mardi 19 septembre 2023

Coimbra suite

  Cette vénérable université  de Coimbra est plantée sur  la colline de l' 

Alcàçova et offre de ce fait une belle vue sur le fleuve Mondego et les

 collines environnantes.  Le pàtio  est dominé par la tour de la chèvre 

 élevée au XVIII ème, appellation donnée par les étudiants dont elle 

rythmait la vie comme celle de la cité plus bas. mais c'est la  bibliothèque

 Joanine qui rafle toutes les attentions. 

 Les dates de construction des différents  porches, s'échelonnent du XVI

 ème au XVII ème siècles.

 




De la galerie appelée "Via Latina" , avant d'entrer dans la salle des Actes

 où se déroulent  les grandes cérémonies d'intronisation  du recteur, de 

soutenance de thèse ou de remise de diplômes, la vue s'étend au loin.

 


            Dans l'axe du fleuve la statue du roi Dinis1er le fondateur

 Les azulejos sont en tout lieu présents



                 Dans l'obscurité de la Salle des Actes
 

                                        le plafond peint
 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les azuleros attirent 

toujours les regards

 

le plafond peint de la salle de l'examen privé fait aussi partie du décor


 




















 et pour prendre de la hauteur,  le sommet de la tour de la Chèvre et ses 

horloges à 33 mètres.

 

 et un dernier coup d'oeil sur la bibliothèque Joanine forcèment peu 

éclairée pour préserver  reliures et peintures : Joanine du nom de son

 fondateur le roi Jean V en 1724.




 Faisant partie de la 

dernière visite de la journée

 j'ai pu assister au

 recouvrement  des tables 

par des bâches de cuir

 destinées à recueillir les 

 déjections des chauve-

souris  qui se baladent dans 

ces lieux prestigieux pour 

dévorer tous les insectes qui

 auraient dévoré  les

 milliers 

de pages de ces précieux

 écrits sans leur intervention

 quotidienne et nocturne .

 Une écologie utilisée bien 

avant l'heure.


lundi 18 septembre 2023

Coimbra

 Les poètes  la consacrèrent " Cité des arts et des lettres du pays":

 connue pour être  le siège d'une des plus anciennes universités après

 celles de Bologne en 1088, et celle de la Sorbonne en 1253 c'est le roi

 Dinis 1er qui la fonde en 1290 mais à Lisbonne : c'était déjà les prémices

 de changements,  de périodes de déclin, de crises notamment  avec la 

période  de tourmente politique de Antonio  de Oliveira Salazar qui fait 

détruire par deux fois les bâtiments universitaires  et n'hésite pas  à 

laisser sa police tirer sur les étudiants.

 De nos jours les étudiants ont retrouvé toute latitude d'acquérir un 

 enseignement libre et ouvert sur le monde.  C'est le grand écrivain 

Camoes qui dans ses "Lusiades" raconte  la création de l'Université de 

Coimbra par le roi Dinis qui fait appel à des professeurs venant de Paris,

 de Salamanque ou d'italie. En concurrence avec l'enseignement des 

Jésuites elle  acquiert toute sa prépondérance après l'expulsion de ceux-ci

 en 1759 sous l'égide de Pombal. Pour ce qui justifie cette appellation de 

"Cité des Arts", il faut souligner que plusieurs sculpteurs français 

viennent à Coimbra exercer leur art en créant une école de sculpture en

 1530 :  Nicolas Chantereine, Jean de Rouen, Jacques Buxe et Philippe 

Houart s'associant aux portugais Joào et Diego de Castilho.

 Le complexe universitaire a été inscrit au patrimoine mondial de 

l'humanité par l'Unesco en 2013.

 Le joyau de cette université est la Bibliothèque Joanina édifiée par le roi

 Jean V en 1724, difficile de photographier  les quelques 30.000 livres

 et 5.000 manuscrits qui s'étagent sous les plafonds peints en trompe

 l'oeil  par des artistes italianisants de Lisbonne.

 


















 

 J'ai eu plus de chance dans la chapelle  décorée d'azulejos du 17 ème

 surmontés d'un superbe orgue du XVIII ème.






                                                                                        à suivre

         Mais la vie de Coimbra ne se limite pas à son université.

dimanche 17 septembre 2023

Monastère de Batalha

  Voici le troisième monastère inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco

Il doit son nom à la victoire des Portugais sur les Espagnols  à Aljubarrota

 en 1365. Jean 1 er du Portugal avait fait voeu de le construire s'il

gagnait  cette bataille.

 


 C'est l'architecte portugais Afonso Domingues  qui reprend 

les travaux de maître Huguet qui de 1402 à 1438 érige la chapelle du 

Fondateur où repose ce roi et son épouse Philippa de Lancastre ainsi que 

leurs fils . Le style en  est  gothique flamboyant. Un peu plus tard c'est 

l'architecte portugais Fernao de Evora qui édifie le cloître assez sobre

 suivi de Mateus Fernandes le Vieux l'un des maîtres de l'art manuélin 

en collaboration avec le célèbre Diego Boytac 

 

 

 On dit que cette tombe surmontée d'un dais serait celle d'Henri le 

Navigateur, le fils des précédents.

 https://www.herodote.net/Le_conquerant_immobile-synthese-3170.php

 C'est du fait de l'abandon des suites de sa construction au profit du 

 monastère des Hiéronymites de Lisbonne que l'on doit ses  Capelas

 Imperfectas. Construit en calcaire fin,  le temps lui a conféré les teintes 

ocres qui le caractérisent.  

