autres diamants sont célèbres ; les relations de la Couronne d'Angleterre avec les Indes expliquent leur possession par les monarques anglais .
 C'est le Koh-i-Noor,  offert à la reine Victoria qui le fit retailler par Voorsanger à Amsterdam et ne fait plus maintenant que 108 carats.
Cet énorme diamant est mentionné pour la première fois en 1304 losqu'il est la propriété du rajah de Màlwa ; deux siècles plus tard le fondateur de l'Empire des Grands Moghols de l'Inde, le sultan Bàber en est le propriétaire.
 Lorsque le Perse Nàdir Shàh saccage Delhi en 1739 ,il s'exclame en voyant le diamant,  Montagne de lumière, "Koh-i-Noor" !! Pas de chance non plus, il est assassiné lors de son voyage de retour. Plus tard  ce diamant est vendu à la Compagnie des Indes orientales en dédommagement des guerres du Pendjab.

Un autre diamant indien  a bien voyagé aussi c'est le Sancy.
Rapporté de Constantinople par l'ambassadeur d'Henri III en Turquie, Nicolas Harlay de Sancy , il aurait ét taillé par Louis de Berqum pour Charles le Téméraire ), la France ne disposant pas de fonds suffisants pour former une armée, il quitte la cour pour faire office de garantie à un prêt bancaire .
Le porteur assailli par des brigands ne fait ni une ni deux et l'avale,  ce qui lui  valut le poste de colonel de régiment.
Mais par souci d'argent encore, la pierre est vendue à Elizabeth 1ère : passée en la possession de Charles 1er elle revient en France, rachetée par Mazarin, Louis XIV en hérite puis reste conservée au Garde- Meuble national  à Paris où elle est volée en 1792.
On la retrouve mentionnée comme gage de financement de la bataille de Marengo en 1800 et Goya le peint sur le portrait de Marie-Louise. En 1906 il est acheté par William Waldorf Astor.
Le Régent a aussi une histoire dramatique ; dissimulé sous ses pansements par un esclave qui le trouve dans une mine en Inde dans les années 1700 , un marin propose à l'esclave de l'embarquer pour aller le vendre  à l'étranger mais le marin tue l'esclave dans le voyage et le vend au gouverneur de la forteresse de Saint Georges pour mille livres sterling. Plus tard acquis par William Pitt, gouverneur de Madras, celui-ci le vend  au duc d'Orléans régent de France.
Lui aussi volé au Garde Meuble national en 1792 retrouvé dans un appartement à Paris, replacé au Trésor national , engagé  par Napoléon pour rétablir les finances publiques, il échappe encore à la vente aux enchères des Bijoux de la Couronne française, à l'occupation nazie ...... Ouf!!!

Sur le chapeau de Charles le Téméraire on a pu admirer le Florentin diamant couleur jonquille qui le perdit pendant une bataille ( mais certains l'attribuent à Tavernier) toujours est-il qu'il appartint au grand duc de Toscane, Ferdinand 1er qoi le fait tailler pour entrer dans le trésor de la famille royale d'Autriche Toujours à Venise au moment de la secondes guerre mondiale, puis ... ???.

Le diamant "Shah" 90 carats conservé au Kremlin il intrigue par sa forme faite de facettes taillées et d'autes naturelles 
Mais avant d'atterir au Kremlin il est passé  dans les mains de Burhan II Nizam de Golconde en 1591, de jehan Shah de Delhi en 1641, de Fath Ali, Shah de Perse en 1824, tous noms gravés sur trois de ses faces.

Le Cullinam  (trois mille cent six carats bruts) de la mine Premier en 1905 en Afrique du Sud, il a été taillé en neuf pierres et quatre-vingt seize  petites. le Cullinam I s'appelle le Great Star of Africa,  il fait 530 carats et orne le sceptre brirannique ; le Culinam II se trouve sur l'Imperial State Crown d'Angleterre (310 carats) et les Cullinam III et IV ornent la couronne de la reine Mary .
Et ce n'est pas fini !!! les diamants sont éternels ! n'est ce pas Mr Bond ? 
                                                             (à suivre )

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