vendredi 19 mai 2023

Trois cathédrales en Espagne

La première à Saragosse : La Seo, abréviation de" Catedral de San Salvador".

 Après avoir dépassé sur le large parvis qu'elles dominent, les tours de la Basilica 

Nuestra Segnora del Pilar.


les nombreuses coupoles aux tuiles vernissées datent du 18 ème : Ventura 

Rodriguez en étant l'auteur.


comme d'ailleurs la façade de la Seo reconstruite après effondrement.

 De cette ancienne grande  mosquée de la ville  subsiste des extérieurs 

 mudéjares remarquables.

 










                           La tour lanterne est classée au patrimoine de l'Unesco.

Cinq nefs d'une élévation particulièrement  surprenante donnent à cet 

édifice un éclairage  lumineux.  La clôture du choeur est du XVI éme.


Il n'est guère possible de s'approcher au plus près du retable central en albâtre

 dû  au catalan Pere Johan alors que les trois scènes centrales sont dues au ciseau 

de Jean de Souabe.




Les chapelles font parfois preuve d'une exubérance  un peu excessive !!!

                   Les colonnes torses de la Capilla del Santo Cristo sont en onyx.



 

















https://catedraldezaragoza.es/la-seo-catedral-del-salvador/capillas-la-seo/capillas-posteriores/

où je retrouve la généalogie des Zaporta dont plusieurs exercèrent en France

  ( voir patio de la Infanta )

             https://ifc.dpz.es/recursos/publicaciones/28/98/03nicolas.pdf

 Leur chapelle  dans la Seo  'Saints Michel, Gabriel et Raphaél. ( XVI ème)



https://www.google.com/search?q=la+seo+saragosse+vue+du+ciel+you+tube&client=ubuntu&channel=fs&sxsrf=APwXEdfvr0F3j1e-ALb4RdfkZIYDMnCL3w%3A1684489640358&ei=qEVnZInFFeKvkdUPttah4Ak&ved=0ahUKEwiJuZD1jIH_AhXiV6QEHTZrCJwQ4dUDCA4&oq=la+seo+saragosse+vue+du+ciel+you+tube&gs_lcp=Cgxnd3Mtd2l6LXNlcnAQDDoKCAAQRxDWBBCwA0oECEEYAFCQBli-I2DUN2gBcAF4AIABpAGIAboJkgEDMC45mAEAoAEByAECwAEB&sclient=gws-wiz-serp#fpstate=ive&vld=cid:eadc07ea,vid:TsAjoYCrFSY

 Rendons à César ce qui est à César : Saragosse ayant été préalablement 

Caesaraugusta

                                        Non !  ce n'est pas à Pise !!!...


                                                                                            à suivre

jeudi 11 mai 2023

Le monastère de l'Escurial

  C'est une victoire contre les armées d'Henri II roi de France et la capture du 

célèbre connétable de Montmorency  qui  est à l'origine de cette construction. 

Philippe II, le 10 août 1557, en commémoration de cette victoire,  décide de faire 

construire, ce jour-là étant la fête de Saint Laurent, un monastère dédié à ce 

saint.

 Il confie à Juan de Herrera, à la suite de Juan de Toledo, le soin de bâtir un édifice

 grandiose où celui-ci va mette à exécution  son goût pour les lignes sobres ; 206

 mètres de long sur 161 de large . On dit qu'il a la grandeur des palais et 

l'austérité des monastères... 1200 portes et 2600 fenêtres.



Sous la maison d'Autriche, ce palais monastère  connut une vie fastueuse mais il 

fut un temps délaissé par les Bourbons qui lui préféraient Aranjuez ou La Granja.


Les tours d'angle coiffées d'ardoises en sont les seuls éléments décoratifs.


dans l'église, Herrera  a donné au retable toute sa splendeur : 30 mètres de haut,

 4 étages de colonnes de jaspe, d'onyx, de marbre rouge entre lesquelles Leone et

 Pompeo Leoni ont placé les statues des Docteurs de l'Eglise et les Evangélistes.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Leone_Leoni

                      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pompeo_Leoni



Le Titien ou Véronèse y sont largement représentés comme Ribera ou Navarrete


C'est toute fois dans les jardins où l'on accède par l'extérieur,  que j'ai pris le plus 

de plaisir avec une bonne centaine de mètres du même rosier, le "Pierre de 

Ronsard "qui court tout au long de la façade extérieure.

                     D'une fenêtre du monastère vue sur les jardins



 





















                                 un paon faisait le beau à sa guise























Vue des jardins sur  la coupole sans doute inspirée par le Tempietto de Bramante,


En contournant le bâtiment pour se rendre dans les jardins on passe devant une 

jolie fontaine




















                                                           Plus tard il faudra tout retraverser.....




mercredi 10 mai 2023

Les jardins du palais Royal d'Aranjuez

 Le Palais royal d'Aranjuez actuel date du XVIII ème siècle mais le site

enchanteur et .... enchanté par de nombreux artistes, que ce soit en littérature ou 

en musique( Joaquin Rodrigo ou Santiago Rusignol) avait déjà séduit les Rois 

Catholiques au XIV ème siècle. Agrandit par Charles Quint mais largement 

complété par Philippe  II.

 Les Bourbons en font un site privilégié pour leur villégiature. Le français

 François Boutelou en 1763, amène sa touche aux jardins.

 Une belle occasion de se rafraîchir lors de cette vague de chaleur printanière qui

 a envahit l'Espagne.

La Glorieta de Santiago Rusinol est conservée au Musée d'Orsay,  pour le 

Concerto de Rodrigo  vous le faîtes chantonner tout au long de vos pas.

                             Le Tage,  dans toute sa splendeur, l'entoure.