 

 









 Cette salle carrée

en quelque sorte

 panthéon royal est

 coiffée d'une 

lanterne octogonale 

et d'une coupole 

étoilée






 Le gigantesque porche  de style gothique renaissance des chapelles 

inachevées  est l'oeuvre de Mateus Fernandes commandé par le roi 

Manuel.


 Toute cette partie de l'édifice est à ciel ouvert  et l'on se pose la question

 de son devenir ! ?





















 

 Le cloître royal à l'intérieur du monastère  marie harmonieusement le

 style gothique et manuélin


 L'ancien réfectoire est aménagé en salle du Soldat Inconnu et l'on assiste

 tous les jours à la relève de la garde nationale.





















 le lavabo des moines est

             une élégante fontaine à deux vasques


 Cette voûte très audacieuse  fut réalisée par des  condamnés à mort 

tellement on la pensait  fragile mais  pour faire taire les sceptiques 

 l'architecte y resta  en dessous trois jours et trois nuits !!!

Une paire de jolis griffons sur un chapiteau













   

 la voûte de l'église culmine à à 32 mètres de haut sur 80 mètres de long

 cette nef est saisissante par ses dimensions

 et son portail d'entrée  comporte pas moins de  sculptures de 72 rois et 

reines



 Le cloître Alfonso V paraît très simple en comparaison du cloître royal


  c'est par là que l'on se dirige vers les chapelles inachevées


 Riche décoration du gigantesque portail  d'entrée de ces chapelles.

 


                                              et vue d'ensemble

                                 sur ses arrières et sur la façade



jeudi 7 septembre 2023

Alcobaça

 Vous avez donc vu ces deux tombeaux qui se font face dans le transept 

du monastère,  à gauche celui de Pierre 1er sur ses faces latérales y sont

 sculptés la vie de Saint Barthélémy patron de ce roi et le chevet présente

 une roue de la fortune ou selon certains archéologues des scènes de la

vie  d'Inès  et de Pierre;  à droite celui d'Inès de Castro soutenu par six 

anges .

 Les armoiries du Portugal et celles de la  famille de Castro y figurent

 aussi avec une frise retraçant le jugement dernier. Alors qui sont ils ? 

 Inès de Castro  qui avait accompagné au Portugal l'infante Constance

 est exilée par Alphonse IV. Le monarque trouve ainsi le moyen de

 l'éloigner de son fils, Pierre époux de Constance qui n'avait pu résister à

 la beauté de la dame d'honneur. En 1345, à la mort de l'infante, le belle

 Inès rejoint son amant à Coimbra et s'installe au monastère de Coimbra.

 La présence d'Inès et de ses enfants irrite Alphonse IV qui soucieux de

 préserver son royaume des prétentions castillanes, ne s'oppose pas à

 l'assassinat de la jeune femme le 7 janvier 1355. Lorsque Pierre succède

 à son père, deux ans plus tard , il révèle qu'il était uni à Inès par les

 liens d'un mariage secret. En 1361, il fait exhumer le cadavre d'Inès; la 

légende rapporte qu'il le vêt d'un manteau pourpre, le ceint de la

 couronne et contraint les nobles du royaume à baiser la main 

décomposée de la "reine morte". Un cortège nocturne accompagne enfin

 sa dépouille dans l'église du monastère d' Alcobaça. L'histoire s'est 

transformée en un grand mythe romantique et symbole de l'amour fou.

 Trois auteurs s'empareront de cette histoire d'amour Montherlant en

 1942 crée la pièce de théâtre La Reine Morte  ainsi qu'Antonio Ferreira et

 Camoes pour quelques épisodes de ses Lusiades.

 Une autre légende qui court en azulejos sur les murs du monastère 

raconte que le premier roi du Portugal Alphonse Henriques ait fait le

 voeu  de  fonder un monastère à cet endroit s'il parvenait à prendre

 Santarém. On sait que quelques années plus tard, en avril 1153 le roi fit

 don à Bernard de Clairvaux des terres d'Alcobaça où vinrent s'installer

 des cisterciens de Clairvaux. La construction commença en1178  mais les

 premiers bâtiments furent détruits par les Maures, repris au début du 

XIII ème l'église acheva sa construction en 1253.

                          Salle des Rois

 

                      Le roi remettant les terres d'Alcobaça





 
























 

 la cuisine est immense il fallait bien cela pour nourrir cent moines  et en

1728 lors de la visite de la reine Maria, il fallut rajouter 400 personnes.

 



               https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_de_Clairvaux