 






















                  La vigne  et le blé





 Pour l'histoire,  en mars 1808, Charles IV, la reine et le premier ministre Godoy 

sont à Aranjuez, alors que Napoléon est déjà en Espagne depuis l'année

 précédente.  Godoy a autorisé sa traversée de l'Espagne pour attaquer le 

Portugal, mais en même temps il suggère aux souverains de se réfugier au Brésil.

 Survient alors l'attaque du palais de Godoy par les partisans du prince héritier 

 Ferdinand, désireux de s'emparer du trône. Napoléon en profite pour convoquer

 Ferdinand à Bayonne et le forcer à abdiquer à en sa faveur, mais le peuple ne

 l'entend pas ainsi et se révolte le 2 mai 1808 (el motin d'Aranjuez). Révoltes du 2 

et 3 mai que Francisco Goya immortalisera dans deux toiles conservées  au musée

 du Prado

https://www.larousse.fr/encyclopedie/oeuvre/El_tres_de_mayo_de_1808_ou_Los_fusilamientos_en_la_monta%C3%B1a_del_Pr%C3%ADncipe_P%C3%ADo/181360



Longer le Tage pour voir les embarcations royales, somptueuses (pas de photo ) 

mais les familles de canetons.

                       https://www.youtube.com/watch?v=1XEw-c8Nh4I

               La plus belle offerte par un duc vénitien  à Philippe V

lundi 8 mai 2023

Un bijou Renaissance à Zaragosse

  Une histoire d'amour pour commencer ; Gabriel Zaporta un Juif Converti fait 

construire un palais pour son épouse  Sabina de Santàngel en 1549. Ce bijou est 

passé entre plusieurs mains et a même voyagé jusqu'en France puisque la cour et 

ses trésors, survivante d'un incendie et de plusieurs dégradations fut même 

installée à Paris siège et vitrine de l'antiquaire français  Ferdinand Schultz,

achetée pour 17.000 pesetas, au numéro 25 de la rue Voltaire. 

Le directeur de la Caja de Ahorros de Zaragosse mande alors en 1958, José Maria 

Sinués et Benito Gil Ciez  à Paris pour le rachat de cette oeuvre d'art, transaction

 qui se monte à 30 millions de francs français. Rétablie au sein de l'Ibercaja rue 

San Ignacio de Loyola. C'est l'architecte Teodoro Rios Uson qui dirigea les actions

 de démontage et d'emballage et son montage  en 1980.

 Passé de mains en mains à la suite d'héritages successifs,  ce palais porte le nom 

de l'infante Maria Teresa de Vallabriga veuve de l'infant don Luis de Bourbon

frère  du roi Charles III, qui l'habite en 1793.  Elle réunit autour d'elle les 

intellectuels illustres de son époque et devient mécène de Francisco Goya .

Décédée en 1820 c'est à partir de cette date que l'édifice subit plusieurs

destinations : Cercle Littéraire dans les étages, atelier de chariots, entrepôt de 

charbon, atelier et usine de pianos, centre d'assistance en 1885 lors de l'épidémie 

de choléra. En 1894 lors de l'incendie qui le frappe seuls l'escalier et la cour sont 

sauvés.

La lecture de cette oeuvre d'art est complexe avec des éléments représentatifs 

 historiques ou cachés compte tenu de la conversion de Gabriel Zaporta.

 


La frise qui court sous la balustrade est ornée de 28 médaillons se regardant par

 couples : tous les amants célèbres de l'histoire, Ulysse et Pénélope, Abraham et 

Sara, Jacob et Rachel, Paris et Hélène, Eros et Psyché etc. D'où son nom à 

l'époque de Palais de l'Amour.

 


 Mercure  en axe avec la Lune 


 Les colonnes sont en albâtre, exception dans l'histoire de l'architecture. On dit

 que son auteur aurait put connaître le livre Veneris Tribunal, un roman d'amour 

du XVI ème siècle dont la couverture représente une construction soutenue par 

des colonnes cariatides en albâtre à trois figures humaines enlacées entre elles,

 un hommage à l'amour que représente Vénus.


 Saturne et le Soleil sont au centre des côtés représentant trois faces de la même

 planète, comme trois âges de soi-même. En tout ce sont huit colonnes qui

 soutiennent la cour. Les quatre au centre des côtés formant un carré en soi, et

 quatre autres colonnes d'angle, qui se combinant dans leur propre carré, peuvent

 nous rappeler les huit pointes de l'étoile mudéjare parce qu'elles symbolisent

 deux carrés superposés, le ciel et la terre qui se rencontrent.



 Jupiter et la colonne. Il s'agit d'une autre colonne d'angle qui représente Jupiter 

avec la Lune et Saturne, les bras enlacés. Selon des études plus approfondies 

 c'est une allégorie de l'Alchimie, et elle indique les trois phases de la recherche 

de l'alchimie. Cette clé alchimique était un souvenir de l'origine hébraïque des

 noms Zaporta et Santàngel, et par conséquent une clé secrète qui à cette époque

 serait également rejetée.













Orgue de Joseph de Sesma en 1692, restauré en 1990 par le maître Arrizabalaga








 En ce qui concerne Vénus et Mars. Vénus était l'épouse de Vulcain mais aussi 

maîtresse de Mars. La cour de la maison Zaporta était aussi dénommée la Cour de

 Vénus, parce qu'on disait que son mystérieux sculpteur s'était peut-être inspiré 

d'une interprétation littéraire : "la fontaine de Vénus" histoire narrée dans le

 songe de Poliphile, une oeuvre d'amour philosophique très célèbre à l'époque, en 

plus de l'oeuvre déjà mentionnée "le Tribunal de Vénus", publiée en 1537.

 Hommage,  je vous l'ai dit à son épouse bien-aimée, Vénus de ce lieu.